Ce chapitre explore le rôle central du développement des compétences de la main-d’œuvre africaine dans la transformation productive du continent et la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il examine dans un premier temps les différents obstacles à l’offre et la demande de compétences sur le continent, notamment la qualité insuffisante de l’éducation, les disparités entre les sexes et entre zones rurales et urbaines, la forte prévalence de l’emploi informel et la lenteur de la transformation structurelle de l’Afrique ; il dresse ensuite un état des lieux des déficits de compétences fondamentales, non techniques et techniques, et de leurs variations à travers le continent ; et analyse pour finir les nouvelles demandes de compétences apparues dans le sillage des transitions numérique et verte.
Dynamiques du développement en Afrique 2024
Chapitre 1. Développement des compétences pour la transformation productive de l’Afrique
Abstract
En bref
Pour assurer sa transformation productive, l’Afrique doit doter ses travailleurs de compétences solides. Or, même si le nombre annuel de jeunes Africains diplômés du deuxième cycle du secondaire ou du supérieur est amené à passer de 103 millions à 240 millions entre 2020 et 2040, cette nouvelle offre de compétences ne pourra être mise à profit que si les possibilités d’emploi productif se montrent, elles aussi, à la hauteur.
D’importants obstacles restreignent l’offre et la demande de compétences de haut niveau dans les pays africains. D’un côté, l’offre est entravée par l’accès limité de la population à une éducation de qualité et par d’importantes disparités entre les sexes, les zones rurales et urbaines et l’emploi informel et formel. Ainsi, malgré un taux de scolarisation en hausse, le nombre d’années de scolarisation corrigé en fonction de la qualité de l’apprentissage reste, lui, inférieur de plus de deux ans à celui de toute autre région du monde. De l’autre, la demande de travailleurs qualifiés est principalement limitée par le cantonnement de la croissance de l’emploi à des secteurs à faible productivité comme l’agriculture, le commerce de détail et les services. Les travailleurs hautement qualifiés ont alors tendance à quitter le continent, comme en attestent les 72 % d’émigrés africains diplômés du supérieur, installés dans des pays à revenu élevé.
Les besoins et déficits de compétences varient en fonction du degré de diversification de l’activité économique d’un pays. Les compétences fondamentales et non techniques revêtent ainsi une plus grande importance dans les économies africaines les plus diversifiées que dans celles encore dominées par l’emploi agricole. De leur côté, les compétences techniques constituent un soutien essentiel à la croissance des secteurs stratégiques nationaux, mais leur offre ne correspond souvent pas à la demande locale spécifique. Quant aux compétences commerciales, leur solide maîtrise par les travailleurs africains permettrait aux entreprises du continent d’améliorer leur productivité, et aux entrepreneurs du secteur informel de mieux dominer le large éventail de compétences que mobilise la gestion d’une entreprise.
Enfin, la révolution numérique a impulsé une forte demande de compétences numériques, et le changement climatique, un besoin nouveau de compétences vertes. Sur le plan des compétences numériques, celles de niveau intermédiaire restent les plus lacunaires dans la plupart des pays africains. Pour ce qui est des compétences vertes, elles s’avèrent indispensables, autant pour soutenir les efforts d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, que pour stimuler la transformation productive de secteurs comme les énergies renouvelables et la construction.
Profil continental
En Afrique, le vivier de talents en plein essor est en quête de meilleures perspectives d’emploi productif
Avec une population en forte augmentation et de plus en plus instruite, le continent africain se dote d’un vivier de talents sans précédent. La population africaine en âge de travailler (les 15-64 ans) est amenée à doubler d’ici 2050, croissance qui contribuera à hauteur de 85 % à l’augmentation totale de la population mondiale en âge de travailler1. Le nombre de jeunes Africains (les 15-29 ans) diplômés du deuxième cycle du secondaire ou du supérieur devrait en outre plus que doubler entre 2020 et 2040, passant de 103 millions à 240 millions. Cet accès de millions d’Africains à une meilleure instruction marque une avancée considérable.
L’amélioration des acquis scolaires des jeunes Africains revêt une importance capitale. La maîtrise des fondamentaux est plus faible en Afrique que dans les autres régions en développement, comme en atteste le nombre d’années de scolarisation corrigé en fonction de la qualité de l’apprentissage – de 5.1 en Afrique en 2020, contre 7.2 pour l’Asie en développement et 7.8 pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Graphique 1.3) –, ou encore le pourcentage d’élèves atteignant le seuil de compétence en lecture et en mathématiques en fin de scolarité primaire, de respectivement 78.3 % et 44.2 % en 2019 dans 18 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, contre 22.6 % et 5.6 % dans 14 pays africains (Graphique 1.4).
