L’équilibre vie professionnelle-vie privée renvoie à la possibilité de concilier obligations familiales, loisirs et travail (rémunéré et non rémunéré). Dans les pays de l’OCDE, les salariés à temps plein consacrent entre environ 14 heures et 16.5 heures par jour aux loisirs et aux occupations personnelles. Les hommes salariés à temps plein y consacrent 30 minutes de plus que les femmes, et les jeunes et les personnes âgées, respectivement, 50 minutes et 25 minutes de plus que les personnes d’âge moyen. Dans les 13 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, la part de la population effectuant de longues heures de travail non rémunéré oscille entre 7 % et 17 %. Si l’on combine temps de travail rémunéré et non rémunéré, les femmes travaillent en moyenne 25 minutes de plus par jour que les hommes. La satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps, mesurée sur une échelle de 0 à 10, ne dépasse jamais 8 et descend même jusqu’à 5.6. Les personnes d’âge moyen sont systématiquement les moins satisfaites de la façon dont elles occupent leur temps.
Comment va la vie ? 2020
10. Équilibre vie professionnelle-vie privée
Abstract
Temps de loisir
Les obligations professionnelles et le travail non rémunéré réduisent parfois à la portion congrue le temps qu’une personne peut consacrer à ses occupations personnelles, à sa famille et à ses amis. Si de nombreuses personnes peuvent avoir le sentiment de manquer de temps, l’indicateur utilisé ici se focalise sur les salariés à temps plein afin de permettre des comparaisons pertinentes entre pays (voir Encadré 10.1). Le temps de loisir (c’est-à-dire le temps consacré aux loisirs et aux occupations personnelles, sommeil compris) s’établit à environ 15 heures par jour en moyenne pour les salariés à temps plein des pays de l’OCDE, allant d’à peine plus de 14 heures au Japon à 16.5 heures en Italie (Graphique 10.2). Dans les pays européens, les salariés à temps plein ont généralement plus de temps libre qu’ailleurs. Les changements survenus dans l’emploi du temps au cours de la dernière dizaine d’années écoulée ne peuvent être étudiés que pour six pays de l’OCDE : Belgique, Canada, Corée, États-Unis, Italie et Japon. Dans ces pays, la durée du temps de loisir a relativement peu varié depuis le milieu des années 2000.
Longues heures de travail non rémunéré
De longues heures de travail ne sont pas sans conséquences sur le bien-être – qu'il s’agisse de travail rémunéré (emploi salarié par exemple) ou non rémunéré (garde d’enfants, cuisine et tâches ménagères par exemple). Les longues heures de travail rémunéré ayant été abordées dans le chapitre consacré au travail et à la qualité de l’emploi, les longues heures de travail non rémunéré sont traitées dans le Graphique 10.3 ci-dessous. L’indicateur considéré mesure les longues heures de travail non rémunéré effectuées aussi bien par les personnes dont la principale activité est la production domestique que par celles qui accomplissent une « double journée », en cumulant travail rémunéré et longues heures de travail non rémunéré (voir Encadré 10.1 pour de plus amples précisions). Les longues heures de travail non rémunéré concernent moins de 10 % de la population d’âge actif en France, aux Pays-Bas et en Turquie, mais plus de 15 % en Irlande et en Autriche.
Écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées
Si l’on prend en considération le travail rémunéré et non rémunéré, les femmes effectuent un nombre d’heures de travail plus élevé que les hommes dans presque tous les pays de l’OCDE (Graphique 10.4, partie A). Dans les pays de l’OCDE en moyenne, les femmes travaillent 25 minutes de plus par jour que les hommes. C’est en Italie, en Espagne, en Estonie, en Grèce et en Hongrie que les écarts sont les plus marqués : dans ces pays, les femmes effectuent plus d’une heure de plus de travail total par jour que les hommes. A contrario, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas, le temps de travail total des hommes est légèrement supérieur à celui des femmes (de 5 à 24 minutes par jour).
