Ce rapport présente les conclusions et les recommandations de l’examen par les pairs 2024 de la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie. Conformément à la méthodologie des examens par les pairs, il ne couvre pas toutes les composantes du cadre d’analyse applicable à ces examens, mais se concentre sur trois domaines de la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie, sélectionnés en concertation avec ses partenaires et les représentants des autorités slovènes. Ce rapport considère en premier lieu le cadre stratégique global et les mécanismes de coordination interministérielle mis en place par la Slovénie afin de déterminer s’ils sont adaptés à leurs objectifs. Il examine ensuite dans quelle mesure les ressources financières et humaines que le pays consacre à la coopération pour le développement sont à la hauteur de ses ambitions. Enfin, il évalue la coopération de la Slovénie avec ses partenaires, notamment les organisations multilatérales, les institutions de mise en œuvre, les organisations non gouvernementales et le secteur privé. Dans chacun de ces domaines, le rapport identifie les points forts de la Slovénie et les défis auxquels elle est confrontée, les facteurs qui contribuent à ses réussites, ainsi que les risques et les perspectives qui se profilent à l’horizon.
Examens de l'OCDE sur la coopération pour le développement : Slovénie 2024
Conclusions
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Contexte de l’examen par les pairs consacré à la Slovénie
Copier le lien de Contexte de l’examen par les pairs consacré à la SlovénieLe contexte politique de la coopération pour le développement s’est amélioré
La coopération pour le développement est l’une des priorités de la politique étrangère de la nouvelle coalition arrivée au pouvoir en 2022. Le Mouvement pour la liberté, nouveau parti politique dirigé par Robert Golob, est à la tête d’une coalition de centre-gauche depuis le 1er juin 2022. L’accord de coalition du gouvernement slovène fait de la coopération pour le développement l’une des priorités de ses affaires étrangères. Le gouvernement est stable et bénéficie d’un soutien solide au Parlement (Economist Intelligence Unit, 2023[1]), ce qui suggère que la coopération pour le développement devrait continuer d’occuper une place importante dans l’agenda politique du ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE).
La Slovénie joue un rôle de premier plan dans les enceintes internationales et exerce une influence sur l’élaboration des politiques à l’échelle mondiale. Au second semestre 2021, la présidence slovène du Conseil de l’Union européenne (UE) a mis l’accent sur le renforcement de la résilience de l’UE, l’aide à la reprise postpandémie et recommandé un élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux. Début 2023, la Slovénie est devenue membre du Conseil économique et social des Nations Unies (ONU) pour la période 2023‑2025. En mai 2023, le pays a codirigé la Conférence diplomatique MLA relative à l’entraide judiciaire, qui a adopté la Convention de Ljubljana‑La Haye, un jalon important dans la lutte contre l’impunité des crimes internationaux. Depuis janvier 2024, la Slovénie occupe un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024‑2025 et se montre déterminée à tirer parti de cette opportunité pour promouvoir la prévention des conflits et l’égalité des genres, mais également la lutte contre le changement climatique (Republic of Slovenia, 2023[2]).
Le gouvernement a donné une orientation féministe à sa politique étrangère en 2023 et l’égalité des genres fait partie des priorités de la Slovénie depuis plus de dix ans en matière de coopération pour le développement. Le MAEE élabore actuellement une stratégie nationale de politique étrangère féministe fondée sur la Déclaration de 2015 de la Slovénie promouvant les droits des femmes (Republic of Slovenia, 2015[3]). Cet engagement, associé aux lignes directrices récemment adoptées en faveur de l’égalité des genres dans la coopération pour le développement, est susceptible de contribuer à renouveler l’attention portée par la Slovénie à cette thématique transversale dans le cadre de sa coopération.
Les retombées de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et les inondations ayant récemment frappé la Slovénie créent un contexte peu favorable à une augmentation de l’aide publique au développement (APD)
La relance de l’économie slovène suite à la pandémie affronte de forts vents contraires, notamment du fait de la guerre en cours en Ukraine et des inondations catastrophiques qui ont frappé le pays en 2023. Au lendemain de la crise du COVID‑19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les tensions géopolitiques qui l’accompagnent ont entraîné une hausse des prix de l’énergie et perturbé les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, exerçant une pression supplémentaire sur l’économie slovène (OECD, 2023[4]). En mai 2022, l’inflation a atteint 8.7 % en Slovénie, un pic inédit depuis 20 ans. En août 2023, les inondations qui ont frappé le pays se sont surajoutées aux difficultés économiques liées à la reprise postpandémie. La croissance du produit intérieur brut (PIB) a suivi une trajectoire descendante, passant de 8.2 % en 2021 à 2.5 % en 2022 (World Bank, 2024[5]) et devrait encore ralentir pour atteindre 1.5 % en 2023. Toutefois, la croissance devrait reprendre et atteindre 2.6 % en 2024, aiguillonnée par la baisse de l’inflation et l’effort de reconstruction considérable qui devraient stimuler l’économie du pays (OECD, 2023[4]). Une part non négligeable du financement de cet effort devrait émaner de ressources de l’UE (Economist Intelligence Unit, 2023[1]).
Dans le contexte économique actuel, la coopération pour le développement n’est une priorité essentielle que pour le MAEE. En effet, si ce dernier est fermement décidé à intégrer la coopération pour le développement dans la politique étrangère de la Slovénie, les autres ministères y sont peu sensibilisés et la soutiennent peu. Les priorités immédiates du gouvernement visent à remédier aux graves inondations d’août 2023 et à atténuer les tensions qui pèsent sur le coût de la vie. À moyen terme, il ambitionne de décarboner l’économie et d’entreprendre des réformes dans le domaine des retraites et des soins de santé (Economist Intelligence Unit, 2023[1]).
À l’avenir, la Slovénie prévoit de réduire son déficit, ce qui laisserait une marge de manœuvre budgétaire limitée pour augmenter l’APD. La dette publique du pays se situe légèrement au-dessus du seuil fixé par le Pacte européen de stabilité et de croissance. Le gouvernement prévoit de réduire progressivement le déficit pour le ramener de 3.8 % du PIB en 2024 (European Commission, 2023[6]) à 1.3 % en 2026 (Republic of Slovenia, 2023[7]). En parallèle, la population slovène vieillit et davantage de ressources devront être consacrées à la santé, aux retraites et autres soins destinés aux personnes âgées (OCDE, 2022[8]). Ces tensions conjuguées créent un contexte peu favorable à une hausse de l’APD.
Une nouvelle stratégie et le rétablissement d’une direction dédiée confèrent une importance accrue à la coopération pour le développement
En matière de coopération pour le développement, les orientations stratégiques de la Slovénie sont définies dans la Résolution de 2017 sur la coopération pour le développement et dans la Stratégie de coopération pour le développement et l’aide humanitaire jusqu’en 2030, élaborée en 2018 (ci‑après dénommée « Stratégie 2018 »). Adoptée en 2017 par l’Assemblée nationale slovène (2017[9]), la Résolution de 2017 présente les principales orientations, objectifs et priorités thématiques et géographiques de la coopération pour le développement, et formule l’engagement d’allouer 0.33 % du revenu national brut (RNB) à l’APD d’ici à 2030. La stratégie adoptée par le gouvernement l’année suivante expose les mesures concrètes à adopter et les indicateurs quantifiables permettant de mesurer les progrès accomplis d’ici à 2030 (Republic of Slovenia, 2018[10]). La Slovénie prévoit d’évaluer la mise en œuvre de la Stratégie 2018 en 2024. Le pays a également adopté une loi sur la coopération pour le développement et l’aide humanitaire, ainsi qu’un décret précisant les modalités et critères de financement de la coopération pour le développement1.
En novembre 2022, le rétablissement d’une direction dédiée à la coopération pour le développement et à l’aide humanitaire a donné de la visibilité à la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie. De 2015 à 2022, suite à la dissolution de la Direction de la coopération pour le développement, la gestion de cette thématique a été confiée à un département de la Direction de la coopération multilatérale du MAEE. En novembre 2022, la Slovénie a rétabli une direction distincte consacrée à la coopération pour le développement et à l’aide humanitaire, constituée de deux départements, l’un consacré aux stratégies, l’autre à la mise en œuvre. Il s’agit de l’une des six directions du MAEE (Annexe D). Cette nouvelle configuration, illustrée dans le Graphique 1, a donné une nouvelle visibilité à la coopération pour le développement et entraîné une hausse des effectifs.
Un cadre d’action adapté aux objectifs
Copier le lien de Un cadre d’action adapté aux objectifsLa Slovénie peut tirer davantage parti de son avantage comparatif à condition de poursuivre ses efforts pour restreindre le champ de ses priorités stratégiques
Dans la Stratégie 2018, la Slovénie a défini des priorités géographiques, thématiques et transversales avec des objectifs clairs en matière de concentration. Les priorités géographiques de la Slovénie sont les suivantes : Balkans occidentaux2, voisinage de l’Europe3 et Afrique subsaharienne, avec un intérêt particulier pour les pays les moins avancés (PMA)4. La Stratégie identifie deux grandes priorités thématiques : (1) l’emploi productif, le travail décent et la société inclusive, ce qui comprend l’éducation, l’environnement propice aux entreprises, le développement du secteur privé, l’état de droit et la bonne gouvernance5 ; (2) la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre le changement climatique, ce qui inclut la gestion de l’eau et la transition vers une économie circulaire6. La Stratégie fixe des objectifs clairs en matière de concentration sur ces régions et thèmes prioritaires7, tout en définissant la protection de l’environnement et l'égalité des genres comme des priorités transversales à intégrer dans toutes les activités.
Dans l’ensemble, la répartition géographique de l’APD de la Slovénie reflète ses priorités régionales mais, compte tenu de l’étendue de ses priorités géographiques, son APD est répartie entre un grand nombre de pays. En 2022, l’essentiel des 35 millions USD de l’APD bilatérale brute de la Slovénie8 a été dirigé vers des régions prioritaires, dont 60 % aux Balkans occidentaux, 21 % aux voisins de l’Europe et 4 % aux PMA d’Afrique subsaharienne. Cependant, l’APD a été répartie entre 52 pays, recevant chacun en moyenne moins de 700 000 USD. S’agissant des pays non prioritaires, récipiendaires de 16 % de l’APD de la Slovénie, le financement a été réparti entre 16 pays différents9 (Graphique 2). Cette dispersion géographique peut générer des coûts de transaction, tant pour la Slovénie que pour ses pays partenaires. La prochaine évaluation de la Stratégie 2018 sera l’occasion d’envisager un recentrage de l’APD sur un plus petit nombre de priorités géographiques.
La priorité actuelle sur les Balkans occidentaux repose sur une culture partagée et tire parti de l’avantage comparatif de la Slovénie. Les projets de la Slovénie en lien avec l’assistance technique et les infrastructures dans les pays des Balkans occidentaux s’appuient sur son expérience de la transition, sa familiarité avec les structures institutionnelles et sociales de ces pays, et la force des liens historiques, linguistiques, culturels et institutionnels qui les unissent. La Slovénie possède des ambassades dans les six pays des Balkans occidentaux et cette région constitue une priorité de sa politique étrangère. En 2022, les principaux récipiendaires de l’APD de la Slovénie dans les Balkans occidentaux étaient la Macédoine du Nord (6.4 millions USD), la Bosnie‑Herzégovine (5.8 millions USD) et la Serbie (5.2 millions USD)10. La Macédoine du Nord et le Monténégro sont des pays partenaires de programme, dans lesquels la Slovénie a mis en place un programme de deux ans, convenu avec chaque gouvernement, par le biais d’un protocole d’accord encourageant la transparence et le dialogue.
L’expérience de la Slovénie, devenue membre de l’UE, représente un exemple ambitieux pour de nombreuses parties prenantes des Balkans occidentaux. La Slovénie a été la première des anciennes républiques yougoslaves à rejoindre l’UE, en 2004. Elle a été suivie par la Croatie en 2013 et désormais la Bosnie‑Herzégovine, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie se sont officiellement vu octroyer le statut de candidat. La Slovénie était dotée de structures institutionnelles similaires lorsqu’elle a engagé le processus d’adhésion à l’UE ; elle est donc en mesure de partager son expérience et son expertise précieuses – qui constituent un avantage comparatif de taille – avec les pays des Balkans occidentaux sur la voie de leur adhésion à l’UE. Par exemple, l’assistance technique apportée par la Slovénie à différents ministères de Macédoine du Nord pour intégrer l’acquis communautaire, associée à des projets d’infrastructures visant à aider le pays à respecter les normes en matière de gestion des eaux usées et à un soutien politique à Bruxelles pour son adhésion à l’UE sont grandement appréciés. La Slovénie est perçue comme un pont permettant à la Macédoine du Nord de comprendre les différentes exigences liées à l’intégration dans l’UE et d’y satisfaire. Ce soutien à l’adhésion à l’UE est déclaré en tant qu’APD car il poursuit un objectif de développement.
Réduire le nombre de pays prioritaires dans le voisinage de l’Europe et en Afrique subsaharienne permettrait d’augmenter l’impact de la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie. La Slovénie possède quatre ambassades permanentes11 : trois dans le voisinage européen (à Alger, au Caire et à Kyiv) et une en Afrique subsaharienne (à Addis‑Abeba). Ce réseau restreint d’ambassades, associé à l’expérience limitée de la plupart des institutions de mise en œuvre à l’extérieur des Balkans occidentaux, complique le soutien à la coopération pour le développement dans le voisinage européen et en Afrique subsaharienne12. La coopération pour le développement slovène est dispersée à travers 11 pays et territoires du voisinage européen13 et 17 pays d’Afrique subsaharienne14. La Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire a pris des mesures positives pour circonscrire ses priorités géographiques, dans le voisinage européen (République de Moldova et une ville d’Ukraine) comme en Afrique subsaharienne (Ouganda, Rwanda et Soudan). Informer les ministères de tutelle de ces priorités géographiques et œuvrer avec d’autres partenaires de développement permettraient d’accroître l’impact de la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie. Un recentrage sur quelques pays permettrait à la Slovénie d’approfondir ses partenariats et de tendre un peu plus vers des approches programmatiques, comme le démontre l’expérience de l’Islande, dont la coopération est axée sur trois pays prioritaires.
La Slovénie soutient les PMA par le biais des institutions multilatérales, susceptibles d’être un moyen de collaboration plus efficace avec ces pays que son programme bilatéral. En 2022, les PMA ont reçu 4.6 % de l’APD bilatérale brute de la Slovénie15, mais ce faible niveau est en partie compensé par le fait que 13.6 % de l’APD multilatérale a été dirigée vers les PMA en 2022. L’APD totale de la Slovénie en faveur des PMA représente 0.06 % de son RNB, un niveau inférieur à son engagement international16. Compte tenu de leur expertise et de leur présence dans les PMA et de leur capacité à engager un dialogue global avec les pays partenaires, continuer de travailler avec les institutions multilatérales pourrait être le moyen le plus efficace pour la Slovénie de respecter ses engagements nationaux et internationaux concernant les PMA.
