L’utilisation des plastiques est étroitement liée à la croissance économique et à d’autres facteurs socioéconomiques. Ce chapitre examine les tendances en matière d’utilisation des plastiques jusqu’en 2060 à l’aide des projections du scénario de Référence, dans lequel on suppose qu’aucune nouvelle politique ne sera mise en œuvre. Il se penche sur l’évolution de l’utilisation des plastiques au cours des décennies à venir à l’échelle mondiale, ainsi que par région, par application économique et par polymère. Il étudie les principaux déterminants de l’augmentation de l’utilisation des plastiques, tels que la hausse des revenus et de la population, et les changements technologiques. Ce chapitre explore également les autres scénarios de référence, dont une modification des cours du pétrole et un redressement économique plus lent que prévu après la pandémie de COVID‑19.
Perspectives mondiales des plastiques
3. Projections sur l’utilisation des plastiques à l’horizon 2060
Abstract
Messages clés
Dans le scénario de Référence, l’utilisation mondiale des plastiques devrait tripler entre 2019 et 2060, passant de 460 millions de tonnes (Mt) à 1 321 Mt, principalement sous l’effet de la croissance économique. En 2020, la pandémie de COVID‑19 et les mesures prises en réponse ont entraîné une baisse de l’activité économique qui a fait diminuer l’utilisation des plastiques. En 2060, l’utilisation des plastiques devrait être inférieure aux projections pré-COVID de 2 % ou 4 % selon le rythme du redressement après la pandémie.
En raison de l’évolution des technologies de production et, dans une moindre mesure, de la modification de la structure de l’économie, la quantité moyenne de plastiques utilisée, à l’échelle mondiale, pour produire 1 USD de PIB devrait baisser de 16 % entre 2019 et 2060, ce qui implique un découplage relatif entre l’utilisation des plastiques et le PIB. Cependant, les plastiques enregistrent une croissance supérieure à celle de tous les autres matériaux, à l’exception du bois d’œuvre et autres bois.
L’utilisation des plastiques devrait augmenter dans l’ensemble des régions, mais c’est en Afrique subsaharienne et en Asie que sa progression sera vraisemblablement la plus forte. Tirée par la croissance économique et démographique, l’utilisation des plastiques devrait être plus de six fois plus importante en 2060 qu’en 2019 en Afrique subsaharienne. En Inde, du fait de la forte croissance économique, l’utilisation des plastiques sera également multipliée par plus de cinq. En outre, en Inde et dans les autres pays d’Asie enregistrant une croissance rapide, l’utilisation des plastiques progresse à mesure que la production augmente dans les secteurs où l’utilisation des plastiques est prépondérante, comme la production de véhicules à moteur et les services aux entreprises. Malgré cette augmentation dans les pays non membres de l’OCDE, l’utilisation de plastiques par personne reste plus élevée dans les pays de l’OCDE.
L’utilisation de plastiques devrait augmenter pour toutes les applications, mais la plus forte croissance devrait être enregistrée dans les secteurs des transports, de la construction et de l’emballage qui, combinés, représentent 60 % de l’utilisation totale des plastiques. Par conséquent, si l’utilisation de plastiques augmente pour tous les polymères, les hausses les plus importantes concernent les polymères utilisés pour ces applications, comme le PET (polyéthylène téréphtalate) et le PE (polyéthylène), employés dans les emballages.
Les politiques actuelles ne suffisent pas à faire évoluer notablement la production des plastiques primaires vers les plastiques secondaires ou recyclés. Néanmoins, la croissance des plastiques secondaires est plus rapide que celle des plastiques primaires. Leur part dans la production mondiale de plastiques devrait doubler d’ici à 2060, passant de 6 % à 12 %, ce qui révèle un accroissement limité mais non négligeable de la circularité de l’économie, même en l’absence de nouvelles politiques.
3.1. L’utilisation des plastiques devrait quasiment tripler à l’horizon 2060
3.1.1. La croissance démographique est le principal déterminant de l’utilisation des plastiques
L’utilisation mondiale des plastiques devrait quasiment tripler entre 2019 et 2060 dans le scénario de Référence, passant de 460 millions de tonnes (Mt) à 1 231 Mt par an (Graphique 3.1). Dans ce scénario, la poursuite des développements socioéconomiques et de la croissance économique, dont la reprise après la pandémie de COVID‑19 (chapitre 2), permettront aux économies émergentes et en développement de rattraper les pays à revenu plus élevé.
