La pandémie et les crises énergétiques ont accentué les difficultés budgétaires de la Belgique. Des mesures d’assainissement supplémentaires s’imposent pour constituer des marges de manœuvre qui permettront de faire face à de futurs chocs sur les finances publiques, de gérer les conséquences budgétaires du vieillissement de la population, et de financer les investissements publics dans les transitions numérique et écologique. La stratégie d’assainissement mise en œuvre devrait reposer sur deux piliers : améliorer l’efficience des dépenses publiques et élargir la base d’imposition, notamment en favorisant une hausse du taux d’activité.
La charge de la dette publique est une des plus lourdes de l’Union européenne (UE) et elle devrait augmenter vivement si aucune réforme n’est engagée. D’après les projections, pour inscrire le ratio dette publique/PIB sur une trajectoire descendante, il faudra assainir les finances publiques pendant une période prolongée, afin de contrecarrer la hausse des dépenses de retraite, de santé et de soins de longue durée. À court terme, la résilience de l’économie et l’assouplissement de la politique monétaire devraient permettre d’accélérer l’assainissement requis.
La Belgique se caractérisant par un des niveaux de pression fiscale les plus élevés de la zone OCDE, l’assainissement budgétaire devrait essentiellement reposer sur des coupes dans les dépenses. Les examens des dépenses devraient être plus largement utilisés et mieux intégrés dans le processus budgétaire. Il est prioritaire de cerner les gains d’efficience pouvant être réalisés dans les secteurs de la santé et des soins de longue durée, et de les concrétiser. Il faudrait aussi trouver un accord sur la poursuite de la réforme du système de retraite, étant donné que le niveau des dépenses publiques dans ces domaines est relativement élevé et qu’il augmentera parallèlement au vieillissement de la population. L’âge effectif de la retraite, qui est relativement bas, pèse sur la viabilité du système de retraite, exigeant un renforcement des mesures destinées à favoriser un allongement de la vie active.
Le processus de réforme globale des impôts devrait reprendre. Une réforme des impôts consistant à simplifier la fiscalité, à élargir la base d’imposition et à substituer aux prélèvements sur le travail des impôts moins distorsifs a été suspendue. Il est impératif de reprendre cette réforme, en mettant l’accent sur les politiques actives du marché du travail, l’augmentation de l’imposition des revenus du capital, la suppression des dépenses fiscales inefficaces, notamment des subventions aux combustibles fossiles, et le renforcement de la tarification des activités préjudiciables à l’environnement.
Améliorer le cadre budgétaire faciliterait les efforts d’assainissement des finances publiques. Les régions et les communautés représentent une part de plus en plus grande de la dette publique, mais aucun accord de coopération sur des objectifs budgétaires annuels n’a jamais été conclu entre les différents gouvernements. Mettre en place des règles de dépenses contraignantes assorties de plafonds pluriannuels pour les gouvernements fédéral et régionaux et mettre en œuvre un accord de coopération révisé contribuerait à renforcer la transparence et l’obligation de rendre des comptes.