Les pays de l’OCDE ont accueilli un nombre record de demandeurs d’asile et de réfugiés ces dernières années. Entre la mi-2013 et la mi-2017, la population réfugiée y a triplé, passant de 2 millions à 5.9 millions de personnes. Les pays européens ont enregistré 4 millions de demandes d’asile entre janvier 2014 et décembre 2017, trois fois plus qu’au cours des quatre années précédentes.
En termes relatifs, l’incidence de cet afflux récent devrait être faible pour l’ensemble des pays européens. En décembre 2020, selon les projections, les réfugiés n’auront augmenté la population d’âge actif que d’un tiers d’un pourcent.
La situation des réfugiés sur le marché du travail est nettement moins bonne que celle des autres immigrés ou des personnes nées dans le pays. Par le passé, il leur a fallu pas moins de deux décennies pour rattraper ces dernières en termes d’emploi. Au cours des cinq années suivant leur arrivée en Europe, le taux d’emploi moyen des réfugiés est d’un sur quatre seulement.
Plus de la moitié des réfugiés ont un faible niveau d’éducation. Les contrôles de compétences montrent également qu’une forte proportion d’entre eux a un faible niveau de compétences. Outre les réfugiés, dans la plupart des pays, les autres immigrés sont plus susceptibles que les personnes nées sur place d’afficher de faibles niveaux de qualifications, ce qui les expose au risque d’exclusion. De surcroît, ceux qui ont suivi des études supérieures sont confrontés à des obstacles considérables pour faire valoriser leurs compétences sur le marché du travail du pays d’accueil.
Le coût de l’intégration des réfugiés varie sensiblement selon les pays de l’OCDE : selon les estimations, il est compris entre 0.1 % et 1 % du PIB, mais il doit être considéré comme un investissement dans leur réussite et dans leur contribution future à l’économie du pays d’accueil. Un indicateur de ces coûts est le coût des réfugiés dans le pays donneur comptabilisé par les pays de l’OCDE membres du CAD au titre de l’aide publique au développement (APD), qui a fortement progressé, passant 4.2 milliards en 2013 à 16 milliards en 2016.