Il existe en Afrique d’importants écarts entre les compétences des diplômés du secondaire et celles requises sur le marché du travail. Ainsi, malgré la progression de l’offre de compétences fondamentales avec l’amélioration des taux de scolarisation, une inadéquation subsiste souvent entre l’offre de combinaisons spécifiques de compétences et la demande locale (Encadré 1.1). En 2016, dans 10 pays africains2, 45 % des jeunes récemment diplômés du secondaire considéraient par exemple leurs compétences inadaptées à leur travail (17 % s’estimant en situation de surcompétence et 28 % de sous-compétence), et 38 %, leur éducation inutile pour trouver un emploi (CUA/OCDE, 2021[7] ; Morsy et Mukasa, 2019[8]). Par ailleurs, d’après des études menées dans six pays africains3, une grande partie des élèves diplômés du secondaire devraient recevoir une formation complémentaire pour satisfaire les attentes des employeurs en termes de compétences techniques (près de 50 %), numériques, commerciales et managériales (25 %) et non techniques (10-40 %) (ACET, 2022[9]).
Encadré 1.1. Définition et évaluation des compétences dans ce rapport
Cette édition 2024 des Dynamiques du développement en Afrique se propose de faire un tour d’horizon des compétences à travers le continent – évolution de l’offre et de la demande, et déficits – à la lumière des spécificités des marchés du travail africains. La transformation productive et le développement durable de l’Afrique ne pourront, de fait, se concrétiser qu’à condition de s’attaquer véritablement à la question des compétences (OCDE, 2024[10] ; Aleksynska et Kolev, 2021[11] ; Fox et Ghandi, 2021[12]). Face à la rapidité des changements technologiques et climatiques, l’adaptation passe par exemple par l’ajustement des compétences existantes et l’acquisition de nouvelles. Partant de ce constat, ce rapport s’appuie principalement sur les enquêtes sur la population active et les ménages pour dresser un état des lieux de l’offre et de la demande de compétences à travers le continent africain, ainsi que des éventuels déficits et inadéquations. Il propose en outre, dans le cadre de ses chapitres régionaux, des études de cas des besoins et approches politiques actuels face à l’évolution de la demande de compétences dans les secteurs phares de chacune des régions du continent (exploitation minière en Afrique australe et centrale, numérique en Afrique de l’Est, énergies renouvelables en Afrique du Nord et agroalimentaire en Afrique de l’Ouest).
Les déficits de compétences sont des situations d’inadéquation entre l’offre de compétences de la population en âge de travailler et la demande des marchés du travail – tant formels qu’informels (OCDE, 2017[13]) –, avec les répercussions négatives qui en découlent sur l’employabilité. Lorsqu’à l’inverse, les travailleurs offrent des compétences recherchées, ils ont plus de chances de trouver un emploi.
L’emploi productif mobilise plusieurs types de compétences :
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Les compétences fondamentales, qui relèvent de la capacité à traiter les informations et comprennent la littératie et la numératie, ainsi que les compétences de base en mathématiques, compréhension de l’écrit et expression orale et écrite (Gust, Hanushek et Woessmann, 2024[14] ; OCDE, 2019[15]).
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Les compétences non techniques, qui englobent (OCDE, 2019[15]) :
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les compétences socio-émotionnelles (connaissance de soi, communication, leadership et travail d’équipe, entre autres) ; et
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les compétences cognitives transversales (esprit critique, pensée créative et résolution de problèmes complexes, notamment).
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Les compétences techniques, qui sont les connaissances et capacités spécialisées nécessaires à l’exécution de tâches spécifiques à un emploi (compétences en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques [STIM], réparation, maintenance, graphisme, dessin ou production alimentaire, par exemple).
Trois grands ensembles de compétences, relevant de domaines spécifiques et combinant des éléments de compétences non techniques et techniques, jouent par ailleurs un rôle central dans la transformation productive (OIT, 2021[16] ; BAfD, 2020[17] ; OCDE, 2016[18]) :
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Les compétences commerciales et managériales, qui sont les compétences requises pour le bon exercice des fonctions au sein d’une entreprise (marketing, finance, par exemple), et les compétences entrepreneuriales, qui correspondent à la capacité à créer et développer une entreprise (conception d’un modèle d’affaires, collecte de fonds, notamment) (Conney, 2012[19]).
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Les compétences numériques, qui regroupent les compétences permettant aux travailleurs un usage efficace des technologies numériques, à différents niveaux – de base (navigation Internet, communication mobile), intermédiaire (utilisation de tableurs et de logiciels de présentation) et avancé (programmation, par exemple).
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Les compétences vertes, qui englobent les compétences nécessaires au développement ou à la modification de produits, services ou activités pour faire face au changement climatique (OCDE/Cedefop, 2014[20]).
