Les connaissances et les compétences désignent le savoir et les aptitudes de chacun. Ce chapitre examine les résultats des élèves de 15 ans aux tests PISA de l’OCDE sur les compétences cognitives en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences, ainsi que les compétences des adultes à l’écrit et en mathématiques évaluées dans le cadre de l’enquête PIAAC de l’OCDE. Depuis une dizaine d’années, les scores moyens des élèves de 15 ans en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences ont reculé d’un quart environ dans les pays de l’OCDE. Un élève sur huit environ enregistre des scores très faibles dans les trois matières évaluées par le programme PISA, tandis que 16 % des adultes ont des résultats très faibles à l’écrit et en mathématiques. À tout âge, les hommes réussissent mieux que les femmes en mathématiques, tandis que les filles font généralement mieux que les garçons en compréhension de l’écrit. Le milieu socioéconomique influe considérablement sur le niveau de compétence des élèves de 15 ans. Les adultes plus âgés (entre 45 et 65 ans) enregistrent des résultats inférieurs à ceux des cohortes plus jeunes (16-44 ans) à l’écrit et en mathématiques.
Comment va la vie ? 2020
6. Connaissances et compétences
Abstract
Graphique 6.1. Connaissances et compétences : situation actuelle et évolution depuis ces dix dernières années
Note : Cet instantané présente les données de 2018 ou de la dernière année connue pour chaque indicateur. La couleur du cercle indique le sens de l’évolution de l’indicateur considéré relativement à 2010 ou à l’année la plus proche connue : le bleu dénote un indicateur globalement en progression, l’orange un indicateur globalement en régression, le gris l’absence de tendance claire ou cohérente, et le blanc les cas où il est impossible de dégager une tendance faute de séries chronologiques suffisantes. Pour chaque indicateur, l'infographie indique les pays de l’OCDE affichant les niveaux de bien-être le plus bas (à gauche) et le plus élevé (à droite), ainsi que la moyenne de l’OCDE. Voir le Guide de lecture pour de plus amples précisions sur la méthode utilisée.
Sources : Données extraites du Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour les épreuves de compréhension de l’écrit, de mathématiques et de sciences, et du Programme international de l’OCDE pour l'évaluation des compétences des adultes (PIAAC) pour l’écrit et les mathématiques.
Compétences cognitives des élèves de 15 ans : scores en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences au PISA
Le Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) évalue les aptitudes des élèves de 15 ans en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences. Les scores sont mesurés sur une échelle normalisée où la moyenne de l’OCDE est fixée à 500. Cette normalisation est réalisée la première année où une matière est choisie comme domaine majeur d’évaluation (2003 pour les mathématiques par exemple), afin de permettre les comparaisons dans le temps. C’est pourquoi la moyenne de l’OCDE peut n’être pas exactement égale à 500 au cours d’une année donnée. Par ailleurs, l’année de référence utilisée pour évaluer les variations dans le temps varie selon la matière considérée.
Scores en mathématiques au PISA
Dans la zone OCDE, ce sont les élèves japonais qui obtiennent les scores moyens en mathématiques les plus élevés, suivis par leurs homologues coréens, estoniens et néerlandais (Graphique 6.2). C’est la Colombie qui se classe en dernière position avec le score moyen le plus bas, juste derrière le Mexique et le Chili. Depuis 2003, le score moyen des élèves de 15 ans en mathématiques s’est sensiblement amélioré dans 8 pays de l’OCDE seulement, alors qu’il a baissé dans 13 pays. C’est en Israël qu’il a le plus progressé (de plus de 6 points), tandis que la Finlande a accusé le repli le plus marqué (près de -10 points).
