Le capital économique comprend les actifs produits (par l’homme) et les actifs financiers. Si la situation s’est légèrement améliorée en moyenne dans l’OCDE depuis 2010 à l’aune de plusieurs indicateurs de capital économique (mais pas de leur totalité), de grandes disparités subsistent entre les pays de l’OCDE, dont certaines se sont parfois accentuées. Entre 2010 et 2018, le stock moyen d’actifs fixes produits a augmenté dans l’OCDE, en valeur cumulée, de 11 %, et les actifs de propriété intellectuelle de 16 %. Cela étant, le taux de croissance annuel de la formation brute de capital fixe en 2018 a été inférieur à son niveau de 2010 pour environ un tiers des pays de l’OCDE, tandis que le taux de croissance de l’investissement dans la recherche-développement (R-D) ne progressait que dans la moitié environ des pays. Les différences de situation financière nette continuent de s’accentuer depuis 2010 entre les pays de l’OCDE, et l’écart entre les pays les mieux et les moins bien classés s’est creusé s’agissant de la valeur financière nette des administrations publiques. Enfin, la dette des ménages s’échelonne de 200 % du revenu disponible à moins de 50 % d’un pays de l’OCDE à l’autre.
Comment va la vie ? 2020
13. Capital économique
Abstract
Actifs fixes produits
Les actifs fixes produits, tels que les bâtiments, les équipements et machines et les infrastructures, jouent un rôle important dans la capacité d’un pays à produire des biens et des services. En 2018, le stock moyen d’actifs fixes produits par habitant dans l’OCDE a approché 119 000 USD (Graphique 13.2). Les niveaux les plus élevés (soit plus de 189 000 USD) ont été atteints en Norvège, au Luxembourg et en Irlande, et les plus bas (moins de 76 000 USD) en Pologne, au Chili, en Israël, en Lituanie et en Grèce. Entre 2010 et 2018, le stock moyen d’actifs fixes produits a augmenté dans l’OCDE de 11 % en valeur cumulée (depuis un niveau d’environ 107 000 USD par habitant en 2010). Les hausses les plus marquées ont été mesurées en Irlande (78.6 %), au Chili (37.4 %) et en Lituanie (22.5 %), tandis que la Grèce (-12.0%), le Portugal (-5.5%) et les Pays-Bas (-5.4%) enregistraient les baisses les plus importantes.
Actifs de propriété intellectuelle
Le capital intellectuel peut jouer un rôle important dans l’accroissement de la productivité et concourir à l’amélioration de la qualité de vie future, y compris grâce à un emploi des ressources plus efficient qu’aujourd’hui. En 2018, le stock moyen d’actifs de propriété intellectuelle dans l’OCDE a atteint une valeur de 5 556 USD par habitant (Graphique 13.3). Les niveaux les plus élevés ont été enregistrés aux États-Unis, en Suède, au Danemark, en Norvège et au Japon (plus de 10 000 USD par habitant), et les plus bas au Mexique, en Pologne, en Lettonie et en Grèce (moins de 1 300 USD par habitant, soit plus de sept fois moins que le groupe affichant le niveau le plus élevé). Entre 2010 et 2018, le stock moyen d’actifs de propriété intellectuelle a augmenté de 16.2 % en valeur réelle dans 31 pays de l’OCDE. Il a augmenté de plus de 50 % au Mexique, en Lituanie, en Estonie et en Pologne, mais a reculé d’au moins 10 % en Grèce, en Finlande et au Royaume-Uni.
Formation brute de capital fixe
La formation de capital fixe (FBCF) est un indicateur du niveau d’investissement dans les actifs fixes produits. En 2018, la croissance annuelle de la FBCF dans les pays de l’OCDE s’est établie à 3.3 %, en moyenne (Graphique 13.4). À l’extrémité supérieure de la fourchette figurent des pays comme la Hongrie, la Lettonie et la Slovénie, dont les taux de croissance ont été supérieurs à 10 %, tandis que dans des pays comme l’Irlande, la Grèce et le Luxembourg, la FBCF a diminué (affichant des taux de -21.1 %, -12.2 % et -2.7 % respectivement). Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, la FBCF s’est redressée à partir d’un taux de croissance nulle en 2010 pour s’établir à un taux annuel moyen légèrement supérieur à 3 % en 2018. Il reste qu’un tiers environ des pays de l’OCDE affichent une croissance inférieure au niveau de 2010. Une baisse particulièrement notable a été enregistrée en Turquie (-23.1 points de pourcentage), au Canada (-10.3 points) et au Chili (-8.5 points).