L’augmentation prévue de l’utilisation des plastiques s’explique principalement par la croissance économique : un accroissement de l’activité économique entraîne, de fait, une hausse de l’utilisation des plastiques pour la production comme pour la consommation. Étant donné que le PIB mondial sera multiplié par plus de trois entre 2019 et 2060, cet effet est très marqué. La hausse des revenus donne lieu à une augmentation rapide de l’utilisation des plastiques (de 898 Mt en 2060, comme l’illustre la barre verte sur le Graphique 3.1), mais d’autres facteurs socioéconomiques accroissent également l’utilisation des plastiques. La croissance démographique entraîne également une augmentation de l’utilisation des plastiques (barre gris clair ; +76 Mt). Cependant, elle a un effet limité car l’utilisation des plastiques par habitant est relativement faible dans les régions affichant la croissance démographique la plus rapide, en particulier en Afrique subsaharienne (voir la section 3.2.2). Cette augmentation de l’utilisation des plastiques sera modérée par une modification de la structure de l’économie, notamment une transition vers les services (barre violette ; -66 Mt) et l’utilisation de technologies plus efficaces dans les processus de production (barre gris foncé ; -136 Mt), ce qui fait baisser la quantité de plastiques utilisée par dollar de production de biens contenant du plastique.
3.1.2. L’utilisation des plastiques augmente dans l’ensemble des régions, mais progresse particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie
Si l’utilisation mondiale des plastiques devrait augmenter dans l’ensemble des régions, la contribution des régions à l’utilisation mondiale des plastiques a considérablement changé au cours du siècle dernier et devrait continuer à évoluer d’ici à 2060 (Graphique 3.2).
En 1980, les pays de l’OCDE représentaient 87 % de l’utilisation mondiale des plastiques, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (« Autres Afrique »)1, 5 %, et les économies émergentes à croissance rapide d’Asie (République populaire de Chine, Inde et « Autres Asie »), seulement 1 %. En 2019, les pays membres et non membres de l’OCDE ont contribué à parts presque égales à l’utilisation mondiale des plastiques, avec une part de 46 % pour les premiers. La part de la Chine, de l’Inde et des autres économies émergentes à croissance rapide d’Asie dans l’utilisation mondiale des plastiques s’est élevée à 35 % (la Chine représentant 20 %, et l’Inde, 6 %).
Entre 2019 et 2060, les pays non membres de l’OCDE devraient multiplier par trois leur utilisation de plastiques, ce qui portera à 64 % leur part dans l’utilisation mondiale des plastiques à l’horizon 2060. Les pays non membres de l’OCDE en Asie représenteront à eux seuls 41 % de l’utilisation mondiale des plastiques en 2060. La Chine reste la région dont la part dans l’utilisation mondiale des plastiques est la plus élevée, même si cette part diminue légèrement pour s’établir à 17 %, la hausse de l’utilisation des plastiques dans le pays étant inférieure à l’augmentation moyenne au niveau mondial. En Inde, en 2060, l’utilisation des plastiques devrait être plus de cinq fois supérieure à celle de 2019, sa part à l’échelle mondiale atteignant 13 %. De même, l’utilisation des plastiques augmentera substantiellement dans les autres économies émergentes d’Asie (Autres Asie non-OCDE). L’utilisation des plastiques enregistrera sa plus forte augmentation en Afrique subsaharienne, où, en 2060, elle sera plus de six fois supérieure à celle de 2019. Dans cette région, la forte croissance démographique, associée à une hausse sensible des revenus (voir le chapitre 2), contribue à l’augmentation rapide de l’utilisation des plastiques, d’après les projections.
Si la part des pays de l’OCDE dans l’utilisation mondiale des plastiques diminue, l’utilisation des plastiques devrait doubler dans ce groupe de pays, ainsi que dans les régions non membres de l’OCDE non mentionnées ci-dessus, qui incluent les pays d’Amérique latine et d’Eurasie. Dans ces régions, la hausse modérée des revenus et la faible croissance démographique, combinées à des changements structurels mineurs, limitent l’augmentation de l’utilisation des plastiques.
3.1.3. Les emballages et les transports seront à l’origine d’une grande partie de l’augmentation de l’utilisation des plastiques
Il est primordial de comprendre l’évolution de l’utilisation des plastiques par application pour comprendre l’évolution de la demande des différents polymères. Le modèle ENV-Linkages cartographie l’utilisation des plastiques par polymère et par application aux secteurs représentés dans le modèle2. Par exemple, comme le PVC (polychlorure de vinyle) est principalement utilisé pour des applications du secteur de la construction, il est lié au secteur de la construction dans le modèle, tandis que le PP (polypropylène) est utilisé pour les emballages, entre autres applications, et est associé à plusieurs secteurs, dont les produits alimentaires et les services aux entreprises. En règle générale, les polymères sont utilisés dans de nombreuses applications, et ces applications sont également liées à de nombreux secteurs économiques, sauf si elles sont très spécialisées, comme dans la construction.
Ensemble, les emballages, la construction et les véhicules (ce qui inclut les véhicules de toutes les catégories de transport, ainsi que le matériel de transport autre et les revêtements du secteur maritime liés à la production et à l’entretien des navires) représentent actuellement plus de 60 % de l’utilisation totale des plastiques (Graphique 3.3, partie A). D’ici 2060, l’utilisation des plastiques devrait augmenter pour l’ensemble des applications, par suite de la hausse des niveaux de production dans tous les secteurs de l’économie (Graphique 3.3, partie B). C’est l’utilisation des plastiques pour la fabrication de véhicules qui enregistre la plus forte augmentation, reflétant une hausse de la demande de matériel de transport parallèlement au développement des économies (voir la section 3.2.3). Le développement de la numérisation et de l’électrification entraîne également une hausse de l’utilisation des plastiques pour les produits électriques et électroniques.