Graphique 6.2. Les compétences en mathématiques des élèves de 15 ans ont diminué dans plus d’un tiers des pays de l’OCDE depuis 2003
Note : † indique que le pays se situe en deçà de la moyenne de l’OCDE, tandis que le signe * indique qu’il se situe au-dessus. L’absence de symbole signifie que le pays considéré n’est pas statistiquement différent de la moyenne de l’OCDE. Les scores en mathématiques au PISA sont mesurés sur une échelle normalisée, où la moyenne de l’OCDE est fixée à 500. Cette normalisation est réalisée la première année où une matière est choisie comme domaine majeur d’évaluation – 2003 pour les mathématiques par exemple – afin de permettre les comparaisons d’une année sur l’autre. C’est pourquoi la moyenne de l’OCDE peut n’être pas exactement égale à 500 au cours d’une année donnée. L’évolution n’est indiquée que pour les pays ayant enregistré une amélioration ou une régression significative depuis 2003, ce qui signifie qu’aucun point de départ n’est indiqué pour les pays qui n’ont pas enregistré d’évolution notable dans leurs résultats aux tests. Voir Encadré 6.1 pour de plus amples informations sur le calcul des tendances moyennes.
Source : (OCDE, 2019[1]), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
Scores en compréhension de l’écrit au PISA
Dans la zone OCDE, c’est en Estonie, au Canada, en Finlande et en Irlande que les élèves de 15 ans obtiennent les scores moyens les plus élevés en compréhension de l’écrit au PISA, suivis de près par la Corée et la Pologne (Graphique 6.3). Comme pour les mathématiques, la Colombie, le Mexique et le Chili se situent dans le bas du classement. Depuis 2000, les scores moyens en compréhension de l’écrit ont sensiblement reculé dans 8 pays de l’OCDE, mais ils ont progressé dans 7 pays. Les plus fortes progressions ont été enregistrées dans les pays situés en deçà de la moyenne de l’OCDE (Chili, Colombie, Fédération de Russie et Israël), ainsi qu’en Allemagne et en Estonie, qui affichent des résultats supérieurs à la moyenne. Ce sont principalement les pays déjà situés dans le haut du classement (comme la Finlande, l’Australie et les Pays-Bas) qui ont vu leurs résultats en compréhension de l’écrit reculer sensiblement.
Graphique 6.3. Les compétences en compréhension de l’écrit des élèves de 15 ans ont diminué dans un quart des pays de l’OCDE depuis 2000
Note : † indique que le pays se situe en deçà de la moyenne de l’OCDE, tandis que le signe * indique qu’il se situe au-dessus. L’absence de symbole signifie que le pays considéré n’est pas statistiquement différent de la moyenne de l’OCDE. Les scores en compréhension de l’écrit au PISA sont mesurés sur une échelle normalisée où la moyenne de l’OCDE est fixée à 500. Cette normalisation est réalisée la première année où une matière est choisie comme domaine majeur d’évaluation – 2000 pour la compréhension de l’écrit – afin de permettre les comparaisons d’une année sur l’autre. C’est pourquoi la moyenne de l’OCDE peut n’être pas exactement égale à 500 au cours d’une année donnée. La moyenne de l'OCDE exclut l’Espagne en raison de données manquantes. L’évolution n’est indiquée que pour les pays ayant enregistré une amélioration ou une régression significative depuis 2000, ce qui signifie qu’aucun point de départ n’est indiqué pour les pays qui n’ont pas enregistré d’évolution notable dans leurs résultats aux tests. Voir Encadré 6.1 pour de plus amples informations sur le calcul des tendances moyennes.
Source : (OCDE, 2019[1]), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
Scores en sciences au PISA
En sciences, ce sont l’Estonie, le Japon, la Finlande, la Corée et le Canada qui affichent les scores moyens au PISA les plus élevés, tandis que la Colombie, le Mexique et le Chili enregistrent les scores les plus faibles (Graphique 6.4). Depuis 2006, les scores obtenus en sciences n’ont progressé que dans trois pays de l’OCDE (Colombie, Portugal et Turquie), alors qu’ils ont reculé dans près de la moitié, une tendance qui reflète (quoique de manière amplifiée) celles constatées en mathématiques et en compréhension de l’écrit.
Au total, seuls deux pays de l’OCDE – la Colombie et le Portugal – ont amélioré leurs scores dans les trois matières au cours des dix dernières années. Quatre autres pays (Estonie, Fédération de Russie, Israël et Pologne) ont augmenté leurs scores à la fois en compréhension de l’écrit et en mathématiques. Sept pays ont vu leurs résultats baisser dans les trois matières : l’Australie, la Corée, la Finlande, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, et la République slovaque.