Investissement dans la R-D
L’investissement dans la recherche-développement (R-D) est un déterminant essentiel de la variation du stock d’actifs de propriété intellectuelle. En 2018, le taux moyen d’investissement dans la R-D a été de 2.5 % du PIB dans les pays de l’OCDE (Graphique 13.5), la moitié environ d’entre eux affichant un taux inférieur à 2 %. Les taux les plus élevés ont été observés en Irlande (21.4 %), en Corée (4.2 %), au Japon (3.4 %) et en Suède (3.0 %), les taux les plus bas (et tous inférieurs à 1 % du PIB) étant mesurés en Lituanie, Lettonie, République slovaque, au Luxembourg, en Pologne et en Grèce. Entre 2010 et 2018, le taux d’investissement dans la R-D a progressé d’au moins 0.6 point, en Irlande, en Corée et en Belgique, tandis qu’il a reculé d’au moins 0.3 point en Finlande, en Suède et en Australie.
Valeur financière nette de l’ensemble de l’économie
La valeur financière nette d’un pays est un indicateur à la fois de son exposition au risque extérieur, de son stock de patrimoine financier et de ses sources futures de recettes. En 2018, près des deux tiers des 35 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles ont affiché une valeur financière négative (Graphique 13.6), ce qui signifie que leur stock d’engagements financiers était alors supérieur à leur stock de créances financières sur le reste du monde. La dette nette s’est établie à plus de 30 000 USD par habitant en Irlande, en Grèce, au Portugal et en Espagne. À l’autre extrême, la Norvège a enregistré en 2018 la valeur financière nette la plus élevée (un peu moins de 131 000 USD par habitant), suivie de la Suisse (un peu plus de 77 000 USD). Les différences de situation financière nette continuent de s’accentuer depuis 2010 entre les pays de l’OCDE, les pays bénéficiant déjà d’une valeur financière nette relativement élevée enregistrant des gains notables, tandis que la dette nette se creuse dans les pays du bas du classement.
Valeur financière nette des administrations publiques
De même, la valeur financière nette des administrations publiques peut entraîner des risques pour la viabilité financière et économique. En 2018, les passifs financiers des administrations publiques ont été supérieurs aux actifs financiers à hauteur de 27 points de pourcentage en moyenne dans les pays de l’OCDE (Graphique 13.7). Cette proportion varie dans une fourchette de valeurs positives comme en Norvège (280.5 % du PIB), en Finlande (52.7 %) et au Luxembourg (50.0 %) à des valeurs négatives comme en Grèce (-142.6 %), au Japon (‑123.7 %), en Italie (-120.3 %), aux États-Unis (-112.7 %) et au Portugal (-104.4 %). Entre 2010 et 2018, la valeur financière nette des administrations publiques a reculé de 4 points de pourcentage en moyenne dans les pays de l’OCDE, et l’écart entre les pays les mieux et les moins bien classés a continué de se creuser. Les pays où la situation s’est le plus détériorée sont ceux qui se situaient déjà bien en deçà de la moyenne de l’OCDE, notamment la Grèce (-49.8 points), l’Espagne (-40.0) et le Portugal (-33.4). Les pays dont la situation s’est le plus améliorée sont la Norvège (116.7 points) et la Suisse (18.3).
Dette des ménages
Un niveau élevé d’endettement des ménages peut faire peser une lourde charge, à la fois financière et psychologique, sur les familles et peut constituer plus généralement un risque pour l’activité économique dès lors que des défauts de paiement accroissent l’instabilité du système financier. En 2018, la dette moyenne des ménages dans l’OCDE s’est établie à 126 % de leur revenu disponible net (Graphique 13.8). Cette proportion varie dans une fourchette de moins de 50 % en Hongrie, Lituanie, Colombie et Lettonie, à plus de 200 % au Danemark, aux Pays-Bas, en Norvège, en Australie et en Suisse. Entre 2010 et 2018, la dette moyenne des ménages dans l’OCDE a reflué d’environ trois points de pourcentage (de 129 % à 126 %). Toutefois, ce chiffre masque des disparités d’un pays à l’autre : la dette des ménages a reflué de 75 points en Irlande, tandis qu’elle a reculé de plus de 35 points au Danemark, aux Pays-Bas, en Lettonie et en Hongrie. À l’inverse, la dette des ménages a augmenté de plus de 25 points en République slovaque, en Corée, au Luxembourg, en Australie et en Norvège.
