Il n’y a pas de définition unique qui capture tous les individus que l’on pourrait qualifier de Sénégalais résidant à l’étranger. Dans le contexte de l’émigration, les Sénégalais résidant à l’étranger sont de préférence définis comme des individus nés au Sénégal et qui résident à l’étranger. L’alternative principale est de les identifier comme étant les individus de nationalité sénégalaise qui résident à l’étranger.
Les deux définitions présentent des avantages et des inconvénients. La définition se référant aux personnes nées au Sénégal n’inclut pas les individus nés hors du Sénégal mais qui sont par ailleurs de nationalité sénégalaise, comme les enfants de ressortissants Sénégalais à l’étranger. Par contre, cette définition comprend les personnes nées au Sénégal (et résidant à l’étranger) mais de parents étrangers.
En raison de la disponibilité des données, cette étude utilise la définition du pays de naissance, mais des statistiques concernant les ressortissants sénégalais sont également présentées. Pour clarifier la définition utilisée dans chacun des cas, l’étude fait référence aux « émigrés sénégalais » ou « personnes nées au Sénégal » quand le critère est celui du pays de naissance. Les détenteurs de la nationalité sénégalaise seront toujours désignés comme « ressortissant sénégalais ». Les deux groupes se regroupent largement : de nombreux ressortissants sénégalais sont également nés au Sénégal et vice‑versa. Les descendants d’émigrés sénégalais sont définis comme les personnes nées à l’étranger ayant au moins un parent né au Sénégal.
Les sources de données disponibles (voir Annexe A) offrent beaucoup moins d’information sur les ressortissants sénégalais que sur les émigrés sénégalais. En particulier, les ressortissants sénégalais qui ne sont pas nés au Sénégal ne peuvent pas être identifiés dans tous les pays de l’OCDE. Par conséquent, le nombre total de ressortissants sénégalais qui résident dans les pays de l’OCDE ne peut être établi avec précision. Uniquement pour les pays de l’Union européenne, il est possible d’identifier les personnes qui ne détiennent pas d’autre nationalité que la nationalité sénégalaise et qui ne sont pas nées au Sénégal. Ce groupe étant petit, le nombre total d’émigrés sénégalais et le nombre total de ressortissants sénégalais à l’étranger peuvent être très proches.
Les données disponibles ne permettent pas de déterminer la composition par nationalité des émigrés sénégalais. Une seule nationalité est enregistrée pour chaque personne. Quand une personne a la nationalité du pays OCDE de résidence, celle‑ci est enregistrée. Il n’est pas possible de savoir combien de ces personnes ont aussi la nationalité sénégalaise. Toutefois, on peut supposer que presque tous les émigrés sénégalais sont aussi des ressortissants sénégalais car la nationalité sénégalaise est normalement acquise à la naissance et est perdue ou peut être abandonnée dans des circonstances exceptionnelles uniquement. Ceci implique que les émigrés sénégalais dont on sait qu’ils ont la nationalité d’un pays de l’OCDE ont en général la double nationalité.
Le biais consiste à utiliser le lieu de résidence dans ces définitions : les personnes qui sont nées au Sénégal, y vivent, mais travaillent à l’étranger ne sont pas comptées dans les émigrés sénégalais ; de même pour les ressortissants sénégalais. Cela concerne en particulier les personnes qui résident au Sénégal et sont employées de façon temporaire ou saisonnière dans les pays de l’OCDE. Si les travailleurs temporaires ou saisonniers sont rarement considérés comme des émigrés, leur nombre peut être élevé.
En général, les effectifs estimés dépendent considérablement de la définition utilisée pour les Sénégalais résidant à l’étranger. Notamment les effectifs présentés par le gouvernement sénégalais sont souvent basés sur le registre des consulats sénégalais et dépassent largement les effectifs obtenus dans cette étude, qui sont basés sur des recensements dans les pays de l’OCDE.