Identifier plus clairement son avantage comparatif thématique permettrait à la Slovénie de renforcer ses capacités internes mais également d’accroître son impact et sa visibilité. La Slovénie possède une solide expertise dans la gestion de l’eau et participe activement à la diplomatie de l’eau17. Elle a également développé une expertise précieuse en matière de gouvernance, notamment grâce à son expérience de transition vers l’UE, et de déminage, du fait de son expérience en Bosnie‑Herzégovine (Encadré 1). Toutefois, compte tenu du large éventail de secteurs qui relèvent des quatre ODD identifiés comme priorités thématiques, davantage de secteurs apparaissent dans la programmation de la Slovénie (par exemple, la numérisation, l’intelligence artificielle ou la sécurité alimentaire), ce qui pose des problèmes en termes de capacités. Un recentrage sur un plus petit nombre de secteurs contribuerait à renforcer et à conserver l’expertise thématique au sein de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire et des partenaires de mise en œuvre. Ainsi, des municipalités de Macédoine du Nord ont déclaré qu’un soutien technique accru serait le bienvenu en matière de planification de projets et de supervision de projets complexes liés à l’eau. La Slovénie pourrait réfléchir plus avant au juste équilibre à trouver entre une souplesse suffisante permettant de s’adapter à la demande des partenaires et la fidélité à ses domaines d’expertise.
La Slovénie met en œuvre une approche articulant action humanitaire, développement et recherche de la paix (HDP) en apportant une réponse cohérente aux crises, fondée sur le mécanisme de protection civile de l’UE, et en encourageant le personnel du MAEE chargé des questions humanitaires et de développement à adopter des approches collaboratives face aux crises. La stratégie de coopération pour le développement mise en place par la Slovénie est alignée sur les principes de l’articulation HDP, et se concentre sur les interventions d’urgence, le soutien post‑crises, le renforcement de la résilience et les mesures préventives dans ses efforts humanitaires (Republic of Slovenia, 2018[10]). Preuve de sa détermination, la Slovénie a alloué 7.6 millions USD à l’aide humanitaire en 2022, soit 8.3 % de son APD bilatérale – un quasi triplement des versements humanitaires par rapport à 2021 (OCDE, 2024[12]). La programmation de la Slovénie en matière de réponse aux crises se fonde sur les mécanismes de protection civile de l’UE, ce qui garantit la collaboration et évite les doublons. La Slovénie encourage en outre la collaboration entre les équipes responsables de l’humanitaire et du développement dans les départements dédiés aux stratégies et à la mise en œuvre de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire du MAEE. Cette collaboration, qui permet de renforcer la coordination des initiatives, l’expertise et l’approche globale des crises, est alignée sur les bonnes pratiques des membres du CAD.
Si la Slovénie possède une certaine expertise en matière de consolidation de la paix et de prévention des conflits, l’augmentation des fonds de réserve du MAEE permettrait de répondre plus rapidement aux crises. Au niveau stratégique, la Slovénie soutient les initiatives internationales en faveur de la paix et a notamment codirigé l’élaboration de la Convention d’entraide judiciaire sur les crimes internationaux (Republic of Slovenia, 2024[13]). Au niveau opérationnel, la Slovénie est l’un des chefs de file de l’élimination des mines terrestres et des débris de guerre explosifs, forte de son expérience de déminage en Bosnie‑Herzégovine (Encadré 1). Le pays pourrait mettre davantage à profit l’utilité de cette expertise, par exemple en élargissant ses efforts de déminage à l’Ukraine. La Slovénie a par ailleurs amélioré sa manière de travailler avec ses partenaires : d’une part, en fournissant des contributions préaffectées de manière non contraignante aux organisations internationales qui mettent en œuvre la réponse aux crises ; d’autre part, en faisant évoluer ses partenariats stratégiques avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’ONG Karitas Slovénie (sélectionnée pour la période 2021‑23) vers un financement pluriannuel. L’augmentation des fonds de réserve du MAEE permettrait d’apporter des réponses plus rapides et plus complètes aux crises. En s’engageant au sein du Réseau international du CAD sur les situations de conflit et de fragilité, la Slovénie pourrait apprendre de ses pairs et renforcer davantage son approche HDP. En outre, grâce à une collaboration plus étroite avec le Secrétariat de la Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE, la Slovénie pourrait ajuster la manière dont l’assistance humanitaire est comptabilisée afin de mieux s’aligner sur les normes de l’OCDE18.
Encadré 1. Forte de son expérience du déminage en Bosnie‑Herzégovine, la Slovénie est l’un des chefs de file de l’élimination des mines terrestres et des débris de guerre explosifs
Copier le lien de Encadré 1. Forte de son expérience du déminage en Bosnie‑Herzégovine, la Slovénie est l’un des chefs de file de l’élimination des mines terrestres et des débris de guerre explosifsAu lendemain de la signature des accords de paix de Dayton en 1995, la Slovénie a joué un rôle important dans le déminage du territoire de la Bosnie‑Herzégovine et le soutien aux victimes de mines terrestres. Dans les situations de conflit et d’après-conflit, les mines et les débris explosifs de guerre entravent la liberté de mouvement, contraignent les moyens de subsistance en empêchant l’exploitation de larges pans du territoire et instaurent peur et méfiance au sein des populations, avec pour conséquences d’empêcher une reprise économique et sociale durable et d’aggraver les facteurs de fragilité des communautés. Face à ce défi, la Slovénie a créé en 1998 le Fonds fiduciaire international pour le déminage et l’assistance aux victimes des mines, une organisation humanitaire à but non lucratif destinée à aider la Bosnie‑Herzégovine à mettre en œuvre l’accord de paix et à fournir une assistance et un soutien à la reconstruction post-conflit.
Aujourd’hui, la Slovénie consacre une grande part de son APD en faveur de la paix au déminage et soutient la reconstruction post-conflit dans plusieurs pays à travers le monde. En 2021, la Slovénie a alloué la plus grande part (20.2 %) de son APD en faveur de la paix à l’élimination de mines terrestres et de débris explosifs de guerre, une part sensiblement plus élevée que la moyenne du CAD (2.1 %) (OECD, 2023[14]). Fort de l’expérience acquise en Bosnie‑Herzégovine, le Fonds fiduciaire international pour le déminage et l’assistance aux victimes des mines a élargi son périmètre thématique et géographique. En 2012, il est devenu ITF Enhancing Human Security pour refléter son recentrage sur une palette plus large de défis, au-delà de l’élimination physique des mines terrestres, comprenant notamment l’éducation au risque, la réduction des armes excédentaires, la réhabilitation des victimes et le renforcement des capacités. En 2023, le FFI a mené des activités dans 19 pays et régions.
Par l’intermédiaire de son institution de mise en œuvre, la Slovénie soutient les victimes des mines terrestres en parallèle de leur élimination. En 2022, le FFI a nettoyé plus de 4 millions de mètres carrés de terre et trouvé et détruit plus de 3 900 mines et engins non explosés. Plus de 11 800 personnes ont bénéficié de ses initiatives d’éducation au risque et plus de 7 500 d’un soutien psychosocial ou lié à la santé mentale. Plus de 3 000 personnes vulnérables et leurs familles ont reçu des paquets de nourriture et de soins d’hygiène.
L’élimination des mines a des répercussions positives sur différents résultats en matière de développement, mais requiert un engagement à long terme. Des études récentes ont en effet montré que l’élimination des mines a un impact positif sur la croissance économique, la confiance des citoyens dans leur gouvernement et l’utilisation des terres cultivables (Patterson, 2023[15]). Le déminage est une opération complexe, qui implique des services d’enquête, de nettoyage et de soutien. Le temps et les ressources nécessaires à ces opérations peuvent fluctuer en fonction de facteurs tels que le terrain, le type de mines et l’accessibilité. Après la guerre en Bosnie‑Herzégovine, on a estimé que 4 200 kilomètres carrés de terre avaient été contaminés par des mines. Trente ans après la fin de la guerre, il reste encore des mines et des engins non explosés.
Note : cette pratique est décrite plus en détails sur la plateforme des Outils, enseignements et pratiques de la coopération pour le développement : L'expérience de la Slovénie en matière d'élimination des mines terrestres et des débris de guerre explosifs | OCDE (oecd.org).
Source : Rapport annuel du CAD de 2023, OCDE (2023[16]), Paix et aide publique au développement, https://doi.org/10.1787/fccfbffc-en.
La Slovénie s’efforce d’intégrer l’égalité des genres comme priorité transversale et s’en fait le défenseur au sein des enceintes internationales. La Slovénie soutient l’égalité des genres dans les institutions multilatérales19 et a adopté une perspective féministe dans sa politique étrangère (Republic of Slovenia, 2023[17]). Le pays a recruté un spécialiste dédié à la question du genre et récemment adopté des lignes directrices en matière d’égalité des genres, qui servent de base à son intégration dans la programmation, tant comme objectif premier que comme priorité transversale (Republic of Slovenia, 2023[18]). Malgré ces mesures positives, les ministères de tutelle et les parties prenantes sont encore peu sensibilisés à ces lignes directrices et il conviendra de renforcer leurs capacités afin de garantir la conformité de l’ensemble des projets de la Slovénie lors de l’analyse ex ante obligatoire liée au genre. Concernant le marqueur égalité des genres du CAD, les résultats de la Slovénie se situent en deçà de ses ambitions. Sur la période 2021-22, 7.7 % des engagements d’aide bilatérale ventilable de la Slovénie examinés avaient pour objectif principal ou significatif des activités concernant l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, une part en baisse par rapport aux 36.3 % enregistrés en 2019-2020 et inférieure à la moyenne du CAD (42.2 %). Des progrès pourraient être accomplis via une plus grande sensibilisation aux orientations du CAD sur l’égalité des genres et aux marqueurs correspondants dans l’ensemble des ambassades, des ONG et des institutions de mise en œuvre des principaux pays partenaires.
La prise en compte des questions environnementales a été ralentie par une sensibilisation et une expertise limitées. Malgré l’implication croissante de la Slovénie dans les initiatives environnementales internationales, notamment par le biais du Groupe vert des Nations Unies21 et des organisations multilatérales22, peu de progrès ont été accomplis pour faire de la protection de l’environnement une priorité transversale. La Slovénie s’est fixé des engagements environnementaux et climatiques ambitieux dans sa stratégie de coopération pour le développement23. En 2021‑22 cependant, elle n’a alloué que 12.5 % de son aide bilatérale ventilable totale au soutien à l’environnement et aux Conventions de Rio, un montant en baisse par rapport aux 27.1 % engagés en 2019‑20 et inférieur à la moyenne du CAD (35.1 %). La Slovénie pourrait nommer un spécialiste dédié à l’environnement au sein de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire et approfondir davantage la collaboration avec le ministère de l’Environnement, du Climat et de l’Énergie24. Adopter et mettre en œuvre des lignes directrices en matière d’environnement permettrait également à la Slovénie de progresser vers l’atteinte de ses objectifs climatiques25. Un examen systématique de tous les projets à l’aune des marqueurs Rio et la conduite obligatoire d’évaluations environnementales préalables pour les plus gros projets constitueraient des premiers pas salutaires vers l’intégration des considérations environnementales dans l’ensemble du portefeuille de la Slovénie (OECD, 2021[19]).
Une coordination interministérielle plus poussée permettrait à la coopération pour le développement slovène de gagner en cohérence
L’APD de la Slovénie est versée par une multitude de ministères, le MAEE n’étant responsable que d’une part limitée de celle‑ci. Comme le montre le Graphique 3, le MAEE met en œuvre une part relativement faible de l’APD totale (13 % en 2022) (OCDE, 2024[12]) et une part plus importante de l’APD bilatérale (34 % en 2022)26. En 2022, les principaux ministères et bureaux ayant versé une APD comprenaient notamment : le ministère des Finances (contributions aux institutions multilatérales, comprenant principalement les contributions obligatoires à l’UE), le Bureau gouvernemental pour le soutien et l’intégration des migrants (coûts des réfugiés sur le territoire)27, le ministère de l’Enseignement supérieur, des Sciences et de l’Innovation (coûts imputés des étudiants), le ministère de la Santé (dons de vaccins)28, le ministère de la Défense (assistance humanitaire) et le ministère de l’Économie, du Tourisme et des Sports (partenariat ONUDI). L’expérience d’autres membres du CAD montre que lorsque le coordinateur national n’est chargé que d’une part mineure de l’APD, garantir la cohérence et l’intégrité de la coopération passe par la mise en place de mécanismes solides à l’échelle de l’ensemble de l’administration. Le Portugal en est un exemple : si l’Institut Camões ne verse que 8 % de l’APD du pays, il doit approuver tous les projets de coopération pour le développement, ce qui lui confère un rôle important en matière de coordination et d’assurance qualité.
Les mécanismes de coordination interministérielle ne sont pas pleinement exploités et un pilotage plus poussé du MAEE leur donnerait davantage de cohérence. En tant que coordinateur national de la coopération pour le développement, le MAEE est chargé d’élaborer des programmes‑cadres quadriennaux en matière de développement et d’assistance humanitaire, en concertation avec les ministères de tutelle29. Mais suite au programme 2016-19, le MAEE n’a pas été en capacité d’élaborer un nouveau programme‑cadre, notamment du fait de la pandémie de COVID‑19, de la présidence slovène du Conseil de l’UE en 2021 et du faible niveau de priorité accordé à la coopération pour le développement en dehors du MAEE. S’il recueille chaque année les plans budgétaires à deux ans des ministères de tutelle, le MAEE ne profite pas de cette occasion pour engager un dialogue stratégique sur les objectifs, le volume et les modalités des programmes de coopération pour le développement, ce qui est susceptible de nuire à la cohérence et à la coordination des activités. Ainsi, le ministère de l’Économie, du Tourisme et des Sports a mis au point un partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) afin de soutenir le développement du secteur privé, mais ce partenariat n’est pas totalement aligné sur les priorités géographiques identifiées par la coopération pour le développement slovène. Relancer les programmes‑cadres quadriennaux et les utiliser en vue d’une coordination plus stratégique permettrait de renforcer la prévisibilité et la cohérence de cette coopération. De la même façon, le Groupe interministériel permanent de coordination pour la coopération au développement30 est censé permettre de coordonner et de suivre les activités de coopération entre les différents ministères, mais il ne s’est pas réuni de 2019 à 202231. Ses réunions ont repris en 2023, mais il sert davantage au partage d’information qu’à la coordination. La Slovénie pourrait profiter de cette reprise d’activité pour utiliser ce groupe comme plateforme de discussion afin de mieux cibler les priorités géographiques et thématiques et de faire progresser les priorités transversales.