Graphique 6.4. Depuis 2006, les compétences en sciences des élèves de 15 ans ont diminué dans 18 pays de l’OCDE, tandis qu’elles ont augmenté dans 3 pays seulement
Note : † indique que le pays se situe en deçà de la moyenne de l’OCDE, tandis que le signe * indique qu’il se situe au-dessus. L’absence de symbole signifie que le pays considéré n’est pas statistiquement différent de la moyenne de l’OCDE. Les scores en sciences au PISA sont mesurés sur une échelle normalisée où la moyenne de l’OCDE est fixée à 500. Cette normalisation est réalisée la première année où une matière est choisie comme domaine majeur d’évaluation – 2006 pour les sciences – afin de permettre les comparaisons dans le temps. C’est pourquoi la moyenne de l’OCDE peut n’être pas exactement égale à 500 au cours d’une année donnée. L’évolution n’est indiquée que pour les pays ayant enregistré une amélioration ou une régression significative depuis 2006, ce qui signifie qu’aucun point de départ n’est indiqué pour les pays qui n’ont pas enregistré d’évolution notable dans leurs résultats aux tests. Voir Encadré 6.1 pour de plus amples informations sur le calcul des tendances moyennes.
Source : (OCDE, 2019[1]), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
La distribution des compétences cognitives parmi les élèves de 15 ans
En moyenne dans les pays de l’OCDE, les élèves qui obtiennent les meilleurs résultats (situés dans le 90e centile) ont des scores au PISA supérieurs de plus de 60 % à ceux des élèves les moins bien classés (dans le 10e centile) (Graphique 6.5). Les inégalités sont généralement plus marquées dans les pays de l’OCDE enregistrant des résultats moyens comparativement faibles dans toutes les matières. Si l'on examine l’ensemble des matières (compréhension de l’écrit, mathématiques et sciences), c’est en Israël que l’on observe les plus fortes inégalités entre les élèves les mieux classés et les élèves les moins bien classés dans la zone OCDE (devant le Luxembourg et la République slovaque) ; d’autres pays bien classés au regard des compétences moyennes (comme l’Estonie, l’Irlande, le Danemark, la Finlande, le Japon, la Pologne et le Canada) se distinguent par des niveaux d'inégalités inférieurs à la moyenne. La Corée fait figure d’exception, puisqu’elle affiche de bons résultats en moyenne mais aussi des inégalités plus prononcées que dans les autres pays classés au même niveau (Graphique 6.6). En Colombie et au Mexique, plus de 30 % des élèves ont des résultats faibles dans toutes les matières, contre 4.2 % seulement des élèves en Estonie.
Graphique 6.5. En moyenne, les élèves de 15 ans situés dans le 90e centile ont des compétences cognitives supérieures de 65 % environ à ceux qui se situent dans le 10e centile
Note : Les inégalités verticales correspondent au rapport entre les compétences cognitives des élèves les mieux classés (au-dessus du 90e centile) et celles des élèves les moins bien classés (au-dessous du 10e centile), pour chacune des trois matières évaluées dans le cadre du PISA. Plus le rapport est proche de 1, moins l’écart entre les élèves les mieux classés et les élèves les moins bien classés est important. La moyenne de l’OCDE en compréhension de l’écrit ne tient pas compte de l’Espagne, en raison de données manquantes ; la moyenne de l’OCDE en mathématiques et en sciences couvre les 37 pays de l’OCDE.
Source : (OCDE, 2019[1]), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
Graphique 6.6. Dans le pays de l’OCDE moyen, 1 élève sur 8 a de faibles résultats dans les trois matières du PISA
Note : Les élèves ayant de faibles résultats sont ceux dont les compétences cognitives sont inférieures au Niveau 2 dans les trois matières. La moyenne de l'OCDE exclut l’Espagne en raison de données manquantes s’agissant des scores obtenus en compréhension de l’écrit.