Les jeunes Africains sont en quête de professions hautement qualifiées dans le secteur formel, mais l’emploi sur le continent, encore majoritairement informel, offre des perspectives limitées sur le plan du développement des compétences et de la productivité. Pierres angulaires du développement économique, le capital humain et les compétences ne peuvent toutefois porter leurs fruits qu’à condition que les marchés du travail créent suffisamment d’emplois de qualité (Encadré 1.2). Or, si l’on constate bien une augmentation du nombre d’actifs africains occupant un emploi hautement qualifié à un taux annuel moyen de 3 % ces 20 dernières années, le taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur a, de son côté, progressé à un rythme encore plus soutenu (5 % par an). En outre, alors que plus de 80 % des jeunes Africains scolarisés souhaitent exercer une profession hautement qualifiée, seuls 8 % d’entre eux parviennent à concrétiser ces aspirations (OCDE, 2017[21]). Les primes de compétence (soit les avantages que procure l’investissement en temps et en argent dans le développement des compétences) sont par ailleurs généralement plus importantes dans le secteur formel et les zones urbaines, et n’existent que dans un nombre limité d’emplois. Les travailleurs du secteur informel (soit 82 % de la main-d’œuvre africaine) sont en revanche souvent moins incités à développer leurs compétences et plus susceptibles de rester dans des emplois à faible productivité et davantage basés sur l’expérience (Dimova, Nordman et Roubaud, 2010[22]). En 2022, plus d’un jeune Africain sur quatre était déscolarisé et sans emploi ni formation (OIT, 2023[23]).
Encadré 1.2. Offre et demande de compétences sur le marché de l’emploi productif en Afrique
L’offre de compétences est l’une des pierres angulaires du développement économique. La productivité économique du travail dépend ainsi en grande partie des compétences des actifs (c’est-à-dire de leurs aptitudes, connaissances et savoir-faire liés à leur emploi). En attestent les analyses macroéconomiques, qui mettent en évidence l’existence d’une forte corrélation entre les compétences fondamentales – pertinentes pour tout type d’emploi et principalement acquises durant la scolarité primaire et secondaire – et la croissance économique (Hanushek et Woessmann, 2015[24]). Le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique pourrait par exemple se voir multiplié par plus de 22 avant la fin du siècle, et donc augmenter d’environ 154 000 milliards USD – plus que dans toute autre région du monde – si tous les enfants du continent parvenaient à une maîtrise de base des compétences fondamentales (Gust, Hanushek et Woessmann, 2024[14]). Cette modélisation macroéconomique suppose toutefois la constance de la demande de compétences fondamentales, préalable indispensable à l’équation directe entre augmentation de l’offre de compétences et croissance économique.
Le processus d’adéquation entre offre et demande de compétences est complexe. Tout d’abord, le niveau d’éducation ne fournit qu’une approximation incomplète de l’offre de compétences, le niveau de compétence étant la résultante d’une combinaison de variables, dont l’éducation, mais aussi la formation, l’apprentissage sur le terrain et d’autres formes d’auto-apprentissage (McGrath, 2022[26] ; CUA/OCDE, 2018[27]). L’offre de compétences est par ailleurs relativement inélastique, dans la mesure où les compétences constituent une ressource intangible dont la production est tributaire de processus sociaux et cognitifs. L’acquisition de compétences prend du temps et se poursuit au cours de la vie professionnelle. Les asymétries d’information sont importantes, les compétences spécifiques requises pour un emploi et fournies par un travailleur n’étant en général réellement connues qu’en cours d’emploi. Enfin, les compétences, loin de pouvoir être considérées isolément, ne constituent qu’un aspect de l’offre de main-d’œuvre. Un travailleur met ses compétences au service de son employeur (pour les salariés) ou de ses clients (pour l’emploi indépendant) dans le cadre d’une relation de travail régie par des règles et réglementations formelles et informelles (comme la protection sociale et le droit du travail). Les travailleurs du secteur informel peuvent en particulier disposer d’importantes compétences fondées sur l’expérience mais non sanctionnées par un diplôme (Dimova, Nordman et Roubaud, 2010[22]).
La demande de compétences, en rapide évolution, est difficile à mesurer ou prévoir. L’apparition de nouvelles demandes de compétences est en général liée à l’évolution des profils de tâches des professions existantes ou à l’émergence de nouvelles professions. S’il apparaît évident que les évolutions technologiques, comme la révolution numérique, génèrent de nouvelles demandes de compétences, il est en revanche moins aisé de prédire ou mesurer précisément les caractéristiques (temporalité, localisation, nature) de ces demandes (OIT, 2021[16]). De nouveaux types spécifiques de compétences (comme dans le domaine de l’intelligence artificielle) pourront en outre ne prendre toute leur valeur qu’en combinaison d’autres types de compétences – existants ou nouveaux (Stephany et Teutloff, 2024[28]).
Les transitions numérique et verte sont autant d’opportunités de développer l’emploi productif et de renforcer les compétences des travailleurs. La révolution numérique et le changement climatique entraînent l’apparition de nouvelles demandes de compétences à travers l’ensemble du continent, par-delà les particularités nationales et sectorielles. Avec la progression de la transformation numérique en Afrique, la demande de compétences numériques de base et intermédiaires connaît ainsi une forte augmentation (SAP, 2023[29]), tandis que les compétences vertes sont, elles aussi, déjà très prisées dans certains secteurs comme les énergies renouvelables et la construction, et verront leur importance encore accrue dans le cadre des stratégies nationales d’adaptation au changement climatique (GCA, 2021[30]).