Levier financier du secteur bancaire
Un niveau élevé de levier financier du secteur bancaire (mesuré ici par le ratio entre les actifs financiers et les fonds propres des banques) peut accroître l’exposition du système financier au risque et à des ralentissements du cycle économique. En 2018, le levier financier du secteur bancaire s’est établi en moyenne à un niveau d’environ 16 (Graphique 13.9), variant dans une fourchette de 28, voire plus, au Japon, au Royaume-Uni, en Italie et en Grèce, à 8, voire moins, aux États-Unis, en Australie, au Chili, en Hongrie et en Estonie. Depuis 2010, ce ratio a diminué dans certains des pays dont le niveau de levier figurait auparavant parmi les plus élevés, notamment le Royaume-Uni, la République slovaque et la Norvège, tandis que les hausses les plus fortes ont été observées en Turquie, en Lituanie et en Pologne.
Encadré 13.1. Mesures et programme statistique à venir
Le capital économique est constitué du capital produit et du capital financier. Le capital produit désigne : les actifs corporels produits par l’homme, tels que les infrastructures routières et ferroviaires, les bâtiments et les machines et équipements ; les actifs de propriété intellectuelle, tels que les dépenses de R-D, les logiciels et les œuvres artistiques ; et les stocks de biens intermédiaires et finals. Quant au capital financier, il est constitué d’actifs financiers comme le numéraire et les dépôts, les actions, les valeurs mobilières et les produits dérivés, et de passifs sous forme de prêts et de titres de dette. Le capital économique joue un rôle essentiel pour soutenir les niveaux de vie matériels (logement, emploi, patrimoine et revenu) et pour produire les biens et services que les individus consomment pour assurer leur bien-être d’aujourd’hui et de demain (OCDE, 2014[1]). Les indicateurs examinés dans ce chapitre (Tableau 13.1) mesurent des stocks (actifs fixes produits, actifs de propriété intellectuelle et valeur financière nette de l’ensemble de l’économie), des flux (investissement dans la formation brute de capital fixe et dans la R-D) et des facteurs de risque relevant de certains sous-secteurs spécifiques de l’économie, mais pouvant avoir des implications pour la viabilité de l’ensemble de l’activité économique (valeur financière nette des administrations publiques, dette des ménages et levier financier du secteur bancaire).
Les actifs fixes produits correspondent à la valeur du stock d’actifs économiques produits d’un pays, et comprennent les logements, bâtiments, ouvrages de génie civil, machines et équipements ; les actifs cultivés comme les animaux d’élevage et les vignes ; les actifs incorporels comme les œuvres récréatives, littéraires ou artistiques originales ; et les stocks. Cet indicateur tient compte de la réduction de valeur courante du stock du fait de la détérioration physique, de l'obsolescence prévisible, ou des dommages accidentels pouvant être considérés comme normaux. Les données sont exprimées en USD par habitant aux PPA de 2010 et sont issues de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
Tableau 13.1. Indicateurs de capital économique examinés dans ce chapitre
Indicateur |
Unité de mesure |
Stock |
Flux |
Facteur de risque |
Facteur de résilience |
---|---|---|---|---|---|
Actifs fixes produits |
USD par habitant, aux PPA de 2010 |
✓ |
|||
Actifs de propriété intellectuelle |
USD par habitant, aux PPA de 2010 |
✓ |
|||
Formation brute de capital fixe |
Taux de croissance annuel |
✓ |
|||
Investissement dans la R-D |
En pourcentage du PIB |
✓ |
|||
Valeur financière nette de l’ensemble de l’économie |
USD par habitant, aux PPA courantes |
✓ |
|||
Valeur financière nette des administrations publiques |
En pourcentage du PIB |
✓ |
|||
Dette des ménages |
En pourcentage du revenu disponible net des ménages |
✓ |
|||
Levier financier du secteur bancaire |
Rapport entre actifs financiers et fonds propres des banques |
✓ |
Les actifs de propriété intellectuelle correspondent au capital intellectuel d’un pays (recherche et développement, bases de données, prospection minière et évaluation des ressources, œuvres récréatives, littéraires ou artistiques originales, etc.). Les équipements des technologies de l’information et de la communication (TIC) sont inclus dans cette catégorie en Corée, tandis que les coûts des droits de propriété en sont exclus en Australie, de même que les œuvres artistiques originales au Canada. Les données sont exprimées en USD par habitant aux PPA de 2010 et sont issues de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