Source : (OCDE, 2019[1]), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
Compétences cognitives des adultes : résultats moyens au PIAAC à l’écrit et en mathématiques
Le Programme international de l’OCDE pour l'évaluation des compétences des adultes (PIAAC) évalue les compétences cognitives des adultes en mathématiques, à l’écrit et en résolution de problèmes. Contrairement au PISA, les résultats au PIAAC ne sont pas normalisés de sorte à définir une moyenne fixe pour l’OCDE : ils sont mesurés sur une échelle comprise entre 0 et 500.
Compétences des adultes à l’écrit et en mathématiques
La première vague (et dernière disponible) de l’Évaluation des compétences des adultes de l’OCDE a été réalisée sur le terrain en 2012 environ. C’est au Japon que les adultes ont obtenu les meilleurs scores en mathématiques, devant la Finlande, la Belgique (Flandre) et les Pays-Bas. À l’autre extrémité de l’échelle des scores de l’OCDE se situent le Chili, le Mexique et la Turquie. Les écarts entre les pays de l’OCDE au regard des scores obtenus à l’écrit sont généralement comparables à ceux constatés en mathématiques (Graphique 6.7).
Comme pour les compétences cognitives des élèves, les pays de l’OCDE où les adultes obtiennent des scores moyens élevés en mathématiques affichent aussi une distribution plus équitable des résultats, c’est-à-dire que l’écart entre les résultats les plus élevés (90e centile) et les plus faibles (10e centile) est moins marqué. Le Japon, par exemple, affiche à la fois le score moyen le plus élevé en mathématiques chez les adultes et l’écart le plus restreint entre les résultats les plus élevés et les plus faibles. À l’inverse, les pays qui ont des résultats moyens faibles – comme le Chili ou la Turquie – se distinguent par des inégalités prononcées dans la distribution des résultats.
L’écart entre les résultats les plus élevés (90e centile) et les plus faibles (10e centile) est moins marqué à l’écrit qu’en mathématiques ; pour autant, la tendance générale observée entre les pays reste valable, et les pays qui ont des résultats moyens plus faibles à l’écrit se distinguent aussi par des écarts plus marqués au niveau des résultats, comme au Chili, au Mexique et en Turquie. Israël se classe en troisième position au regard des inégalités de compétences entre adultes, derrière le Chili et la Turquie. Le Japon affiche à la fois le résultat moyen le plus élevé à l’écrit et le niveau d’inégalités le plus faible.
Privations au regard des compétences des adultes à l’écrit et en mathématiques
En moyenne dans les pays de l’OCDE, 16 % des adultes ont un très faible niveau de compétence à l’écrit et en mathématiques, c’est-à-dire qu’ils obtiennent un score inférieur ou égal au Niveau 1 aux épreuves de compréhension de l’écrit et de mathématiques (Graphique 6.8). Les pays qui affichent les meilleurs résultats ont généralement de faibles niveaux de privations – par exemple, au Japon, les adultes enregistrent les scores moyens les plus élevés à l’écrit et en mathématiques, et la proportion de ceux qui obtiennent de faibles résultats est la plus basse, à 3.9 % seulement. De la même manière, le Chili, le Mexique et la Turquie enregistrent certains des scores moyens les plus faibles de la zone OCDE et la proportion la plus élevée d’adultes obtenant de faibles résultats – à 48.2 %, 46.1 % et 39 % respectivement.
Graphique 6.7. Les écarts entre les pays de l’OCDE au regard des scores obtenus à l’écrit sont généralement comparables à ceux constatés en mathématiques
Note : * signale que le score au PIAAC est sensiblement supérieur à la moyenne de l’OCDE , tandis que † indique qu’il est sensiblement inférieur à la moyenne de l’OCDE. L’absence de symbole signifie que le pays considéré n’est pas statistiquement différent de la moyenne de l’OCDE. Les données portent sur 2011-12 pour l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, la Corée, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Pologne, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Suède ; sur 2012 pour la France ; et sur 2014-15 pour le Chili, la Grèce, Israël, la Lituanie, la Nouvelle-Zélande, la Slovénie et la Turquie. Les données de la Belgique font référence à la Flandre, celles du Royaume-Uni à l’Angleterre et l’Irlande du Nord, et celles de la Fédération de Russie ne tiennent pas compte de la commune de Moscou. La moyenne de l’OCDE exclut la Colombie, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal et la Suisse en l’absence de données disponibles. L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont incluses dans la moyenne de l’OCDE, de même qu’une moyenne simple des deux séries chronologiques des États-Unis (2012/14 et 2018).