Le secteur des services affiche une intensité d’utilisation des plastiques relativement faible (quantité de plastique par unité de production), mais sous l’effet de la « servicisation » des économies, sa part dans l’utilisation des plastiques progressera. En témoigne l’accroissement des produits en plastique fréquemment utilisés dans les secteurs des services, comme celui des emballages et des produits de consommation (p. ex., contenants alimentaires pour la vente à emporter, produits médicaux et de soins, matériel artistique, cartes de crédit et bagages). L’augmentation de l’utilisation des plastiques pour les emballages montre que les politiques actuelles ne sont pas suffisantes pour neutraliser la hausse de l’utilisation des plastiques par les principaux secteurs qui dépendent des emballages, notamment les services aux entreprises, les produits alimentaires et le commerce.
L’utilisation des plastiques progresse également pour d’autres applications, quoique dans une moindre mesure. L’utilisation des plastiques pour l’habillement s’intensifie, du fait de la hausse de la production de l’industrie textile dans les pays non membres de l’OCDE (voir la section 3.2.3). L’utilisation des plastiques dans la construction s’accroît, en particulier dans les pays en développement et émergents, étant donné que les activités de construction sont liées aux investissements dans les infrastructures, qui constituent un aspect essentiel du développement économique (OCDE, 2019[1]). Enfin, l’utilisation des plastiques pour les applications industrielles et les machines (incluse dans la catégorie « Autre ») progresse moins que les autres applications, grâce à la réduction de la part de l’industrie dans l’économie et au maintien de l’utilisation de l’acier et d’autres métaux dans ce secteur.
L’utilisation des plastiques devrait également augmenter pour l’ensemble des polymères (Graphique 3.4), étant donné que les intrants employés pour les différentes applications sont également en hausse. Les liens entre les différents polymères et applications est assez complexe, car les mêmes polymères peuvent être utilisés de diverses manières dans plusieurs applications, et certains polymères représentent en réalité une grande diversité de plastiques qui sont regroupés dans une seule catégorie du fait qu’ils partagent certaines caractéristiques. L’utilisation des polymères pour les emballages devrait augmenter significativement d’ici à 2060. L’utilisation du polyéthylène basse densité (PEBD, dont le polyéthylène basse densité linéaire ou PEBDL) employé dans les emballages, notamment, triple par rapport à 2019, et celle de polyéthylène haute densité (PEHD) et de polyéthylène téréphtalate (PET), également employé dans les emballages, est multipliée par plus de deux. Le polychlorure de vinyle (PVC), qui est également utilisé dans la construction, voit son utilisation multipliée par 2,6. De même, l’utilisation des fibres, qui sont employées pour les textiles, devrait tripler. L’utilisation des polymères pour la fabrication de véhicules, et notamment de polypropylène, devrait également croître notablement.
3.1.4. Les plastiques non recyclés d’origine fossile resteront prédominants à l’horizon 2060
Le modèle ENV-Linkages distingue la production et l’utilisation des plastiques primaires de celles des plastiques secondaires (plastiques fabriqués à partir de matériaux recyclés). Les plastiques primaires comprennent les plastiques d’origine fossile et les plastiques biosourcés, qui forment un groupe relativement restreint de plastiques, présentant des caractéristiques similaires à celles des plastiques d’origine fossile, mais qui sont fabriqués à partir de biomasse telle que le maïs, la canne à sucre, le blé ou les résidus d’autres procédés. Les estimations relatives aux plastiques secondaires se fondent sur les données disponibles sur les plastiques dont l’étiquette indique qu’ils peuvent être recyclés. Elles tiennent également compte des pertes au cours du processus, par exemple lorsque les plastiques sont collectés pour être recyclés, mais qu’ils ne peuvent pas l’être3.
Dans le scénario de Référence, la production mondiale de plastiques primaires et celle de plastiques secondaires suivent une courbe ascendante similaire, la seconde augmentant légèrement plus rapidement que la première. La part des plastiques secondaires, un indicateur clé de la circularité, devrait doubler, passant de 6 % à 12 % entre 2019 et 2060 (Graphique 3.5). Il est possible d’encourager l’utilisation des plastiques secondaires de deux manières. Tout d’abord, l’augmentation du recyclage peut accroître l’offre de rebuts à disposition pour la production de plastiques secondaires. Cet effet de stimulation par l’offre sera examiné dans le chapitre 4. Ensuite, du côté de la demande, il y a un effet d’entraînement dû à la demande croissante de plastiques, ainsi qu’à la hausse des coûts de production des plastiques primaires. Le scénario de Référence suppose qu’aucune nouvelle politique ne sera mise en place pour décourager l’utilisation des plastiques primaires, de sorte que ce levier n’est pas très puissant. Néanmoins, la part des plastiques secondaires progresse même en l’absence de politique plus vigoureuse, car la quantité de rebuts disponible augmente, maintenant les coûts de production des plastiques secondaires à un niveau relativement bas. Ainsi, la production de plastiques secondaires est plus compétitive face à celle de plastiques primaires. Cependant, cette progression est nettement insuffisante pour compenser la forte hausse de la demande totale de plastiques, ce qui aboutit à une augmentation significative de la production de plastiques primaires.