Les montants élevés d’APD investis par la Slovénie dans l’éducation des étudiants étrangers pourraient être gérés plus efficacement, en particulier grâce à une coopération plus poussée entre le ministère de l’Enseignement supérieur et le MAEE. Les coûts imputés des étudiants, qui représentent 40 % de l’APD bilatérale slovène32, relèvent de la gestion du ministère de l’Enseignement supérieur, des Sciences et de l’Innovation : ils ne font pas partie intégrante du dialogue sur le développement mené avec les pays partenaires. La Slovénie prévoit d’analyser le parcours des étudiants après leurs études ; des données empiriques montrent qu’ils ne rentrent pas toujours dans leur pays d’origine et déménagent ailleurs dans l’UE33 (OECD, 2022[20]). Or, l’émigration des jeunes est un enjeu de développement essentiel dans les Balkans occidentaux ; il serait essentiel de réfléchir à la manière d’éviter une fuite des cerveaux dans les pays partenaires et de soutenir plus efficacement leurs systèmes éducatifs. En vertu des Directives convergées pour l’établissement des rapports statistiques du CAD, les coûts imputés des étudiants peuvent être inclus dans l’APD d’un pays si la présence de ces étudiants reflète la mise en œuvre délibérée d’une politique de coopération pour le développement et s’il existe un niveau d’implication adéquat des autorités responsables des programmes d’APD dans la formulation des politiques relatives à l’admission et aux frais de scolarité des étudiants34. La Slovénie pourrait tirer des enseignements de l’expérience de la République tchèque, qui a repensé son programme de bourses afin de renforcer les universités de ses pays partenaires via l’envoi d’enseignants et le renforcement de leurs compétences en matière de gestion (OCDE, 2023[21]). La Slovénie pourrait également moduler ses exonérations de frais pour veiller à ce qu’elles viennent bien en complément de ce que proposent les universités des pays partenaires – par exemple, en donnant la priorité aux domaines d’études répondant à la demande de leur marché du travail et aux étudiants dont les chances d’accéder à l’enseignement supérieur seraient minces autrement. La Slovénie pourrait également examiner comment soutenir au mieux les systèmes éducatifs dans les Balkans occidentaux en capitalisant sur sa propre expérience de réforme du système éducatif. Enfin, le pays pourrait s’appuyer sur les étudiants des Balkans occidentaux qu’il accueille pour nouer un dialogue avec la diaspora de ces pays, dans le but d’informer ses stratégies et de mieux sensibiliser à la coopération pour le développement. À titre d’exemple, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce de Nouvelle‑Zélande a noué un dialogue avec des communautés de la diaspora du Pacifique pour obtenir des renseignements et des retours sur sa démarche de coopération pour le développement, ainsi que sur les défis et opportunités qu’elle engendre. En Slovénie, un tel dialogue pourrait servir à alimenter le prochain examen de la Stratégie 2018.
L’examen par les pairs de 2017 avait formulé deux recommandations en matière de cohérence des politiques au service du développement durable (CPDD), mais la Slovénie a rencontré des difficultés pour avancer sur ce sujet. Suite à l’adoption de la Stratégie 2018, la Slovénie a créé un groupe interministériel rassemblant les points de contact chargés de sensibiliser à la CPDD et de vérifier les incohérences potentielles entre la coopération pour le développement et les autres politiques. Mais ces points de contact n’ont pas été actifs depuis le début de la pandémie de COVID‑19. En 2023, le MAEE et l’Agence slovène pour la recherche et l’innovation ont chargé la faculté des sciences sociales de l’université de Ljubljana d’examiner la CPDD, mais le projet a pris du retard et le rapport est attendu pour 2024-25. Afin de garantir que les politiques nationales – par exemple les exonérations de frais de scolarité – profitent aux pays partenaires sans leur porter préjudice, la Slovénie pourrait relancer le groupe des points de contact des ministères de tutelle et sélectionner quelques sujets en matière de CPDD.
Le MAEE pourrait mobiliser davantage l’expertise et l’expérience des autres ministères. Ainsi, le ministère de l’Environnement, du Climat et de l’Énergie participe désormais au comité de sélection des projets portés par les ONG de manière à garantir la prise en compte des priorités transversales liées à l’environnement. Le MAEE supervise en outre plusieurs projets en lien avec la sécurité alimentaire, pour lesquels une participation ad hoc du ministère de l'Agriculture, des Forêts et de l’Alimentation pourrait également être envisagée. De la même façon, les réflexions en cours sur l’engagement du secteur privé pourraient capitaliser sur les enseignements tirés du partenariat entre le ministère de l’Économie, du Tourisme et des Sports et l’ONUDI.
Recommandations
Copier le lien de RecommandationsAfin de tirer le meilleur parti de son expertise et de ses ressources, la Slovénie devrait concentrer sa coopération bilatérale pour le développement sur quelques pays dans ses régions prioritaires que sont les Balkans occidentaux, le voisinage européen et l’Afrique subsaharienne.
La Slovénie devrait s’attacher à promouvoir les priorités transversales, en veillant à mettre en œuvre les lignes directrices environnementales, à renforcer et mettre à profit l’expertise de la Slovénie sur les questions d’environnement, et à consolider la prise en compte de la problématique du genre par des actions de sensibilisation et de renforcement des capacités auprès des partenaires
Afin d’améliorer la cohérence et la prévisibilité de sa coopération pour le développement, la Slovénie devrait renforcer la coordination interministérielle, notamment par l’utilisation stratégique des programmes-cadres quadriennaux.
Compte tenu de l’ampleur des coûts imputés des étudiants, la Slovénie devrait évaluer l’impact des exonérations de frais de scolarité dans les pays partenaires, afin de renforcer la cohérence des décisions en matière de soutien aux systèmes éducatifs.
Mettre en adéquation les ressources et les ambitions
Copier le lien de Mettre en adéquation les ressources et les ambitionsEn dépit de l’engagement du pays de consacrer 0.33 % de son RNB à l’APD d’ici à 2030, le faible niveau de soutien du public et de la sphère politique est un frein aux progrès
Le ratio APD/RNB de la Slovénie est passé de 0.16 % en 2017 à 0.19 % en 2021, avec un pic temporaire en 2022 lié à des circonstances exceptionnelles. En 2022, l’APD totale de la Slovénie a atteint 168.7 millions USD, soit une hausse de plus de 50 % en volume, portant le ratio APD/RNB à 0.29 % cette année-là (Graphique 4). Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des coûts des réfugiés sur le territoire liée à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et à l’annulation d’intérêts dans le cadre de l’effacement d’une partie de la dette de l’Angola en 2022. D’après les plans actuels des ministères de tutelle et les projections de croissance du RNB partagés dans le cadre de cet examen par les pairs, l’APD slovène devrait diminuer en pourcentage du RNB, pour s’établir à 0.24 % du RNB en 2023, 0.23 % en 2024 et 0.21 % en 2025. Les données préliminaires pour 2023 rapportées dans le Système de notification des pays créanciers de l’OCDE suggèrent que l’APD a diminué de 13.9 % par rapport aux volumes de 2022, confirmant les prévisions de la Slovénie. Une telle baisse de l’APD mettrait en péril les ambitions du pays.
En dehors du MAEE, le soutien politique en faveur d’une hausse de l’APD est limité, mais une dynamique existe pour atteindre l’objectif de consacrer 0.33 % du RNB à l’APD d’ici à 2030. Le MAEE est déterminé à progresser pour concrétiser les engagements en matière d’APD, mais le soutien politique des autres ministères reste limité. La Résolution de 2017 appelait à la mise en place d’un plan d'action à l’échelle de l’ensemble de l’administration, devant être adopté dans les six mois, pour permettre à la Slovénie de respecter ses engagements au niveau national comme vis-à-vis de l’UE (Slovenia National Assembly, 2017[9]). Mais le pays n’a pas été en mesure de concrétiser cette ambition. Pour permettre à la Slovénie de respecter ses engagements nationaux et internationaux, chaque ministère de tutelle devrait s’approprier l’objectif que s’est fixé le pays d’atteindre un ratio APD/RND de 0.33 %. Il existe à présent une certaine dynamique susceptible de permettre l’adoption d’un plan d’action qui augmenterait les volumes d’APD. La coalition gouvernementale au pouvoir a élevé la coopération pour le développement au rang de priorité, ce qui est un signal positif, au même titre que le leadership fort exercé par le MAEE (voir la section « Contexte de l’examen par les pairs consacré à la Slovénie »). Un tel plan d’action à long terme, impliquant l’ensemble des ministères pour atteindre l’objectif de consacrer 0.33 % du RNB à l’APD d’ici à 2030, permettrait à la Slovénie d’évaluer les risques et opportunités associés à une hausse des contributions d’APD et de prendre des décisions éclairées s’agissant des domaines concernés par cette hausse. Cela pourrait inclure, par exemple, des considérations stratégiques sur l’impact des futures adhésions à l’UE sur le programme slovène de coopération pour le développement. Ce plan d’action pourrait également servir de fondation pour élaborer des programmes‑cadres quadriennaux.
Davantage d’efforts devraient être entrepris pour établir un dialogue avec les décideurs politiques en matière de coopération pour le développement et d’aide humanitaire. Le MAEE collabore avec le Parlement sur les questions liées à la coopération pour le développement, notamment via la présentation d’un rapport annuel et de discussions ponctuelles au sein du Comité sur la politique étrangère de l’Assemblée nationale. Si ces efforts contribuent à renforcer le soutien des décideurs à la politique de coopération pour le développement, il serait utile de les cibler davantage. En particulier, identifier des champions politiques pour mieux mettre en évidence la coopération pour le développement parmi les priorités d’action du Comité sur la politique étrangère pourrait contribuer à mieux faire connaître le rôle et les résultats de la coopération pour le développement mise en œuvre par la Slovénie et à mieux les faire comprendre. En outre, un programme de coopération pour le développement davantage ciblé pourrait permettre de développer un discours plus solide quant à l’importance de l’APD pour atteindre les objectifs de la Slovénie.
La Slovénie a la possibilité de renforcer le soutien public à la coopération pour le développement en se fondant sur des initiatives positives telles que les Journées slovènes du développement et les campagnes des ONG. Le MAEE a organisé pendant plus de dix ans les Journées slovènes du développement, un événement phare en Slovénie pour sensibiliser le public à la coopération pour le développement et une initiative cruciale du MAEE pour mobiliser l’opinion publique en faveur de l’APD35. De la même manière, les campagnes des ONG ont contribué de manière significative à renforcer la sensibilisation à la pauvreté dans le monde, aux crises et à l’importance de la coopération pour le développement, notamment à travers l’engagement communautaire. Les efforts engagés dans le passé comprennent notamment des initiatives de communication innovante, par exemple la chanson « One World » du groupe Slove’n’aid, arrivée en tête du hit-parade (OECD, 2017[22]). Néanmoins, un récent sondage d’opinion Eurobaromètre a montré que le soutien des Slovènes à la coopération pour le développement et l’aide humanitaire était légèrement inférieur à la moyenne de l’UE36 (European Commission, 2022[23]). La Slovénie pourrait explorer plus avant d’autres méthodes innovantes de communication avec les ONG, le secteur privé et les médias pour mettre en lumière les résultats de la coopération pour le développement, mais également pour exploiter leur expertise et leurs réseaux (OECD, 2021[24]). L’évaluation à venir de la Stratégie 2018 pourrait également être l’occasion de poursuivre le dialogue avec le public. À titre d’exemple, l’Irlande a mené un vaste processus de consultation sur sa stratégie de coopération pour le développement, ce qui lui a permis d’élaborer un discours alliant efficacement les intérêts et les valeurs du pays et entrant en résonance avec le public, la société civile et les responsables publics.
Intensifier les efforts en matière d’éducation à la citoyenneté mondiale pourrait stimuler le soutien de l’opinion publique à long terme. Au niveau politique, la Slovénie est engagée en faveur de l’éducation au développement mondial et a récemment approuvé la Déclaration européenne pour l’éducation à la citoyenneté mondiale à l’horizon 2050 (Global Education Network Europe, 2022[25]). Bien que la Stratégie 2018 de la Slovénie envisage l’éducation à la citoyenneté mondiale comme une priorité de la coopération pour le développement, les financements consacrés à la sensibilisation au développement ont diminué ces dernières années37. Élaborer une stratégie en faveur de l’éducation à la citoyenneté mondiale pourrait contribuer à faire en sorte que celle-ci demeure un pilier de l’action de la Slovénie en faveur d’une société consciente et engagée à l’échelle mondiale (OECD, 2021[24]). En s’inspirant du financement récent d’un projet d’éducation à la citoyenneté mondiale mené avec la fédération d’ONG du pays, Slovenian Global Action (SLOGA) pour la période 2023‑25, accroître les financements en faveur de l’éducation à la citoyenneté mondiale contribuerait à renforcer le soutien de l’opinion publique, l’engagement civique et la solidarité internationale à moyen et long termes.
Renforcer la gestion axée sur les résultats et les évaluations permettrait d’accroître la qualité de la coopération pour le développement et de construire un discours plus solide en la matière
La Slovénie fait des efforts pour relier ses projets aux ODD, mais la définition des résultats peut être améliorée. Si les documents standard de propositions de projets incluent des sections sur leurs liens avec les ODD, les résultats sont axés sur les produits. Identifier un ou deux indicateurs clés liés aux ODD sur chaque thème prioritaire permettrait à la Slovénie de suivre les résultats et de communiquer plus facilement sur l’impact de la coopération pour le développement38. Dans un premier temps, la Slovénie pourrait demander à ses partenaires de rendre compte, à titre volontaire, de quelques indicateurs de résultats, avant de les rendre obligatoires au fil du temps. De plus, même si les documents de propositions de projets comportent des sections sur l’effet escompté de chaque projet sur la pauvreté et les inégalités, la sélection des projets n’est pas fondée sur une analyse contextuelle axée sur la pauvreté. Ainsi, les projets d’infrastructures soutenus en Macédoine du Nord ne sont pas menés dans les régions les plus pauvres39 (OCDE, 2021[26]). Compte tenu du ciblage actuel de la Slovénie sur les pays à revenu intermédiaire, le recours à une analyse axée sur la pauvreté renforcerait son approche de l’éradication de la pauvreté, en particulier dans les pays de son voisinage immédiat.
Les processus de suivi ont été standardisés, mais des opportunités de visite plus nombreuses dans les pays partenaires amélioreraient la prise de décision. Des formulaires standard de suivi sont soumis au MAEE tous les six mois par les ONG et les institutions de mise en œuvre. Les financements octroyés ont par ailleurs augmenté de manière à assurer la régularité des visites de suivi40. Toutefois, le personnel du MAEE n’a que peu d’occasions de se déplacer dans les pays partenaires, ce qui a limité la capacité du ministère à assurer un suivi adéquat de la programmation axée sur les résultats, à en tirer des enseignements et à l’ajuster41. L’élaboration d’un plan de visites dans les pays partenaires pour 2024 et la révision des lignes directrices en matière de suivi intervenue en avril 2024 sont autant de pas dans la bonne direction pour y remédier.