Source : (OCDE, 2016[2]), L’importance des compétences : Nouveaux résultats de l’évaluation des compétences des adultes, Études de l'OCDE sur les compétences, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264259492-fr.
Graphique 6.8. Près de 50 % de la population adulte enregistre un score inférieur ou égal au Niveau 1 dans les pays les moins bien classés de l’OCDE
Note : La moyenne de l’OCDE exclut la Colombie, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal et la Suisse en l’absence de données disponibles. L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont incluses dans la moyenne de l’OCDE, de même qu’une moyenne simple des deux séries chronologiques des États-Unis (2012/14 et 2018).
Source : (OCDE, 2016[2]), L’importance des compétences : Nouveaux résultats de l’évaluation des compétences des adultes, Études de l'OCDE sur les compétences, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264259492-fr.
Inégalités en matière de connaissances et de compétences : écarts entre groupes de population
Des disparités persistent entre hommes et femmes au regard des connaissances et des compétences
Dans la grande majorité des pays de l’OCDE, les garçons enregistrent un score moyen en mathématiques au PISA supérieur à celui des filles. Même si cet écart n’est pas statistiquement significatif dans de nombreux pays, les filles sont moins nombreuses que les garçons parmi les scores les plus élevés en mathématiques, surtout dans les pays les moins bien classés (Breda, Jouini et Napp, 2018[3]). À l’inverse, les scores moyens en compréhension de l’écrit sont systématiquement plus élevés chez les filles que chez les garçons (Graphique 6.9) – quoique cet écart se comble au fil du temps, sous l’effet d’une baisse des scores moyens des filles plutôt que d’une amélioration de ceux des garçons (OCDE, 2019[4]).
Graphique 6.9. Les filles ont de meilleurs résultats que les garçons en compréhension de l’écrit dans tous les pays de l’OCDE
Note : Un ratio garçons/filles supérieur à 1 indique des résultats plus élevés pour les filles. La moyenne de l'OCDE exclut l’Espagne en raison de données manquantes.
Source : (OCDE, 2019[4]), PISA 2018 Results (Volume II): Where All Students Can Succeed, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.
La situation est comparable, mais pas identique, s’agissant des inégalités entre hommes et femmes à l’âge adulte en matière de compétences cognitives. Les scores des hommes en mathématiques (268) sont supérieurs à ceux des femmes (256) dans tous les pays de l’OCDE, avec des écarts souvent plus prononcés que ceux observés entre les élèves de 15 ans. Le tableau des inégalités est moins homogène s’agissant des compétences à l’écrit : les scores moyens des hommes et des femmes sont ainsi très semblables dans les pays de l’OCDE (267 et 265, respectivement) ; il n’y a qu’en Pologne que les scores des femmes surpassent ceux des hommes d’au moins cinq points, alors que les scores des hommes surpassent ceux des femmes d’au moins cinq points dans sept pays.
Les adultes plus âgés obtiennent de moins bons résultats à l’écrit et en mathématiques
Les adultes plus âgés (entre 45 et 65 ans) réussissent moins bien les tests de mathématiques (avec une moyenne de 251 points à l’échelle de l’OCDE) que les adultes d’âge moyen (25 à 44 ans) ou les jeunes (16 à 24 ans) (qui enregistrent des scores moyens de 270 et 266 points, respectivement) (Graphique 6.10). Le constat est comparable pour les tests de compréhension de l’écrit.
