L’intégration des réfugiés et des autres immigrés vulnérables dans les pays d’accueil est essentielle pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir les avantages économiques de l’immigration. Les pays de l’OCDE ont été pris par surprise devant l’afflux récent d’immigrés admis pour des motifs humanitaires. Entre 2013 et 2017, en seulement quatre ans, le nombre de personnes réfugiées dans les pays de l'OCDE a été multiplié par trois, mais ce n’est pas tout : le nombre d’immigrés admis pour d’autres motifs, dont beaucoup sont confrontés à des situations de vulnérabilité et des difficultés d’intégration analogues à celles des réfugiés, a également progressé. La crise humanitaire a posé de nombreuses difficultés aux pays d’accueil, mais les systèmes d’admission ont, dans une large mesure, réussi à faire face à l’afflux massif et soudain de personnes cherchant protection. Ces afflux records d’immigrés laissent cependant dans leur sillage des besoins accrus d’intégration. L’intégration représente un défi tout aussi aigu que l’accueil initial. Un échec dans ce domaine aurait des coûts économiques et sociaux importants, pèserait sur l’action future des pouvoirs publics et affaiblirait la confiance dans les autorités.
L’OCDE travaille avec les pays membres depuis des décennies pour soutenir une gestion efficace des migrations et promouvoir l’insertion professionnelle et sociale des immigrés, en particulier des plus vulnérables. Pour aider les pays membres à améliorer leurs politiques d’intégration, le Secrétariat a lancé en 2017 un projet horizontal, « Assurer la bonne intégration des populations immigrées vulnérables », dont le présent rapport reprend les principaux résultats. Cet ouvrage a notamment pour objectif de décrire des interventions et des bonnes pratiques et d’aider les gouvernements à promouvoir l’intégration des réfugiés et des autres immigrés vulnérables. L’intégration ne se limite pas aux processus à l’œuvre dans les pays de l’OCDE qui ont accordé leur protection à ces immigrés, elle englobe également le soutien aux pays en développement de transit et d’accueil, ainsi que le retour et la réintégration des immigrés qui ne souhaitent pas rester ou qui décident de rentrer lorsque la situation s’améliore dans leur pays d’origine.
Puisant dans l’expertise accumulée et l’expérience récente, le rapport étudie deux questions principales : Comment mieux se préparer et renforcer la coopération internationale face à des crises de réfugiés qui se prolongent ? Comment favoriser l’intégration et la réintégration des réfugiés et des autres immigrés vulnérables ?
Pour répondre à ces questions, le rapport réunit les contributions de nombreuses directions de l’OCDE dans 22 chapitres thématiques portant chacun sur un aspect précis de l’intégration. Le rapport recense les points sur lesquels les pays membres peuvent s’améliorer pour s’organiser et réagir plus rapidement et plus efficacement aux afflux de migrants.
L’un des principaux enseignements présentés de ce rapport est que les pays ne peuvent agir seuls. La coopération et l’échange d’informations et de bonnes pratiques à l’échelle internationale sont essentiels. Au niveau national, les pouvoirs publics doivent travailler en collaboration avec un vaste éventail d’acteurs concernés par l’intégration des immigrés : société civile, secteur privé, partenaires sociaux et autorités infranationales. En l’absence d’une approche mobilisant l’ensemble de la société, il est difficile d’obtenir une intégration durable. Le grand public doit également être informé de la façon dont les autorités se proposent de gérer les difficultés liées à l’intégration. Il convient de mettre en place un plan d’action sur l’intégration, dans lequel seraient identifiés les partenaires et leurs rôles, et préserver la continuité du processus.