La Slovénie s’est fixé des objectifs d’évaluation ambitieux, sur le plan stratégique comme au niveau des projets, mais les capacités d’évaluation devraient être renforcées. Au niveau stratégique, la Slovénie a prévu d’évaluer sa Stratégie 2018 au bout de cinq ans et également adopté un plan d’évaluation pour 2020‑22. Mais l’évaluation de la Stratégie 2018, prévue en 2023, a été reportée à 2024, et une seule des trois évaluations stratégiques prévues en 2020-22 a été menée42. Renforcer les capacités du MAEE en matière d’évaluation et concentrer les efforts sur une ou deux évaluations stratégiques permettraient à la Slovénie d’améliorer sa coopération pour le développement. Le recrutement au sein de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire d’un agent chargé de travailler à temps partiel sur les évaluations et sur le nouveau plan d’évaluation 2024-26, adopté en avril 2024, sont autant de pas dans la bonne direction43. Au niveau des projets, la Slovénie demande aux ONG et aux institutions de mise en œuvre de rendre compte des résultats trois ans après la clôture d’un projet. Si cette mesure entend donner aux partenaires un temps suffisant pour évaluer la durabilité et l’impact de leurs projets, la qualité de ces rapports est limitée, car le personnel affecté à un projet passe souvent à de nouvelles tâches. Afin d’accroître l’utilité et l’impartialité de ces exercices, la Slovénie pourrait n’exiger d’évaluations à trois ans que pour les projets les plus importants et demander qu’elles soient réalisées par des évaluateurs indépendants et accrédités44.
Améliorer la formation du personnel et les trajectoires de carrière, cibler davantage le programme d’aide et assurer une présence locale plus forte permettraient à la coopération slovène d’être plus efficace
Au sein du MAEE, les équipes œuvrant à la coopération pour le développement sont extrêmement engagées et le rétablissement d’une direction dédiée en 2022 jette les bases d’un renforcement des ressources humaines. En 2015, la Direction slovène de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire avait été dissoute, entraînant une baisse des effectifs dédiés à la coopération pour le développement et l’aide humanitaire au sein du MAEE. En 2017‑18, seules 12 personnes travaillaient en lien avec le programme d’aide slovène au siège de Ljubljana. La stratégie de coopération pour le développement mise au point par la Slovénie en 2018 présentait les principales fonctions basées au siège : rapports statistiques, communication sur le développement, éducation à la citoyenneté mondiale, évaluations et efficacité (Republic of Slovenia, 2018[10]). Mais pour la plupart, ces fonctions manquaient de personnel dédié, ou bien leurs responsabilités avaient été fusionnées avec d’autres tâches en 2017 et 2018. Depuis le rétablissement de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire, et la présidence slovène du Conseil de l’UE, le nombre d’employés est passé à 20 (Tableau 1) mais les nouveaux employés n’ont pas pu se consacrer pleinement au programme de bilatéral de coopération au développement. La Direction ambitionne d’augmenter ses effectifs et la participation du pays au Conseil de sécurité des Nations Unies en 2024‑25 pourrait créer des pressions similaires.
Tableau 1. Effectifs du siège de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire depuis janvier 2024
Copier le lien de Tableau 1. Effectifs du siège de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire depuis janvier 2024
|
Diplomates |
Membres du personnel |
Total |
---|---|---|---|
Fonctions dirigeantes (Directeur général, Sous-directeur général, Coordinateur et administrateur pour l’Ukraine) |
3 |
1 |
4 |
Département des stratégies |
6 |
- |
6 |
Département de mise en œuvre |
2 |
6 |
8 |
Soutien (stagiaires) |
- |
2 |
2 |
Total |
11 |
9 |
20 |
Note : Les données datent de janvier 2024. Tous les membres du personnel de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire sont basés au siège à Ljubljana. Les 20 membres du personnel comprennent 14 femmes et 6 hommes.
Source : Élaboré par les auteurs sur la base de République de Slovénie (2023[11]), Autoévaluation de la République de Slovénie menée au titre de l’examen par les pairs (24 novembre 2023).
Le nombre d’employés œuvrant à la coopération pour le développement est globalement conforme à celui des membres du CAD mettant en œuvre des volumes comparables d’aide programmable par pays (APP). La Slovénie compte 20 employés travaillant à temps plein au siège sur la coopération pour le développement et l’aide humanitaire et 12 employés en mission diplomatique (OECD, 2023[27]). Les membres du CAD ayant des volumes d’APP comparables45 ont un ratio personnel-APP similaire46. Le Graphique 5 présente les volumes d’APP rapportés aux effectifs pour la Slovénie et sept autres membres du CAD.
Bien que les diplomates soient formés à la coopération pour le développement et passent des examens sur ce thème, le manque d’expertise et les fréquentes rotations du personnel continuent de peser sur les capacités de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire. Seule la moitié du personnel du département chargé de la mise en œuvre au sein de la Direction a plus de cinq ans d’expérience. L’organisation de sessions de formation spécialisées, comme la formation diplomatique et les cours sur les mécanismes de protection civile de l’UE, est une mesure qui va dans le bon sens en vue d’élaborer un programme de formation cohérent sur la coopération pour le développement. Le Centre de formation aux opérations de paix de la Slovénie est aussi un bon exemple de formation du personnel militaire, policier et civil à ce type d’opérations. Mettre en place d’autres formations et y intégrer des expériences pratiques, comme les visites de suivi de projets dans les pays partenaires, permettrait de renforcer les capacités de la Direction (voir l’exposé Renforcer la gestion axée sur les résultats et les évaluations permettrait d’accroître la qualité de la coopération pour le développement et de construire un discours plus solide en la matière). En outre, lors de la rotation diplomatique, les diplomates experts de la coopération pour le développement se voient souvent assigner des missions sans rapport avec cette thématique, ce qui freine le développement d’une expertise et de compétences spécialisées. La Slovénie pourrait renforcer et conserver l’expertise et les capacités liées au développement au sein du MAEE en créant des fonctions spécialisées, non soumises à rotation. Mettre en place un parcours de carrière clairement spécialisé dans la coopération pour le développement, semblable à ceux des spécialisations consulaires et économiques, permettrait de faire du développement un choix de carrière prisé des diplomates. D’autres membres du CAD, comme le Danemark, l’Irlande et la République slovaque par exemple, veillent à ce que leur personnel ait la possibilité d’évoluer entre fonctions politiques, fonctions liées à la programmation et fonctions support dans le domaine de la coopération pour le développement et l’aide humanitaire, notamment entre des postes au siège et dans les missions, afin d’enrichir leur expérience et de parfaire leurs compétences (OECD, 2021[28]). Par ailleurs, cibler davantage le programme d’aide sur ses orientations géographiques et thématiques (voir Une nouvelle stratégie et le rétablissement d’une direction dédiée confèrent une importance accrue à la coopération pour le développement) permettrait également aux membres du personnel d’enrichir leur expertise.
Renforcer le rôle des ambassades en matière de coopération pour le développement, notamment grâce au personnel local, permettrait de gagner en efficacité dans les pays partenaires de programme. En Macédoine du Nord, l’ambassade joue un rôle important : elle dialogue avec le gouvernement et les parties prenantes du pays et met en œuvre des projets financés par le Fonds pour le développement nouvellement créé. Elle informe également les municipalités des appels à propositions lancés par l’institution de mise en œuvre, le Centre pour la coopération internationale et le développement (CMSR), concernant les infrastructures, mais ne participe pas activement au soutien ou au suivi de la mise en œuvre des projets, sauf en cas de problème. Il s’agit d’une occasion manquée, d’autant que le CMSR ne possède aucun bureau à l’extérieur de la Slovénie. L’ambassade de Slovénie en Macédoine du Nord ne dispose que d’un seul conseiller économique travaillant à temps partiel sur la coopération pour le développement. Déléguer plus de pouvoirs aux ambassades dans les pays partenaires de programme permettrait d’améliorer la réactivité vis‑à‑vis des besoins des partenaires et d’accompagner la mise en œuvre et le suivi des projets. En outre, compte tenu de la rotation des diplomates, disposer dans les principales ambassades d’un membre du personnel local travaillant sur la coopération pour le développement permettrait également d’assurer une continuité et offrirait une solution plus rentable que le recours au seul personnel expatrié.
La Slovénie s’appuie sur l’expertise des ONG, du milieu universitaire et des cercles de réflexion, mais pourrait mettre en place des mécanismes pour mieux retenir les connaissances en interne. Le MAEE a eu recours à des experts extérieurs pour aider la Slovénie à élaborer la Stratégie 2018, la note conceptuelle sur les modalités des partenariats stratégiques avec les organisations de la société civile (OSC) en 2019, ainsi que le projet de recherche sur la CPDD. L’externalisation peut être une pratique vertueuse et rentable, si elle intervient en complément de l’expertise de la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire. La Slovénie pourrait étudier d’autres mécanismes permettant de mieux exploiter les avantages de l’externalisation tout en conservant les connaissances en interne. Par exemple, en mettant en place des systèmes de gestion des connaissances et en continuant de déployer des équipes hybrides, impliquant le personnel de la Direction, pour faciliter l’apprentissage au travail.
La Slovénie prévoit de procéder à l’examen de sa stratégie de coopération pour le développement en 2024 ; dans ce cadre, il serait utile de disposer d’un plan stratégique en matière de ressources humaines. Un tel plan permettrait au pays d’aligner ses objectifs en matière de ressources humaines et ses objectifs politiques. Il servirait de cadre pour renforcer les capacités de la Slovénie en matière de ressources humaines et mettre en avant la coopération pour le développement en tant que carrière professionnelle valorisée. Ce plan pourrait intégrer une perspective à long terme en matière de recrutement et prévoir des évaluations régulières afin de renforcer et de conserver l’expertise et les capacités adéquates, favorisant par là même l’évolution professionnelle des membres du personnel (OECD, 2021[28]).
Recommandations
Copier le lien de RecommandationsLa Slovénie devrait élaborer et mettre en œuvre un plan d’action pour atteindre un ratio APD/RNB de 0.33 % d’ici à 2030, conformément à ses engagements et à ses ambitions, en veillant à :
mobiliser de manière active l’ensemble des ministères afin de favoriser une prise de décision éclairée dans les domaines où l’APD augmente ;
renforcer la communication autour des résultats afin d’élaborer un discours convaincant sur la coopération pour le développement ;
intensifier les efforts visant à renforcer le soutien du public et de la sphère politique à l’appui de la coopération pour le développement, à moyen et long termes, notamment par le biais de l’éducation à la citoyenneté mondiale.
Pour améliorer la qualité de son programme de coopération pour le développement, le MAEE devrait :
recourir à des indicateurs de résultats liés aux ODD pour les principales priorités thématiques ;
renforcer les capacités d’évaluation, en s’appuyant sur l’adoption récente d’un plan d’évaluation.
La Slovénie devrait renforcer ses ressources humaines dans le domaine de la coopération pour le développement, en adoptant un plan stratégique en la matière et le MAEE devrait créer un parcours professionnel spécialisé et reconnu, et étudier la possibilité de recruter du personnel local dans les principales ambassades.
Vers un engagement stratégique avec les partenaires
Copier le lien de Vers un engagement stratégique avec les partenairesLa Slovénie collabore avec un large éventail de partenaires, mais pourrait faire évoluer ses modalités de partenariat vers des projets moins nombreux et de plus grande taille
Si, en termes de volumes d’APD acheminés, les principaux partenaires de la Slovénie sont les organisations multilatérales, le pays a également établi des liens avec les institutions de mise en œuvre, les ONG et le secteur privé. En 2022, les contributions au budget central d’organisations multilatérales et les contributions préaffectées représentaient près de 55 % du total de l’APD47, faisant des organisations multilatérales les principaux partenaires de la coopération pour le développement slovène. Il est à noter qu’en 2022, 76 % du total des contributions de la Slovénie aux organisations multilatérales ont été affectés à des institutions de l’UE. En 2021-22, l’APD bilatérale brute de la Slovénie a par ailleurs été acheminée à hauteur de 8 % par des ONG et de 15 % par des institutions de mise en œuvre, à savoir le Centre pour la coopération internationale et le développement (CMSR), le Center of Excellence in Finance (CEF), l’ITF et le Centre for European Perspective (CEP) (Graphique 6). Enfin, bien que l’APD consacrée au développement du secteur privé et la mobilisation de fonds auprès d’entreprises du secteur privé restent limitées, la participation du secteur privé s’intensifie.
La Slovénie s’est employée à réduire le nombre et à accroître la taille des projets qu’elle finance ; l’adoption d’une approche différenciée par type de partenaires lui permettrait de progresser davantage dans ce sens. En particulier, dans les appels à propositions à destination des ONG, la Slovénie s’est efforcée d’accroître le montant moyen des projets, tout en conservant des projets de petite envergure pour que des ONG de plus petite taille puissent y participer. Entre 2019 et 2022, le montant moyen des projets, tous canaux confondus, est passé d’environ 200 000 USD à 300 000 USD48. Il n’en reste pas moins que certains partenaires de la Slovénie, telles que les institutions de mise en œuvre ayant fait l’objet d’une évaluation sur la base des piliers de l’UE49 et les organisations multilatérales, ont la capacité de gérer des programmes de plus grande envergure, mais ne reçoivent qu’un financement fragmenté de la part de la Slovénie. L’ITF en est un exemple : cette institution a reçu en 2022 le même niveau de financement de la part de la Slovénie que de l’Agence autrichienne de développement (1.9 million USD), mais l’Autriche finance 2 projets tandis que la Slovénie en finance 12. De même, les fonds consacrés à l’ONUDI sont dispersés entre plusieurs projets50, ce qui entraîne des coûts de transaction tant pour la Slovénie que pour l’ONUDI. Des gains d’efficacité pourraient être obtenus par le financement de projets moins nombreux et de plus grande envergure ou par la mise en place d’un seuil minimum de taille de projet pour les institutions de mise en œuvre et les organisations multilatérales.
Si la Slovénie influence la prise de décision dans les instances multilatérales, elle pourrait réfléchir davantage à la manière dont son engagement multilatéral vient compléter son aide bilatérale
La Slovénie exerce une influence considérable dans la prise de décision des organisations multilatérales. Lors de sa présidence du Conseil de l’UE au second semestre 2021, la Slovénie a mis l’accent sur le renforcement de la résilience de l’UE, l’aide à la reprise post‑pandémie et a recommandé un élargissement vers les Balkans occidentaux. Sous sa présidence, le Conseil a adopté les conclusions sur l’eau dans l’action extérieure de l’UE et la Slovénie continue de participer activement à la diplomatie de l’eau dans le cadre du trio de présidences Allemagne‑Portugal‑Slovénie51. La présidence slovène a également abouti à l’adoption des conclusions du Conseil sur l’expertise du secteur public. Depuis janvier 2024, la Slovénie occupe un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2024‑25 et s’est engagée à profiter de cette occasion pour promouvoir la prévention des conflits, la protection des civils dans les conflits armés, le rôle des femmes dans les processus de paix et le travail à l’intersection du climat, de la paix et de la sécurité. Si ces responsabilités représentent autant de possibilités majeures d’influencer la prise de décision internationale, elles risquent également d’épuiser des ressources rares ; elles doivent en outre s’accompagner d’un suivi et s’inscrire dans la continuité.
