Le logement offre à chacun un abri, la sécurité et un espace personnel et privé. Le lieu de résidence détermine aussi l’accès à un vaste éventail de services. Depuis 2010, les conditions de logement moyennes à l’échelle de l’OCDE se sont quelque peu améliorées. Si le taux de surpopulation et la proportion de ménages modestes vivant dans des logements dépourvus d’équipements sanitaires de base ont reculé, d’importants écarts persistent entre les pays. En 2017, la proportion de ménages vivant dans des logements surpeuplés s’élevait à 30 % ou plus au Mexique, en Lettonie et en Pologne, contre 2 % ou moins en Irlande et au Japon. Dans les pays de l'OCDE, la proportion de personnes pauvres qui vivent dans des logements dépourvus d’équipements sanitaires de base s’inscrit dans une fourchette comprise entre près de zéro et plus de 25 %. Les ménages de l'OCDE consacrent, en moyenne, 21 % environ de leur revenu disponible au logement ; toutefois, pour près d’un ménage modeste sur cinq, le coût du logement représente plus de 40 % du revenu disponible. Depuis 2010, la proportion de ménages ayant accès à l'internet haut débit a nettement augmenté, passant de 63 % à 85 %.
Comment va la vie ? 2020
3. Logement
Abstract
Taux de surpopulation
Le logement doit offrir à chacun de ses occupants un espace suffisant pour préserver leur intimité et leur santé, mais aussi, traditionnellement, un espace pour étudier, passer du temps avec sa famille ou recevoir des proches (OCDE, 2011[1]). En 2017, 11.6 % des ménages de la zone OCDE vivaient dans des logements surpeuplés en moyenne (Graphique 3.2Graphique 3.2), sur la base d’une définition qui tient compte des besoins des différents membres qui composent le ménage (voir Encadré 3.1). Le taux de surpopulation est supérieur à 30 % au Mexique, en Lettonie et en Pologne, tandis qu’il n’atteint que 2 %, ou moins, en Irlande ou au Japon. Entre 2010 et 2017, le taux de surpopulation a diminué d’un point de pourcentage ou plus dans près d’un tiers des pays de l'OCDE, et de 2.6 points en moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE. C’est en Slovénie (-19.8 points), en Lituanie (-19.1 points) et en Lettonie (-14.2 points) qu’il a le plus reculé. À titre de comparaison, le taux de surpopulation a augmenté d’un point de pourcentage ou plus en Italie (3.4 points), au Royaume-Uni (2.6 points), aux Pays-Bas (2.2 points) et en Autriche (2.0 points).
Accessibilité financière du logement
Plus la proportion du revenu disponible consacrée au logement est importante, plus la capacité de consommation et d’épargne des ménages à l’appui d’autres aspects du bien-être diminue. En 2018, les ménages de 34 pays de l’OCDE disposaient, en moyenne, de 79.2 % de leur revenu après déduction du coût de leur logement (Graphique 3.3). Cette proportion est inférieure à 76 % en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en République tchèque, mais supérieure à 82 % en Corée, en Estonie et en Hongrie. Depuis 2010, la moyenne de l’OCDE est restée relativement stable, ce qui masque toutefois des tendances divergentes d’un pays à l’autre. Ainsi, l’accessibilité financière du logement a diminué au Portugal (-2.7 points de pourcentage) et en Finlande (-2.3 points), mais elle a augmenté en Hongrie (+3.8 points de pourcentage) et en République slovaque (+2.3 points).
Surcharge du coût du logement
Les ménages à bas revenus sont particulièrement vulnérables lorsqu’une forte proportion de leur revenu est consacrée au coût de leur logement, étant donné que cela limite les dépenses qu'ils peuvent allouer à d’autres biens de première nécessité, comme la nourriture, la santé et l’éducation. L’indicateur de la surcharge du coût du logement présenté ci-après s’attache à la proportion de ménages situés dans les 40 % les plus bas de l’échelle de distribution des revenus qui consacrent plus de 40 % de leur revenu disponible à leur logement (loyer ou remboursement de crédit immobilier). En 2017, le coût du logement était trop élevé pour 18.2 % des ménages les plus pauvres dans le pays de l’OCDE moyen (Graphique 3.4). C’est en Grèce, au Chili, en Espagne et au Luxembourg que le taux de surcharge du coût du logement est le plus élevé (à plus de 29 %), tandis qu’il est le plus bas en Corée, en Lettonie, en République slovaque et en Suisse (à moins de 9 %). Entre 2010 et 2017, le taux de surcharge du coût du logement moyen dans la zone OCDE est resté relativement stable. Toutefois, les variations enregistrées diffèrent d'un pays à l’autre : le Chili (+17.0 points de pourcentage), la Hongrie (+15.3 points), le Luxembourg (+12.7 points) et la Grèce (+10.5 points) sont les pays où le taux de surcharge du coût du logement a le plus fortement augmenté, alors que c’est en Lituanie, au Royaume-Uni et en Irlande qu’il a le plus diminué (de plus de 5 points).
Ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base
L’absence d’équipements sanitaires de base, comme des WC intérieurs, constitue un signe évident de qualité médiocre du logement et pose un risque élevé pour la santé (Eurofound, 2016[3]). Dans la mesure où la majorité (95.6 %) des ménages des pays de l’OCDE disposent de WC intérieurs réservés à leur seul usage (OCDE, 2019[4]), l’indicateur ci-après met l’accent sur les ménages les plus pauvres – c’est-à-dire sur ceux dont le revenu est inférieur à 50 % du revenu disponible équivalent médian des ménages dans leur pays. En 2017, moins de 3 % des ménages pauvres vivaient dans des logements dépourvus d’équipements sanitaires de base dans environ deux tiers des pays de l’OCDE (Graphique 3.5). Toutefois, au Mexique, en Lituanie et en Lettonie, plus de 25 % des ménages pauvres résident dans des logements dépourvus de WC intérieurs. À titre de comparaison, la quasi-totalité des ménages modestes en Allemagne, aux États-Unis, en Islande, en Norvège, en Suède, en Suisse et au Royaume-Uni disposaient de ces équipements dans leur logement.
Entre 2010 et 2017, l’accès des ménages pauvres aux équipements sanitaires de base s’est amélioré dans la plupart des pays de l’OCDE. Ainsi, la proportion moyenne de ménages modestes qui vivent dans des logements dépourvus de WC intérieurs est passée de 8.8 % en 2010 à 6.8 % en 2017 dans la zone OCDE. C’est en Estonie que les progrès les plus importants ont été enregistrés (-12.5 points de pourcentage), suivie de la Lettonie (-11.4 points), de la Hongrie (-11.3 points) et de la Corée (-8.0 points). À l’inverse, au Mexique et en Belgique, la proportion de ménages modestes vivant dans des logements dépourvus de WC intérieurs réservés à leur seul usage a augmenté d’au moins 1.5 point de pourcentage.
Ménages ayant accès à l’internet haut débit
Vivre dans un logement doté d’un accès internet favorise les liens sociaux, permet d’accéder aux possibilités d’emploi et aux biens et services publics et privés, et favorise le développement du capital humain parmi les membres du ménage. En 2018, dans 29 pays de l’OCDE, plus de 80 % des ménages en moyenne avaient accès aux services internet à haut débit (Graphique 3.6). Au total, la fourchette est comprise entre moins de 60 % des ménages au Mexique et plus de 95 % en Corée, aux Pays-Bas et en Islande. Entre 2010 et 2018, l’accès à l’internet a fortement augmenté dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE : ainsi, la moyenne de l’OCDE a progressé de plus de 20 points de pourcentage, passant de 63.1 % en 2010 à 85.2 % en 2018. C’est en Turquie (+49 points de pourcentage) et en Grèce (+35 points) que l’augmentation a été la plus forte. À titre de comparaison, la Corée et la Suède se situaient à un niveau relativement élevé en 2010 et n’ont donc enregistré qu’une progression modeste (+2.6 et +7.3 points, respectivement).
Inégalités en matière de logement : écarts entre groupes de population
Les ménages urbains ont un meilleur accès à l’internet haut débit que les ménages des zones rurales
Plusieurs des indicateurs analysés dans ce chapitre, comme la surcharge du coût du logement ou la proportion de ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base, sont des indicateurs de privation. Puisqu’ils sont élaborés au niveau des ménages, il est difficile de calculer les variations des taux de privation entre les groupes de population (par exemple entre les hommes et les femmes, entre les jeunes et les seniors, ou entre les personnes de niveaux d’études différents). Cependant, lorsque le niveau de précision des données au plan géographique est suffisant, il est possible d’évaluer les disparités régionales en matière de conditions de logement.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, on constate d’importantes variations dans l’accès à l’internet haut débit entre les zones urbaines et les zones rurales (Graphique 3.7). En Grèce, au Portugal, en République slovaque, en Espagne, en Lituanie, en Hongrie et en Irlande, l’écart entre les grandes zones urbaines et les zones rurales en matière d’accès à l’internet haut débit est supérieur à 11 points de pourcentage. C’est en Islande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni que l’on observe les écarts les plus restreints (moins de 1 point de pourcentage). Le constat est le même lorsque l’on compare les petites zones urbaines et les zones rurales – même si les écarts sont souvent moins marqués que pour les grandes zones urbaines.
