En Asie du Sud, la saison de la mousson devient de plus en plus imprévisible et de moins en moins fiable au fil des ans (Fountain, Levitt et White, 2022[38]). Celle de 2023 a été marquée par davantage de phénomènes météorologiques extrêmes avec, notamment, les pluies les plus intenses mesurées depuis des décennies dans le nord de l’Inde, qui ont fait déborder les cours d’eau, engendrant des inondations et des glissements de terrain qui ont emporté des véhicules, détruit des ponts et des routes, et occasionné des coupures d’électricité (The Guardian, 2023[39]). C’est dans ce contexte que plus de 100 personnes qui se trouvaient dans les régions d’Himachal Pradesh, d’Uttar Pradesh et de Delhi sont décédées en deux semaines au cours d'un épisode de pluies intenses et d'inondations, et que des milliers d’autres ont dû être évacuées vers des camps d’urgence (Mehrotra, 2023[40]).
Les inondations résultent de la conjonction de plusieurs facteurs, dont des précipitations extrêmes, des ondes de tempête, le débordement des rivières et la progression des surfaces artificielles, et menacent des vies humaines, les moyens de subsistance et les infrastructures économiques. Parmi les 51 pays de l’OCDE et les pays partenaires de l'OCDE, les Pays-Bas et la Hongrie présentent le pourcentage le plus élevé (environ 20 %) de leur superficie totale exposée à des inondations fluviales extrêmes. De son côté, la Chine est le pays le plus menacé, avec 22 % de sa surface bâtie exposée, suivie par la Lettonie (20 %) et les Pays-Bas (18 %). Pour ce qui est de l’exposition des terres agricoles, les pays de l’OCDE et les pays partenaires de l'OCDE les plus affectés sont la Hongrie, les Pays-Bas et la République slovaque, dont plus de 17 % des terres agricoles sont exposées à d’éventuels épisodes extrêmes8.
Les inondations fluviales peuvent également causer des pertes humaines. En 2021, l’Allemagne a été frappée par des inondations qui ont engendré les coûts les plus élevés causés par un phénomène climatique extrême dans la période d’après-guerre, tuant 189 personnes et provoquant des pertes économiques directes estimées à 33.1 milliards EUR (OCDE, 2023[24]). Parmi les pays de l’OCDE et les pays partenaires de l'OCDE, c’est la Lettonie, la République slovaque et les Pays‑Bas qui sont les plus exposés aux inondations, avec plus de 30 % de la population potentiellement touchée ainsi que, compte tenu de leur taille, la Chine (26 %) et l’Inde (20 %) ,dont la population totale exposée aux inondations fluviales avoisine 670 millions de personnes dans ces deux pays.
Les communautés côtières situées à faible altitude sont sujettes à différents risques d’inondations côtières, comme les ondes de tempête et l’érosion. Ces risques devraient devenir plus prégnants à mesure que le changement climatique fait augmenter la fréquence et la gravité des inondations côtières. Les pays les plus exposés sont les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark : environ 51 % de la superficie terrestre des Pays-Bas est exposée aux inondations côtières avec une période de retour de dix ans, contre 6.4 % de la superficie de la Belgique et 5.6 % de celle du Danemark. Il faut cependant prendre ces chiffres avec le recul nécessaire, car ils ne tiennent pas compte des mesures de protection anti-inondations existantes. Ces derniers soulignent néanmoins l’importance de conserver ces mesures de protection afin de prévenir les conséquences futures et les possibles coûts engendrés par la gestion du changement climatique.
Les zones bâties sont de plus en plus exposées aux inondations côtières, étant donné que dans l’ensemble des pays de l’OCDE et des pays partenaires de l'OCDE, la part de zones bâties concernée est passée de 1.8 % en 2000 à 2.6 % en 2020 (Graphique 29). Ce constat donne à penser que des investissements supplémentaires vont devoir être réalisés, en particulier si les zones bâties continuent de s’étendre dans les régions côtières. Au sein des pays de l'OCDE et des pays partenaires de l'OCDE, les Pays-Bas disposent de la plus grande superficie bâtie exposée aux inondations côtières (52%), suivis de la Belgique (10 %) et de la Chine (6.6 %). Cette situation s’explique par le fait que la plupart des terres qui bordent la mer du Nord sont situées soit en-dessous du niveau de la mer, soit juste au-dessus, ce qui signifie qu’une part notable de ces terres et zones bâties est exposée au risque d’inondations côtières.