En raison de l’utilisation croissante des plastiques, la production de plastiques biosourcés devrait également croître dans le scénario de Référence, mais à un rythme moins rapide que celui de la production totale de plastiques, et sa part restera marginale (autour de 0,5 % en 2060). Les conséquences environnementales de la hausse de l’utilisation des bioplastiques ne sont pas faciles à calculer. Si la production de plastiques biosourcés est plus sobre en carbone que celle des plastiques d’origine fossile, elle s’appuie sur des cultures qui nécessitent des surfaces agricoles importantes. Une augmentation de la demande de plastiques biosourcés pourrait accroître la surface de terres arables nécessaire, entraînant potentiellement la conversion de forêts et donc une hausse des émissions (voir le chapitre 6).
Étant donné que les combustibles fossiles restent la principale matière première utilisée pour la production de plastiques, les rôles du mix énergétique et des prix des énergies fossiles dans le scénario de Référence sont importants. Les projections du scénario de Référence se fondent sur le mix énergétique indiqué dans le scénario « Politiques actuelles » des Perspectives énergétiques mondiales de l’Agence internationale de l’énergie (AIE, 2018[2]). Dans le scénario de Référence du modèle ENV-Linkages, le prix du pétrole devrait plus que doubler entre 2019 et 2060. Cependant, les projections relatives à l’utilisation des plastiques ne varieraient que légèrement dans un scénario où le prix du pétrole serait supérieur ou inférieur, en partie en raison de l’évolution des prix à la production, mais aussi de l’évolution de la consommation (Encadré 3.1).
Outre la substitution entre différents types de plastiques, le plastique peut également être remplacé par d’autres matériaux, selon le secteur et le produit. Par exemple, le papier et le bois sont de plus en plus utilisés pour fabriquer des produits à usage unique tels que les assiettes jetables, ou pour transformer des produits à usage unique en produits réutilisables, comme c’est le cas par exemple pour les bouteilles d’eau réutilisables en métal, qui remplacent celles en plastique à usage unique. Cependant, il n’existe pas encore de solution de remplacement facile à obtenir pour tous les produits en plastique. Par exemple, il sera plus difficile de trouver des substituts au plastique dans la production de matériel électronique, où la seule solution à l’heure actuelle est de fabriquer du plastique à partir d’algues. Malheureusement, il n’existe pas suffisamment d’informations ou de données pour créer des projections à l’horizon 2060 pour ces types de produits de remplacement. Toutefois, le cadre de modélisation ENV-Linkages prend en compte dans quelle mesure les différents matériaux progressent en réponse à l’évolution des prix des produits et de la demande. Dans le scénario de Référence, l’utilisation des plastiques devrait augmenter plus rapidement que celle de la plupart des autres matériaux (Encadré 3.2), ce qui montre que l’économie dépend de plus en plus des plastiques.
Encadré 3.1. Les prix des combustibles fossiles ont peu d’impact sur l’utilisation des plastiques à long terme
Le pétrole et le gaz sont les principales matières premières utilisées comme produit de base pour les plastiques. Par exemple, Plastics Europe (2005[3]) estime qu’il faut 750 grammes de pétrole et 670 grammes de gaz pour produire un kilogramme de bouteilles en PET. Dans ce contexte, on effectue une analyse des incertitudes pour comprendre l’impact des prix des combustibles fossiles sur l’utilisation et les prix des plastiques, et donc sur la fiabilité des projections relatives à l’utilisation des plastiques présentées dans ce rapport. Le Graphique 3.6 illustre les répercussions d’autres scénarios d’évolution des prix du pétrole et du gaz (qui vont jusqu’à une hausse ou une baisse de 15 %) sur le PIB et sur l’utilisation et les prix des plastiques1.
L’utilisation des plastiques suit alors la modification de l’activité économique globale provoquée par la fluctuation du prix des énergies fossiles : si le prix des plastiques augmente, leur utilisation diminue. Bien que les combustibles fossiles soient la principale ressource naturelle utilisée dans la production de plastiques, la modification des prix de ces combustibles a un effet limité sur l’utilisation et les prix des plastiques : l’utilisation des plastiques enregistre une variation de moins de 2 %, et le prix des plastiques, de moins de 1 %. Cet effet limité, qui peut sembler contre-intuitif, s’explique par le fait que les énergies fossiles ne sont qu’un intrant de la production de plastiques, qui repose en grande partie sur l’apport de travail et de capital, ainsi que sur les produits chimiques.
Les répercussions sur les plastiques secondaires sont plus faibles que sur les plastiques primaires, étant donné que la production de plastiques primaires d’origine fossile dépend directement du gaz et du pétrole. Néanmoins, les plastiques primaires et secondaires étant en concurrence sur le même marché, les plastiques secondaires ne peuvent dévier que de manière limitée, les producteurs de ces plastiques n’ayant pas d’influence sur les prix du marché des plastiques.