L’Union africaine place le développement des compétences au cœur de sa mission, comme l’entérine son Agenda 2063, qui aspire à « un continent de prospérité [...] où [...] les citoyens bien formés et suffisamment qualifiés, ayant pour support la science, la technologie et l’innovation pour une société du savoir, [constituent] la norme et où aucun enfant n’est privé de scolarité à cause de la pauvreté ou de toute forme de discrimination » (CUA, 2015[31]). Dans cette optique, ses stratégies de fond, à l’instar de la Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique et de la Stratégie continentale pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels4, entendent servir de cadre de coordination des politiques de ses États membres. L’alignement des programmes d’éducation et de formation sur les demandes du marché du travail et les processus d’industrialisation peut par exemple contribuer au développement des chaînes de valeur régionales dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de la transformation productive globale du continent (CUA/OCDE, 2022[32]).
Cette édition 2024 des Dynamiques du développement en Afrique examine les différentes possibilités pour les décideurs africains de mobiliser les politiques de développement des compétences au service de la transformation productive et du développement durable du continent. Elle s’intéresse à ce titre plus spécifiquement au développement des compétences essentielles à la progression de la productivité et du développement durable en Afrique dans le cadre et par le biais de l’emploi, tant formel qu’informel. Elle donne un aperçu des déficits actuels et futurs de compétences, non seulement sous l’angle de l’éducation et de la formation (comme outils de renforcement de l’offre de compétences), mais aussi de l’évolution de la demande, en se penchant plus en détail sur les secteurs clés de la transformation productive et durable du continent (énergies renouvelables, économie numérique, exploitation minière et agriculture, notamment) (Encadré 1.2).
L’accès limité à une éducation de qualité, les clivages du marché du travail et la lenteur de la transformation productive sont autant d’entraves à l’offre et la demande de compétences en Afrique
Des inégalités d’accès à une éducation et un emploi de qualité subsistent entre les sexes, les populations rurales et urbaines, et les travailleurs informels et formels
Trop d’enfants africains sont encore privés d’éducation. Malgré la progression des taux de scolarisation, le nombre total d’enfants ne bénéficiant d’aucune éducation formelle a continué d’augmenter sous l’effet de la forte croissance démographique du continent. Entre 2009 et 2021, ce sont ainsi 20 millions d’enfants supplémentaires qui sont venus grossir les rangs des 6-18 ans non scolarisés, portant leur nombre total à environ 100 millions. La prise en charge de cette demande nécessiterait plus de 17 millions d’enseignants supplémentaires (UNESCO, 2022[33] ; UNICEF/CUA, 2021[34]), soit un besoin de financement de 41 milliards USD pour leurs salaires5. Pami les jeunes Africains, 38 % n’ont jamais été scolarisés (11.5 % chez ceux ayant un emploi), que ce soit en raison de l’insuffisance des ressources financières ou de l’absence d’école à proximité (Morsy et Mukasa, 2019[8]).
Les élèves africains, notamment ceux défavorisés sur le plan socio-économique, pâtissent de différents défis d’ordre structurel et de l’onde de choc de la pandémie de COVID-19. Parmi les principaux obstacles à l’accès à une éducation de qualité figurent ainsi le manque de ressources pédagogiques de base et avancées, les insuffisances des infrastructures physiques, la pénurie d’enseignants qualifiés, l’absentéisme des enseignants et l’accès limité à l’enseignement préprimaire (Gruijters et Behrman, 2020[35] ; PASEC, 2020[36] ; OCDE, 2017[13] ; SACMEQ, 2017[37]). Quant à la pandémie de COVID-19, elle a retardé les apprentissages d’environ 0.5 à 2 ans, pénalisant le plus durement les élèves défavorisés sur le plan socio-économique (Moscoviz et Evans, 2022[38] ; Kadzamira et al., 2021[39]).
L’insuffisance des financements se traduit, entre autres conséquences, par la faiblesse du nombre d’étudiants suivant des cursus gourmands en ressources, comme ceux dans les domaines des STIM. En Afrique, les décideurs et les établissements d’enseignement se voient ainsi souvent contraints de choisir entre une démarche d’inclusion ou d’excellence plus sélective dans les disciplines techniques. En résulte notamment un nombre de diplômés du supérieur en STIM plus limité sur le continent africain (20 % en moyenne sur la période 2015-23) que dans les pays de l’Asie en développement et les pays à revenu élevé (environ 25 %).