Encadré 3.1. Mesure et programme statistique à venir
Le logement offre à chacun un abri, la sécurité et un espace personnel et privé. Le lieu de résidence détermine aussi l’accès à un vaste éventail de services. Un ensemble idéal d’indicateurs relatifs aux conditions de logement devrait fournir des informations sur la qualité du logement (notamment au regard de sa surface habitable, de la présence d’humidité, de moisissure ou de fuites, etc., des conditions sanitaires et de l’accès à l’électricité et à l’eau propre), sur certains aspects liés à l’accessibilité financière du logement et sur les infrastructures et caractéristiques des quartiers (accès à l’électricité et à l’eau propre, exposition au bruit, accès aux services tels que l’internet, les transports, les centres médicaux et les établissement scolaires). Les indicateurs utilisés dans ce chapitre (Tableau 3.1) apportent un éclairage sur certains de ces éléments, mais pas tous.
Tableau 3.1. Indicateurs relatifs au logement examinés dans ce chapitre
Moyenne |
Inégalités verticales (écart entre les parties supérieure et inférieure de la distribution) |
Inégalités horizontales (écarts entre les groupes en fonction du sexe, de l'âge et du niveau d’études) |
Privations |
|
---|---|---|---|---|
Taux de surpopulation |
Proportion de ménages vivant dans des logements surpeuplés (définition de l’UE) |
s.o. |
s.o. |
Il s’agit d’un indicateur de privation |
Accessibilité financière du logement |
Proportion du revenu disponible ajusté brut des ménages, déduction faite des dépenses de logement et de l'entretien du logement |
s.o. |
s.o. |
s.o. - voir surcharge du coût du logement |
Surcharge du coût du logement |
Proportion de ménages situés dans les 40 % les plus bas de l'échelle de distribution des revenus qui consacrent plus de 40 % de leur revenu disponible à leur logement |
s.o. |
s.o. |
Il s’agit d’un indicateur de privation |
Ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base |
Proportion de ménages ayant un revenu inférieur à 50 % du revenu disponible équivalent médian des ménages vivant dans un logement dépourvu de WC intérieurs réservés à leur seul usage |
s.o. |
s.o. |
Il s’agit d’un indicateur de privation |
Ménages ayant accès à l’internet haut débit |
Proportion de ménages vivant dans un logement doté d'un accès internet haut débit |
s.o. |
s.o. |
s.o. |
Le taux de surpopulation repose sur la définition retenue par l’UE (Eurostat, 2019[2]), qui tient compte des besoins différents en termes de surface habitable en fonction de la composition du ménage par âge et par sexe. Un logement est considéré comme surpeuplé s’il offre moins d’une pièce disponible pour chaque couple dans le ménage, pour chaque personne âgée de 18 ans ou plus, pour chaque paire de personnes du même sexe âgées de 12 à 17 ans, pour chaque personne âgée de 12 à 17 ans n’entrant pas dans la catégorie précédente, et pour chaque paire d’enfants de moins de 12 ans (Eurostat, 2019[2]). Les données sont tirées de la Base de données sur le logement abordable de l’OCDE, qui s’appuie sur des enquêtes réalisées auprès des ménages.
L’accessibilité financière du logement fait référence à la proportion du revenu disponible ajusté brut dont les ménages disposent après déduction du coût de leur logement. Ce dernier comprend le loyer (y compris les loyers imputés pour les logements occupés par leurs propriétaires) et les dépenses d’entretien (allouées aux réparations effectuées dans le logement, y compris les services divers, l’eau, l’électricité, le gaz et les autres sources d’énergie, ainsi que les dépenses d’ameublement et d’équipement et le budget consacré aux biens et services nécessaires à l’entretien courant du logement). Les données sont tirées des Statistiques de l'OCDE sur les comptes nationaux (base de données), et renvoient aux ménages et aux institutions sans but lucratif au service des ménages.