La Slovénie mobilise plusieurs instruments de l’UE, ce qui lui offre l’occasion de réfléchir au moyen de tirer le meilleur parti de ses relations avec l’UE. Parmi les organisations multilatérales, les institutions de l’UE jouent un rôle particulièrement déterminant, recevant en moyenne, en 2021-22, 74 % du total des contributions préaffectées et des contributions au budget central des organisations multilatérales. La Slovénie contribue à la coopération pour le développement de l’UE à travers ses financements et sa contribution au processus décisionnel d’affectation des fonds aux DG Partenariats internationaux (INTPA) et Voisinage et négociations d’élargissement (NEAR) de l’UE (Graphique 7). Les pays partenaires accordent une grande importance au soutien fourni aux activités de jumelage et à l’assistance technique et échange d’informations (TAIEX). La Slovénie est l’un des membres les plus actifs de l’UE dans les projets de TAIEX, avec 84 experts mobilisés en 2021. La Slovénie est également active en tant que partenaire junior dans les projets de jumelage dans les Balkans occidentaux : elle a participé à la mise en œuvre de quatre projets de ce type en 2021. Ces activités et projets d’assistance technique aident les pays partenaires à progresser sur la voie de l’adhésion à l’UE et tirent parti de l’expertise de la Slovénie en la matière. La Slovénie coordonne également sa coopération pour le développement avec d’autres États membres de l’UE, par l’intermédiaire de l’Équipe Europe. Cependant, sur les cinq initiatives de l’Équipe Europe (TEI) auxquelles participe la Slovénie, quatre sont situées hors des priorités géographiques de sa coopération (trois en Amérique latine, une Asie et une Afrique subsaharienne)52, ce qui soulève des interrogations quant à la contribution de ces partenariats aux objectifs de la Slovénie.
Après deux ans de hausse rapide des contributions volontaires aux organisations multilatérales, notamment pour l’assistance humanitaire, la priorité est désormais d’assurer la stabilité. Les contributions aux organisations multilatérales pour l’assistance humanitaire ont été multipliées par six entre 2021 et 202353 conformément à la stratégie de la Slovénie visant à renforcer l’assistance humanitaire. Les fonds versés au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 2023 étaient six fois supérieurs aux montants convenus dans le protocole d’accord de partenariat stratégique54, ce qui est certes positif mais soulève également des questions quant à la prévisibilité et à la continuité du financement. Les fonds préaffectés au Programme alimentaire mondial (PAM) ont eux aussi augmenté, avec trois nouveaux programmes de financements préaffectés à la sécurité alimentaire, à l’Ukraine et à la région du Sahel. Dans le cadre du projet de programme‑cadre 2023 de la Slovénie, les contributions de 2024 aux organisations multilatérales pour l’assistance humanitaire devraient se rétablir aux alentours des niveaux de 2021. La possibilité de puiser des fonds supplémentaires dans les réserves devra être soumise à l’approbation du gouvernement. Garantir la continuité du financement des institutions multilatérales est important pour la crédibilité de la Slovénie, mais également pour l’impact sur le développement et l’efficacité du système multilatéral.
La Slovénie pourrait faire progresser davantage ses priorités grâce aux relations stratégiques qu’elle entretient avec les organisations multilatérales. À l’heure actuelle, que ce soit par des contributions obligatoires ou volontaires, la Slovénie apporte son soutien à plus de 60 organisations multilatérales, dont plusieurs agences des Nations Unies. Dès lors, il pourrait être bénéfique pour le pays de réfléchir à ses principes d’engagement. À cet égard, les pratiques des membres du CAD varient. Certains ont recours aux organisations multilatérales pour renforcer leurs allocations bilatérales en fonction de considérations géographiques et thématiques. D’autres utilisent les organisations multilatérales pour élargir leur rayonnement géographique ou thématique, et comme moyen d’apprendre et de compléter leur collaboration bilatérale lorsqu’ils ne disposent pas de l’expertise, de la présence sur le terrain ou des capacités nécessaires pour mettre en œuvre seuls des projets. Compte tenu de ses priorités stratégiques en faveur des PMA, de l’égalité des genres et de la protection de l’environnement, la Slovénie pourrait réfléchir davantage à la manière dont le système multilatéral peut contribuer à faire progresser ces priorités.
Les institutions de mise en œuvre de la Slovénie ont acquis une expertise indéniable, mais des financements plus prévisibles et flexibles leur permettraient de renforcer leur impact
La Slovénie dispose de quatre institutions de mise en œuvre, chacune dotée de compétences et d’un statut spécifiques. Le Centre for European Perspective (CEP) et le Centre pour la coopération internationale et le développement (CMSR) fonctionnent comme des organismes parapublics pour la coopération au développement de la Slovénie. ITF Enhancing Human Security et le Center of Excellence in Finance (CEF) reçoivent d’importants fonds externes et fonctionnent de manière plus indépendante. En 2022, ce sont le CMSR et l’ITF qui ont reçu le plus de financement, avec 1.6 million USD et 1.5 million USD, respectivement. L’Encadré 2 décrit leur rôle dans la coopération pour le développement de la Slovénie.
Encadré 2. La Slovénie a recours à des institutions de mise en œuvre pour développer une expertise spécialisée et accroître les financements
Copier le lien de Encadré 2. La Slovénie a recours à des institutions de mise en œuvre pour développer une expertise spécialisée et accroître les financementsLa Slovénie a créé quatre institutions de mise en œuvre, dotées d’une expertise spécifique. Le recours à ces institutions de mise en œuvre permet à la Slovénie de tirer parti de leur expertise sur des sujets spécifiques et de mobiliser des fonds auprès d’autres partenaires de développement :
ITF Enhancing Human Security est une institution créée par le gouvernement slovène en 1998 en soutien aux actions de déminage dans les Balkans occidentaux. Elle est évaluée sur la base des piliers de l’UE et envisage d’adopter le statut d’organisation internationale. En 2022, la majorité de son financement était d’origine extérieure : 50 % provenant des États‑Unis, 25 % de l’UE et 12 % de la Slovénie. Ses activités comprennent l’action humanitaire contre les mines, l’assistance aux victimes, la réadaptation médicale et psychosociale, la destruction des armes classiques, le renforcement des capacités, la formation professionnelle, la distribution d’articles alimentaires et non alimentaires, et des actions de plaidoyer.
Le Center of Excellence in Finance (CEF) a été créé par le gouvernement slovène en 2001 pour soutenir le développement des capacités des agents publics en Europe du Sud‑Est. En 2022, le gouvernement slovène et d’autres organismes publics ont apporté 58 % du budget du CEF ; les sources de financement externes comprenaient l’UE, le Fonds monétaire international, le ministère des Finances des Pays‑Bas, le ministère des Finances de Slovaquie et la GIZ, l’agence allemande de développement. Les activités du CEF portent principalement sur la gestion des finances publiques, les activités de banque centrale, le pilotage de la gestion des réformes, et les écosystèmes de l’apprentissage et du savoir. Depuis 2015, le CEF a le statut d’organisation internationale et est dorénavant évalué sur la base des piliers de l’UE, ce qui lui permet de recevoir davantage de fonds en provenance d’une variété de donneurs, d’intensifier ses opérations, et d’accroître son expertise et ses capacités. Cette évolution n’a pas été sans créer de difficultés pour la Slovénie, qui doit désormais mener une plus grande partie de son travail en anglais et qui a perdu en partie le contrôle sur les décisions prises.
Le Centre for European Perspective (CEP) a été créé par le gouvernement slovène en 2006 pour soutenir des pays partenaires sur la voie de l’adhésion à l’UE via le partage de bonnes pratiques de l’administration publique slovène (par exemple, dans les domaines de la bonne gouvernance, de l’état de droit et de la lutte contre la criminalité) et le soutien au secteur privé. Actuellement, le CEP travaille sur quatre projets : trois projets bilatéraux en Serbie, en Macédoine du Nord et en Ukraine, et un projet régional dans les Balkans occidentaux. Ces projets se concentrent sur plusieurs aspects de l’état de droit, la lutte contre la désinformation, ainsi que la reconstruction post-conflit et l’autonomisation des municipalités en Ukraine. Le CEP est actuellement en pourparlers avec la Commission européenne au sujet d’une éventuelle adoption du processus d’évaluation par pilier.
Le Centre pour la coopération internationale et le développement (CMSR) a été créé en 1966. Il remplit un double rôle : soutenir les exportations slovènes (par exemple, en fournissant aux entreprises slovènes des informations sur les marchés internationaux et en menant une analyse des risques économiques et nationaux) ; et mettre en œuvre des activités de coopération bilatérale pour le développement. La plupart de ses projets sont liés à la construction et à la réhabilitation d’usines de traitement de l’eau et des eaux usées dans les Balkans occidentaux et à la politique européenne de voisinage. Le CMSR soutient également des projets dans d’autres secteurs, tels que l’agriculture, l’énergie solaire et la gestion des forêts, mais aussi la surveillance par satellite des voies navigables dans d’autres parties du monde, par exemple en Afrique subsaharienne (Kenya et Ouganda). Le CMSR a amorcé en 2024 les préparatifs en vue du processus d’évaluation sur la base des piliers de l’UE.
Note : cette pratique est décrite plus en détails sur la plateforme des Outils, enseignements et pratiques de la coopération pour le développement : https://www.oecd.org/fr/publications/outils-enseignements-et-pratiques-de-la-cooperation-pour-le-developpement_97e9f347-fr/la-slovenie-a-recours-a-des-institutions-de-mise-en-uvre-pour-developper-une-expertise-specialisee-et-acceder-a-des-financements_1d12d17b-fr.html
Accroître la flexibilité, la prévisibilité et la portée des financements permettrait aux institutions de mise en œuvre de mieux s’acquitter de leur mission. La plupart des institutions de mise en œuvre sont pénalisées par le manque de flexibilité pour reporter les fonds inutilisés d’une année sur l’autre. Alors que les financements de la Slovénie portent généralement sur une période de deux ans, les fonds inutilisés au cours d’une année civile doivent obligatoirement être restitués au MAEE. En cas de retards, cette règle peut mettre en péril la mise en œuvre d’un projet et peut avoir comme effet pervers d’inciter les institutions à décaisser des fonds en fin d’année civile. Les institutions de mise en œuvre pâtissent en outre du manque de prévisibilité de leur financement. À titre d’exemple, pour ses demandes de financement, le CMSR est contraint de présenter à plusieurs ministères sa liste de projets préapprouvés ; ces formalités peuvent prendre jusqu’à quatre mois et réduire considérablement le temps d’exécution dont disposent les partenaires dans le cadre de budgets d’un an. Enfin, seuls les projets sont éligibles aux financements, ce qui engendre des difficultés pour les institutions de mise en œuvre dépendant des fonds slovènes. Ainsi, si les frais de personnel pour les jours ouvrés sont pris en charge par le MAEE, les institutions de mise en œuvre doivent puiser dans d’autres ressources pour payer les vacances et les arrêts maladie de leurs effectifs.
Les municipalités des pays partenaires apprécient le soutien apporté par le CMSR aux projets d’infrastructure, mais ces projets pourraient gagner en qualité grâce une plus grande mise en commun de l’expertise, une orientation davantage axée sur les résultats et des processus d’appel d’offres plus rigoureux. Les projets d’infrastructure sont généralement identifiés par le CMSR en coopération avec les municipalités des pays partenaires et ce sont généralement elles qui lancent les appels d’offres publics55. En Macédoine du Nord, la société Hydrosystem Zletovica est un exemple positif de participation à long terme du CMSR dans une même région, avec des améliorations progressives au fil du temps. Pour autant, certains responsables municipaux ont indiqué qu’ils souhaiteraient pouvoir bénéficier d’un plus grand partage de l’expertise pour les aider dans leur examen de la documentation technique et dans leur supervision de la construction de projets d’eau complexes. Une orientation davantage axée sur les résultats permettrait en outre aux municipalités de réaffecter les fonds d’une activité à l’autre en vue d’atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés. Enfin, afin d’assurer l’intégrité de son APD et pour maintenir la confiance de ses partenaires, toutes les parties prenantes slovènes doivent s’assurer que les procédures d’appel d’offres permettent aux entreprises locales de rivaliser sur un pied d’égalité avec les entreprises slovènes.
Si l’accord de coalition gouvernementale prévoie la possibilité de créer une agence de développement, rien ne devrait se faire à moyen terme, ce qui semble raisonnable compte tenu du cadre institutionnel de la coopération pour le développement de la Slovénie. La création d’une nouvelle agence ajouterait un niveau d’intermédiation supplémentaire ou nécessiterait un processus complexe de fusion des institutions de mise en œuvre existantes, dont certaines sont déjà évaluées sur la base des piliers de l’UE et largement acceptées. L’actuel cadre présente un horizon plus clair pour la coopération pour le développement, ce qui est important étant donné que la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire n’a été rétablie que récemment. La possibilité de créer une agence pourrait être envisagée à plus long terme, comme moyen de développer et de conserver une expertise en parallèle de la hausse des volumes d’APD.
Améliorer les partenariats avec les ONG viendrait renforcer la coopération pour le développement de la Slovénie
En 2023, la Slovénie a mis à jour ses lignes directrices pour collaborer avec les ONG en matière de coopération pour le développement et d’aide humanitaire, démontrant ainsi son engagement à faciliter un dialogue ouvert avec les ONG et à les soutenir financièrement (Republic of Slovenia, 2023[33]). Ces lignes directrices reconnaissent les ONG comme des partenaires essentiels pour la mise en œuvre des projets slovènes et définissent le cadre du dialogue entre le MAEE et les ONG. Elles reconnaissent en outre la contribution essentielle des ONG aux efforts de sensibilisation et d’apprentissage de la Slovénie, ainsi que leur rôle primordial dans le plaidoyer en faveur du développement durable, au niveau de l’UE comme sur le plan national.
La Slovénie pourrait accroître la part de son APD bilatérale destinée aux ONG, qui est actuellement inférieure de moitié à la moyenne du CAD. En 2022, seuls 0.6 % du volume total de l’APD bilatérale brute slovène ont été alloués à des ONG sous forme de contributions à leur budget central et 4.3 % ont été acheminés via des ONG en vue de mettre en œuvre des projets initiés par la Slovénie (financements préaffectés). Des chiffres inférieurs à la moyenne du CAD : 1.2 % pour les contributions au budget central des ONG et 10.4 % pour les contributions qui leur sont préaffectées. Le volume total consacré aux ONG a crû en 2021 et 2022, comme l’illustre le Graphique 8, mais à un rythme plus lent que la croissance du volume total de l’APD, ce qui s’est traduit par un léger recul de la part de l’APD destinée aux ONG, qui est passée de 6.9 % en 2021 à 6.7 % en 202256 (OCDE, 2024[12]).
Les partenariats stratégiques avec des ONG humanitaires ont permis de renforcer l’assistance humanitaire de la Slovénie ; cette modalité pourrait être étendue à d’autres types d’ONG. Les partenariats stratégiques conclus avec Karitas Slovenia (2021‑23) et le CICR (2023‑25) ont permis d’accroître la flexibilité des interventions en réponse aux urgences et de renforcer les capacités57. Étendre ce type de partenariats stratégiques aux ONG travaillant dans les domaines du développement, de la sensibilisation et de l’éducation à la citoyenneté mondiale pourrait permettre d’accroître considérablement les efforts de la Slovénie dans ces secteurs. De tels partenariats pourraient en outre favoriser les innovations dans les axes prioritaires de la Slovénie en matière de développement, de sensibilisation et d’éducation à la citoyenneté mondiale, en favorisant un partage plus étroit des connaissances et une résolution commune des problèmes entre le MAEE et les ONG.