Les filles sont plus nombreuses que les garçons à ne pas être scolarisées, et les enfants des zones rurales ont en général un accès plus limité à l’éducation que ceux des zones urbaines. Dans une grande partie de l’Afrique, le taux de non-scolarisation parmi les enfants en âge de fréquenter l’école primaire est ainsi plus élevé – de 4.2 points de pourcentage – chez les filles que chez les garçons (UNESCO, 2022[33]). Des inégalités d’accès aux infrastructures et services scolaires s’observent également entre populations rurales et urbaines, les enfants des zones rurales bénéficiant en moyenne d’environ 3.4 années d’éducation de moins que ceux des villes (Graphique 1.6). La part de la population n’ayant reçu aucune éducation formelle s’élève par ailleurs à 42 % en zones rurales, contre 13 % en zones urbaines (OCDE/ONU-CEA/BAD, 2022[40]).
L’emploi informel domine dans l’agriculture rurale et les services urbains, et les travailleurs informels se concentrent dans différents secteurs selon leur sexe. La prévalence de l’emploi informel – soit les emplois non soumis à la législation nationale du travail, à l’impôt sur le revenu et à la protection sociale – est particulièrement forte dans les zones rurales, où il représente environ 92 % de l’emploi total, contre quelque 72 % dans les zones urbaines. Plus de la moitié des travailleurs ruraux (environ 57 %) sont impliqués dans des activités agricoles informelles, tandis qu’environ 46 % des travailleurs urbains occupent un emploi informel dans les services (OIT, 2023[42]). Parmi les travailleurs informels, les femmes tendent à se concentrer dans le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration, la confection, la santé, l’éducation et le social, tandis que les hommes sont plus susceptibles de travailler dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche, la construction, les transports, l’industrie manufacturière ou d’autres industries (Carranza, Dhakal et Love, 2018[43] ; BAfD/OCDE/PNUD, 2017[44]). La productivité du travail est plus faible dans les entreprises informelles lorsqu’elles sont gérées par des femmes, en raison de leur accès plus limité à des ressources comme l’éducation, l’expérience managériale ou le capital (Islam et Amin, 2022[45]).
Les disparités entre les sexes et entre zones rurales et urbaines entraînent d’importantes inégalités sur le plan de l’emploi et de la rémunération (Tableau 1.1). La part de l’emploi qualifié est d’environ 27 % chez les hommes contre 15 % chez les femmes, et de 30 % dans les populations urbaines contre 13 % dans les populations rurales, des inégalités caractérisées par un phénomène d’intersectionnalité, puisque moins de 10 % des femmes des zones rurales occupent un emploi qualifié, contre près de 45 % des hommes des zones urbaines (Graphique 1.7). Les femmes se heurtent à des obstacles plus importants pour ce qui est du développement des compétences, les normes de genre discriminatoires limitant souvent leurs possibilités d’emploi, ainsi que leur accès à l’école et la formation (ACET, 2022[46] ; OCDE, 2022[47]). L’écart de rémunération entre les sexes s’élève à environ 30 % dans la plupart des pays africains (ONU Femmes, 2022[48]), tandis que le salaire horaire en zones rurales est inférieur de moitié à celui des grandes villes (OCDE/ONU-CEA/BAD, 2022[40]).
Tableau 1.1. Trois grands clivages du marché du travail africain
Clivage |
Effets sur l’offre et la demande de compétences |
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Entre les sexes |
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Entre zones rurales et urbaines |
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Entre emploi informel et formel |
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Source : Compilation des auteurs.
La lenteur de la transformation productive de l’Afrique favorise la progression de l’emploi informel et limite les possibilités des travailleurs hautement qualifiés
L’industrie manufacturière n’étant pas le moteur de la transformation productive de la plupart des pays africains, ceux-ci auraient tout intérêt à se concentrer sur d’autres secteurs pour stimuler la productivité et l’emploi. Contrairement à d’autres régions du monde, la transformation productive de l’Afrique – la réaffectation des facteurs de production d’activités économiques à faible productivité vers d’autres à forte productivité – n’est pas portée par la croissance du secteur manufacturier (CUA/OCDE, 2019[53] ; CUA/OCDE, 2018[27] ; UNU-WIDER, 2018[54]), qui reste limitée, avec une part d’emploi d’environ 8 % de la main-d’œuvre africaine en 2022, contre 12 % pour l’Asie en développement et 19 % pour la République populaire de Chine (ci-après « Chine ») (Newfarmer et Heitzig, 2023[55]). En l’absence d’un secteur manufacturier d’envergure, les pays africains doivent donc identifier les secteurs clés qui, en fonction de chaque contexte national, peuvent concrétiser la double promesse d’un fort potentiel d’emploi et de productivité (Rodrik et Stiglitz, 2024[56]).
