Le présent ouvrage est la troisième édition de l’Observateur de l’action climatique. Préparée par l’équipe du Programme international pour l’action sur le climat (IPAC), cette publication annuelle de l’OCDE fournit des éclairages essentiels sur l’action climatique mondiale, étayés par le Tableau de bord d’indicateurs liés au climat de l’IPAC ainsi que divers autres travaux et jeux de données de l’OCDE, de l’AIE, du FIT et de l’AEN. Les réalisations de l’IPAC, notamment ce rapport, complètent et soutiennent les cadres de suivi de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de l’Accord de Paris en examinant les principales tendances et évolutions et en évaluant les avancées en matière de politique climatique dans les pays.
L’IPAC vise à aider les pays à prendre des décisions éclairées et permet une mesure plus précise des progrès accomplis par les parties prenantes. Le Programme met au point des indicateurs à l’échelle nationale pour 51 pays. Il compte comme pays participants : les 38 pays de l'OCDE (Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, Colombie, Corée, Costa Rica, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République de Türkiye, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse, Tchéquie), plusieurs économies partenaires clés (Afrique du Sud, Brésil, Inde, Indonésie, République populaire de Chine), six membres potentiels (Argentine, Brésil, Bulgarie, Croatie, Pérou, Roumanie), d’autres pays du G20 non membres de l’OCDE (Arabie saoudite) ainsi que Malte. La Fédération de Russie n’est pas membre du Programme, cependant ses émissions sont comptabilisées dans le total des émissions de l’IPAC, car ce dernier cherche à assurer un suivi mondial.
Le rapport présente des données qui couvrent les pays de l’IPAC, appelés collectivement « pays de l’OCDE et partenaires (de l’OCDE) » (l’expression inclue les pays candidats à l’adhésion) et la distinction entre les deux groupes de pays est généralement clairement indiquée ; cependant, certains indicateurs ne sont pas disponibles pour tous les pays ou pour toutes les années étudiées. Lorsque ce cas se présente, soit l’existence de ces lacunes est indiquée dans le texte, soit le rapport fournit une estimation pour veiller à ce que des agrégats complets soient présentés. L’IPAC s’appuie uniquement sur des données officielles pour dresser ses estimations ; ainsi, les chiffres sont différents de ceux d’autres bases de données comme celle de Climate Watch. Le Programme présente des estimations préliminaires et travaille actuellement à mettre au point des méthodes statistiques pour combler les manques de données. Par exemple, on a estimé les données manquantes relatives aux émissions de GES annuelles des pays partenaires de l’OCDE en s’appuyant sur une moyenne pondérée des tendances en matière d’émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie et à la croissance du PIB, en prenant pour valeurs de référence les données officielles validées par les pays. Le détail des données disponibles et de la méthodologie est donné dans les notes de bas de page et en annexe.
L’approche analytique poursuivie est basée sur une conceptualisation élargie du modèle d’indicateurs environnementaux Pression État-Réponse (PER) de l’OCDE (encadré 1) et s’appuie sur des critères étendus qui influencent l’efficacité des politiques choisies par les pays, en intégrant des aspects tels que leurs contraintes ou obstacles, les impacts sociaux et économiques potentiels, et l’environnement externe du pays. Les mesures climatiques sont mises en œuvre dans un contexte politique prééxistant, des conditions externes propices ou adverses peuvent donc exister qui influent sur l’efficacité desdites mesures. Des « vents porteurs » peuvent servir les mesures choisies. À l’inverse, il peut également y avoir des obstacles à l’adoption des actions ou des éléments qui en atténuent l’efficacité, lesdits « vents contraires » qui sont correspondent à des conditions externes défavorables. Par exemple, pour envisager les mesures possibles, il faut tenir compte des conditions économiques générales telles que le taux de chômage, le rapport dette/PIB ou les inégalités sociales, ou encore la disponibilité de ressources naturelles (notamment énergétiques) dans le pays (Graphique 1).
Avec le temps, le jeu de données et indicateurs que l’IPAC présente dans l’Observateur de l’action climatique sera élargi afin de soutenir cette approche conceptuelle et de permettre une analyse plus globale des défis et des opportunités de l’action climatique, à même d’orienter utilement les décideurs dans leurs choix de politiques et leur mise en œuvre. Ce regard pluridisciplinaire est la principale contribution de l’OCDE au débat sur les politiques de lutte contre le changement climatique, laquelle tire profit de la large expérience de l’Organisation en matière d’analyse des politiques publiques et d’identification des meilleures pratiques.
À l’avenir, l’IPAC poursuivra la constitution de jeux de données couvrant diverses dimensions pour tous les pays couverts et s’efforcera d’affiner et de développer une série d’indicateurs associés à cette perspective analytique plus large pour aider les pays à prendre des décisions éclairées face à l’urgence climatique dans le contexte de leurs approches stratégiques, de leurs paysages institutionnels et de leurs réalités économiques et sociales.