Alors qu’ils cherchent à consolider le plus possible la reprise économique qui suivra la crise liée au COVID-19, l’attention des gouvernements du monde entier se tourne vers les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs à la recherche d’une solution pour maximiser leur contribution à une croissance plus forte, plus durable, plus propre et plus inclusive.
Voilà un peu plus d’un an, les PME et les entrepreneurs se retrouvaient dans une situation inédite. Confrontés à des restrictions sanitaires à l’origine d’une récession sans précédent, et n’ayant le plus souvent que peu de trésorerie en réserve, nombre d’entre eux ont dû compter sur le soutien des pouvoirs publics pour survivre. Grâce à ce soutien, et à la remarque capacité de résilience des PME, le pire a été évité. La vague de faillites redoutée ne s’est pas concrétisée, du moins pas encore, et les emplois, actifs et entreprises viables ont été préservés. En outre, après s’être effondrées au plus fort des mesures d’endiguement, les créations d’entreprises sont en hausse dans la plupart des pays, motivées par des initiatives innovantes et entrepreneuriales répondant aux nouveaux besoins et débouchés engendrés par la pandémie. Ainsi, plus de 50 % des PME ont intensifié leur recours aux outils numériques pendant la crise sanitaire. De nouvelles possibilités d’intégration des PME dans les chaînes de valeur mondiales sont également apparues.
Toutefois, malgré ces signaux positifs, des difficultés demeurent. Une suppression rapide des mécanismes de soutien, dont bon nombre s’appuient sur l’endettement, risque de déclencher une vague de faillites et de compromettre la reprise. Bien qu’il soit nécessaire de commencer à assainir les finances publiques, les mesures de sortie de crise visent à pérenniser la prospérité des PME et des entrepreneurs structurellement viables. De même, il est nécessaire de résoudre les difficultés préexistantes, exacerbées par la crise. Les aides publiques ont été moins efficaces en termes d’impact auprès des entreprises les plus petites et les plus jeunes, des indépendants, des entrepreneurs femmes et/ou issus des minorités. Malgré la réduction de certaines fractures numériques, les indépendants et les micro-entreprises tardent toujours à prendre le virage du numérique En outre, on ne sait pas encore à ce stade si l’intensification de l’activité entrepreneuriale est amenée à perdurer, ou si elle est juste stimulée par la hausse du chômage.
Heureusement, les gouvernements du monde entier ont conscience de ces difficultés. Bon nombre des plans de relance visent à tirer parti de cette crise et à promouvoir des programmes tournés vers l’avenir favorisant une croissance plus forte et plus durable, recelant des possibilités pour tous. Par leur nature collective, mais aussi de leur capacité d’adaptation, et leur esprit d’entreprise inné, les PME et les entrepreneurs constituent un élément central de cette transition. En outre, en raison de leur ancrage local, ils sont en mesure d’enraciner la reprise dans les territoires où ils sont implantés.
Les Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat 2021 examinent en détail ces enjeux et ces opportunités afin d’éclairer les décideurs sur les transformations à l’œuvre susceptibles de stimuler la reprise et de contribuer à reconstruire en mieux. Ce rapport présente de nouvelles données et des éléments factuels sur la situation de l’entrepreneuriat, ainsi que sur les vulnérabilités, la résilience et le potentiel de croissance des PME.
Avec la création d’un nouveau Comité de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat, d’une Stratégie de l’OCDE pour les PME et l’entrepreneuriat, et d’une infrastructure de connaissances dédiée, les Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat sont un élément fondamental de la faculté de l’OCDE à observer de près les conditions d’activité et les performances des PME et de l’entrepreneuriat. Au-delà de l’analyse, les Perspectives livrent des recommandations d’action solides et concrètes pour permettre aux gouvernements de tirer le meilleur parti de toute la diversité des PME et des entrepreneurs de leurs pays.
Mathias Cormann
Secrétaire général de l’OCDE