L’établissement de partenariats avec les ONG, en tant qu’acteurs à part entière de la coopération slovène, par le biais de contributions à leur budget central permettrait à la Slovénie de renforcer progressivement les capacités et l’impact des ONG et, par extension, de son système de coopération pour le développement au sens large. La Slovénie fournit principalement des financements basés sur des projets, réservant ses contributions – limitées – au budget central des ONG humanitaires à la modalité de partenariat stratégique58. La Slovénie a accordé un statut spécial à quelques ONG slovènes œuvrant dans le domaine de la coopération pour le développement en tant qu’entités d’intérêt public. Ce statut les rend éligibles à recevoir de petites allocations de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, ce qui leur procure des ressources supplémentaires qu’elles peuvent utiliser pour atteindre les objectifs de la coopération pour le développement slovène. Cependant, les capacités limitées des ONG les empêchent de contribuer pleinement à ces objectifs et d’entreprendre des projets de manière indépendante. Les contributions au budget central constituent le type de financement le plus efficace au regard du développement, grâce à la prévisibilité, la flexibilité, la durabilité, l’efficience administrative et, qui plus est, l’appropriation et la redevabilité qu’elles permettent (OECD, 2020[34]). Mettre en place des contributions au budget central des ONG leur permettrait d’initier des programmes axés sur la demande en fonction des priorités qu’elles définissent avec leurs pays partenaires. Cela leur permettrait également de renforcer leurs capacités internes ainsi que celles de leurs partenaires, et de se concentrer sur les résultats obtenus en matière de développement et sur les relations communautaires. L’investissement initial en matière de diligence raisonnable nécessaire pour établir des partenariats prévoyant des contributions au budget central serait récupéré à moyen et long termes sous la forme d’une baisse des coûts de transaction et d’une plus grande efficacité globale pour la Slovénie et ses ONG partenaires (OECD, 2023[35]).
Améliorer la prévisibilité et la flexibilité des financements permettrait aux ONG d’avoir un plus grand impact. La Slovénie s’engage essentiellement avec les ONG pour la mise en œuvre de ses projets, au moyen d’appels à propositions pluriannuels. La Slovénie apporte également des fonds de contrepartie aux projets financés par l’UE mis en œuvre par des ONG slovènes, ce qui élargit la portée des interventions de ces ONG. Toutefois, la Slovénie pourrait mieux informer les ONG du calendrier de ses appels à propositions ; cette plus grande prévisibilité permettrait aux ONG de renforcer leur planification et l’allocation de leurs ressources, ainsi que la participation d’une plus grande diversité d’ONG. Les ONG signalent également la lourdeur administrative des rapports à établir, y compris pour des projets de petite taille. La Slovénie pourrait envisager d’accroître la flexibilité des financements qu’elle apporte pour permettre aux ONG de s’adapter à l’évolution des besoins (OECD, 2021[36]). Comme c’est le cas pour le financement des institutions de mise en œuvre, les fonds inutilisés par les ONG ne peuvent être reportés d’une année sur l’autre. L’obligation de restituer les fonds non dépensés nuit à l’efficacité et à la prévisibilité, malgré la flexibilité dont fait preuve le MAEE en pratique. La Slovénie pourrait également adapter les règles de décaissement au risque, à la taille et aux livrables d’un projet, et assouplir les restrictions sur le report de fonds d’une année sur l’autre, ce qui permettrait aux ONG d’être plus performantes (OECD, 2020[34]).
La Slovénie a trouvé des moyens de nouer des relations avec des ONG locales dans les pays partenaires ; le renforcement de ces relations se traduirait par des gains d’efficacité. À l’heure actuelle, le MAEE n’est pas directement engagé avec des ONG locales, mais a établi avec elles des liens indirects, par exemple via des ONG internationales ou slovènes qui se sont associées à des ONG locales ou par le biais des décaissements des ambassades au titre du Fonds de développement créé récemment59. Le fait de travailler avec des ONG slovènes ou internationales peut certes apporter une valeur ajoutée spécifique, en mobilisant l’expertise slovène et en consolidant le plaidoyer et le soutien public à la coopération au développement en Slovénie. Mais cette solution pourrait également conduire à des pertes d’efficience et empêcher de trouver le partenaire de mise en œuvre le plus adapté. Elle a également pour effet de limiter la redevabilité entre le MAEE et le bénéficiaire final, dès lors que tous leurs échanges se font par le biais d’intermédiaires. En outre, la priorité actuelle donnée aux ONG slovènes et internationales présentes en Slovénie limite la possibilité de mener des actions de développement pilotées au niveau local. Un financement et un engagement directs avec des ONG locales dans les pays partenaires permettraient d’accroître l’efficacité et la durabilité des projets, en particulier si la Slovénie recrute du personnel local dans les ambassades de ses principaux pays partenaires en vue de soutenir ses efforts de coopération pour le développement. En recrutant du personnel local de cette manière (voir Améliorer la formation du personnel et les trajectoires de carrière, cibler davantage le programme d’aide et assurer une présence locale plus forte permettraient à la coopération slovène d’être plus efficace), la Slovénie pourrait alors piloter le financement direct d’ONG locales en lien avec des partenaires locaux de longue date.
Développer les consultations et le dialogue avec les ONG au niveau stratégique permettrait de mieux tirer parti de l’expertise des ONG et de renforcer les efforts de sensibilisation. La Slovénie entretient un dialogue efficace avec les ONG au niveau opérationnel et le MAEE rencontre au moins une fois par an SLOGA. Si les ONG disposent d’un représentant au sein du Conseil d’experts slovène pour la coopération au développement pour ce qui est du dialogue stratégique, le Conseil ne s’est pas réuni depuis 2019. Les lignes directrices en matière de coopération avec les ONG envisagent des moyens d’améliorer le dialogue, notamment en sollicitant systématiquement la contribution des ONG avant les événements internationaux décisifs et en soutenant la représentation des ONG dans les délégations slovènes aux grandes conférences internationales, mais cela fait plusieurs années que les ONG ne participent pas à de tels événements. Si les ONG ont été consultées dans le cadre de la préparation de la Stratégie 2018 et des lignes directrices sur le genre de 2023, il n’existe pas de dialogue régulier avec elles. Pourtant, un dialogue régulier avec les ONG sur des questions stratégiques et politiques, telles que la cohérence de l’action publique, contribuerait à renforcer les connaissances et les résultats du MAEE dans les pays partenaires.
L’implication progressive du secteur privé peut contribuer à la réalisation des objectifs de la coopération pour le développement sur la base des enseignements tirés d’expériences passées et de tiers
Si, en termes de volume d’APD, l’implication du secteur privé demeure actuellement limitée en Slovénie, le pays a testé diverses modalités de partenariat pour atteindre les objectifs de développement. La Stratégie 2018 appelle la Slovénie à aligner ses efforts sur le Programme d’action d’Addis‑Abeba et à solliciter la participation du secteur privé pour atteindre les objectifs de coopération pour le développement. La Stratégie 2018 souligne également qu’outre leur rôle de partenaires de mise en œuvre (pour l’approvisionnement en biens et services), les entreprises privées possèdent également une expertise et des ressources pouvant contribuer à la lutte contre la pauvreté. La Slovénie coopère avec le secteur privé par le truchement d’une multitude d’intermédiaires, tels que ses institutions de mise en œuvre, ses partenaires multilatéraux, des ONG et ses ambassades. Bien que cette coopération porte sur des projets de petite taille (environ 100 000 EUR chacun), certains sont particulièrement innovants, notamment les partenariats ONG-secteur privé visant à tirer parti des ressources et de l’expertise des entreprises slovènes (Graphique 9).
La Slovénie contribue à la création d’un environnement favorable au secteur privé dans les pays partenaires via les actions du CEF et de l’ICPE. Le Centre d’excellence pour la finance (CEF) se concentre sur les activités des banques centrales et la gestion des finances publiques dans les Balkans occidentaux, ce qui peut indirectement promouvoir l’essor du secteur privé dans les pays partenaires en créant les conditions favorables pour permettre aux entreprises de prospérer. La Slovénie apporte également son soutien au Centre international pour la promotion des entreprises (ICPE) qui, entre autres activités, soutient les échanges commerciaux dans les Balkans occidentaux, en Afrique, en Asie et en Amérique latine. À titre d’exemple, l’ICPE organise en 2024 un événement à Ljubljana destiné à accroître les investissements directs étrangers (IDE) en Bosnie‑Herzégovine et les exportations de la Bosnie‑Herzégovine vers le marché de l’UE. De tels événements de mise en relation peuvent contribuer à créer des débouchés pour les entreprises dans les pays partenaires, et à promouvoir la création d’emplois et la croissance.
La Slovénie crée également des opportunités pour le secteur privé dans les pays partenaires par son recours aux systèmes locaux de passation de marchés. La plupart des appels d’offres portant sur les infrastructures sont menés par les pays partenaires60. Ceci offre la possibilité aux entreprises locales d’y participer. Recourir aux systèmes locaux de passation de marchés peut contribuer à soutenir les entreprises locales et à stimuler l’emploi local. Cependant, compte tenu de la prévalence de la corruption dans les Balkans occidentaux61, il est impératif d’accorder une attention particulière à la gestion du risque de corruption (Annexe B).
Un soutien positif mais fragmenté est apporté aux micro-entrepreneurs et aux PME locales. Jusqu’en 2019, la Slovénie a soutenu des projets d’entrepreneuriat par le biais du CEP, notamment en Bosnie‑Herzégovine, au Kosovo et dans les Balkans occidentaux, sur la base de l’expérience que le pays avait acquise en matière de soutien aux jeunes entrepreneurs et aux start-ups. La Slovénie soutient également les femmes micro‑entrepreneures par le biais du Fonds de développement géré par les ambassades62, ainsi que l’entrepreneuriat féminin dans le cadre de programmes d’ONG, telles l’Association pour la culture et l’éducation (PiNA), qui a mené des activités de soutien à l’entrepreneuriat socialement responsable des femmes en Bosnie‑Herzégovine. Dans le cadre de son partenariat avec l’ONUDI, la Slovénie promeut l’innovation des PME, mais ces efforts sont dispersés entre plusieurs pays – par exemple, un centre d’innovation en biotechnologie à Cuba, un centre d’innovation en fabrication intelligente en Serbie et un projet de chaîne d’approvisionnement mondiale pour la transformation de la tomate en Égypte. Ce partenariat est réservé aux institutions slovènes, ce qui ne constitue pas toujours l’approche la plus rentable63. Il serait utile de faire le point sur les différentes initiatives mises en œuvre par le CEP, les ambassades, les ONG et l’ONUDI, afin de décider si de nouveaux instruments sont nécessaires. En particulier, l’analyse de l’additionnalité et de la durabilité de ces initiatives aiderait à hiérarchiser les engagements. À moyen terme, la Slovénie pourrait envisager d’élaborer des principes de coopération avec le secteur privé.
Les partenariats entre les ONG et le secteur privé pourraient être améliorés en veillant à préserver leur caractère entièrement facultatif et leur attrait pour les ONG. Depuis 2018, le MAEE promeut la coopération entre le secteur privé et les ONG en encourageant la participation du secteur privé aux appels à propositions à destination des ONG jusqu’à 10 % du montant des projets. Ces partenariats ont permis à la Slovénie de mobiliser des ressources du secteur privé ainsi que son expertise. Bien que la participation du secteur privé soit en théorie facultative, tous les projets d’ONG sélectionnés dans le dernier appel à propositions 2023‑25 font appel à des partenaires du secteur privé. Veiller à ce que ces partenariats soient entièrement facultatifs permettrait à des projets de qualité sans partenaire commercial de se qualifier. En outre, il peut être lourd et coûteux pour une ONG d’identifier un partenaire approprié du secteur privé et d’obtenir son adhésion. Le MAEE pourrait potentiellement simplifier ce processus en identifiant les entreprises qui respectent les normes de conduite responsable des entreprises (CRE), qui sont actives dans les pays partenaires et disposées à participer à des activités de coopération pour le développement. Le MAEE pourrait également sensibiliser ces entreprises afin d’accroître leur adhésion à ce type de projets et de faciliter les mises en relation64. Enfin, reconnaissant que les Balkans occidentaux sont plus attrayants que l’Afrique subsaharienne pour la plupart des entreprises slovènes65, le MAEE pourrait ajuster le pourcentage encouragé de participation du secteur privé en fonction de la zone géographique66. Tirer les leçons de ce mécanisme innovant de partenariat entre ONG et secteur privé et ajuster sa conception au fil du temps permettrait d’accroître son attractivité et sa portée.
Recourir à la banque slovène d’exportation, la SID Bank, pour des activités de coopération au développement pourrait être l’occasion de tirer parti d’une institution existante disposant d’une expertise en matière d’investissement, mais cela nécessiterait d’énoncer clairement les principes de développement à respecter. Certains membres du CAD ont eu recours à des banques d’exportation pour leurs activités de coopération pour le développement67 afin de mettre à profit l’expertise de ces dernières en matière d’investissement. Néanmoins, pour que la SID Bank devienne une institution de financement du développement (IFD), il faudrait qu’elle dispose d’un mandat de développement68 et qu’il existe une séparation claire entre la promotion des exportations et ses activités de développement afin que la Slovénie maintienne son engagement en faveur du déliement de l’aide. Pour l’heure, les statuts actuels de la SID Bank prévoient que tous les investissements doivent obligatoirement inclure une « composante slovène » de 20 % minimum. La transformation de la SID Bank en une IFD nécessiterait également de renforcer son expertise en matière de développement afin que les projets financés soient porteurs d’additionnalité et contribuent à la réduction de la pauvreté et des inégalités. La SID Bank devra également renforcer sa capacité à investir dans les pays partenaires, dans la mesure où, actuellement, la majorité de ses investissements se font en Slovénie69 et qu’elle ne possède pas de bureaux en dehors de la Slovénie. Enfin, la décision de développer de nouveaux instruments, tels que des prêts ou des garanties de développement, devrait reposer sur une évaluation minutieuse de l’offre et de la demande. À titre d’exemple, d’autres partenaires de développement offrent déjà des garanties et des prêts aux micro‑entrepreneurs et aux PME dans les Balkans occidentaux, soulignant l’importance de la coordination avec d’autres acteurs.
Promouvoir la conduite responsable des entreprises (CRE) auprès des entreprises slovènes opérant dans les pays partenaires aurait des effets positifs sur le développement. De nombreuses entreprises slovènes sont présentes dans les Balkans occidentaux. En 2022, les IDE slovènes dans la région ont représenté 3.2 milliards EUR, principalement axés sur les secteurs de la banque, de l’assurance et de la production (Banka Slovenije, 2023[37]). Veiller à ce que les entreprises slovènes opérant dans les pays partenaires respectent et promeuvent des normes exigeantes en matière de CRE serait essentiel pour renforcer leur impact sur le développement, en particulier en ce qui concerne les droits humains, l’égalité des chances, les droits fondamentaux au travail et la protection de l’environnement. Le point de contact national de la Slovénie pour la CRE n’est pas actif depuis plusieurs années (OCDE, 2022[8]) ; son rôle pourrait être renforcé pour promouvoir les bonnes pratiques et accroître l’impact sur le développement des entreprises slovènes dans les pays partenaires. L’adoption de meilleures pratiques parmi les entreprises slovènes peut également contribuer à la diffusion des normes et des pratiques de diligence raisonnable dans les pays partenaires.