1. Dans les autres scénarios sur les prix du pétrole, une brusque variation des prix du pétrole est modélisée comme une modification du prix des ressources naturelles.
Encadré 3.2. Les plastiques progressent davantage que la plupart des autres matières premières
Il est possible de comparer l’augmentation de l’utilisation des plastiques à celle des autres matières premières employées dans l’économie en utilisant la méthodologie mise au point dans le rapport Global Material Resources Outlook to 2060 de l’OCDE (2019[1]). Les taux de croissance des matières dépendent des processus économiques auxquels elles sont liées. L’augmentation de l’utilisation des plastiques devrait être plus rapide que celles de l’ensemble des autres matières, à l’exception du bois d’œuvre et autres bois (Graphique 3.7), qui sont employés à la fois dans les activités industrielles et dans la construction.
3.2. Les déterminants de l’utilisation des plastiques varient selon les régions
3.2.1. La croissance démographique et les changements structurels et technologiques déterminent l’utilisation des plastiques dans certaines régions
Les effets des quatre déterminants socioéconomiques des plastiques (présentés dans le Graphique 3.1) varient d’une région à l’autre (Graphique 3.8), en fonction des caractéristiques de leur économie et des évolutions socioéconomiques régionales prévues (chapitre 2). Les différences importantes entre les déterminants de l’utilisation des plastiques selon les régions soulignent la nécessité d’adapter les mesures visant à réduire les répercussions environnementales des plastiques aux caractéristiques des économies régionales.
La croissance économique est le principal moteur de l’utilisation des plastiques et entraîne une hausse de la consommation de plastiques dans l’ensemble des régions. Ce n’est pas le cas de la croissance démographique. Dans la plupart des régions, la croissance démographique ne reflète qu’une petite part de l’augmentation totale de l’utilisation des plastiques. Cet effet est important en Afrique subsaharienne (Autres Afrique), qui est la région affichant la croissance démographique la plus rapide (voir également la section 3.2.2). Cependant dans les régions où la population est en baisse, ce qui inclut de nombreux pays d’Europe de l’Est (qui font partie de « Autres UE »), le Japon, la Corée (qui font tous les deux partie de « OCDE Asie ») et la Chine, les évolutions démographiques limitent la croissance de l’utilisation des plastiques.
Les effets des changements structurels varient également d’une région à l’autre. Dans la plupart des régions, les changements structurels aident à limiter l’accroissement de l’utilisation des plastiques. Les plastiques sont très utilisés dans l’agriculture, l’industrie et les services (même si les polymères diffèrent). Si elle a un effet sur le changement climatique et la pollution atmosphérique, une tendance à la servicisation ne va pas systématiquement de pair avec une réduction de l’utilisation des plastiques. Les répercussions dépendent plutôt de la structure de l’économie (voir la section 3.2.3). C’est en Chine, où l’économie est en cours de servicisation et se réoriente vers des secteurs nécessitant moins de matériaux, que les changements structurels produisent le plus d’effets. Dans certaines régions, notamment les pays de l’OCDE non membres de l’UE (qui incluent la Turquie et la Norvège, entre autres pays), les autres pays de l’UE (qui incluent certains pays d’Europe de l’Est tels que la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie), l’Eurasie (qui inclut la Fédération de Russie) et l’Afrique subsaharienne, les changements structurels peuvent provoquer une hausse de l’utilisation des plastiques. Dans ces régions, le développement économique entraîne un essor des secteurs qui dépendent des plastiques, engendrant ainsi une augmentation de l’utilisation des plastiques. Si l’effet des changements technologiques limite l’augmentation de l’utilisation des plastiques dans l’ensemble des régions, cet effet est particulièrement marqué dans les régions où les changements structurels stimulent l’utilisation des plastiques. Par conséquent, dans ces régions, le développement économique conduit à l’adoption de technologies améliorées qui font diminuer l’intensité d’utilisation des plastiques, mais également à un accroissement de la production dans les secteurs qui consomment de grandes quantités de plastiques.
3.2.2. L’évolution de la population et des revenus entraîne une convergence limitée de l’utilisation des plastiques par habitant entre les régions
Les effets de la croissance démographique sur l’utilisation des plastiques reflètent l’évolution prévue de la population entre 2019 et 2060 (Graphique 3.9). Parmi l’ensemble des régions, l’Afrique subsaharienne (Autres Afrique) se distingue comme la région où la croissance démographique stimule le plus l’utilisation des plastiques. En effet, c’est la région affichant la plus forte hausse de la population (chapitre 2). Dans les autres régions, l’augmentation de l’utilisation des plastiques est plus bien forte que la croissance démographique, entraînant une hausse substantielle de l’utilisation de plastiques par habitant.
