La relation entre le gouvernement et la population est également façonnée par les processus décisionnels du gouvernement et les résultats produits sur des questions de politique publique complexes. Ce chapitre examine la façon dont le public perçoit les compétences du gouvernement et les valeurs mises en œuvre lorsque les décisions à prendre sont complexes. Plus précisément, il s'intéresse à l’opinion qu’ont les individus de la fiabilité du gouvernement quant au niveau de préparation aux urgences, à la conciliation des intérêts des générations actuelles et futures, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et aux règlementations en matière d’intelligence artificielle. Il aborde ensuite la mesure dans laquelle les individus estiment que les décisions sont prises dans le respect du principe d'intégrité, au service de l’intérêt général plutôt que d’intérêts privés, et en permettant à la population d’exercer une influence. Les contre-pouvoirs tels que la capacité du parlement à exiger du gouvernement qu'il rende des comptes sont également examinés. Enfin, ce chapitre traite des modes de participation des populations des pays de l’OCDE aux activités politiques ainsi que de leurs attentes en ce qui concerne l'ouverture des pouvoirs publics et leur réactivité aux avis exprimés par les citoyens.
Enquête de l’OCDE sur les déterminants de la confiance dans les institutions publiques – résultats 2024
4. Confiance à l'égard du gouvernement en matière de prise de décision complexe
Abstract
La relation entre le gouvernement et les citoyens n’est pas seulement façonnée par les interactions quotidiennes avec la population, mais aussi par la manière dont le gouvernement planifie, élabore et prend des décisions sur les politiques publiques liées à des enjeux complexes. Dans un contexte marqué par des crises multiples, la population attend des institutions publiques en général, et de du gouvernement national en particulier, qu’elles répondent massivement et rapidement à ces situations, mais également qu’elles renforcent la résilience démocratique en améliorant leurs compétences pour obtenir des bénéfices à long terme en matière de bien-être et en maintenant des institutions de qualité de façon à garantir la représentativité et une participation constructive de la population, le respect des droits fondamentaux et le contrôle des pouvoirs publics.
Les conclusions de l’enquête de l’OCDE sur la confiance indiquent qu’une majorité de la population estime que les institutions publiques sont capables de gérer de façon fiable des situations d’urgence à grande échelle pour protéger la vie de la population. Tout comme la satisfaction élevée à l’égard des services publics, ces résultats traduisent un niveau de confiance relativement haut dans la capacité des pouvoirs publics à exercer ces fonctions clés. En revanche, la confiance des citoyens diminue lorsqu’ils doivent évaluer la capacité du gouvernement à résoudre de façon adéquate des problèmes politiques stratégiques situés à l’intersection de la gouvernance nationale et mondiale, qui impliquent des conséquences à long terme, des arbitrages difficiles et de vastes inconnues, par exemple le changement climatique ou l’émergence de l’intelligence artificielle. Si certains des résultats moins positifs s’expliquent par l’incertitude et la complexité inhérentes à ces domaines d’action, les inquiétudes liées à l’impression de manque d’intégrité et d’équité chez les hauts responsables politiques et dans l’action publique de manière générale peuvent aussi alimenter la défiance des citoyens concernant la capacité du gouvernement à prendre des décisions stratégiques de façon compétente et éthique.
Dans les systèmes démocratiques, il est légitime que la population s’attende à ce que le système politique favorise un équilibre et un contrôle au sein et entre les pouvoirs constitutifs de l’État, notamment par le biais d’élections. Les citoyens sont plus nombreux à estimer que le parlement est capable de demander des comptes au pouvoir exécutif qu’à avoir foi dans les autres mesures de l’intégrité des institutions publiques. Néanmoins, ceux qui en sont convaincus représentent moins de 40 % de la population. Les répondants ont peu confiance en leur propre capacité à participer à la vie politique et dans celle du système politique à permettre aux gens « comme eux » d’avoir leur mot à dire sur ce que fait le gouvernement. Nombre de personnes doutent également de la capacité ou de la volonté des pouvoirs publics non seulement de les écouter, mais aussi de réagir en conséquence. Préserver l’impression positive des citoyens concernant la préparation aux situations d’urgence, faire en sorte que le parlement puisse exercer ses fonctions de contrôle du pouvoir exécutif, investir dans des mesures de l’intégrité contre l’influence indue du secteur privé et veiller, le cas échéant, à ce que les dispositifs délibératifs et consultatifs accessibles aux citoyens soient bien intégrés au processus décisionnel plus large de la démocratie représentative pourrait contribuer à consolider l’opinion selon laquelle l’élaboration de l’action publique s’appuie sur des compétences et des valeurs, et, en définitive, renforcer la confiance dans le gouvernement national et le parlement.
