Malgré les incertitudes engendrées par la pandémie de COVID-19, le marché du travail de la Région de Bruxelles-Capitale a fait preuve d'une remarquable résilience. Après la pandémie, le taux d'emploi s'est rapidement redressé pour atteindre près de 60 % en 2022, soit une augmentation de 6 points de pourcentage par rapport à la décennie précédente. Toutefois, le taux d'emploi reste inférieur à la moyenne de l'OCDE (69 %) et à celle d'autres grandes régions métropolitaines de l'OCDE. La création d'emplois à l’échelon local est due aux nombreuses opportunités offertes aux travailleurs hautement qualifiés que la Région de Bruxelles-Capitale attire des régions environnantes, de l'UE et d'ailleurs. Ces résultats positifs pour les travailleurs hautement qualifiés masquent un marché du travail très polarisé dans lequel la population avec une proportion importante de personnes issues de l’immigration - en 2022, plus de la moitié de la population en âge de travailler était née en dehors de la Belgique - n'a pas vu ses perspectives sur le marché du travail s'améliorer de la même manière. En effet, de nombreux chercheurs d’emploi moins diplômés se font concurrence pour un nombre limités de postes. En conséquence, la participation sur le marché du travail reste faible, les taux de chômage et de chômage de longue durée élevés et le travail à temps partiel involontaire persistant.
L'objectif pour la Région est donc de façonner un avenir pour le marché du travail qui soit à la fois résilient et qui offre des possibilités à un plus grand nombre de bruxellois. Pour être efficace, les politiques publiques devront reconnaitre et résoudre les différents enjeux qui influent sur l’insertion professionnelle des bruxellois, notamment une jeune population issue de la diversité. Le marché du travail bruxellois récompense la formation. Faciliter l’accès aux formations disponibles en Région est donc une priorité, notamment pour qu’elles soient adaptées aux différents besoins de la population. Réduire les entraves à la formation est un autre levier d’action. Pour le service public de l'emploi, la simplification des parcours, la mobilité géographique des chercheurs d’emplois moins diplômés et une meilleure prise en compte de la dimension migratoire de l'exclusion peuvent, chacune à leur manière, aider un plus grand nombre de bruxellois à trouver un emploi de qualité.
Envisager l'avenir de la région de Bruxelles-Capitale, c'est notamment l'orienter vers une économie numérique et durable sur le plan écologique, où elle est prête à jouer un rôle de premier plan. La région regorge d'opportunités dans les secteurs exigeant des compétences numériques avancées et dans ceux qui favorisent la transition vers un avenir à émissions nettes nulles. Néanmoins, les décideurs politiques doivent rester vigilants, car ces transitions risquent d'exacerber les inégalités. Ce rapport présente des stratégies concrètes visant à exploiter les atouts locaux et à renforcer ainsi le chemin de la région vers un avenir caractérisé par une croissance durable et équitable de l'emploi qui ne laisse personne de côté.
Ce rapport fait partie de la série des Études de l'OCDE sur la création d'emplois à l’échelle locale dans le cadre du programme de travail du Programme de l'OCDE pour l'emploi et le développement économique local (LEED). Créé en 1982, le Programme LEED a pour objectif de contribuer à la création d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour des économies plus productives et plus inclusives. Il produit des orientations pour rendre la mise en œuvre des politiques nationales plus efficace au niveau local, et pour stimuler les pratiques locales innovantes qui peuvent être développées à plus grande échelle. Le Comité directeur LEED de l'OCDE, qui réunit les gouvernements des pays membres et non membres de l'OCDE, supervise les travaux du programme LEED. Ce rapport a été approuvé par procédure écrite par le Comité directeur LEED de l'OCDE le 27 septembre 2023.