La différence de temps de travail total entre les sexes s’explique en majeure partie par les longues heures de travail non rémunéré des femmes (Graphique 10.4, partie B), c’est-à-dire le temps consacré aux tâches ménagères, à la prise en charge des enfants et des adultes, aux courses (produits et services) et aux déplacements associés aux activités du foyer. Dans les pays de l’OCDE, les hommes effectuent davantage d’heures de travail rémunéré que les femmes (presque 1 heure et 40 minutes de plus par jour en moyenne), tandis que les femmes accomplissent davantage d’heures de travail non rémunéré (environ 2 heures de plus par jour en moyenne). Même dans des pays tels que l’Estonie, où les écarts de temps de travail rémunéré entre hommes et femmes sont réduits, ce sont les femmes qui assument l’essentiel des tâches non rémunérées.
Satisfaction à l'égard de l’emploi du temps
La satisfaction à l’égard de l’emploi du temps indique si les individus parviennent à trouver un équilibre qui leur convient entre différentes catégories d’activités. Dans les 29 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, la satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps est de 6.9 sur une échelle de 0 à 10. Les scores les plus élevés sont observés au Danemark (7.8), en Finlande et au Mexique (7.7 chacun) et aux Pays-Bas (7.5), et les plus bas en Hongrie (6.3), en Grèce (6.1) et en Turquie (5.6) (Graphique 10.5).
Inégalités au regard de l’équilibre vie professionnelle-vie privée : écarts entre les groupes de population
Les hommes ont plus de temps de loisir que les femmes et sont moins nombreux à effectuer de longues heures de travail non rémunéré
Parmi les salariés à temps plein, les hommes consacrent généralement plus de temps aux loisirs et aux occupations personnelles que les femmes (Graphique 10.6). Dans les pays de l’OCDE, l’écart moyen de temps de loisir entre les hommes et les femmes est de l’ordre de 45 minutes, mais la différence atteint presque 1 heure et 30 minutes en Italie. La Norvège et les Pays-Bas sont les seuls pays où les femmes salariées à temps plein consacrent davantage de temps aux loisirs et aux occupations personnelles que leurs homologues masculins.
En outre, les femmes d’âge actif sont systématiquement plus susceptibles d’effectuer de longues heures de travail non rémunéré que les hommes du même âge (Graphique 10.7). Ainsi, les femmes sont 1.7 fois plus susceptibles que les hommes d’effectuer de longues heures de travail non rémunéré en Norvège, mais presque 17 fois plus en Turquie. D’un autre côté, les mesures de la satisfaction à l'égard de l’emploi du temps à l’échelle de la population (16 ans et plus) montrent peu de différences marquées entre les sexes, et le sens de l’écart varie d’un pays de l’OCDE à un autre.
Les personnes d’âge moyen sont celles qui ont le moins de temps de loisir et qui sont les moins satisfaites de la façon dont elles occupent leur temps
Les personnes d’âge moyen sont la tranche d’âge qui a le moins de temps de loisir (Graphique 10.8). Dans les 13 pays de l’OCDE pour lesquels des données harmonisées sont disponibles, par rapport à la tranche d’âge 30-49 ans, les salariés à temps plein plus jeunes ont en moyenne 50 minutes de temps de loisir de plus par jour environ, et les salariés à temps plein plus âgés 25 minutes de plus. Les personnes âgées de 30 à 49 ans sont aussi les moins satisfaites de la façon dont elles occupent leur temps (Graphique 10.9) : dans les pays de l’OCDE, la satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps est de 7 pour les 16-29 ans, de 7.4 pour les 50 ans et plus, et de seulement 6.4 pour les 30-49 ans.
Les personnes qui ont un niveau d’études plus élevé sont moins satisfaites de la façon dont elles occupent leur temps
Dans les pays de l’OCDE en moyenne, la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps diminue légèrement à mesure que le niveau d’études augmente : l’indicateur s’établit à 7.1 sur 10 en moyenne pour les personnes ayant un niveau d’études primaire, à 6.9 pour celles ayant un niveau d’études secondaire et à 6.8 pour les diplômés de l’enseignement supérieur (Graphique 10.10). S’agissant de la satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps, le gradient d’éducation est plus prononcé en France, en Suède et au Canada, tandis qu’il est presque plat en Italie et au Mexique.