Développer les partenariats avec les entreprises slovènes présentes dans les Balkans occidentaux pourrait contribuer à lutter contre la fuite des cerveaux dans les pays partenaires et à promouvoir le retour des étudiants étrangers. Plusieurs entreprises slovènes implantées en Macédoine du Nord rencontrent des difficultés à recruter du personnel qualifié dans des domaines tels que la comptabilité et les technologies de l’information. Il pourrait être utile de créer des liens avec les étudiants bénéficiant du programme d’exonération de frais de scolarité. La Slovénie pourrait s’appuyer sur les initiatives positives existantes (par exemple, la récente conférence organisée à Ljubljana avec le Club d’affaires slovène‑macédonien) pour faire en sorte que les exonérations de frais de scolarité aident les étudiants à acquérir les compétences spécifiques permettant de remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans les Balkans occidentaux.
La fourniture d’informations transparentes sur les différentes options de transfert de fonds pourrait contribuer à en réduire les coûts et à améliorer les conditions de vie dans les Balkans occidentaux. Les transferts de fonds constituent une importante source de revenu pour les familles dans les Balkans occidentaux70. Cependant, transférer de l’argent vers les Balkans occidentaux par l’intermédiaire des institutions financières officielles est coûteux et l’envoi de fonds en espèces n’est pas sûr. En 2021, le coût de transaction moyen des transferts de fonds vers la Macédoine du Nord était de 7.41 % et de 7.27 % pour la Bosnie‑Herzégovine, contre un coût de transaction de 1.1 % pour l’envoi de fonds vers la Géorgie. Le plan de croissance de l’UE pour 2023 devrait contribuer à réduire les coûts des paiements transfrontaliers dans les Balkans occidentaux en facilitant la participation à l’espace unique de paiements en euros (European Commission, 2023[38]). La Slovénie pourrait en outre rendre l’information sur les transferts de fonds plus facilement accessible aux migrants. À titre d’exemple, les gouvernements australien et néo-zélandais ont collaboré à la création d’un site internet (www.sendmoneypacific.org) qui fournit des informations sur les choix en matière de transfert de fonds pour les migrants vivant dans leurs pays et désirant envoyer des fonds vers les îles du Pacifique. Ce type de sites internet ne nécessite pas d’investissement financier majeur et peut avoir un impact considérable sur le marché des transferts de fonds en augmentant la transparence et la concurrence. La Slovénie pourrait également s’associer au vaste réseau d’institutions financières slovènes présentes dans les Balkans occidentaux afin de réduire les coûts de transaction.
Recommandations
Copier le lien de RecommandationsLe pays devrait veiller à ce que ses contributions multilatérales soient axées sur un ensemble restreint de partenaires, en accord avec ses priorités en matière de coopération pour le développement – s’agissant notamment des pays les moins avancés (PMA), d’environnement et d’égalité entre les genres –, et garantir la prévisibilité de ses contributions.
La Slovénie devrait progresser sur la voie du financement pluriannuel de projets moins nombreux mais de plus grande envergure, menés avec les grands organismes multilatéraux et les principales institutions de mise en œuvre.
Le MAEE devrait développer quelques partenariats stratégiques supplémentaires axés sur le développement, la sensibilisation et l’éducation à la citoyenneté mondiale, et soutenir la capacité, la stabilité et l’impact des ONG.
La Slovénie devrait renforcer les partenariats entre ONG et secteur privé pour les rendre plus attractifs pour l’ensemble des parties prenantes, et analyser l’additionnalité et la viabilité des initiatives d’engagement avec le secteur privé actuellement menées par diverses parties prenantes afin d’éclairer les réflexions sur de nouveaux instruments potentiels.
Références
[37] Banka Slovenije (2023), Direct Investments 2022, https://www.bsi.si/files/publication-files/direct-investment-2022_final.pdf.
[32] Center of Excellence in Finance (2023), 2022 Annual Report, https://www.cef-see.org/assets/files/CEF_Annual_Report_2022_web_spread.pdf.
[29] Commission européen (2023), Annual Activity Report 2022: DG for International Partnerships, https://commission.europa.eu/publications/annual-activity-report-2022-international-partnerships_en.
[30] Commission européen (2023), Overview - Instrument for Pre-accession Assistance (webpage), https://neighbourhood-enlargement.ec.europa.eu/enlargement-policy/overview-instrument-pre-accession-assistance_en.
[1] Economist Intelligence Unit (2023), EUI One-click report: Slovenia, https://viewpoint.eiu.com/analysis/geography/XG/SI/reports/one-click-report.
[6] European Commission (2023), Commission Opinion of 21.11.2023 on the Draft Budgetary Plan of Slovenia, https://economy-finance.ec.europa.eu/system/files/2023-11/c_2023_9519_si_en_en.pdf.
[38] European Commission (2023), New Growth Plan for the Western Balkans, https://neighbourhood-enlargement.ec.europa.eu/system/files/2023-11/COM_2023_691_New%20Growth%20Plan%20Western%20Balkans.pdf.
[23] European Commission (2022), Special Eurobarometer 521: EU Citizens and Development Cooperation: Slovenia, https://europa.eu/eurobarometer/api/deliverable/download/file?deliverableId=82333.
[25] Global Education Network Europe (2022), GE2050: European Declaration on Global Education to 2050, https://www.gene.eu/ge2050-congress.
[31] ITF Enhancing Human Security (2023), Annual Report 2022, https://www.itf.si/upload/publications/itf_ar_2022.pdf?v=2.
[12] OCDE (2024), « Système de notification des pays créanciers (SNPC) », Explorateur des donées de l’OCDE, http://data-explorer.oecd.org/s/13 (consulté le 16 mai 2024).
[21] OCDE (2023), « En pratique : La République tchèque utilise les évaluations pour renforcer les bourses d’études et renforcer les partenariats avec les universités », Development Co-operation TIPs: Tools Insights Practices, https://www.oecd.org/cooperation-developpement-apprentissage/pratiques/la-republique-tcheque-utilise-les-evaluations-pour-renforcer-les-bourses-d-etudes-et-renfoncer-les-partenariats-avec-les-universites-c5350955/.
[8] OCDE (2022), Études économiques de l’OCDE : Slovénie 2022 (version abrégée), Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a42e7a8a-fr.
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[4] OECD (2023), Economic Outlook Note – Slovenia, https://www.oecd.org/economy/slovenia-economic-snapshot/.
[35] OECD (2023), Funding Civil Society in Partner Countries: Toolkit for Implementing the DAC Recommendation on Enabling Civil Society in Development Co-operation and Humanitarian Assistance, Best Practices in Development Co-operation, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/9ea40a9c-en.
[14] OECD (2023), « Peace and official development assistance », OECD Publishing, Paris, https://www.oecd.org/dac/peace-official-development-assistance.pdf.
[16] OECD (2023), « Peace and Official Development Assistance », OECD Development Perspectives, n° 37, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/fccfbffc-en.
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[36] OECD (2021), DAC Recommendation on Enabling Civil Society in Development Co-operation and Humanitarian Assistance, https://legalinstruments.oecd.org/api/print?ids=666&lang=en.
[24] OECD (2021), Global Education, Raising Awareness and Public Support, Development Co-operation Fundamentals, OECD Publishing, Paris, https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=1099_1099390-8q6nvd272p&title=Global-education%2C-raising-awareness-and-public-support.
[19] OECD (2021), Mainstreaming Environment, Development Co-operation Fundamentals, OECD Publishing, Paris, https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=1099_1099369-pdwc3pxufm&title=Mainstreaming-environment.
[28] OECD (2021), People and Skills, Development Co-operation Fundamentals, OECD Publishing, Paris, https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=1099_1099375-k4lg16xg9j&title=People-and-skills.
[34] OECD (2020), Development Assistance Committee Members and Civil Society, The Development Dimension, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/51eb6df1-en.
[22] OECD (2017), OECD Development Co-operation Peer Reviews: Slovenia 2017, OECD Development Co-operation Peer Reviews, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264279308-en.
[15] Patterson, S. (2023), « Afghanistan’s national program to clear landmines delivered broad-based impacts », AidData blog, https://www.aiddata.org/blog/afghanistans-national-program-to-clear-landmines-delivered-broad-based-impacts-study-finds#:~:text=%E2%80%9CLandmine%20clearance%20in%20Afghanistan%20had,levels%20of%20conflict%20in%20areas.%E2%80%9D.
[13] Republic of Slovenia (2024), Projects: MLA (Mutual Legal Assistance and Extradition) Initiative (webpage), https://www.gov.si/en/registries/projects/mla-initiative/#e52197.
[33] Republic of Slovenia (2023), Guidelines for Cooperation with NGOs in the Field of International Development Cooperation and Humanitarian Aid, Ministry of Foreign and European Affairs, Ljubljana, https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZEZ/Dokumenti/multilaterala/razvojno-sodelovanje/Smernice-za-sodelovanje-z-nevladnimi-organizacijami-na-podrocju-mednarodnega-razvojnega-sodelovanja-in-humanitarne-pomoci.pdf (in Slovene).
[18] Republic of Slovenia (2023), Guidelines for the Mainstreaming of Gender Equality in Development Cooperation and Humanitarian Aid of the Republic of Slovenia, Ministry of Foreign and European Affairs, Ljubljana, https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZEZ/Dokumenti/stiki-z-javnostmi/Guidelines-for-the-Mainstreaming-of-Gender-Equality-in-Developmen-Cooperation-and-Humanitarian-Aid-of-the-Republic-of-Slovenia.pdf.
[17] Republic of Slovenia (2023), « Minister Fajon presents feminist foreign policy as a modern, future-oriented policy », https://www.gov.si/en/news/2023-03-08-minister-fajon-presents-feminist-foreign-policy-as-a-modern-future-oriented-policy/.
[11] Republic of Slovenia (2023), Peer Review Self-Assessment of the Republic of Slovenia (24 November 2023).
[2] Republic of Slovenia (2023), Projects: Slovenia’s candidature for UN Security Council memberhsip in the 2024-2025 period (webpage), https://www.gov.si/en/registries/projects/slovenias-candidature-for-un-security-council-membership-in-the-20242025-period/.
[7] Republic of Slovenia (2023), Stability Programme 2023, https://commission.europa.eu/system/files/2023-05/PS2023_EN_.pdf.
[10] Republic of Slovenia (2018), Development Cooperation and Humanitarian Aid Strategy of the Republic of Slovenia Until 2030, Ministry of Foreign and European Affairs, Ljublana, https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZZ/Dokumenti/multilaterala/razvojno-sodelovanje/Development-Cooperation-and-Humanitarian-Aid-Strategy-of-the-Republic-of-Slovenia.pdf.
[3] Republic of Slovenia (2015), Slovenia - Safe, Successful, Globally Respected: The Foreign Policy of the Republic of Slovenia, Ministry of Foreign and European Affairs, Ljubljana, https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZZ/Dokumenti/strateski-in-programski-dokumenti/strategija_ZP_ang.pdf.
[9] Slovenia National Assembly (2017), « No. 002-01/17-11/ », dans Resolution on Development Cooperation and Humanitarian Assistance of the Republic of Slovenia, https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZZ/Dokumenti/multilaterala/razvojno-sodelovanje/Resolution-on-development-cooperation-and-humanitarian-assistance-of-the-Republic-of-Slovenia.pdf.
[5] World Bank (2024), GDP growth (annual %) - Slovenia (database), https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.MKTP.KD.ZG?locations=SI.
Notes
Copier le lien de Notes← 1. En 2018, l’Assemblée nationale slovène a adopté la loi sur la coopération pour le développement et l’aide humanitaire, qui a défini les rôles du programme-cadre pour la planification des fonds d’APD. La législation a également inclus le secteur privé dans les partenaires de mise en œuvre de la coopération pour le développement, introduit le concept de partenariat stratégique avec les organisations non gouvernementales (ONG) et autorisé d'éventuels versements anticipés à des partenaires de mise en œuvre de projets de coopération pour le développement et d’aide humanitaire. Un décret, promulgué en 2018, sur la mise en œuvre de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire est venu préciser la loi, notamment les critères de financement des activités de développement.
← 2. Les pays des Balkans occidentaux sont les suivants : Albanie, Bosnie‑Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie.
← 3. Les pays du voisinage de l’Europe sont l’Algérie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Bélarus, la Cisjordanie et la bande de Gaza, l’Égypte, la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Kirghizistan, le Liban, la Libye, le Maroc, la République arabe syrienne, la République de Moldova, la Tunisie et l’Ukraine.
← 4. La Stratégie 2018 formule également d’autres objectifs : accroître la part de l’aide programmable par pays (APP) pour la porter à 40 % dans les pays partenaires de programme et à 60-70 % dans les Balkans occidentaux d’ici à 2030 ; figurer parmi les cinq principaux donneurs dans au moins trois pays partenaires d’ici à 2030.
← 5. Cette priorité thématique contribue aux Objectifs de développement durable (ODD) no 8 et 16.
← 6. Cette priorité thématique contribue aux ODD no 12 et 13.
← 7. La Stratégie 2018 prévoyait en outre que la part de l’APP pour les Balkans occidentaux atteigne 70 % d’ici à 2019 et que la part allouée aux priorités thématiques parvienne à 75 % d’ici à 2022.
← 8. Le Graphique 2 représente l’APD bilatérale brute répartie par pays ou par région, sans tenir compte de l’allègement de dette accordé à l’Angola. En 2022, la Slovénie a effacé une partie de la dette de l’Angola et l’a comptabilisée comme APD. Compte tenu du volume important de cet allègement de dette (19 millions USD), la plupart des chiffres de 2022 l’excluent dans ce rapport.
← 9. La Slovénie occupe la dernière place des membres du CAD pour ce qui est de la dispersion géographique de son APD, telle que mesurée par le coefficient de Gini (0.34 en 2021).
← 10. Les coûts imputés des étudiants représentent l’essentiel de ces flux d’APD.
← 11. Plusieurs ambassades non permanentes sont présentes dans les pays partenaires.
← 12. Eu égard à la présence limitée d’ambassades dans les pays partenaires, trois des sept ambassades ayant reçu des financements du Fonds de développement en 2023 se trouvaient dans des pays situés en dehors des régions géographiques prioritaires de la Slovénie : Brésil, Inde et République populaire de Chine.
← 13. Ces 11 pays et territoires sont l’Arménie, la Cisjordanie et la bande de Gaza, l’Égypte, la Géorgie, la Jordanie, le Kirghizistan, le Liban, la République de Moldova, la Syrie, la Tunisie et l’Ukraine.