Le niveau d’études des parents influe sur les compétences cognitives des enfants de 15 ans
Les élèves de 15 ans dont les parents ne sont pas diplômés de l’enseignement secondaire ont de moins bons résultats en compréhension de l’écrit au PISA (moyenne OCDE de 417 points) que leurs camarades dont les parents sont diplômés du secondaire (463 points) ou du supérieur (489 points) (Graphique 6.11). Le constat est le même en mathématiques et en sciences.
Graphique 6.10. Dans tous les pays de l’OCDE, les adultes plus âgés ont de moins bons résultats en mathématiques que leurs homologues plus jeunes
Note : La moyenne de l’OCDE exclut la Colombie, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal et la Suisse en l’absence de données disponibles. L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont incluses dans la moyenne de l’OCDE, de même qu’une moyenne simple des deux séries chronologiques des États-Unis (2012/14 et 2018).
Source : (OCDE, 2016[2]), L’importance des compétences : Nouveaux résultats de l’évaluation des compétences des adultes, Études de l'OCDE sur les compétences, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264259492-fr.
Graphique 6.11. Les élèves de 15 ans dont les parents ne sont pas diplômés du secondaire ont de moins bons résultats que les autres
Note : Le niveau d’études des parents est indiqué conformément à la Classification internationale type de l'enseignement (CITE) : l’enseignement primaire couvre les niveaux 0, 1 et 2 de la CITE, l’enseignement secondaire correspond aux niveaux 3B, 3A et 4, et l’enseignement supérieur englobe les niveaux 5B, 5A et 6. La moyenne de l'OCDE exclut l’Espagne en raison de données manquantes.
Source : (OCDE, 2019[4]), PISA 2018 Results (Volume II): Where All Students Can Succeed, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.
Encadré 6.1. Mesure et programme statistique à venir
Les connaissances et les compétences désignent le savoir et les aptitudes de chacun. Les compétences à l’écrit et en mathématiques sont des compétences élémentaires qui permettent à chacun de prendre pleinement part aux activités quotidiennes comme le travail et les loisirs ; néanmoins, d’autres compétences, comme les compétences scientifiques et numériques, deviennent de plus en plus nécessaires pour participer aux activités économiques et sociales. Outre ces compétences élémentaires, la gamme des connaissances et des compétences susceptibles de contribuer au bien-être est vaste, des compétences professionnelles spécifiques jusqu’aux compétences parentales. Les compétences non cognitives, comme les compétences sociales et émotionnelles – y compris l’ingéniosité, la persévérance, la capacité d’adaptation et le travail en équipe – peuvent aussi être considérées comme des compétences essentielles. Les indicateurs utilisés dans ce chapitre (Tableau 6.1) portent uniquement sur les compétences cognitives ; l’une des principales priorités des travaux statistiques à l’avenir consistera à évaluer les autres aspects des connaissances et des compétences individuelles (voir ci-dessous).
Tableau 6.1. Indicateurs relatifs aux connaissances et aux compétences examinés dans ce chapitre
Les compétences cognitives des élèves sont mesurées sur la base des scores obtenus aux épreuves du Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) en 2018. Les évaluations du PISA sont réalisées tous les trois ans, la matière principale évaluée alternant entre les mathématiques, la compréhension de l’écrit et les sciences. Le dernier cycle du PISA portait sur la compréhension de l’écrit. En 2018, ont participé au PISA environ 600 000 élèves de 15 ans, représentant 32 millions d’élèves dans 79 pays. Les évaluations PISA sont normalisées de sorte que la moyenne de l’OCDE soit fixée à 500 points, avec un écart-type de 100 points. Cette normalisation étant réalisée la première année où une matière est choisie comme domaine majeur d’évaluation, la moyenne de l’OCDE peut ne pas être égale à 500 au cours d’une année donnée. Les tendances chronologiques du PISA sont fondées sur la moyenne de chaque période de trois ans (puisque les évaluations ont lieu tous les trois ans), depuis la première année où une matière est choisie comme matière principale de l’évaluation jusqu’à aujourd’hui. C’est pourquoi, pour le PISA 2018, les tendances chronologiques sont calculées comme des tendances moyennes à compter de 2003 pour les mathématiques, de 2006 pour les sciences et de 2000 pour la compréhension de l’écrit. Étant donné que les évaluations du PISA se déroulent dans les établissements scolaires, elles reflètent uniquement les compétences cognitives des jeunes de 15 ans scolarisés. Ne sont donc pas pris en compte les élèves qui ont abandonné leur scolarité ou qui sont scolarisés à domicile.
