L’utilisation des terres est au centre de nombre des problèmes socioéconomiques et environnementaux auxquels la société est confrontée. À l’échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre imputables au secteur agricole et à l’utilisation des terres représentent 23 % des émissions anthropiques, et la disparition et la dégradation d’écosystèmes terrestres menacent d’extinction 25 % des espèces animales et végétales. D’après les projections, la population mondiale atteindra près de 10 milliards d’habitants en 2050, aussi la production alimentaire devra-t-elle s’accroître sensiblement. Par ailleurs, l’action mondiale contre le changement climatique suscitera probablement une augmentation notable de la production d’énergie avec de la biomasse – d’où des pressions encore plus fortes sur les systèmes d’utilisation des terres à l’échelle mondiale. Compte tenu de l’interdépendance de ces enjeux liés à la biodiversité, au climat, aux ressources foncières et à l’alimentation, la coordination et la cohérence des différentes politiques publiques ayant des répercussions sur l’utilisation des terres dans ses différentes dimensions revêtent une importance cruciale.
Le présent rapport examine les difficultés rencontrées pour mettre en conformité la politique d’utilisation des terres avec les objectifs en matière de biodiversité, de climat et d’alimentation, ainsi que les possibilités d’amélioration de la durabilité des systèmes d’utilisation des terres. Ce rapport examine six pays dont les secteurs agricoles et forestiers sont relativement grands et sont à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre à l’avenant, et dont beaucoup abritent une biodiversité importante pour la planète. Il s’agit du Brésil, de la France, de l’Indonésie, de l’Irlande, du Mexique et de la Nouvelle-Zélande. Le rapport met tout d’abord en lumière quelques données essentielles relatives à l’utilisation des terres. Il examine ensuite les possibilités qui s’offrent et les obstacles à surmonter dans trois domaines : la cohérence entre les stratégies et plans nationaux concernés, la coordination institutionnelle, et les instruments d’action relevant du domaine de l’utilisation des terres.