Encadré 10.1. Mesure et programme statistique à venir
L’équilibre vie professionnelle-vie privée renvoie à la possibilité de concilier obligations familiales, loisirs et travail. Dans la mesure du possible, cette dimension devrait englober des aspects tels que le temps consacré aux loisirs et aux occupations personnelles et la satisfaction des individus quant à la façon dont ils occupent leur temps, et aussi tenter d’évaluer la répartition entre travail rémunéré et travail non rémunéré (Tableau 10.1). Les utilisations du temps qui associées négativement au bien-être, comme le temps passé dans les transports entre domicile et travail, entrent aussi dans cette dimension car elles limitent le temps disponible pour d’autres activités. L’équilibre vie professionnelle-vie privée recoupe partiellement certains aspects de la qualité de l’emploi abordés dans le chapitre « Travail et qualité de l’emploi », comme par exemple la proportion de personnes qui effectuent régulièrement de longues heures de travail rémunéré (50 heures ou plus par semaine). Par ailleurs, le chapitre sur les liens sociaux examine un aspect particulier du temps de loisir : le temps consacré aux interactions sociales.
Tableau 10.1. Indicateurs relatifs à l’équilibre vie professionnelle-vie privée examinés dans ce chapitre
Moyenne |
Inégalités verticales (écart entre les parties supérieure et inférieure de la distribution) |
Inégalités horizontales (écarts entre les groupes en fonction du sexe, de l'âge et du niveau d’études) |
Privations |
|
---|---|---|---|---|
Temps de loisir |
Temps quotidien que les salariés à temps plein consacrent aux loisirs et aux occupations personnelles |
s.o. |
Écarts de temps de loisir moyen |
s.o. |
Écart hommes-femmes du nombre d’heures travaillées |
Écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées par semaine (travail rémunéré et non rémunéré) |
s.o. |
s.o. |
s.o. |
Satisfaction à l’égard de l’emploi du temps |
Satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps, sur une échelle de 0 à 10 |
s.o. |
Écarts de satisfaction moyenne à l’égard de l’emploi du temps |
Proportion de personnes faisant état d’un score inférieur ou égal à 5 sur une échelle de 0 à 10 (définies par Eurostat comme les personnes « peu » satisfaites de la façon dont elles occupent leur temps). |
Longues heures de travail non rémunéré |
Proportion de la population d’âge actif totale qui effectue habituellement plus de 60 heures de travail par semaine, dont au moins 30 heures de travail non rémunéré |
s.o. |
Écart hommes-femmes du nombre d’heures de travail non rémunéré |
s.o. |
Le temps de loisir est la somme du temps consacré aux occupations personnelles (c’est-à-dire le temps passé à dormir, manger et boire, ainsi que le temps consacré à d’autres occupations personnelles, et le temps passé dans les trajets liés à ces activités) et du temps consacré aux loisirs (temps passé à faire du sport, rencontrer des amis ou des proches, assister ou participer à des manifestations, regarder la télévision ou écouter de la musique et autres activités de loisirs, ainsi que le temps passé dans les trajets liés à ces loisirs). Seules les activités qui sont l’activité principale sont comptabilisées ; il est donc probable que les mesures obtenues soient sous-estimées, en particulier les mesures du temps consacré aux loisirs, ces activités étant fréquemment menées simultanément avec d’autres tâches (par exemple, discuter au téléphone avec un ami tout en faisant la cuisine). Le temps de loisir est mesuré à l’aide des enquêtes sur l’emploi du temps, dans lesquelles il est demandé aux participants de noter dans un journal la nature et la durée des activités qu’ils ont effectuées sur une période de 24 heures.
Certains pays (Colombie et Mexique par exemple) ont recours à une variante simplifiée du journal d’emploi du temps, de sorte que les estimations relatives à ces pays sont moins précises. Par ailleurs, dans l’enquête mexicaine sur l’emploi du temps, les répondants sont interrogés sur leur emploi du temps au cours des sept jours précédant l’entretien. Compte tenu du délai important entre l’activité et l’entretien, il est donc probable que les réponses soient approximatives. Pour cette raison, les estimations sur l’emploi du temps en Colombie et au Mexique ne sont pas présentées dans ce chapitre.