4.1. La majorité de la population considère que les institutions publiques sont fiables dans les situations d’urgence
Ces dernières années, plusieurs crises ont menacé le bien-être de la population dans le monde entier, mais les investissements dans la préparation aux situations d’urgence semblent avoir porté leurs fruits. Dans de nombreux cas, les pouvoirs publics des pays de l’OCDE ont réagi rapidement et massivement aux chocs ayant ébranlé l’économie, la santé publique et la sécurité, ce qui semble avoir limité les effets de ces chocs sur la confiance des citoyens. Cela peut être dû en partie aux progrès réalisés par les pays de l’OCDE lors des années écoulées en ce qui concerne l’évaluation et la prévention des crises et des catastrophes ayant de vastes conséquences économiques et sociales, ainsi que la réponse à celles-ci (OCDE, 2023[1]).
Une large part de la population a confiance dans la capacité du gouvernement à répondre aux crises. En moyenne sur les pays étudiés, 53 % des personnes interrogées ont confiance dans leur gouvernement national, considérant que celle-ci serait préparée à protéger la vie de la population en cas d’urgence à grande échelle, tandis que 31 % pensent le contraire (Graphique 4.1).
En 2021, il était demandé si les gouvernements étaient préparés à protéger la vie de la population en cas de nouvelle maladie contagieuse grave, alors que le type de situation d’urgence n’a pas été précisé dans l’enquête de 2023. Les résultats d’évaluations cognitives menées par le Bureau Australien de la Statistique (Australian Bureau of Statistics) avant la réalisation de l’enquête suggèrent que les personnes interrogées pensent à différentes catégories de situations d’urgence, y compris les pandémies et les catastrophes naturelles, lorsqu’elles répondent à cette question (OCDE, à paraître[2]). Bien que la question soit plus ouverte, la proportion de la population estimant que le gouvernement est bien préparé a augmenté dans les pays qui ont participé aux deux éditions de l’enquête : elle a atteint 55 % en 2023 contre 51 % en 2021 (Graphique 4.7).
Dans un environnement caractérisé par des crises multiples et où le sentiment d’insécurité s’accroit au niveau mondial (PNUD, 2022[3]), la confiance d’une majorité de la population dans la préparation aux situations d’urgence et la fiabilité des institutions publiques indique que les mesures prises par les pouvoirs publics des pays de l’OCDE lors des crises récentes ont rassuré la majeure partie de leurs citoyens. On observe toutefois des différences assez marquées entre les pays sur cette question par rapport à d’autres. Au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas et en Suisse, plus des deux tiers des citoyens estiment qu’il est probable que les institutions seraient préparées à protéger la vie de la population, tandis qu’en Grèce, en Lettonie et au Portugal, ils ne sont que 35 % ou moins.
Ces écarts peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment la vulnérabilité perçue du pays dans le contexte actuel, l’analyse d’expériences précédentes et les différentes évaluations des ressources et des capacités d’un pays. En effet, une précédente étude a montré qu’au cours de la période 1995-2010, les pays de l’OCDE dont le revenu par habitant était plus faible ont subi davantage de pertes de vies humaines lors de catastrophes que les pays avec un revenu par habitant plus élevé (OCDE/Banque mondiale, 2019[4]). En règle générale, il semble qu’une relation linéaire existe entre l’amélioration de la perception de la préparation aux situations d’urgence et l’augmentation du PIB par habitant (Graphique 4.2). Cette relation n’est cependant par parfaite puisque les performances de certains pays d’Amérique latine et de la Finlande sont meilleures que ce que laisserait croire leur PIB par habitant.
4.2. Les gouvernements sont considérés comme moins fiables en ce qui concerne la gestion de problèmes stratégiques complexes qui impliquent de nombreuses inconnues ou des choix difficiles
La préparation aux crises et la gestion de celles-ci exigent des institutions publiques qu’elles prennent des décisions dans un contexte incertain. Cette complexité et cette incertitude sont aggravées lorsqu’il est question de problèmes stratégiques difficiles à résoudre, qui ont des ramifications sur le long terme et à l’échelle mondiale, car il est d’autant plus ardu d’évaluer leurs répercussions éventuelles. Ces difficultés intrinsèques expliquent probablement en partie le faible niveau de confiance de la population dans la capacité des pouvoirs publics à traiter des questions stratégiques complexes comme les nouvelles technologies, l’équilibre entre les besoins des générations actuelles et futures, ou la lutte contre le changement climatique.
La population a de grandes attentes en ce qui concerne la gouvernance et l’utilisation des nouvelles technologies : en moyenne, 77 % de la population des pays de l’OCDE estiment qu’aider les actifs à s’adapter à l’automatisation, à la transformation numérique et aux nouvelles technologies devrait être considéré comme une priorité nationale importante (Graphique 4.3). Pourtant, quatre personnes sur dix seulement (41 %) jugent probable que le gouvernement régule de façon appropriée les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle et les applications numériques et aide les entreprises et les citoyens à en avoir un usage responsable, tandis que plus d’un tiers de la population (35 %) estime que cela est peu probable (Graphique 4.4). Sur ces questions, on observe assez peu de différences entre les pays.