La formation brute de capital fixe correspond à l’investissement à la fois dans des actifs fixes produits (logements, bâtiments et autres ouvrages de génie civil, matériel de transport, autres machines et équipements, actifs cultivés) et dans des actifs fixes incorporels (propriété intellectuelle, logiciels et œuvres artistiques) dans un pays. Les données sont exprimées en taux de croissance annuels à prix constants et sont issues de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
L’investissement dans la R-D correspond aux dépenses consacrées par des producteurs résidents à des travaux de création entrepris de façon systématique en vue d’accroître les connaissances, notamment la connaissance de l'homme, de la culture et de la société, et à la mise en œuvre de ces connaissances dans le développement de nouvelles applications. Les données sont exprimées en pourcentage du PIB et sont issues de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
La valeur financière nette de l’ensemble de l’économie rend compte de la position extérieure nette d’une économie sur le reste du monde. Les actifs financiers comprennent le numéraire, les dépôts, les titres de dette, les prêts, les actions, les actions/parts d’organismes de placement, les produits financiers dérivés, les options sur titres des salariés et autres comptes à recevoir. Les données sont exprimées en USD par habitant aux PPA courantes et sont issues de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
La valeur financière nette des administrations publiques correspond à la valeur totale des actifs financiers détenus par les administrations publiques (c’est-à-dire l’administration centrale et les collectivités régionales et locales, ainsi que les caisses de prévoyance sociale), déduction faite de la valeur de leurs passifs en cours. Les données sont exprimées en pourcentage du PIB et sont issues du Tableau financier de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
La dette des ménages correspond à l’encours total de la dette des ménages (y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages) et inclut les prêts (essentiellement les prêts hypothécaires et le crédit à la consommation) ainsi que les autres comptes à payer. Les données sont exprimées en pourcentage du revenu disponible net des ménages et sont issues du Tableau financier de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
Le levier financier du secteur bancaire (également appelé « multiplicateur de fonds propres ») correspond au ratio entre le total des actifs financiers du secteur bancaire et ses actions en valeur de marché (hors parts de fonds de placement). Le secteur bancaire se compose de la banque centrale et des institutions financières et monétaires. Les données sont issues du Tableau financier de la base de données de l’OCDE des Statistiques sur les comptes nationaux.
Corrélations entre les indicateurs de capital économique
Tableau 13.2. La dette des ménages est en corrélation positive avec les actifs fixes produits, les actifs de propriété intellectuelle et la valeur financière nette de l’ensemble de l’économie
Coefficients de corrélation simple entre les indicateurs de capital économique
|
Actifs de propriété intellectuelle |
Actifs fixes produits |
Formation brute de capital fixe |
Investissement dans la R-D |
Valeur financière nette de l’ensemble de l’économie |
Valeur financière nette des administrations publiques |
Dette des ménages |
Levier financier du secteur bancaire |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Actifs de propriété intellectuelle |
|
|||||||
Actifs fixes produits |
0.72*** |
|||||||
(30) |
||||||||
Formation brute de capital fixe |
-0.20 |
-0.35* |
||||||
(31) |
(31) |
|||||||
Investissement dans la R-D |
0.37** |
0.40** |
-0.65*** |
|||||
(30) |
(30) |
(30) |
||||||
Valeur financière nette de l’ensemble de l’économie |
0.31 |
0.24 |
0.27 |
-0.55** |
||||
(29) |
(30) |
(35) |
(29) |
|||||
Valeur financière nette des administrations publiques |
0.01 |
0.07 |
0.15 |
-0.06 |
0.19 |
|||
(31) |
(31) |
(37) |
(30) |
(35) |
||||
Dette des ménages |
0.63*** |
0.55*** |
-0.29 |
0.15 |
0.43** |
0.22 |
||
(29) |
(30) |
(33) |
(29) |
(32) |
(33) |
|||
Levier financier du secteur bancaire |
0.03 |
-0.02 |
-0.18 |
-0.05 |
0.12 |
-0.35** |
0.08 |
|
(29) |
(30) |
(34) |
(29) |
(34) |
(34) |
(32) |
Note : Le tableau présente les coefficients de corrélation simple de Pearson ; les valeurs entre parenthèses correspondent au nombre d’observations (pays). * indique que les corrélations sont significatives au niveau p<0.10 ; ** au niveau p<0.05, et *** au niveau p<0.01.