Malgré la croissance économique, la forte croissance démographique en Afrique subsaharienne permettra également à cette région d’afficher la plus faible utilisation de plastiques par personne en 2060 (Graphique 3.10). En moyenne, l’utilisation de plastiques par habitant devrait rester plus élevée dans les pays membres de l’OCDE que dans les pays non membres de l’OCDE. Dans les pays non membres de l’OCDE, l’utilisation de plastiques par habitant devrait être multipliée par plus de deux entre 2019 et 2060, mais les niveaux de 2060 devraient rester inférieurs à ceux enregistrés dans les pays membres de l’OCDE en 2019. Il n’y a donc qu’une convergence très limitée de l’utilisation de plastiques par habitant entre les pays membres de l’OCDE et ceux non membres.
3.2.3. L’intensité d’utilisation des plastiques évolue en fonction des changements structurels et technologiques
Malgré la hausse de l’utilisation des plastiques, l’intensité d’utilisation des plastiques à l’échelle mondiale, c’est-à-dire la quantité de plastique nécessaire pour produire un dollar de PIB, devrait diminuer de 16 % entre 2019 et 2060.Cette évolution est le résultat d’une modification des niveaux de production sectoriels et régionaux, ainsi que d’une amélioration de l’efficacité de la production. L’intensité d’utilisation des plastiques des économies régionales dépend de l’évolution de la structure de l’économie, qui détermine si la production augmente dans les secteurs consommant de grandes quantités de plastique ou au contraire dans ceux sobres en plastique, ainsi que de l’évolution des technologies de production, qui influent sur l’intensité d’utilisation des plastiques de chaque secteur.
D’après l’évolution prévue des technologies, l’intensité d’utilisation des plastiques devrait diminuer dans la plupart des secteurs d’ici 2060, dans les pays membres de l’OCDE comme dans ceux non membres (Graphique 3.11). Il y a quelques exceptions, tels que les produits alimentaires dans les pays membres de l’OCDE, qui dépendent des plastiques pour l’emballage, ainsi que le secteur de la construction dans ces mêmes pays, où les plastiques sont de plus en plus utilisés. L’intensité d’utilisation des plastiques augmente ou reste stable dans certains secteurs industriels des pays non membres de l’OCDE (p. ex., Autres activités de fabrication). Ce phénomène s’explique plus par une réorientation, au sein du secteur, vers des produits précis nécessitant davantage de plastique que par une baisse de l’efficacité de la production.
Les changements structurels dans les pays membres de l’OCDE et de ceux non membres entraînent une dépendance accrue aux secteurs des services (Graphique 3.11). Ces derniers incluent les secteurs des services gouvernementaux, comme l’éducation et les soins de santé (Autres services), où l’intensité d’utilisation des plastiques est très faible, mais également des services qui dépendent des plastiques même si c’est de façon limitée. C’est le cas des services aux entreprises, une catégorie qui inclut les services commerciaux, lesquels dépendent fortement des emballages. Si les services aux entreprises ont une intensité d’utilisation des plastiques relativement faible, la servicisation entraîne une augmentation importante de la production, en particulier dans les pays non membres de l’OCDE (+300 %). Cet effet est l’un des facteurs à l’origine de la hausse des plastiques d’emballage décrite à la section 3.1.3.
La hausse du niveau de vie et l’industrialisation dans les pays non membres de l’OCDE, notamment ceux d’Afrique subsaharienne, entraîneront une augmentation significative de l’utilisation des plastiques, la consommation se traduisant par une forte demande de plastiques pour la construction et de biens (semi‑)durables (tels que les voitures ou l’électroménager). Cet effet est particulièrement observable dans les transports : à mesure que les économies se développent, elles ont davantage recours aux services de transport et aux véhicules automobiles (Encadré 3.3). La production de véhicules automobiles nécessite de grandes quantités de plastiques, en particulier dans les pays non membres de l’OCDE. Par conséquent, la progression de la part de ce secteur dans l’économie conduit également à une augmentation de l’utilisation des plastiques à l’échelle de l’économie.
L’intensité d’utilisation des plastiques devrait diminuer dans le secteur textile, qui repose sur l’emploi de fibres4. Cependant, si ce secteur devrait croître moins que la moyenne de l’économie dans les pays de l’OCDE, il devrait considérablement se développer dans les pays non membres de l’OCDE, faisant ainsi augmenter l’utilisation des fibres employées dans la production de prêt-à-porter à l’échelle mondiale.
Encadré 3.3. La hausse de l’utilisation des transports dans les pays en développement a un effet sur l’utilisation des plastiques
La production de véhicules automobiles est l’un des secteurs qui consomment le plus de plastiques. Dans les pays non membres de l’OCDE, on utilisait près de 15 grammes de plastique pour chaque dollar de production dans ce secteur en 2019. Dans les pays membres de l’OCDE, l’utilisation de plastique par unité de production est inférieure (6 g/USD) et représente en moyenne une part nettement plus faible de la valeur totale d’un véhicule automobile. Il s’agit d’un exemple typique où la qualité du produit modifie l’intensité d’utilisation des plastiques : dans l’ensemble, les voitures fabriquées dans les pays de l’OCDE ont un positionnement haut de gamme sur le marché et se vendent donc à un prix plus élevé que les voitures qui utilisent la même quantité de plastique mais qui, étant moins luxueuses, sont proposées à un prix inférieur.