En outre, un peu plus d’un tiers de la population (37 %) estime que les pouvoirs publics sont capables de prendre en compte les besoins des différentes générations de manière équitable, tandis que 41 % des citoyens ne le croient pas (Graphique 4.5). Les résultats diffèrent d’un pays à l’autre ; le Mexique et la Suisse sont les seuls pays dans lesquels plus de la moitié de la population adulte considère que les gouvernements défendent les intérêts des générations actuelles et futures de façon équitable.
La perception de la capacité du gouvernement à répondre aux situations d’urgence et à promouvoir l’équité entre les générations dans le cadre de l’élaboration de l’action publique est étroitement liée à la confiance dans les institutions publiques. En analysant un large éventail de déterminants de la confiance, l’opinion selon laquelle le gouvernement défend équitablement les intérêts des générations actuelles et futures est le deuxième élément le plus fortement associé à une confiance élevée dans le gouvernement national et représente également un déterminant important de la confiance dans le parlement national. Les personnes convaincues que le gouvernement est préparé à protéger la vie des citoyens sont également plus susceptibles d’avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans le gouvernement national (voir chapitre 1 et annexe A).
En moyenne, 21 % des personnes interrogées dans les pays de l’OCDE indiquent que le changement climatique et les autres problèmes environnementaux constituent l’une des trois principales préoccupations dans leur pays (Graphique 1.1 du chapitre 1). En ce qui concerne la perception de la capacité des pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre au cours de la décennie à venir, 42 % de la population estime que leur pays atteindra cet objectif, contre 35 % qui n’y croit pas (Graphique 4.6). Ces résultats montrent que la population semble être plus optimiste que les données probantes ne le permettent : en effet, selon les prévisions actuelles, les émissions de gaz à effet de serre ne diminueront pas assez pour permettre de limiter le réchauffement planétaire à 1.5° C (PNUE, 2022[5])1. Ce décalage s’explique probablement par plusieurs facteurs, l’un d’entre eux étant que les personnes interrogées s’expriment sur la perspective d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre de façon générale plutôt que sur le respect des accords internationaux ou la neutralité carbone. De plus, d'autres facteurs tels que la nature technique du sujet, l'effet des communications politiques qui affirment faire de la neutralité carbone une boussole stratégique (Green Deal, Accord de Paris...), et le décryptage limité par les médias sur la mise en œuvre de ces mesures et leur efficacité pourraient également avoir contribué à ce résultat.
Encadré 4.1. Gros plan sur l’évolution de la confiance de la population dans la préparation des institutions aux situations d’urgence et dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays
Bien qu’en 2023, la question relative à la préparation aux situations d’urgence ait été formulée de façon plus ouverte, la proportion moyenne d’adultes qui estiment que les institutions publiques seraient préparées à protéger la vie de la population a augmenté, tant en moyenne dans l’OCDE que dans la majorité des pays, cette augmentation étant particulièrement nette en Finlande (Graphique 4.7). Par rapport à l’enquête de 2021, la confiance dans la capacité à réduire les émissions enregistre également une légère hausse, passant de 36 % à 40 % de personnes convaincues dans les pays pour lesquels des informations relatives aux deux années sont disponibles (Graphique 4.8).
4.3. Une majorité de la population estime que la prise de décision gouvernementale favorise les intérêts du secteur privé plutôt que l’intérêt général
Les préférences en matière d’action publique et les conceptions de l’équité peuvent varier d’une personne à l’autre. Malgré ces différences de points de vue, la population apprécie de façon unanime les décideurs qui agissent en fonction de l’intérêt général. Les conclusions de l’enquête sur la confiance, toutefois, montrent que les individus s’inquiètent de voir les intérêts privés exercer une influence démesurée sur les pouvoirs publics. Les citoyens estiment dans l’ensemble que les décisions en matière d’action publique peuvent souvent être détournées pour servir des intérêts particuliers et les intérêts des « puissants » au dépend de l’intérêt général, ce qui nuit aux valeurs démocratiques et exacerbe un sentiment d’exclusion et d’inégalité du système politique en démocratie.
En moyenne, 43 % des répondants déclarent qu’il est probable que le gouvernement national accède à la demande d’une entreprise qui souhaiterait promouvoir une mesure bénéfique à son activité mais néfaste pour la société dans son ensemble, et seules 30 % d’entre eux estiment que le gouvernement s’y opposerait, chiffre qui varie peu entre les pays. Il convient toutefois de signaler que la proportion de personnes interrogées choisissant l’option « Neutre » (20 %) ou « Ne sait pas » (7 %) atteint un niveau particulièrement élevé pour cette question (Graphique 4.9).