Le développement des compétences dans les secteurs de l’agriculture et du commerce, qui concentrent la moitié de la croissance de l’emploi en Afrique, peut accroître la productivité de millions de travailleurs. Le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche reste le premier pourvoyeur d’emplois du continent, malgré la diminution de sa part dans l’emploi total, passée de 57 % à 48 % entre 2000 et 2021, à l’inverse du secteur du commerce de gros et de détail, qui a vu sa part dans l’emploi total augmenter sur la même période, passant d’environ 19 % à 24 %. Ensemble, ces deux secteurs portent environ la moitié des créations d’emplois des 20 dernières années (Graphique 1.8). La prévalence de l’emploi informel y est toutefois forte, les travailleurs vulnérables6 (travailleurs indépendants ou pour leur propre compte, et travailleurs familiaux collaborant à l’entreprise familiale) représentant 93 % de la main-d’œuvre dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, et 84 % dans celui du commerce de gros et de détail (Graphique 1.9). Ces deux secteurs sont en outre ceux où les exigences en matière d’éducation sont les plus faibles (Graphique 1.10). S’il est peu probable que la productivité du travail connaisse une hausse notoire dans ces secteurs, le développement des compétences pourrait néanmoins y permettre une augmentation marginale de la productivité par travailleur, pour une main-d’œuvre très nombreuse.
La prévalence de l’emploi informel devrait rester bien plus forte que celle de l’emploi formel, pointant la nécessité de politiques dédiées. Le continent africain est la région du monde à la part d’emploi informel la plus élevée : d’après les estimations, elle y atteint ainsi 82 %, contre 56 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 73 % pour l’Asie en développement. Dans 12 pays africains7, la proportion de jeunes déscolarisés sans emploi ni formation est en moyenne supérieure de 7 points de pourcentage parmi les jeunes issus de ménages totalement informels (soit « [ceux] où tous les membres de la famille travaillent dans le secteur informel ») par rapport à celle observée chez les jeunes issus de ménages totalement formels (OCDE, 2024[59]). Or, malgré l’ampleur des efforts politiques déployés pour faire progresser la part de l’emploi salarié formel, la proportion de travailleurs vulnérables dans la population active (utilisée ici comme indicateur approximatif de l’emploi informel) n’a diminué que marginalement ces 20 dernières années (Graphique 1.1, panel A). En cas de maintien des tendances actuelles, en 2040, les travailleurs vulnérables resteront majoritaires dans la population active africaine (CUA/OCDE, 2021[7]). Par conséquent, si les initiatives visant à réduire l’emploi informel au profit de l’emploi formel restent bien sûr nécessaires, il n’en demeure pas moins impératif d’apporter des réponses politiques spécifiques aux questions pressantes que sont les déficits de compétences, la faiblesse de la productivité et la mobilité sociale intergénérationnelle des travailleurs du secteur informel.
Différents obstacles entravent le développement des compétences des travailleurs informels, notamment leur faible niveau d’éducation, leurs ressources limitées et l’absence d’accès à la formation professionnelle. S’il semble que la corrélation entre acquisition de compétences, d’une part, et croissance, productivité et innovation, d’autre part, soit plus directe dans le secteur informel que dans le secteur formel (Adams, Johansson de Silva et Razmara, 2013[60]), dans la pratique, les travailleurs du secteur informel ont bien moins de chances d’avoir accès à l’éducation et la formation. En 2019, environ 68 % des travailleurs informels d’Afrique n’avaient ainsi achevé que leur scolarité primaire voire n’avaient pas été scolarisés, contre 26 % des travailleurs du secteur formel. Parmi la population occupant un emploi informel, la proportion de femmes n’ayant pas reçu d’éducation formelle était en outre supérieure de 14.3 points de pourcentage à celle observée chez les hommes (OIT, 2023[42]). Or, le manque de ressources financières et la faiblesse du niveau d’éducation limitent la propension à accéder aux programmes formels de formation et à acquérir de nouvelles compétences (Aleksynska et Kolev, 2021[11]). D’après des données recueillies dans dix pays africains, 43 % à 68 % des travailleurs du secteur informel gagnent moins de la moitié du revenu médian national (OCDE, 2024[59]), tandis que d’autres données collectées dans huit pays africains révèlent que moins de 5 % des travailleurs informels interrogés suivent une formation professionnelle liée à leur emploi au cours d’une année. Selon le pays, ce taux est de 3 à 15 fois inférieur à celui observé chez les travailleurs du secteur formel (OIT, 2023[61]). Au Ghana et en Tanzanie, environ 90 % des bénéficiaires de programmes de formation professionnelle ou de développement des compétences travaillent dans le secteur formel (OCDE, 2024[59]).