En outre, le secteur de la production automobile devrait se développer plus rapidement que les autres secteurs, notamment dans les pays non membres de l’OCDE où il progressera de près de 300 % entre 2019 et 2060. La principale raison de cet essor est la relation entre la croissance économique et l’utilisation de véhicules automobiles.
Le lien entre la hausse des revenus et l’utilisation et la possession de véhicules automobiles dépend du niveau de revenus. Le lien est faible ou inexistant dans les pays aux premiers stades de développement, lorsque les revenus sont trop faibles pour permettre l’achat d’un véhicule automobile. Dans les pays à revenu élevé, la modification des revenus a également un effet limité sur l’utilisation des véhicules automobiles (Dargay et Gately, 1999[4]), étant donné que les gens possèdent déjà un véhicule du fait de la saturation progressive du marché. Cependant, le prix de remplacement d’une voiture et le prix du carburant influent davantage sur l’utilisation des véhicules automobiles que les niveaux de revenus dans ces pays (Dargay, Madre et Berri, 2000[5]).
Pour des niveaux de revenus intermédiaires, la modification des revenus est fortement corrélée à la possession d’une voiture (Dargay et Gately, 1999[4]). Par conséquent, les pays et les régions qui passent de la catégorie à faible revenu à celle à revenu intermédiaire et de la catégorie à revenu intermédiaire à celle à revenu élevé sont ceux où la production de véhicules automobiles croît le plus, faisant ainsi augmenter l’utilisation des plastiques.
3.3. Le COVID-19 modifie l’utilisation des plastiques à court et à long terme
La pandémie de COVID-19 et les mesures prises en réaction ont influé sur la production sectorielle à court terme, avec une forte baisse de l’activité économique en 2020 et une reprise progressive prévue dans les années à venir (voir le chapitre 2). Les conséquences à court terme pour l’utilisation des plastiques sont variables. Certains plastiques ont été utilisés davantage pour des applications particulières, notamment pour les masques et autres équipements de protection individuelle. En réaction à un recul des achats réalisés en boutique au profit des achats en ligne et des repas pris au restaurant au profit des repas à emporter, les activités de production qui utilisent les plastiques, comme la construction et la fabrication de véhicules automobiles, ont également diminué. Globalement, l’effet est négatif, mais relativement faible : en 2020, l’utilisation mondiale des plastiques aurait diminué d’environ 10 Mt par rapport au niveau de 2019 (voir le chapitre 3 du rapport OCDE (2023[6])). Les répercussions économiques de la pandémie ont également des conséquences à plus long terme, étant donné que la croissance économique ne devrait reprendre que progressivement et que le niveau d’activité économique reste inférieur aux projections pré-COVID (voir les encadrés 2.2 et 2.4 du chapitre 2)5.
Les répercussions à moyen et à long terme de la pandémie restent très incertaines. Tout d’abord, au moment de la rédaction de ce rapport, la reprise de l’économie et des systèmes de santé reste fragile, malgré l’augmentation des taux de vaccination dans de nombreux pays. Ensuite, on ne sait pas de quelle manière les fonds des programmes de relance gouvernementaux sont et seront dépensés, ni quel effet l’affection de ces fonds aura sur l’utilisation des plastiques. Enfin, les changements de comportement qui découlent des confinements, en particulier le recours accru au commerce en ligne, pourraient disparaître progressivement ou bien s’accélérer au fil du temps.
Néanmoins, en se fondant sur Dellink et al. (2021[7]), qui supposent que les plans de relance gouvernementaux ne sont pas explicitement orientés vers le recyclage ou les plastiques secondaires, et que les changements de comportement sont temporaires (auquel cas la demande renouera progressivement avec les projections pré-COVID), la modélisation prend en compte l’effet de la modification de l’activité économique aux niveaux régional et sectoriel sur l’utilisation des plastiques à l’avenir. Partant de ces hypothèses, le scénario de Référence estime que l’utilisation mondiale des plastiques restera inférieure aux projections pré-COVID dans les années à venir (Graphique 3.12). D’ici à 2025, les effets immédiats des premières mesures de confinement devraient avoir disparu, mais les répercussions économiques se font encore durement ressentir. Ainsi, selon les projections, l'utilisation des plastiques a augmenté pour atteindre des niveaux bien supérieurs à ceux de 2019, mais malgré le retour des taux de croissance économique aux niveaux des projections pré-COVID, dans l’ensemble, les niveaux d’utilisation restent inférieurs de 3 % aux projections pré-COVID. Cependant, en valeur absolue, ces effets sont faibles. D’après les projections du scénario de Référence, l’utilisation mondiale des plastiques devrait atteindre 1 231 Mt à l’horizon 2060, contre 1 253 Mt si la pandémie n’avait pas eu lieu, une différence de moins de 2 %. Néanmoins, les courbes d’utilisation dépendront fortement de la vitesse réelle de la reprise après la pandémie de COVID-19 (Encadré 3.4).