Il existe également dans les pays de l’OCDE un scepticisme largement répandu quant à l’intégrité des hauts responsables politiques, ainsi que des préoccupations liées à l’influence indue du secteur privé. En moyenne, près de la moitié (49 %) des personnes interrogées sont convaincues qu’un haut responsable politique octroierait une faveur politique en contrepartie d’un emploi bien rémunéré dans le secteur privé, alors qu’elles ne sont que 31 % à juger probable que le responsable politique refuse d’accorder cette faveur (Graphique 4.10). Pour les deux questions relatives à l’intégrité, les différences de perceptions entre les pays sont plus faibles que pour la plupart des autres déterminants de la gouvernance publique. En particulier, on ne trouve aucun pays dans lequel plus de quatre personnes interrogées sur dix jugent probable qu’un responsable politique ou que le gouvernement national refuse d’accorder une faveur politique ou d’adopter une mesure d’action publique qui irait à l’encontre de l’intérêt public. Par ailleurs, dans les 18 pays pour lesquels des données sont disponibles pour 2021 et 2023, la proportion de citoyens convaincus qu’un haut responsable politique refuserait d’accorder une faveur a diminué, passant de 32 % en moyenne en 2021 à 30 % en 2023 (Graphique 4.11).
Les activités de lobbying et les autres pratiques d’influence font partie intégrante du processus démocratique, mais la façon dont elles sont mises en œuvre a une influence décisive en matière de résilience démocratique. Les activités de lobbying des entreprises et d’autres groupes d’intérêt peuvent permettre de présenter une diversité de points de vue aux décideurs. Cependant, si des groupes défendant des intérêts particuliers exercent une influence excessive sur la prise de décision ou utilisent des informations trompeuses pour promouvoir leurs propres intérêts ou manipuler l’opinion publique, c’est l’action publique et la démocratie elles-mêmes qui en pâtissent. Cela s’applique également si les décideurs politiques ne respectent pas les normes en matière d’intégrité politique et utilisent leur position pour promouvoir les intérêts commerciaux ou politiques d’intérêts particuliers (OCDE, 2023[6]). Pourtant, nombre de pays de l’OCDE ne disposent pas de garde-fous suffisants pour prévenir la corruption dans le cadre des activités de lobbying et des situations de conflits d’intérêts, et même lorsqu’ils existent, ces garde-fous ne sont pas toujours respectés : sur 28 pays de l’OCDE, en moyenne, 38 % seulement des garde-fous réglementaires standards face au lobbying sont en place, et seuls 35 % sont mis en œuvre de façon concrète. De la même façon, au regard des standards établis par l’OCDE, la réglementation visant à prévenir les conflits d’intérêt dans les pays de l’OCDE respecte en moyenne 76 % des critères, mais sa mise en œuvre concrète ne respecte que 40 % de ces critères. En dépit de leurs exigences réglementaires strictes, beaucoup de pays échouent à s’assurer que les déclarations d’intérêts et de patrimoine ont été soumises ou appliquent des procédures peu rigoureuses pour vérifier leur contenu (OCDE, 2024[7]).
Encadré 4.2. Gros plan sur l’évolution de la confiance dans l’intégrité des hauts responsables politiques
En moyenne, dans les différents pays, la proportion de personnes qui jugent peu probable qu’un haut responsable politique refuse d’accorder une faveur politique a augmenté de 3 points de pourcentage entre 2021 et 2023, en particulier en Corée et en Norvège.
4.4. Les garde-fous institutionnels, qui visent à garantir le caractère équitable de la prise de décision, sont considérés comme inadéquats
En démocratie, le système politique a pour objectif de défendre l’intérêt général dans le cadre de la prise de décision grâce à la séparation des pouvoirs et aux élections. Grâce à la séparation des pouvoirs et aux garde-fous constitutionnels, aucun pouvoir, y compris le pouvoir exécutif, ne peut à lui seul prendre des décisions indépendamment des autres pouvoirs. Selon l’enquête sur la confiance, 38 % de la population considère que le parlement est en mesure de demander au gouvernement de rendre des comptes, par exemple en interrogeant un ministre ou en examinant le budget, la proportion de sceptiques (40 %) étant un peu plus élevée (Graphique 4.12). Il n’y a qu’au Danemark, en Nouvelle‑Zélande, aux Pays-Bas et en Suisse qu’environ la moitié de la population a confiance dans la fonction de contrôle du parlement. De la même façon, au sujet la séparation des pouvoirs, l’enquête sur la confiance de 2021 a révélé que quatre personnes sur dix environ (42 %) estimaient que les tribunaux de leur pays étaient libres de toute influence politique (OCDE, 2022[8]).