Les compétences cognitives des adultes sont mesurées à l’aide des évaluations réalisées dans le cadre du Programme international de l’OCDE pour l'évaluation des compétences des adultes (PIAAC), à l’écrit et en mathématiques. Le premier cycle du PIAAC se décomposait en trois vagues, de 2011 à 2017, et couvrait plus de 220 000 adultes dans 38 pays. Les adultes participent à des tests visant à évaluer leurs compétences en mathématiques, à l’écrit et en résolution de problèmes, sur une échelle de notation comprise entre 0 et 500 (contrairement au PISA, les résultats au PIAAC ne sont pas normalisés, ce qui signifie que le score le plus élevé possible est de 500). Pour l'instant, aucune série chronologique n’est disponible pour les compétences des adultes : le cycle 2 du PIAAC est prévu en 2021-22, les résultats étant attendus en 2023. Les données relatives à la Belgique portent uniquement sur la Flandre, et celles du Royaume-Uni sur l’Angleterre et l’Irlande du Nord.
Corrélations entre les indicateurs relatifs aux connaissances et aux compétences
On constate une forte corrélation entre les connaissances et les compétences dans différents domaines et entre les classes d’âge : les pays où les élèves de 15 ans ont de meilleurs résultats en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences sont aussi ceux où le niveau de compétence des adultes à l’écrit et en mathématiques est plus élevé (Tableau 6.2). Les corrélations sont particulièrement élevées (à plus de 0.94) entre les compétences en mathématiques, en sciences et en compréhension de l’écrit à l’âge de 15 ans, et entre les compétences à l’écrit et en mathématiques à l’âge adulte. Le lien de corrélation le plus faible (0.64) est celui que l’on observe entre les compétences à l’écrit à l’âge de 15 ans et les compétences en mathématiques à l’âge adulte.
Tableau 6.2. Il existe une forte corrélation entre les indicateurs relatifs aux connaissances et aux compétences
Coefficients de corrélation simple entre les indicateurs relatifs aux connaissances et aux compétences
Note : Le tableau montre le coefficient de corrélation simple de Pearson ; la valeur entre parenthèses correspond au nombre d’observations (pays). * signale des corrélations significatives au niveau p<0.10, ** au niveau p<0.05, et *** au niveau p<0.01.
Programme statistique à venir
Dans l’ensemble d’indicateurs actuel, les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans et des adultes sont principalement évaluées dans les domaines de la compréhension de l’écrit et des mathématiques. Or il existe d’autres indicateurs qui traduisent les connaissances et les compétences – y compris la capacité à résoudre des problèmes, le raisonnement logique et les compétences non cognitives – qui ne sont pas pris en compte dans les indicateurs utilisés dans ce chapitre. Le PIAAC a lancé un module dédié à la résolution de problèmes qui sera inclus dans les prochaines vagues d’évaluation. L’Étude de l’OCDE sur les compétences sociales et émotionnelles vise à évaluer les aptitudes non cognitives pendant l’enfance et l’adolescence : ce projet ayant été lancé au milieu de l’année 2017, aucune donnée n’est pour l’instant disponible au titre de cette étude.
Références
[3] Breda, T., E. Jouini et C. Napp (2018), « Societal inequalities amplify gender gaps in math », Science, vol. 359/6381, pp. 1219-1220, http://dx.doi.org/10.1126/science.aar2307.
[4] OCDE (2019), PISA 2018 Results (Volume II) : Where All Students Can Succeed, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.
[1] OCDE (2019), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
[2] OCDE (2016), L’importance des compétences : Nouveaux résultats de l’évaluation des compétences des adultes, Études de l’OCDE sur les compétences, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264259492-fr.