Face à la rareté des possibilités d’emploi dans le secteur formel, les salariés sont plus susceptibles que les travailleurs indépendants d’être surqualifiés et surcompétents. La rareté des opportunités d’emploi formelles implique que, comparativement aux travailleurs informels, les travailleurs formels sont plus susceptibles d’accepter des postes pour lesquels ils sont surqualifiés (Aleksynska et Kolev, 2021[11]). Parmi les salariés, seuls 41 % occupent ainsi un poste correspondant à leur niveau d’éducation en Afrique, contre 49 % pour l’Asie en développement et 57 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Graphique 1.11). Si la sous-éducation demeure la principale forme d’inadéquation pour les salariés, 16 % d’entre eux restent suréduqués pour leur poste, contre seulement 7 % des travailleurs indépendants. À l’inverse, environ 68 % des travailleurs indépendants (qui opèrent essentiellement dans le secteur informel) sont sous-qualifiés pour leur emploi en Afrique, contre 52 % pour l’Asie en développement et 38 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Les travailleurs et les étudiants africains hautement qualifiés ont tendance à quitter le continent, signe de meilleures opportunités d’emploi et d’études à l’étranger. De leur côté, les migrants africains peu qualifiés restent pour la plupart sur le continent, le développement des compétences n’étant qu’un facteur parmi les nombreux susceptibles de motiver leur décision d’émigrer (Annexe 1.A). Pour les migrants hautement qualifiés, la perspective de trouver un emploi qualifié représente en revanche un facteur plus important. En 2020, 74 % des travailleurs migrants africains hautement qualifiés ont choisi de quitter le continent8, à destination d’un pays à revenu élevé pour la grande majorité (98 %), c’est-à-dire un total de 72 % de tous les migrants hautement qualifiés. C’est en Afrique de l’Est que ces départs sont les plus nombreux de toutes les régions africaines : en 2020, 47 % des diplômés du supérieur nés dans cette région résidaient ainsi à l’étranger, dont 53 % dans des pays à revenu élevé et 46 % dans une autre région d’Afrique. En 2021, près de 600 000 étudiants africains du supérieur (soit 3.3 % des effectifs totaux de ce niveau d’enseignement) sont partis poursuivre leurs études dans un autre pays, un taux supérieur à celui observé dans les pays de l’Asie en développement (1.8 %) et d’Amérique latine et des Caraïbes (1 %)9. Les données de LinkedIn mettent par ailleurs en évidence la préférence pour une émigration hors du continent des travailleurs africains dotés de compétences dans les technologies de pointe (comme le développement d’applications mobiles ou l’intelligence artificielle) et de ceux des secteurs professionnels mondialisés (comme l’enseignement supérieur, la recherche ou les logiciels informatiques), probablement motivés par de meilleures perspectives de rémunération et d’évolution de carrière. À l’inverse, les travailleurs africains disposant de compétences managériales ou technologiques courantes sont plus susceptibles d’émigrer vers d’autres pays du continent (Banque mondiale, 2023[63]).
Avec la diversification des économies africaines, les travailleurs ont besoin de renforcer leurs compétences non techniques, commerciales et techniques spécifiques au secteur pour stimuler la productivité et l’adoption des technologies
Les économies africaines requièrent des compétences différentes selon qu’elles sont encore principalement agraires ou en voie de diversification. À mesure qu’elles s’industrialisent et se diversifient, les économies produisent des biens plus sophistiqués et font donc appel à un éventail plus large et plus pointu de compétences (Lo Turco et Maggioni, 2022[65] ; OMC/OIT, 2017[66]). La présente analyse met en lumière le rôle central des compétences dans une économie. Elle examine pour ce faire les différents groupes de professions à la lumière des compétences requises pour les exercer, à l’aide de la base de données américaine O*Net sur les professions et les compétences. Malgré ses limites, cette approche reste utile pour une analyse comparative globale des compétences requises dans les pays africains (Annexe 1.B). Deux grands groupes, chacun composé de 5 pays, représentent respectivement les structures professionnelles les moins et les plus diversifiées des 31 pays africains de l’ensemble de données (Graphique 1.13) :
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Les économies agraires comprennent le Burundi, le Mozambique, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RD Congo) et la Tanzanie. Plus de 60 % des actifs y travaillent dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche. Elles appartiennent toutes au groupe des pays les moins avancés.
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Les économies en voie de diversification comprennent l’Égypte, l’Eswatini, Maurice, le Sénégal et la Tunisie. Elles présentent la plus faible proportion d’actifs exerçant une profession élémentaire10 ou travaillant dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche ; des niveaux de transformation productive supérieurs à la moyenne africaine (ACET, 2023[67]) ; et les niveaux de développement industriel les plus élevés du continent (BAfD/CUA/ONUDI, 2022[68]).
Les compétences fondamentales et non techniques permettent aux Africains d’améliorer leur rémunération et leur productivité, et d’acquérir des compétences complémentaires, en particulier dans les économies en voie de diversification
Avec la diversification des économies africaines, les compétences fondamentales et non techniques égalent, voire surpassent, les compétences techniques en importance. Les besoins et déficits de compétences varient selon les pays du continent et les secteurs d’activité (Tableau 1.2). En moyenne, sur une échelle de 100 points, les exigences en termes de compétences fondamentales et non techniques sont supérieures de 3.8 points dans les économies africaines les plus diversifiées par rapport à celles encore principalement tributaires de l’emploi agricole (Graphique 1.14). D’après différentes enquêtes représentatives au niveau national menées auprès d’entreprises formelles et informelles employant des jeunes au Bénin, au Liberia, au Malawi et en Zambie, ces types de compétences comptent au moins autant que les compétences techniques dans les décisions d’embauche (Arias, Evans et Santos, 2019[69] ; Cunningham et Villasenor, 2014[70]). De même, les compétences numériques de base et les compétences non techniques, comme le raisonnement analytique, la créativité, la curiosité, le leadership, la résilience et la connaissance de soi, figurent parmi les grandes priorités des programmes de reconversion et de renforcement des compétences sur la période 2023-24 dans toutes les régions du monde, et en particulier en Afrique (FEM, 2023[71]). Selon une étude menée auprès d’employeurs de six pays africains11, près de 40 % des élèves diplômés du secondaire auraient besoin d’une formation supplémentaire en compétences de communication, 15 % à 20 % en compétences sociales et de leadership, et environ 11 % en compétences analytiques et de résolution de problèmes (ACET, 2023[72]).