La proportion moyenne de personnes interrogées jugeant probable que le parlement national puisse demander des comptes au gouvernement de cette manière (38 %) correspond presque parfaitement au pourcentage moyen de citoyens qui ont une confiance élevée ou modérément élevée dans le parlement national (37 %). Cela se vérifie en moyenne, mais si l’on étudie ces chiffres pays par pays, les pourcentages de citoyens qui font confiance au parlement national et qui croient en sa capacité de demander des comptes au gouvernement national divergent davantage.
La confiance dans la fonction de contrôle du parlement est corrélée avec la confiance dans le gouvernement national au niveau du pays, ce qui signifie que dans les pays où les citoyens sont nombreux à avoir confiance dans le système de séparation des pouvoirs constitutifs de l’État, la confiance dans le gouvernement national est plus forte. Le même lien existe, de façon plus diffuse, entre la confiance dans la fonction de contrôle du parlement et la confiance dans le parlement de façon générale (Graphique 4.13).
Il est évident que l’un des enjeux les plus essentiels en démocratie est de définir ce qu’est « l’intérêt général » et de le défendre dans des sociétés plurielles rassemblant des personnes aux préférences et aux besoins divers. En règle générale, les individus attendent du parlement qu’il trouve un équilibre entre les intérêts de différentes régions et de différents groupes au sein de la société : 36 % de la population considère probable que le parlement suivrait ce principe dans le cadre de l’examen d’un projet d’action publique, tandis que 41 % juge cela peu probable (Graphique 4.14). Parmi toutes les variables mesurant comment la population perçoit la gouvernance publique, celle-ci est la plus importante en ce qui concerne la confiance dans le parlement national.
4.5. La prise de décision publique est perçue comme déconnectée de la population, affaiblissant la notion de démocratie représentative
En démocratie, le principal instrument dont dispose la population pour demander des comptes au gouvernement et au parlement sont des élections libres et équitables, mais tout le monde ne se sent pas en mesure de participer au système politique. En moyenne, 82 % des citoyens ont déclaré avoir voté lors des dernières élections nationales. Cependant, ce n’est pas parce que le taux de participation est élevé que les citoyens estiment pouvoir exercer une influence sur la vie politique grâce au système électoral. En fait, seules 40 % des personnes ont confiance dans leur propre aptitude à jouer un rôle dans le système politique, et elles sont encore moins nombreuses (30 %) à juger que celui de leur pays permet aux gens comme elles d’avoir leur mot à dire dans ce que fait le gouvernement (Graphique 4.15, A), contre 53 % qui sont convaincues que le système politique ne leur permet pas de s’exprimer. Autrement dit, sur les quelque 600 millions d’adultes vivant dans les 30 pays de l’OCDE participants à cette enquête, près de 320 millions de personnes estiment n’avoir qu’une faible capacité d’action politique et seront donc bien moins susceptibles d’avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans le gouvernement national. La possibilité d’avoir son mot à dire est fortement corrélée avec la confiance dans le gouvernement national au niveau du pays (Graphique 4.15).
Un grand nombre de personnes considèrent que le gouvernement ne se préoccupe pas de l’avis de la population sur l’action publique. Même lorsque cette opinion est sollicitée, les citoyens n’ont pas toujours l’impression qu’elle soit prise en compte dans le processus décisionnel. Un peu plus d’un tiers (37 %) des personnes pensent qu’une politique publique serait modifiée si plus de la moitié de la population s’y opposait (Graphique 4.16). Cet avis est partagé par un cinquième de la population en Estonie, et par plus de la moitié de la population suisse. En outre, un peu moins d’un tiers des citoyens croient que le gouvernement tiendrait compte de l’opinion exprimée lors d’une consultation publique concernant un projet de réforme (Graphique 4.17). Les perceptions de ces deux variables se sont détériorées depuis 2021 (Graphique 4.20 et Graphique 4.21). À l’échelle nationale, la part de la population qui juge probable que le gouvernement soit réactif selon une de ces deux mesures est fortement corrélée avec l'autre. L’opinion selon laquelle les avis exprimés lors des consultations publiques ont une influence sur les politiques publiques et, en particulier, l’impression d’avoir son mot à dire sur ce que fait le gouvernement sont associées à une confiance accrue dans le gouvernement national (voir chapitre 1 et annexe A). Ces deux variables influencent aussi de façon positive la confiance dans la fonction publique nationale, et le fait de d’avoir son mot à dire renforce la confiance dans le parlement.