La surcharge du coût du logement fait référence à la proportion de ménages situés dans les 40 % les plus bas de l'échelle de distribution des revenus qui consacrent plus de 40 % de leur revenu disponible à leur logement, le seuil de 40 % étant fondé sur la méthodologie utilisée par Eurostat pour les États membres de l’UE (Eurostat, 2019[5]). Le coût du logement comprend les loyers effectifs et les remboursements de crédit immobilier (à la fois au titre du principal et des intérêts) ; contrairement à la mesure d’accessibilité financière du logement issue des Comptes nationaux, les loyers imputés dans le cas de logements occupés par leurs propriétaires ne sont pas pris en compte. Aucune donnée relative aux remboursements du principal des emprunts immobiliers n’est disponible pour le Danemark. Pour le Chili, le Mexique, la Corée et les États-Unis, on utilise le revenu brut plutôt que le revenu disponible. Les données sont tirées de la Base de données sur le logement abordable de l’OCDE, qui s’appuie sur des enquêtes réalisées auprès des ménages.
On entend par ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base la proportion de ménages ayant un revenu inférieur à 50 % du revenu disponible équivalent médian des ménages vivant dans un logement dépourvu de WC intérieurs réservés à leur seul usage. Sont uniquement pris en compte les WC intérieurs, ainsi que les WC installés dans une pièce comptant également une douche ou une baignoire. Pour le Chili, le Mexique, la Corée et les États-Unis, on utilise le revenu brut plutôt que le revenu disponible. Pour la Corée, les données portent sur tous les types de WC (asiatiques ou européens). Les données sont tirées de la Base de données sur le logement abordable de l’OCDE, qui s’appuie sur des enquêtes réalisées auprès des ménages.
Les ménages ayant accès à l'internet haut débit correspondent à la proportion de ménages vivant dans un logement doté d'un accès internet haut débit. On entend par « l’internet haut débit » les abonnements offrant un débit descendant d'au moins 256 kbit/s. La définition des zones rurales et des zones urbaines est fournie ci-après. Les données sont tirées de la Base de données de l’OCDE sur l’accès et l’utilisation des TIC par les ménages et les individus.
Pays de l’UE |
Pays extérieurs à l’UE |
|
---|---|---|
Zones rurales |
Plus de 50 % de la population réside dans des carreaux ruraux |
Les définitions varient d'un pays à l’autre. Pour des informations plus détaillées, voir la Base de données de l’OCDE sur l’accès et l’utilisation des TIC par les ménages et les individus, http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=ICT_HH2. |
Petites zones urbaines |
Moins de 50 % de la population réside dans des carreaux ruraux et moins de 50 % de la population réside dans des zones à forte densité de population |
|
Grandes zones urbaines |
Au moins 50 % de la population réside dans des zones à forte densité de population |
Note : Les carreaux ruraux correspondent aux carreaux situés en dehors des clusters urbains, qui correspondent eux-mêmes à des zones de carreaux contigus de 1 km² d’une densité d’au moins 300 habitants/km² et comptant au moins 5 000 habitants ; les zones à forte densité de population correspondent aux zones de carreaux contigus de 1 km² d’une densité supérieure à 1 500 habitants/km² comptant plus de 50 000 habitants.
Corrélations entre les indicateurs relatifs au logement
Dans les pays de l’OCDE, on n’observe que trois corrélations très significatives entre les indicateurs relatifs au logement utilisés dans ce chapitre (Tableau 3.2), ce qui donne à penser que les indicateurs apportent un éclairage sur différents aspects de la dimension considérée. Les pays affichant un taux de surpopulation plus élevé se distinguent également par une plus forte proportion de ménages modestes privés d’accès aux équipements sanitaires de base, et un nombre moins important de ménages ayant accès à l’internet haut débit. L’accessibilité financière du logement et la surcharge du coût du logement ne sont pas fortement corrélées, d’où l’idée que chacun de ces indicateurs apporte un éclairage différent sur le coût du logement.
