Les indicateurs à haute fréquence de l’activité entre juillet et août laissent entrevoir une poursuite de la dynamique de croissance globale. Les enquêtes menées auprès des entreprises continuent de faire apparaître une activité plus vigoureuse dans les services que dans les secteurs manufacturiers. Bien que la confiance des consommateurs reste faible par rapport à son niveau tendanciel sur longue période, les indicateurs établis à partir d’enquêtes laissent à penser que la confiance s’améliore en Europe et dans les économies de marché émergentes. L’inflation globale a continué de diminuer cette année dans la plupart des économies du Groupe des Vingt (G20).
Perspectives économiques de l'OCDE, Rapport intermédiaire, Septembre 2024
La croissance mondiale reste résiliente et l’inflation a continué de diminuer
3.2 %
Croissance du PIB mondial prévue en 2025
3.3 %
Inflation globale prévue dans les pays du G20 en 2025
4/5
des pays de l’OCDE avaient une inflation au niveau ou proche de l’objectif visé (<+1 pt de %) en août 2024
La croissance devrait se stabiliser
Au cours de la période considérée, la croissance mondiale devrait se stabiliser à 3.2 % en 2024 comme en 2025, ce qui correspond peu ou prou au rythme moyen observé au premier semestre de cette année. La croissance a été vigoureuse aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Espagne. La demande intérieure a stimulé l’activité au Brésil, en Inde et en Indonésie.
L’inflation a continué de diminuer
L’inflation globale a continué de diminuer dans la plupart des pays de l’OCDE, en partie grâce à la poursuite du recul de l’inflation alimentaire et à une inflation faible, voire négative, de l’énergie et des biens. En conséquence, l’inflation est maintenant au niveau ou proche de l’objectif visé dans environ quatre cinquièmes des économies de l’OCDE. Néanmoins, l’inflation des services s’avère toujours persistante et n’a que légèrement reculé.
L’inflation globale dans les économies du G20 devrait refluer de 6.1 % en 2023 à 5.4 % en 2024, puis à 3.3 % en 2025. Dans les économies avancées du G20, on table sur un reflux de l’inflation sous-jacente de 4.2 % en 2023 à 2.7 % en 2024, puis à 2.1 % en 2025. Dans les économies de marché émergentes, l’inflation devrait rester généralement plus élevée que dans les économies avancées, tout en refluant également peu à peu, même si certains pays feront exception.
Les tensions s’atténuent sur les marchés du travail
Les tensions ont continué de s’atténuer sur les marchés du travail. Le nombre d’emplois vacants n’a cessé de diminuer par rapport aux niveaux record observés durant la pandémie. Les indicateurs des pénuries de main-d’œuvre établis à partir d’enquêtes ont également continué de se replier dans nombre de grandes économies avancées. Le chômage a augmenté depuis le début de 2024 aux États-Unis, au Canada, en Türkiye, en Inde et en Afrique du Sud. Cette hausse tient en partie à la modération de la demande, mais l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre a aussi joué un rôle clé, reflétant souvent un renforcement de l’immigration.
Le rythme des réformes de la réglementation a ralenti
Des réformes structurelles ambitieuses sont nécessaires pour améliorer les fondements de la croissance future. Un cadre réglementaire propice au jeu de la concurrence est essentiel pour stimuler la productivité, créer des emplois et améliorer le niveau de vie. Or, le rythme des réformes de la réglementation a ralenti ces dernières années, ce qui signifie qu’une importante possibilité de relancer une croissance atone de la productivité n’a pas été exploitée. Il serait notamment opportun de mettre en œuvre des réformes pour réduire les obstacles à l’entrée et à la concurrence dans le secteur des services, et d’améliorer la transparence et la redevabilité en matière de lobbying.
Que peuvent faire les pouvoirs publics ?
Les banques centrales devraient exploiter la latitude que leur offre la modération de l’inflation et la détente des marchés du travail pour abaisser les taux directeurs. Le calendrier et l’ampleur des réductions de taux directeurs devront rester déterminés en fonction des données dont on disposera et devront être soigneusement pesés, afin que les tensions inflationnistes sous-jacentes soient durablement contenues. Au Japon, en revanche, il est nécessaire que la banque centrale relève de nouveau légèrement ses taux directeurs.
Les pouvoirs publics sont confrontés à d’importantes difficultés budgétaires, qui tiennent à l’augmentation de la dette et au surcroît de tensions considérables sur les dépenses lié à de multiples facteurs : le vieillissement démographique, les politiques d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses conséquences, les projets d’augmentation des dépenses de défense, et la nécessité de financer de nouvelles réformes. Il faut redoubler d’efforts à court terme pour maîtriser la croissance des dépenses et accroître les recettes, afin de garantir la viabilité de la dette et de reconstituer des marges de manœuvre budgétaires.
Renforcer les réformes favorables à la concurrence pourrait rehausser nettement le PIB par habitant ainsi que le niveau de vie à long terme. Les indicateurs de réglementation des marchés de produits (RMP) de l’OCDE, qui montrent dans quelle mesure la réglementation d’un pays est propice au jeu de la concurrence, tant à l’échelle de l’ensemble de l’économie que dans certains secteurs, mettent clairement en évidence l’urgence de mener des réformes favorables à la concurrence, à la fois dans les économies membres et dans certaines économies non membres de l’OCDE.