Le soutien à des processus plus consultatifs et délibératifs impliquant les citoyens semble être une réponse courante à ce sentiment d’exclusion, de manque de capacité d’action politique et de manque de réactivité du gouvernement. Les citoyens peuvent être associés à la prise de décision de plus d’une manière, mais les pouvoirs publics doivent se concentrer sur le sens donné à ces exercices consultatifs. Consulter des citoyens n’équivaut pas à consulter des parties prenantes. Lors des consultations de parties prenantes, les personnes sont entendues en tant que représentantes d’un groupe social particulier (secteur privé, usagers des services publics, société civile, université, etc.). Il a été observé à de nombreuses reprises que les personnes ont différents points de vue selon si elles s’expriment comme des parties prenantes ou comme des citoyens (OCDE, 2022[9]) : par exemple, un usager des services publics peut déclarer qu’il faudrait accorder plus de financements à ceux-ci, mais estimer, en tant que citoyen, qu’un autre domaine de l’économie est prioritaire. Alors que la consultation des parties prenantes vise à améliorer la qualité d’une mesure d’action publique, la mobilisation citoyenne est un processus de renforcement de la démocratie et engage davantage la responsabilité de l’administration en ce qui concerne le suivi des résultats de la consultation.
Le mécanisme de consultation possédant la plus large portée est, bien sûr, le référendum, ouvert à l’ensemble des citoyens ou résidents ayant le droit de vote. À l’heure actuelle, les conditions concernant l’existence et l’utilisation du référendum au niveau national, plutôt qu’au niveau régional ou local, diffère grandement d’un pays à l’autre. Le pays de l’OCDE dans lequel l’usage du référendum est le plus répandu est la Suisse, où une législation prévoyant des référendums dans différents cas a été introduite au XIXe et au début du XXe siècles (Schiller, 2024[10]). À l’inverse, dans plusieurs pays de l’OCDE tels que l’Allemagne, la Corée, les États-Unis ou le Japon, l’organisation de référendums au niveau national n’est soit pas prévue par le cadre juridique, soit possible seulement dans une situation particulière qui n’a encore jamais été invoquée. La plupart des pays de l’OCDE se trouvent toutefois dans un entre-deux : la démocratie directe est possible au niveau national dans un plus grand nombre de cas, et seuls quelques référendums ont eu lieu à l’échelle du pays. C’est par exemple le cas de l’Australie, du Canada, du Chili, de la Colombie, de la France, de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et de la Slovénie (Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, 2008[11]). Souvent, ces référendums représentent de vastes processus politiques qui vont au-delà d’un simple mécanisme courant de mobilisation citoyenne pour la prise de décision, bien qu’il existe des exceptions à cette règle, comme le montre l’exemple bien connu de la Suisse.
En dépit de ces différences majeures en ce qui concerne l’existence et l’utilisation des instruments de démocratie directe, les citoyens des pays de l’OCDE déclarent presque unanimement qu’ils souhaiteraient pouvoir voter sur des sujets d’importance nationale. En moyenne, près de huit personnes sur dix (79 %) indiquent qu’elles voudraient voter sur les sujets d’importance nationale, et moins d’une sur dix (9 %) ne souhaite pas avoir cette possibilité (Graphique 4.18). Même les pays dans lesquels le soutien pour la démocratie directe est le plus faible, c’est-à-dire la Finlande, les Pays-Bas et l’Allemagne, au moins 60 % de la population aimerait avoir cette option, proportion qui dépasse les 90 % au Portugal.
Ces résultats traduisent en partie une difficulté inhérente à l’élaboration de l’action publique dans les démocraties représentatives, accentuée dans les sociétés numériques où beaucoup plus de citoyens sont habitués à exprimer leur opinion publiquement et à grande échelle. Recueillir les « opinions » des citoyens peut souvent produire des résultats contradictoires, ce qui entrave particulièrement les efforts des pouvoirs publics pour satisfaire aux besoins de tous les groupes composant la population (Fishkin et Laslett, 2008[12]). En effet, « le peuple » ne forme pas un ensemble homogène qui parlerait d’une seule voix. Il fait entendre son point de vue à des instants précis, sur des sujets divers, via divers moyens tels que les élections, les débats publics, les consultations de toute nature, les référendums et des formes de mobilisation comme les manifestations. Il incombe au gouvernement de recueillir, de synthétiser et d’interpréter ces points de vue, puis d’y apporter une réponse claire et compréhensible de façon à prendre en considération les avis des citoyens.
Les résultats de l’enquête sur la confiance apportent un éclairage essentiel sur les habitudes de participation politique au sein de la population des pays ayant pris part à l’enquête (Graphique 4.19). La forme de participation la plus courante reste le vote lors des élections nationales (82 %), suivi par le vote aux élections locales ou municipales (52 %) et la signature de pétitions (28 %). D’autres formes de participation incluent la publication de contenu politique sur les réseaux sociaux (16 %), le boycott de certains produits (14 %) et le bénévolat (14 %). Ils sont moins nombreux à avoir directement contacté un responsable politique (12 %), participé à une consultation publique (10 %), à avoir manifesté (9 %), ou assisté à une réunion d’un syndicat ou d’un parti politique (9 %). La forme de participation la moins répandue (3 % seulement) est de s’être porté candidat à une élection ou d’avoir exercé un mandat politique. En outre, 23 % des gens ont indiqué n’avoir recouru à aucun des modes de participation politique susmentionnés.