En principe, les enquêtes sur l’emploi du temps couvrent une année entière et comportent donc une proportion représentative de jours ouvrés et non ouvrés, ainsi que de jours fériés et de vacances scolaires. Toutefois, certains pays ne couvrent que des périodes particulières de la semaine ou de l’année : c’est par exemple le cas, dans une plus ou moins large mesure, en Australie, en Corée, en Irlande et au Japon. Autre problème potentiel, les différences de codage des activités, qui sont susceptibles de limiter la comparabilité des données. L’indicateur est limité aux salariés à temps plein parce qu’ils ont moins de latitude dans la façon dont ils peuvent organiser leur temps, et aussi parce que le choix d’un groupe de population précisément défini facilite les comparaisons entre pays. Dans les enquêtes où il n’était pas directement demandé aux participants s’ils travaillaient à temps plein ou à temps partiel, les salariés à temps plein ont été définis comme ceux travaillant 30 heures ou plus par semaine. Les données présentées ici ont été harmonisées ex post par l’OCDE, à partir des Enquêtes européennes harmonisées sur l’emploi du temps, de la base de données d’Eurostat sur l’emploi du temps, de microdonnées accessibles au public provenant d’enquêtes sur l’emploi du temps et des tableaux établis par les offices statistiques nationaux. Ces sources figurent dans la base de données de l’OCDE sur l’égalité femmes-hommes. Dans les pays pour lesquels la somme des temps alloués par jour aux différentes catégories d’activités n’est pas égale à 1 440 minutes, les minutes en moins ou en plus (de l’ordre de 30 à 40 minutes généralement) ont été réparties uniformément entre l’ensemble de activités.
Les longues heures de travail non rémunéré correspondent à la part de la population d’âge actif (15-64 ans) qui effectue au total plus de 60 heures de travail par semaine (travail rémunéré et non rémunéré), dont au moins 30 heures de travail non rémunéré. Soixante heures de travail par semaine équivalent à deux emplois à temps plein si l’on adopte la définition a minima de l’emploi à temps plein (30 heures par semaine). Cet indicateur reflète les longues heures de travail non rémunéré effectuées aussi bien par les personnes dont l’activité principale est la production domestique que par celles qui accomplissent une « double journée », en cumulant travail rémunéré et longues heures de travail non rémunéré. Le travail non rémunéré comprend les tâches ménagères habituelles, les achats de produits et services (principalement les produits alimentaires, les vêtements et les articles destinés à l’habitation), les soins aux personnes membres du foyer (enfants et adultes) et extérieures au foyer, le bénévolat, les déplacements liés aux activités du foyer et autres formes de travail non rémunéré. Le temps de travail rémunéré comprend le temps que les personnes consacrent à tous leurs emplois et tous les trajets domicile-travail. Dans le cas de plusieurs pays, il n’a pas été possible de dissocier les trajets domicile-travail et domicile-école, de sorte que les temps de trajet comprennent à la fois les déplacements liés à l’activité professionnelle et ceux liés aux études. Les informations correspondantes sont recueillies par le biais des enquêtes nationales sur l’emploi du temps (voir ci-avant).
L’écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées correspond à la différence de temps total travaillé par jour (en minutes) entre les hommes et les femmes, en prenant en considération le travail rémunéré et le travail non rémunéré (selon les définitions données ci-dessus). Les informations correspondantes sont recueillies par le biais des enquêtes nationales sur l’emploi du temps (voir ci-avant). Les données relatives à cet indicateur ne portent que sur la population d’âge actif (15-64 ans).
La satisfaction à l’égard de l’emploi du temps indique la mesure dans laquelle les individus sont satisfaits de la façon dont ils occupent leur temps sur une échelle à 11 points, allant de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (entièrement satisfait). Il est demandé aux répondants de formuler une appréciation globale réfléchie sur toutes les composantes de leur emploi du temps. Cette question a été posée à des personnes âgées de 16 ans et plus résidant dans 27 pays européens de l’OCDE (dont l’Islande et la Turquie) dans le cadre de l’enquête EU-SILC de 2013, ainsi qu’à des personnes âgées de 18 ans et plus au Mexique (INEGI, données sur le bien-être subjectif au Mexique). Une question similaire a été posée aux personnes âgées de 15 ans et plus au Canada (Enquête sociale générale de 2016). Cependant, dans le cas du Canada, l’enquête demandait aux participants dans quelle mesure ils étaient satisfaits du temps dont ils disposaient pour faire ce qu’ils aiment.
