Près de 7.3 millions de descendants d’immigrés âgés de 15 à 34 ans sont occupés dans l’OCDE et 1.9 million dans l’UE. Ces chiffres représentent respectivement des taux d’emploi de 72 % et de 69 % dans le groupe d’âge des 15-34 ans (élèves et étudiants non compris). De plus, 5.9 millions d’immigrés arrivés enfants dans l’OCDE occupent également un emploi, ce qui correspond à un taux d’emploi de 73 %. Les chiffres correspondants pour l’UE sont de 2.1 millions de personnes soit 66 %. Dans la plupart des pays, les immigrés et les descendants d’immigrés sont moins susceptibles d’occuper un emploi que les descendants de parents nés dans le pays (de 3 points de pourcentage dans l’OCDE). Dans l’UE, l’écart d’emploi entre les descendants d’immigrés et les descendants de parents nés dans le pays est plus marqué (6 points de pourcentage). Quant aux immigrés arrivés enfants, ils sont moins susceptibles de 8 points d’être occupés. Dans l’UE, les jeunes adultes d’origine hors UE peinent davantage pour trouver un emploi que les jeunes originaires de l’UE. En Italie et en Espagne, moins d’un tiers des descendants de parents nés en dehors de l’UE occupe un emploi.
Dans l’ensemble des pays de l’OCDE et de l’UE, les jeunes hommes sont en général plus susceptibles d’occuper un emploi que les jeunes femmes, même si cela n’est pas toujours le cas parmi les jeunes adultes descendants d’immigrés. En Italie et au Portugal, les hommes descendants d’immigrés accusent un retard considérable par rapport à leurs homologues féminines, tandis que le même écart femmes-hommes (quoique plus étroit) est aussi observé en Suisse, en Norvège et au Canada. À l’inverse, les descendantes d’immigrés sont particulièrement défavorisées par rapport à leurs homologues masculins dans les pays baltes et en Espagne. Quant aux immigrés arrivés enfants, les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’être en emploi, de plus de 10 points, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et aux États-Unis.
Il est plus facile de trouver un emploi si l’on a un niveau d’éducation élevé. Dans les pays d’installation de l’OCDE, les jeunes adultes descendants d’immigrés qui ont un niveau d’éducation élevé ont autant de chances que les descendants de parents nés dans le pays d’occuper un emploi. Ce schéma ne vaut toutefois pas dans la plupart des pays de l’UE. Même lorsque les descendants d’immigrés ont un niveau d’éducation élevé, ils restent moins susceptibles de travailler que les descendants de parents nés dans le pays, de 2 points de pourcentage dans l’ensemble de l’UE, et de plus de 10 points de pourcentage dans la plupart des pays européens de destination de longue date (4 points seulement en Allemagne). Quant aux jeunes adultes ayant un niveau d’éducation faible, les descendants d’immigrés sont moins susceptibles de 3 points de pourcentage que les descendants de parents nés dans le pays d’occuper un emploi à l’échelle de l’UE. L’écart d’emploi est supérieur à 15 points de pourcentage dans les pays de l’Europe du Sud, en Suède et aux Pays-Bas, soit bien pire que chez les jeunes adultes ayant un niveau d’éducation élevé. L’écart d’emploi parmi les jeunes adultes ayant un niveau d’éducation faible est également profond dans l’OCDE, s’établissant à 7 points. Les deux seules exceptions sont l’Australie et Israël, où les descendants d’immigrés ayant un niveau d’éducation faible sont plus susceptibles d’occuper un emploi que leurs pairs sans origine immigrée.
À l’échelle de l’OCDE, les taux d’emploi des jeunes adultes descendants d’immigrés sont restés stables ces dix dernières années, alors qu’ils ont diminué de 1 point de pourcentage chez leurs pairs descendants de parents nés dans le pays. La situation a toutefois empiré dans l’ensemble de l’UE, les deux groupes affichant un recul de leur taux d’emploi de 5 points. Les descendants d’immigrés ont connu la détérioration la plus importante dans les pays qui ont le plus souffert du ralentissement économique, comme la Grèce et l’Italie, mais aussi la France et les Pays-Bas. En revanche, Israël, la Suède, les États-Unis, la République tchèque et la Belgique ont enregistré une hausse considérable du taux d’emploi des descendants d’immigrés.