Bien sûr, les tendances globales au niveau de l’OCDE masquent certaines tendances nationales intéressantes. Par exemple, en Belgique, au Canada et en Corée, plus de 35 % des citoyens n’ont pas participé à la vie politique via les moyens susmentionnés (à l’exception du vote lors des élections nationales). En Finlande, en Irlande et en Islande, plus de 30 % de la population fait entendre sa voix par le boycott. En Irlande et en Grèce, environ 18 % des citoyens ont participé à une manifestation au cours des 12 derniers mois, et ce pourcentage oscille entre 13 et 15 % au Chili, en Espagne, en France et en Islande, ce qui est bien supérieur à la moyenne de l’OCDE. Les gouvernements doivent tenir compte de ces divergences au regard des modes de participation privilégiés dans les différents pays. En effet, s’il est essentiel d’offrir à la population davantage de possibilités d’exprimer son point de vue grâce à des mécanismes officiels, il est aussi nécessaire d’écouter les avis formulés au moyen des différents modes de participation prisés par la population, même s’ils sont informels, pour que celle-ci ait l’impression d’être entendue.
L’âge joue également un rôle dans le choix des modes de participation. En moyenne, les jeunes (de 18 à 29 ans) ont tendance à moins voter lors des élections nationales (68 %) et locales (41 %). Les activités politiques consistant à manifester et à publier ou partager du contenu politique sur les réseaux sociaux sont toutefois plus fréquentes chez les jeunes que dans le reste de la population. Dans certains pays, il existe des différences prononcées entre les formes de participation adoptées par les différentes tranches d’âge. Par exemple, en Irlande, 51 % des citoyens de moins de 30 ans ont déclaré avoir partagé du contenu politique sur les réseaux sociaux au cours de l’année écoulée, contre 28 % des citoyens âgés de 30 ans et plus. De la même façon, en Allemagne, le niveau de participation à des activités bénévoles en faveur de causes sociales ou environnementales est deux fois plus élevé chez les jeunes (20 %) que chez leurs aînés (10 %).
Encadré 4.3. Gros plan sur l’évolution des perceptions liées à l’ouverture et de la réactivité du processus décisionnels, et à la capacité d’expression politique
En moyenne, la proportion de citoyens qui jugent probable qu’une politique publique soit modifiée si une majorité de la population se prononce contre a légèrement diminué (d’un point de pourcentage) par rapport à 2021. Elle a cependant augmenté de plus de sept points de pourcentage en Australie, en Belgique et en Colombie (Graphique 4.20). Par ailleurs, la proportion de la population qui croit que le gouvernement utiliserait les résultats d’une consultation publique a diminué de deux points de pourcentage en moyenne par rapport à 2021, particulièrement en Corée, en Estonie, au Portugal et au Royaume-Uni (Graphique 4.21). Enfin, la proportion de personnes qui doutent du fait que le système politique permet aux gens « comme elles » d’avoir leur mot à dire sur ce que fait le gouvernement a augmenté de trois points de pourcentage en moyenne au cours des deux dernières années, tout particulièrement en Corée, en Estonie et en Islande (Graphique 4.22).
4.6. Conclusion : renforcer la confiance grâce à l’action publique
En matière de prise de décision complexe, les résultats de l’enquête sur la confiance montrent que plusieurs mesures peuvent être prises pour améliorer la confiance dans les institutions publiques.
La préparation aux situations d’urgence, bien qu’elle ait une incidence moindre sur le niveau de confiance par rapport au pic de la pandémie de COVID-19, demeure un important déterminant de la confiance dans le gouvernement national, les autorités locales et dans la fonction publique. Les pouvoirs publics doivent continuer d’améliorer leur fiabilité et leur préparation en vue des futures crises.
Renforcer la confiance dans la capacité du gouvernement à faire face à des questions politiques complexes, notamment à celles ayant des ramifications internationales, est une priorité. En moyenne, 41 % de la population est convaincue que le gouvernement régulerait l’intelligence artificielle de façon adéquate, et 42 % que son pays parviendrait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre avec succès. À propos des enjeux qui appellent une réflexion à long terme et la prise en considération équitable de différents intérêts, les gouvernements et parlements nationaux peuvent se demander si les questions d’équité au sein du pays et entre les générations bénéficient d’une attention suffisante, non seulement dans le cadre du processus de délibération stratégique mais également dans la communication des pouvoirs publics et des membres du parlement.