Corrélations entre les indicateurs relatifs à l’équilibre vie professionnelle-vie privée
L’écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées présente une corrélation négative relativement marquée (-0.6) avec la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps : dans les pays où les femmes effectuent beaucoup plus d’heures de travail rémunéré et non rémunéré que les hommes, la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps dans l’ensemble de la population est plus faible (Tableau 10.2). D’après les données détaillées, ce constat vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes – autrement dit, les hommes comme les femmes sont moins satisfaits dans les pays où il y a entre eux un écart plus important. Par contraste, dans les 15 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles pour les deux aspects, le temps consacré aux loisirs et aux occupations personnelles (pour les salariés à temps plein) n’est pas corrélé avec la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps (pour l’ensemble de la population âgée de 16 ans et plus).
Tableau 10.2. Dans les pays où les femmes effectuent beaucoup plus d’heures de travail que les hommes, la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps est plus faible
Coefficients de corrélation simple entre les indicateurs relatifs à l’équilibre vie professionnelle-vie privée
Temps de loisir |
Satisfaction à l’égard de l’emploi du temps |
Écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées |
Longues heures de travail non rémunéré |
|
---|---|---|---|---|
Temps de loisir |
||||
Satisfaction à l’égard de l’emploi du temps |
0.11 (15) |
|||
Écart hommes-femmes du nombre total d’heures travaillées |
0.31 (21) |
-0.59*** (23) |
||
Longues heures de travail non rémunéré |
-0.21 (11) |
-0.09 (10) |
0.31 (11) |
Note : Le tableau montre le coefficient de corrélation simple de Pearson ; les valeurs entre parenthèses correspondent au nombre d’observations (pays). * signale des corrélations significatives au niveau p<0.10, ** au niveau p<0.05 et *** au niveau p<0.01.
Programme statistique à venir
Les dernières années ont été marquées par une multiplication des initiatives de collecte de données multi-pays sur l’emploi du temps (comme par exemple la Multinational Time Use Study (MTUS) et les Enquêtes européennes harmonisées sur l’emploi du temps (HETUS)), des lignes directrices (par exemple, CEE-ONU (2013[1]) et UNSD (2005[2])) et des classifications internationales (par exemple, Classification internationale des activités à prendre en compte dans les statistiques du budget-temps (ICATUS) des Nations Unies). Des progrès s’imposent néanmoins sur le plan de l’harmonisation des méthodes de collecte des données, et notamment de la durée des tranches horaires et du nombre de jours qui composent les journaux d’emploi du temps. Il sera particulièrement important de traiter les jours ouvrés et non ouvrés de façon plus cohérente pour l’évaluation d’activités telles que les loisirs et les occupations personnelles, le temps moyen qui leur est consacré étant susceptible de varier fortement entre la semaine et le weekend. En outre, parce qu’elles mobilisent un volume de ressources relativement important, les enquêtes sur l’emploi du temps ne sont généralement conduites que tous les cinq ou tous les dix ans environ (sauf aux États-Unis). Pour les années sans enquête, ou dans les situations où il n’est pas possible de les réaliser, une solution consisterait à recueillir les données sur l’emploi du temps au moyen d’instruments d’enquête moins exigeants en termes de collecte et de réponse, par exemple des journaux « simplifiés » dans lesquels les catégories d’emploi du temps sont précodées (CEE-ONU, 2013[1]).
Si les enquêtes sur l’emploi du temps constituent la principale source d’informations sur la quantité de temps de loisir dont disposent les participants, on peut également leur demander d’évaluer la qualité de leur temps de loisir et leur équilibre vie professionnelle-vie privée. Or, ces questions ne sont pas harmonisées dans les enquêtes sur l’emploi du temps (la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps, le temps de loisir et l’équilibre vie professionnelle-vie privée ne sont pas des notions strictement équivalentes). Des questions sur la satisfaction à l’égard de l’emploi du temps sont intégrées dans le module ad hoc de l’EU-SILC 2013, dans l’enquête mexicaine sur le bien-être subjectif de 2014 et dans l’Enquête sociale générale canadienne de 2016. Cependant, elles concernent uniquement les pays européens, le Mexique et le Canada et il n’existe pas de données comparables pour les autres pays de l’OCDE.
Références
[1] CEE-ONU (2013), Guidelines for Harmonizing Time-Use Surveys, Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, Genève, http://unece.org/index.php?id=34496.
[2] UNSD (2005), Guide to Producing Statistics on Time Use: Measuring Paid and Unpaid Work, Division de statistique des Nations Unies, New York, http://unstats.un.org/unsd/pubs/gesgrid.asp?id=347 (consulté le 12 décembre 2019).