Énoncé des faits
1. La zakat que doivent acquitter les sociétés établies dans le Royaume d’Arabie saoudite est un impôt basé à la fois sur les bénéfices et sur les fonds propres. La zakat est prélevée au taux de 2.5 % sur la part d’une société résidente revenant à un Saoudien (ou d’un pays membre du Conseil de coopération du Golfe) mais, comme elle s’applique à la fois au bénéfice et aux fonds propres, son taux effectif est plus élevé qu’il n’y paraît. Le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés sur la part d’un non-Saoudien dans une société résidente ou sur la part des bénéfices d’un établissement stable situé en Arabie saoudite qui revient à un non-résident est de 20 % et les Saoudiens travaillant dans l’industrie pétrolière et gazière sont soumis à un taux plus élevé. La zakat sur les sociétés pourrait être considérée comme un impôt se substituant à l’impôt sur les bénéfices des sociétés et assis sur une base différente.
2. Son assiette est égale à la somme des bénéfices réalisés par la société durant l’exercice en cours et des fonds propres comptables après que certains ajustements ont été pratiqués. De manière générale, ces deux éléments de la base d’imposition sont déterminés comme suit :
a. Le bénéfice ou la perte comptable de l’exercice est le point de départ du calcul des bénéfices qui sont la première composante de la base d’imposition. Ce bénéfice ou cette perte est ajusté de manière à tenir compte de certaines provisions ou réserves telles que les provisions pour créances douteuses.
b. Quant aux fonds propres qui sont la deuxième composante de la base d’imposition,
i. ils sont calculés selon les normes IFRS en excluant le résultat de l’exercice et les éventuelles distributions et
ii. en effectuant les ajustements correspondant à certaines provisions, notamment celles pour créances douteuses.
Ce montant est ensuite additionné aux dettes à long terme et minoré du coût de certains actifs déductibles de manière à obtenir le montant ajusté des fonds propres nets.
Question
3. La zakat remplit-elle les critères des impôts couverts par les règles GloBE ?
Réponse
4. La zakat fonctionne comme un impôt assis soit sur les bénéfices, soit sur les fonds propres, soit sur les deux à la fois, si bien qu’elle est considérée à juste titre comme un impôt couvert par les règles GloBE.
Analyse
5. Les deux composantes de la base d’imposition de la zakat remplissent les critères des impôts couverts par les règles GloBE :
(a) La première composante de la base d’imposition de la zakat est le bénéfice de la société, c’est-à-dire le bénéfice ou la perte ajusté(e) de l’exercice. Les ajustements pour tenir compte des provisions et réserves sont conformes (sans que ce soit une obligation) à la définition d’un impôt sur les bénéfices qui est énoncée dans les règles GloBE.
(b) Les fonds propres ajustés sont la deuxième composante de la base d’imposition. Ils sont déterminés selon les règles comptables en effectuant les ajustements nécessaires pour tenir compte de certaines provisions. Le montant ainsi obtenu fait ensuite l’objet d’un nouvel ajustement de manière à réduire les fonds propres inclus dans la base d’imposition de la zakat dans la mesure où les actifs déductibles d’une société excèdent ses dettes à long terme.
6. Quoique cet ajustement puisse avoir pour effet d’exclure une partie des fonds propres de la base d’imposition, cette caractéristique de la zakat n’empêche pas qu’elle soit considérée comme un impôt sur les fonds propres. La mesure dans laquelle les dettes d’une société sont prises en compte pour déterminer ses fonds propres selon les règles locales et comptables relève de considérations politiques de l’État quant à l’architecture de cette taxe et elle n’affecte pas les résultats visés par les règles GloBE.
7. Le montant de la zakat due par une société est calculé sur la base soit du montant total des bénéfices ajustés et des fonds propres ajustés, soit des seuls bénéfices (dans le cas où les fonds propres sont négatifs), soit des fonds propres exclusivement (dans le cas où la société a enregistré une perte d’exploitation). Par conséquent, une société bénéficiaire sera dans tous les cas passible de la zakat sur ses bénéfices, tandis qu’une société dont l’exercice se solde par une perte d’exploitation en sera aussi redevable, mais uniquement sur ses fonds propres ajustés.