La capacité du parlement à demander au gouvernement de rendre des comptes est un déterminant important de la confiance dans ces deux entités. Il est probable que renforcer la fonction de contrôle du parlement ainsi que d’autres éléments intrinsèques du système de séparation des pouvoirs en général joue un rôle décisif pour empêcher le soutien à la démocratie représentative de s’essouffler. Bien que ce paramètre ne soit pas inclus dans l’édition 2023 de l’enquête, les résultats de l’édition 2021 ont montré que l’indépendance du pouvoir judiciaire constituait également un déterminant de la confiance dans le gouvernement national l et le système judiciaire.
Une majorité de la population doute que la prise de décision vise à défendre l’intérêt public, et seules trois personnes sur dix en moyenne jugent probable que le gouvernement résiste à l’influence indue du secteur privé. En démocratie, associer différents groupes d’intérêt à l’élaboration des politiques publiques devrait uniquement être considéré comme un moyen d’améliorer l’efficacité d’une mesure particulière, et non comme une forme de mobilisation démocratique. En parallèle, les consultations citoyennes, qui représentent, elles, un mécanisme de mobilisation démocratique, doivent être améliorées et se voir accorder une importance accrue dans la prise de décision. Associées à des normes plus rigoureuses en matière d’intégrité et de transparence (OCDE, 2024[7]), ces consultations jouent un rôle essentiel pour garantir que les mesures d’action publique soient perçues comme étant conçues pour défendre l’intérêt général plutôt que des intérêts privés.
Dans les démocraties représentatives, les élections demeurent le principal moyen d’intégrer différents points de vue à la prise de décision. Cependant, l’intérêt vif du public pour la démocratie directe et les restrictions qu’elle perçoit à sa participation aux processus politiques indiquent une volonté de prendre part à l’élaboration de l’action publique et d’avoir une influence sur elle. Les gouvernements sont désormais amenés à renforcer la participation citoyenne en se concentrant sur l’institutionnalisation de mécanismes de participation directs et délibératifs. Toutefois, les difficultés liées à la collecte des avis de la population par un plus grand nombre de canaux, et le fait que moins d’une personne sur trois pense que le gouvernement tiendrait compte des avis exprimés lors des consultations publiques, soulignent la nécessité de définir des attentes claires concernant le rôle de la démocratie délibérative et de la démocratie directe au sein du système de démocratie représentative.
En plus de promouvoir ces canaux de dialogue supplémentaires entre les pouvoirs publics et la population, les gouvernements peuvent doter la population des compétences nécessaires pour participer au débat public et influer sur les processus politiques en promouvant un environnement juridique, politique et social propice à un espace civique dynamique.
Références
[12] Fishkin, J. et P. Laslett (2008), Debating Deliberative Democracy, Wiley-Blackwell, https://doi.org/10.1002/9780470690734.
[11] Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (2008), Direct Democracy The International IDEA Handbook.
[7] OCDE (2024), Perspectives de l’OCDE sur la lutte contre la corruption et l’intégrité 2024, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/2755ec0c-fr.
[6] OCDE (2023), Panorama des administrations publiques 2023, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b4d0a9ed-fr.
[1] OCDE (2023), Report on the implementation of the OECD Recommendation on the Governance of Critical Risks, Éditions OCDE, Paris.
[8] OCDE (2022), Instaurer la confiance pour renforcer la démocratie : Principales conclusions de l’enquête 2021 de l’OCDE sur les déterminants de la confiance dans les institutions publiques, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/f6a31728-fr.
[9] OCDE (2022), OECD Guidelines for Citizen Participation Processes, Examens de l’OCDE sur la gouvernance publique, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/f765caf6-en.
[2] OCDE (à paraître), Updated Guidelines on Measuring Trust in Public Institutions, Éditions OCDE.
[4] OCDE/Banque mondiale (2019), Fiscal Resilience to Natural Disasters : Lessons from Country Experiences, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/27a4198a-en.
[3] PNUD (2022), « Rapport spécial 2022 », https://hdr.undp.org/system/files/documents/srhs2022overviewfr.pdf.
[5] PNUE (2022), Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, https://www.unep.org/resources/emissions-gap-report-2022 (consulté le 1 mars 2024).
[10] Schiller, T. (2024), « Direct democracy », dans Encyclopedia Britannica.
Note
← 1. Selon les estimations, pour que le réchauffement planétaire soit limité à 1.5° C, il faut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre à 33 gigatonnes d’équivalent CO₂ d’ici à 2030, et à 8 gigatonnes à l’horizon 2050. Les émissions mondiales devraient toutefois atteindre 58 gigatonnes d’équivalent CO₂ d’ici à 2030.