← 14. Il s’agit des 17 pays suivants : Comores, Éthiopie, Gambie, Guinée‑Bissau, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mozambique, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie et Yémen.
← 15. Le graphique sur l’APD bilatérale brute exclut l’allègement de dette accordé à l’Angola.
← 16. La cible de l’ONU en matière d’APD se situe autour de 0.15-0.20 % du RNB d’un pays.
← 17. La Slovénie est très active dans la diplomatie de l’eau. Elle fait partie du Groupe bleu, qui promeut le droit à une eau potable dans les instances internationales, en particulier au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La Slovénie est également cofondatrice et présidente du Groupe d’amis de Genève pour l’eau et la paix ; elle a proposé de nommer un envoyé spécial des Nations Unies pour l’eau ; et elle fait partie de la Coalition pour la coopération dans le domaine des eaux transfrontalières et a pris part à l’appel à l’action du Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau de l’Unesco visant à accroître l’égalité entre les genres dans le secteur de l’eau.
← 18. Par exemple, la réduction des risques de catastrophe est comptabilisée séparément de l’assistance humanitaire dans le Système de notification des pays créanciers (SNPC) de l’OCDE.
← 19. À titre d’exemple, la Slovénie s’est engagée à promouvoir l’égalité des genres au cours de son mandat en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le pays prend également une part active dans la promotion des droits des femmes et de la question des femmes, de la paix et de la sécurité en tant que membre de la Coalition multipartite pour l’égalité des genres dans le secteur de l’eau. Durant sa présidence du Conseil de l’UE, le pays a également œuvré pour inclure le lien entre l’eau et l’égalité des genres dans les conclusions du Conseil.
← 20. Cette baisse s’explique en particulier par l’impact des dons de vaccins contre le COVID-19. La Stratégie 2018 de la Slovénie ambitionne de faire de l’égalité des genres un objectif premier ou secondaire d’au moins 85 % de ses projets de coopération pour le développement d’ici à 2030. Elle est consultable à l’adresse suivante : https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZZ/Dokumenti/multilaterala/razvojno-sodelovanje/Development-Cooperation-and-Humanitarian-Aid-Strategy-of-the-Republic-of-Slovenia.pdf.
← 21. Outre la Slovénie, le Groupe vert des Nations Unies se compose du Cabo Verde, du Costa Rica, des Émirats arabes unis, de l’Islande et de Singapour. Le Groupe vert a lancé un appel à l’action en faveur de la lutte contre le changement climatique dans une déclaration commune lors du débat général de 2020 de l'Assemblée générale des Nations Unies.
← 22. Les principales contributions de la Slovénie aux organisations multilatérales sur les questions relatives à l’environnement comprennent le soutien au Fonds pour l’environnement mondial, au Fonds vert pour le climat, au Fonds spécial pour les changements climatiques et au Fonds pour l’adaptation.
← 23. En accord avec sa Stratégie 2018, la Slovénie prévoit d’allouer 60 % de son APP à des projets à dimension environnementale et 40 % à des mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques d’ici à 2030. Pour en savoir plus : https://www.gov.si/assets/ministrstva/MZZ/Dokumenti/multilaterala/razvojno-sodelovanje/Development-Cooperation-and-Humanitarian-Aid-Strategy-of-the-Republic-of-Slovenia.pdf.
← 24. Si, au sein du MAEE, la Slovénie dispose d’un ambassadeur pour la diplomatie de l’eau et d'un ambassadeur pour la protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique, la Direction de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire, en revanche, ne compte aucun agent dédié à ces sujets.
← 25. Ces lignes directrices devraient être finalisées d’ici juin 2024.
← 26. Ce graphique exclut le coût des réfugiés sur le territoire et l’allègement de dette.
← 27. Dans le graphique 3, il est inclus dans « Autres organismes ».
← 28. Dans le graphique 3, ils sont inclus dans « Autres organismes ».
← 29. Le programme-cadre 2016-19 a fourni un plan prévisionnel indicatif quadriannuel de dépenses, incluant le budget approuvé d’APD pour deux ans et une projection sur deux ans fondée sur le niveau minimal d’aide que la Slovénie serait en mesure de fournir à ses pays partenaires.
← 30. Ce Groupe de coordination permanent est censé se réunir au moins une fois par an au niveau des membres et deux fois par an au niveau des suppléants.
← 31. Au cours de cette période, la coordination interministérielle s’est faite de manière ponctuelle.
← 32. Le graphique 3 porte sur l’APD bilatérale de 2022, à l’exception des allègements de dette et du coût des réfugiés sur le territoire.
← 33. Le taux de rétention à cinq ans des étudiants étrangers est d’environ 15 %, ce qui représente un niveau inférieur à la moyenne du CAD et suggère le possible déménagement de ces étudiants dans d’autres pays.
← 34. La démonstration de cette participation devrait se fonder sur le rôle des autorités responsables de l’APD (au niveau de l’administration centrale, des États ou des collectivités locales) dans : la définition des disciplines et des niveaux d’enseignement ; l’évaluation des compétences ou des qualifications particulières dont les pays en développement intéressés ont besoin ; la détermination du nombre d’étudiants ou de stagiaires à accueillir et des critères de sélection ; les possibilités d’adapter l’enseignement aux besoins des étudiants originaires de pays en développement ; l’organisation d’échanges de vues avec les pays en développement pour faire coïncider les places disponibles dans le système éducatif du donneur avec les besoins de chaque pays ; la mise en place de mesures spécialement destinées à éviter la fuite des cerveaux ; et l’aide à la réintégration des étudiants dans leur pays d’origine.
← 35. Le MAEE encourage également la participation des parlementaires aux Journées slovènes du développement afin de les sensibiliser davantage au programme de développement de la Slovénie.
← 36. Près de neuf répondants slovènes sur dix (89 %) ont reconnu l’importance de nouer des partenariats avec des pays extérieurs à l’UE pour réduire la pauvreté à travers le monde, soit un résultat équivalent à la moyenne de l’UE. Toutefois, à peine plus de sept répondants sur dix (71 %) ont convenu que la lutte contre la pauvreté dans les pays partenaires devrait être l’une des principales priorités de l’UE, un résultat inférieur à la moyenne de l’UE, de 80 %. Les répondants slovènes étaient également moins nombreux que la moyenne de l’UE à estimer que la lutte contre la pauvreté dans les pays partenaires devrait figurer parmi les principales priorités du gouvernement national (52 % et 67 %, respectivement).
← 37. Le financement consacré à la sensibilisation au développement a chuté, passant d’environ 260 000 USD en 2018 à 14 000 USD en 2022.
← 38. La Slovénie pourrait utiliser le Cadre mondial d’indicateurs relatifs aux ODD. Par exemple, l’indicateur 6.1.1 (proportion de la population utilisant des services d’alimentation en eau potable gérés en toute sécurité) pourrait être pertinent pour suivre les résultats dans un pays partenaire donné.
← 39. Les projets d’infrastructures hydrauliques se trouvent dans les régions de l’est et du sud-est de la Macédoine du Nord, tandis que les zones ayant des taux de pauvreté élevés sont principalement situées au nord, dans les régions de Polog et de Skopje, et dans la région du nord-est, dont le taux de pauvreté atteint 42.8 %. Les tentatives de l’ambassade pour encourager les régions les plus pauvres à participer ont été infructueuses.
← 40. En 2022, le financement attribué au Centre pour la coopération internationale et le développement (CMSR) pour ses frais généraux a augmenté, en vue d’accroître sa capacité à effectuer des visites de suivi.
← 41. Les visites de suivi ont été interrompues pendant la crise du COVID-19, mais trois visites ont eu lieu en 2022 comme en 2023.
← 42. L’évaluation des projets de construction d’infrastructures hydrauliques dans la municipalité de Probištip, en Macédoine du Nord, a été menée pour la période 2012-19. Les conclusions de cette évaluation ont débouché sur un renforcement des processus de suivi du CMSR et l’intensification des efforts en matière de durabilité. Aucune évaluation de projet n’a été réalisée dans le domaine de l’égalité en faveur des femmes et des filles des Balkans occidentaux ou dans le domaine humanitaire au Moyen-Orient.
← 43. Le plan d’évaluation 2024-26 prévoit une évaluation stratégique par an : évaluation de la stratégie en 2024, des projets de sensibilisation au développement en 2025 et des projets liés au genre dans les Balkans occidentaux en 2026.
← 44. Pour les projets plus petits, des rapports d’achèvement de projet préparés trois mois après la clôture pourraient suffire pour permettre à la Slovénie de tirer des enseignements de leurs résultats.
← 45. La comparaison ne porte que sur l’APP car celle-ci exclut les coûts imputés des étudiants, qui représentent une part importante de l’APD de la Slovénie.
← 46. L’Islande, dotée d’effectifs relativement plus élevés mais dont le modèle économique diffère de la Slovénie, fait figure d’exception. Activement engagées dans la conception, la gestion et le suivi des projets, les ambassades islandaises travaillent souvent sans intermédiaires, comme les ONG. Nombre de ces projets ont trait au renforcement des capacités au niveau des districts, loin de la capitale des pays partenaires. Ils mettent fortement l’accent sur le développement piloté au niveau local et nécessitent un important investissement en temps de la part du personnel des ambassades. L’Islande fournit également un volume de financements préaffectés destinés aux institutions multilatérales supérieur à la Slovénie. De même, les effectifs chargés de la coopération pour le développement sont relativement plus importants en Lituanie qu’en Slovénie, mais cela s’explique en partie par le fait qu’en Slovénie, les effectifs travaillant dans les institutions de mise en œuvre ne sont pas comptabilisés, alors qu’en Lituanie les personnes travaillant pour l’Agence centrale de gestion des projets, un organisme parapublic, le sont.
← 47. Plus précisément, les organisations multilatérales représentent 48.2 % des contributions au budget central apportées par la Slovénie et 6.4 % de ses contributions préaffectées.
← 48. Il s’agit de la taille moyenne des interventions de type projet allouées par pays uniquement et des engagements lorsqu’ils sont déclarés pour la première fois dans le SNPC de l’OCDE.
← 49. Une institution ayant fait l’objet d’une évaluation sur la base des piliers de l’UE est une institution dont les opérations ont satisfait aux évaluations de conformité institutionnelle requises par la Commission européenne avant de recourir à une coopération déléguée avec elles en matière de gestion.
← 50. En 2022, le montant de chaque projet recevant le soutien de l’ONUDI était compris entre 100 000 USD et 200 000 USD.
← 51. Pour la période allant du 1er juillet 2020 au 31 décembre 2021, l’Allemagne, le Portugal et la Slovénie ont formé ce qu’on a appelé un trio de présidences du Conseil de l’UE.
← 52. Les initiatives de l’Équipe Europe (TEI) se concentrent sur des thèmes liés à l’économie verte et numérique, ainsi qu’à la fourniture de services de santé de base, à la gouvernance et à la paix. Récemment, la Slovénie s’est impliquée dans des TEI relevant de ses priorités géographiques, comme la TEI en Ukraine (actuellement en attente) et une TEI mondiale sur les chaînes de valeur sans déforestation (avec un accent sur la République de Moldova et le Monténégro).
← 53. Les chiffres sont basés sur les documents budgétaires communiqués par la Slovénie.
← 54. Cette information provient d’un entretien avec le CICR.
← 55. En 2023, le CMSR a organisé six présentations dans cinq pays partenaires (Bosnie‑Herzégovine, République de Moldova, Monténégro, Macédoine du Nord et Ukraine) et a reçu 118 propositions de projets provenant de huit pays.
← 56. Ce montant exclut l’allégement de la dette de l’Angola en 2022.
← 57. Par exemple, en 2023, le MAEE a pu augmenter rapidement les fonds destinés au CICR pour réagir aux crises humanitaires, sans avoir à recourir à un appel à propositions.
← 58. Selon la loi, le MAEE peut fournir des contributions au budget central de la fédération des ONG slovène mais pas au budget central des ONG à proprement parler. À ce jour, le MAEE n’a pas apporté de contributions au budget central de SLOGA.
← 59. La Slovénie a récemment créé un Fonds de développement, doté d’un budget de 150 000 EUR, dans le but d’impliquer davantage les ambassades dans les activités de coopération pour le développement. Son budget pour 2024 est porté à 300 000 EUR.
← 60. Les pays partenaires sont généralement responsables de la passation des marchés pour les projets, sauf dans les rares cas où la Slovénie apporte la majorité du financement d’un projet. À titre d’exemple, si la Slovénie fournit 40 % du financement d’un projet, le pays partenaire est responsable de 100 % de la passation des marchés liés à ce projet. Pour plus de précisions, voir l’analyse de la Recommandation du CAD sur le déliement de l’aide publique au développement à l’Annexe B.
← 61. Par exemple, la Macédoine du Nord obtient un score de 40 à l’indice de perception de la corruption sur une échelle allant de 0 (niveau élevé de corruption) à 100 (pas de corruption).
← 62. Cela comprend des projets en Égypte, en Macédoine du Nord et en Inde en faveur des femmes micro-entrepreneures, pour un montant d’environ 15 000 EUR chacun.
← 63. Le partenariat avec l’ONUDI favorise la participation directe d’organisations, d’universités, d’instituts et d’entreprises slovènes. Les appels d’offres reposent sur des modalités de mise en concurrence mais sont réservés aux institutions slovènes.
← 64. Ainsi, le MAEE a financé en 2023 des activités de Karitas Slovenia visant à sensibiliser les entreprises aux partenariats ONG-secteur privé
← 65. En 2022, le volume des investissements directs étrangers (IDE) de la Slovénie en Afrique subsaharienne était dix fois inférieur à celui dans les Balkans occidentaux.
← 66. En 2024, le MAEE a pris des mesures positives dans ce sens en demandant aux ONG de préparer une proposition sur le niveau de cofinancement du secteur privé.
← 67. Par exemple, la Corée a recours à son organisme de crédits à l’exportation, Export-Import Bank of Korea, pour ses activités de développement ; OeEB, la banque autrichienne de développement, est une filiale en propriété exclusive de l’Oesterreichische Kontrollbank AG, qui agit en tant qu’agence de crédits à l’exportation du gouvernement ; FinDev Canada, l’institution de financement du développement canadienne, reçoit des fonds de l’agence de promotion des exportations et partage avec elle la gestion des risques du back-office.
← 68. Bien que la SID Bank fasse l’objet d’une évaluation sur la base des piliers de l’UE depuis le début de l’année 2024, elle n’a pas demandé de financement de l’UE pour des activités de coopération au développement, car elle n’a pas de mandat dans ce domaine. Si elle venait à recevoir un nouveau mandat de développement, la gouvernance de la SID Bank serait également un élément important à prendre en compte.
← 69. La SID Bank a également réalisé quelques investissements en Europe de l’Est.
← 70. Selon la Banque nationale de la République de Macédoine du Nord, les transferts de fonds (par l’intermédiaire d’institutions financières et en espèces) s’élèvent à plus d’1 milliard EUR par an, soit environ 16 % du PIB en moyenne. Voir : https://www.nbrm.mk/ns-newsarticle-soopstenie-05082020-en.nspx.