L’intégration des immigrés ne passe pas uniquement par le marché du travail et le système éducatif. Elle repose aussi sur des aspects économiques, spatiaux et sociaux. Pour trouver leurs marques dans la société d’accueil, il est primordial que les immigrés soient capables de générer des revenus suffisants et de satisfaire des besoins essentiels comme vivre dans un logement décent et recevoir des soins de santé. La situation au regard de l’emploi et la qualité des emplois déterminent largement les conditions de vie dans l’OCDE et l’UE, étant donné que les revenus du travail représentent la majeure partie des ressources de la famille et qu’un salaire plus élevé est associé à de meilleures conditions de logement et à un meilleur état de santé. En outre, des conditions de vie décentes peuvent créer à leur tour un cercle vertueux à même d’améliorer le bien-être général, y compris d’élargir les perspectives d’emploi.
Le présent chapitre s’intéresse à trois grands déterminants des conditions de vie : le revenu, le logement et la santé. Le revenu détermine un grand nombre de résultats socioéconomiques. Les situations de pauvreté nuisent au bien-être des immigrés dans la société d’accueil en entravant notamment l’accès à des logements décents et le développement des compétences. Au-delà des cas de pauvreté, une répartition inéquitable des revenus peut aussi conduire à une marginalisation des personnes en difficulté et fragiliser la cohésion sociale.
Le logement est également un facteur clé du bien-être. La situation économique de certains immigrés et leur méconnaissance du marché locatif peuvent limiter leurs possibilités de logement. Ils risquent aussi d’être victimes de discrimination de la part des propriétaires. Enfin, santé et bien-être sont étroitement liés, l’état de santé ayant une influence directe sur la façon dont les immigrés participent à la société d’accueil dans son ensemble et sur leur degré d’implication. Des immigrés en bonne santé sont en effet plus à même de travailler, de gagner leur vie et d’étoffer leur réseau de relations.
Le présent chapitre s’intéresse d’abord au revenu disponible du ménage (indicateur 4.1) et au risque global de pauvreté (indicateur 4.2). Il examine ensuite les indicateurs du logement : la fréquence du surpeuplement (indicateur 4.3) et les conditions générales de logement (indicateur 4.4). Pour finir, il analyse l’état de santé auto déclaré (indicateur 4.5) et la non-satisfaction des besoins médicaux (indicateur 4.6).