L’effet différencié de la pandémie sur l’utilisation des plastiques selon les régions s’explique par la modification des activités économiques locales. Dans certains pays, notamment en Chine et aux États-Unis, le redressement après le COVID‑19 devrait être rapide (OCDE, 2021[8]), et l’utilisation des plastiques à l’horizon 2025 est très proche des projections pré-COVID. Dans d’autres régions, plus particulièrement en Inde, les répercussions économiques négatives de la pandémie devraient se faire encore largement sentir en 2025, auquel cas l’utilisation des plastiques pourrait être 10 % inférieure à ce qu’elle aurait été sans la pandémie. D’ici à 2060, les taux de croissance de l’utilisation des plastiques devraient être rétablis dans l’ensemble des régions, et les niveaux devraient être inférieurs de quelques pourcents tout au plus aux projections pré-COVID.
Encadré 3.4. En quoi le rythme du redressement après la pandémie de COVID-19 influe-t-il sur l’utilisation des plastiques ?
Les incertitudes entourant les effets économiques de la pandémie de COVID‑19 (présentés dans le chapitre 2) s’appliquent également à l’utilisation des plastiques. Les projections sont clairement influencées par les hypothèses concernant le rythme du redressement (Graphique 3.13 ; voir aussi l’annexe B). Le scénario de Redressement lent suppose que la pandémie aura des effets prolongés. Dans ce scénario, l’utilisation des plastiques se rétablit bien plus lentement, et ne commence à renouer avec les projections de référence pré-COVID qu’après 2030.
Références
[2] AIE (2018), World Energy Outlook 2018, Agence internationale de l’énergie, Paris, https://doi.org/10.1787/weo-2018-en.
[4] Dargay, J. et D. Gately (1999), « Income’s effect on car and vehicle ownership, worldwide: 1960–2015 », Transportation Research Part A: Policy and Practice, vol. 33/2, pp. 101-138, https://doi.org/10.1016/s0965-8564(98)00026-3.
[5] Dargay, J., J. Madre et A. Berri (2000), « Car Ownership Dynamics Seen Through the Follow-Up of Cohorts: Comparison of France and the United Kingdom », Transportation Research Record: Journal of the Transportation Research Board, vol. 1733/1, pp. 31-38, https://doi.org/10.3141/1733-05.
[7] Dellink, R. et al. (2021), « Effets à long terme de la pandémie de COVID-19 et des mesures de relance sur les pressions environnementales : étude quantitative », Documents de travail de l’OCDE sur l’environnement, n° 176, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/28ebe842-fr.
[6] OCDE (2023), Perspectives mondiales des plastiques : Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5c7bba57-fr.
[8] OCDE (2021), Perspectives économiques de l’OCDE, Volume 2021 Numéro 1, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/631c1b44-fr.
[1] OCDE (2019), Global Material Resources Outlook to 2060: Economic Drivers and Environmental Consequences, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264307452-en.
[3] Plastics Europe (2005), Eco-profiles of the European Plastics Industry: Polyethylene Theraphlate (PET) (Bottle grade),, http://www.inference.org.uk/sustainable/LCA/elcd/external_docs/petb_31116f00-fabd-11da-974d-0800200c9a66.pdf.
Notes
← 1. Le tableau A A.2 de l’annexe A explique les regroupements régionaux employés dans le modèle ENV-Linkages.
← 2. Le tableau A A.4 de l’annexe A présente une cartographie synthétique des secteurs économiques et des applications des plastiques.
← 3. L’utilisation et la production de plastiques pour 2019 ont été estimées en calculant la quantité de plastiques collectés pour être recyclés et en y soustrayant les plastiques perdus au cours du processus de recyclage (pendant le tri et la transformation). Les informations sur les pertes de plastiques ont été fournies par l'Université de Leeds. L'évolution des plastiques secondaires dans le scénario de référence a ensuite été soigneusement calibrée pour faire correspondre les déchets plastiques disponibles collectés pour le recyclage (moins les pertes) et la production secondaire par région jusqu'en 2060. Voir l'annexe A pour plus de détails sur la méthodologie et (OCDE, 2023[6]) pour une vue d’ensemble de l'utilisation de plastiques au cours de l'année de référence.
← 4. Ce secteur consomme légèrement plus de plastiques dans les pays de l’OCDE que dans les pays non membres de l’OCDE. C’est le résultat d’hypothèses du modèle qui relient l’utilisation des fibres dans les textiles à l’apport de produits chimiques (le secteur qui crée les fibres). Étant donné que le modèle ne permet pas de faire la distinction entre les différents produits chimiques, l’apport en fibres est proportionnel à l’apport en produits chimiques dans le secteur textile.
← 5. Par ailleurs, la réduction à court terme de l’utilisation des plastiques modifiera uniquement les flux de déchets à la fin de la durée de vie des produits. Ainsi, la diminution de l’utilisation de plastiques en 2020 entraînera une réduction des flux de déchets plastique prévus.