Après la reprise vigoureuse qui a suivi la pandémie de COVID-19, l’économie belge, comme beaucoup d’autres, a été confrontée à des goulets d’étranglement au niveau des chaînes d’approvisionnement, à une forte inflation et à un resserrement de la politique monétaire. Elle a toutefois relativement bien résisté par rapport à d’autres pays de l’UE, grâce à la vigueur de la demande intérieure. L’indexation automatique des salaires et les mesures de soutien liées à l’énergie ont contribué à préserver le pouvoir d’achat des ménages. Malgré la hausse des coûts de production, les entreprises ont relativement bien résisté. En 2023, la croissance de l’investissement des entreprises a atteint son plus haut niveau depuis 2011 et l’emploi a continué de progresser. L’indexation des salaires a toutefois érodé la compétitivité-prix des exportateurs et la Belgique est très exposée au ralentissement des échanges mondiaux. Bien que l’on s’attende à ce que l’augmentation des coûts d’emprunt et la faiblesse des échanges mondiaux continuent de ralentir l’activité économique, un atterrissage en douceur semble réalisable, l’augmentation du nombre de faillites d’entreprises et du chômage devant être modérée. Néanmoins, l’incertitude qui entoure les perspectives économiques reste forte, en raison notamment de l’exacerbation des tensions géopolitiques (chapitre 2).
La Belgique obtient de très bons résultats dans de nombreuses dimensions de l’économie et du bien-être, mais des réformes sont nécessaires pour préserver le niveau de vie élevé dans un contexte de vieillissement de la population, garantir l’égalité des chances, et réaliser les transitions numérique et écologique. Le taux d’emploi peut encore être relevé dans une large mesure, même s’il varie fortement entre les régions (Graphique 1.1). Un taux d’emploi plus élevé contribuerait à améliorer le bien-être et l’inclusion sociale, tout en aidant à relever les défis posés par l’évolution démographique, y compris en matière de viabilité budgétaire. Les déséquilibres budgétaires et la marge de manœuvre budgétaire limitée de la Belgique s’ajoutent aux difficultés du pays. Le niveau de la dette publique était déjà l’un des plus élevés de l’UE avant la pandémie. Il devrait être d’environ 107 % du PIB en 2024 et devrait continuer à croître en raison des contraintes que les coûts du vieillissement de la population et la transition climatique feront peser sur les budgets à venir (Graphique 1.2).