Tableau 3.2. Il existe une corrélation entre les équipements sanitaires, le taux de surpopulation et l’accès à l’internet dans les pays de l’OCDE
Coefficients de corrélation simple entre les indicateurs du logement
|
Accessibilité financière du logement |
Taux de surpopulation |
Surcharge du coût du logement |
Ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base |
Ménages ayant accès à l’internet haut débit |
---|---|---|---|---|---|
Accessibilité financière du logement |
|||||
Taux de surpopulation |
-0.07 |
|
|
|
|
30 |
|||||
Surcharge du coût du logement |
-0.02 |
-0.19 |
|||
(32) |
(31) |
||||
Ménages pauvres privés d’accès aux équipements sanitaires de base |
0.22 |
0.66*** |
-0.18 |
||
(29) |
(30) |
(30) |
|||
Ménages ayant accès à l’internet haut débit |
0.12 |
-0.50*** |
-0.01 |
-0.75*** |
|
(34) |
(31) |
(33) |
(30) |
Note : Le tableau montre le coefficient de corrélation simple de Pearson ; la valeur entre parenthèses correspond au nombre d’observations (pays). * signale des corrélations significatives au niveau p<0.10, ** au niveau p<0.05, et *** au niveau p<0.01.
Programme statistique à venir
Un effort supplémentaire d’harmonisation s’impose pour calculer le taux de surpopulation : il existe des variations entre les pays dans la définition des pièces d’habitation, notamment en ce qui concerne les cuisines, ainsi que dans l’application des critères minimum de surface. Les cuisines sont comptées comme des pièces d’habitation au Chili, en Corée, aux États-Unis, au Japon et au Mexique ; à l’inverse, tous les pays européens excluent des pièces d’habitation les cuisines exclusivement réservées à la préparation de la nourriture (alors que les cuisines où l’on peut manger sont prises en compte). Les pays européens excluent des pièces d’habitation les pièces d’une surface inférieure à 4 m² ; en Allemagne, sont exclues les pièces de moins de 6 m² ; aux États-Unis, les pièces doivent être séparées par des murs d’au moins 15 cm d’épaisseur allant du sol au plafond. Dans ces conditions, les taux de surpopulation pourraient être surestimés dans les données extraites de sources européennes par rapport à celles qui proviennent du Chili, de la Corée, des États-Unis, du Japon et du Mexique (étant donné que le nombre de pièces d’habitation pris en compte est moindre).
Pour le calcul du taux de surcharge du coût du logement, on ne dispose actuellement d’aucune donnée sur les remboursements de crédit immobilier au Danemark et en Islande. Aucune information n’étant disponible sur les loyers modérés pour l’Australie, le Canada, le Chili, le Danemark, les États-Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, et les Pays-Bas, une harmonisation s’impose au niveau de la méthodologie.
Plusieurs dimensions de la qualité des logements, comme la surface habitable ou la présence d’humidité, de moisissure ou de fuites, ne sont pas prises en compte de la même manière dans les différentes sources de données internationales. Des données harmonisées au plan international sur l’accès aux services et aux infrastructures (transports, centres médicaux, établissements scolaires, etc.) sont en cours de développement, mais ne sont pas encore disponibles à l’échelle de l’OCDE. On manque en outre de données comparables au niveau international sur la population sans abri (un indicateur de privation extrême en matière de logement) et la perception qu'ont les individus de leurs conditions de logement.
Il est difficile de rendre compte des inégalités en matière de logement entre différents groupes de population (en fonction du sexe, de l’âge ou du niveau d’études par exemple), car ces données sont en général recueillies au niveau des ménages. Une solution consisterait à étudier les différences entre les groupes de population en fonction de la situation du chef du ménage, à l’instar de la méthode retenue pour la dimension Revenu et patrimoine (voir le chapitre 2). Les inégalités régionales sont particulièrement marquées dans le domaine du logement, d’autant plus que le lieu de résidence joue un rôle primordial dans l’accès aux services.
Références
[3] Eurofound (2016), « Inadequate housing in Europe: Costs and consequences », http://dx.doi.org/10.2806/810142.
[2] Eurostat (2019), Statistics Explained: Taux de surpeuplement, https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Glossary:Overcrowding_rate/fr (consulté le 23 December 2019).
[5] Eurostat (2019), Taux de surcharge des coûts du logement, Statistics Explained, https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Glossary:Housing_cost_overburden_rate/fr (consulté le 23 December 2019).
[4] OCDE (2019), Indicateur du vivre mieux, http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/topics/logement/.
[1] OCDE (2011), Comment va la vie ? : Mesurer le bien-être, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264121195-fr.