Dans les pays de l’OCDE, on observe que les stocks d’actifs fixes produits sont en corrélation positive avec les actifs de propriété intellectuelle (0.7) et avec l’investissement dans la R-D (0.4) (Tableau 13.2). Les pays dont le niveau de dette des ménages est plus élevé affichent généralement plus d’actifs fixes produits (0.6), plus d’actifs de propriété intellectuelle (0.6) et un plus haut niveau de valeur financière nette de l’ensemble de leur économie (0.4). Un niveau plus élevé de levier financier du secteur bancaire est faiblement corrélé avec une valeur financière nette inférieure des administrations publiques (0.4).
Programme statistique à venir
Les indicateurs de capital économique utilisés dans ce chapitre englobent des mesures de stocks détenus par un pays considéré dans son ensemble, ou par différents secteurs économiques (ménages, administrations publiques, sociétés financières), ainsi que des mesures de flux et de facteurs de risque. Dans leur majorité, ces indicateurs sont parfaitement bien définis et mesurés dans le Système de comptabilité nationale. Cela étant, ils n’offrent qu’une vue générale de l’état du capital économique dans un pays. Des tableaux de bord plus détaillés sont nécessaires pour un éclairage plus complet de la résilience économique et de la stabilité financière, par exemple (Financial Stability Board et Fonds monétaire international, 2019[2] ; Röhn et al., 2015[3]).
Certains problèmes subsistent dans les indicateurs de capital économique appliqués ici :
Les mesures disponibles ne permettent pas toujours de décomposer à un niveau plus fin les données des comptes en fonction des secteurs institutionnels ni la distribution des actifs entre différents groupes.
Les bulles de prix d’actifs peuvent influer sur l’interprétation de la valeur financière nette dans le temps : en effet, les variations de cet indicateur d’une année sur l’autre peuvent être dues non seulement à des transactions financières, mais également à des fluctuations de prix dans les actifs et passifs financiers. Une croissance des actifs financiers peut ainsi fausser la perception des risques et de la position financière futurs.
Le levier financier du secteur bancaire n’est pas simple à interpréter, car il constitue une mesure de la volatilité et du risque tout en reflétant la réglementation relative aux exigences de fonds propres imposées aux banques. Il n’est pas évident de savoir quel ratio serait idéal pour mesurer le bien-être, et il est également probable que celui-ci serait différent selon la situation dans chaque pays.
Le patrimoine des ménages est considéré comme relevant de la dimension « Revenu et patrimoine » du bien-être, et n’est donc pas examiné ici. En outre, plusieurs cadres internationaux et nationaux de mesure du bien-être (comme l’Indice de richesse inclusive du PNUE et les indices mesurés en Australie, en Autriche, au Japon, en Lettonie, en Nouvelle-Zélande, en Écosse et au Pays de Galles, etc.) prennent en compte la productivité à titre d’élément important du processus de production et, indirectement aussi, de la viabilité économique.
Références
[2] Financial Stability Board et Fonds monétaire international (2019), G20 Data Gaps Initiative (DGI-2): The Fourth Progress Report — Countdown to 2021, Financial Stability Board, Bâle, http://fsb.org/2019/10/g20-data-gaps-initiative-dgi-2-the-fourth-progress-report-countdown-to-2021/.
[1] OCDE (2014), Comment va la vie ? 2013 : Mesurer le bien-être, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/how_life-2013-fr.
[3] Röhn, O. et al. (2015), « Economic resilience: A new set of vulnerability indicators for OECD countries », Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, n° 1249, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5jrxhgjw54r8-en.