Tableau 1.2. Priorités politiques pour la réduction des déficits de compétences en Afrique
Priorités |
Déficits de compétences |
Éléments factuels |
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1. Compétences fondamentales et non techniques |
Les compétences fondamentales et non techniques ont une forte incidence sur la capacité ultérieure d’un travailleur à acquérir d’autres types de compétences. |
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2. Compétences managériales et entrepreneuriales |
Le manque de compétences managériales et entrepreneuriales entrave la croissance et la productivité des petites et grandes entreprises. |
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3. Compétences techniques basées sur la demande des industries locales |
Les connaissances techniques et spécifiques à l’emploi sont indispensables à la compétitivité et à la productivité. |
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Source : Compilation des auteurs.
Pour les travailleurs africains, un meilleur niveau de compétences fondamentales et non techniques est gage d’une rémunération et d’une productivité plus élevées. Au Ghana et au Kenya, des enquêtes comparables mettent ainsi en évidence un avantage salarial d’environ 30 % pour les travailleurs maîtrisant les compétences fondamentales. Les données de plus de 7 600 entreprises du secteur manufacturier de 27 pays africains montrent qu’une augmentation de 10 points de pourcentage de la proportion d’employés diplômés du deuxième cycle du secondaire ou du supérieur (un indicateur de la maîtrise des compétences fondamentales et non techniques) est associée à une hausse de la productivité moyenne des entreprises (ventes par travailleur) de respectivement 4.2 % et de 4.8 % (Okumu and Mawejje, 2020[77]).
Chez les travailleurs, des compétences fondamentales et non techniques plus solides facilitent l’acquisition de nouvelles compétences. Au Kenya, les compétences des agriculteurs expliquent 12 % à 17 % de la variation du rendement des cultures de maïs, du fait de la forte incidence de leurs compétences fondamentales et non techniques sur leur capacité à se doter de compétences techniques (Laajaj et Macours, 2017[78]). Au Malawi, les agriculteurs dotés de compétences non techniques (comme la persévérance) sont plus susceptibles d’adopter de nouvelles cultures de rente et d’acquérir des connaissances techniques (Montalvao et al., 2017[79]). Enfin, une étude transnationale menée à partir de données sur le revenu et le niveau d’éducation de travailleurs de différents secteurs en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya et en Tanzanie, conclut que les gains de productivité associés à l’élévation du niveau d’éducation ou de formation des travailleurs sont plus importants lorsque ceux-ci possèdent de meilleures compétences fondamentales (Fasih et al., 2012[80]).
Les compétences techniques sont essentielles pour soutenir la croissance et la productivité des secteurs dynamiques
Les compétences en STIM sont de précieux atouts pour le développement de chaînes de valeur à forte intensité technologique, mais l’Afrique manque de diplômés dans ces domaines ainsi que de professionnels de l’ingénierie. Les compétences attendues en mathématiques, ingénierie, technologie, informatique, électronique et conception sont en moyenne plus importantes – de 4.7 points – dans les économies africaines en voie de diversification que dans celles agraires (Graphique 1.15). Les travailleurs dotés de compétences en STIM sont indispensables au développement de chaînes de valeur à forte intensité technologique, comme l’automobile, l’électronique, les panneaux solaires, les produits pharmaceutiques, les appareils médicaux ou encore l’exploitation minière (CNUCED, 2023[81] ; Dugbazah et al., 2021[82]). Les taux de diplômés du supérieur en STIM sont toutefois extrêmement variables à travers le continent africain, et l’Algérie, le Maroc, Maurice et la Tunisie sont les seuls à franchir la barre des 20 %, dans un contexte déjà propice de forte scolarisation dans l’enseignement supérieur (Graphique 1.16). De plus, le nombre de professionnels de l’ingénierie par habitant est faible en Afrique, allant de 540 pour 100 000 habitants aux Seychelles à moins de 45 à Madagascar, au Malawi, au Mozambique et en RD Congo, contre 1 160 au Royaume-Uni et 850 aux États-Unis (UNESCO/ICEE, 2021[83] ; SADC, 2018[84]).
Les compétences techniques sont indispensables au renforcement de la productivité agricole et du secteur agro-alimentaire. En toute logique, les compétences techniques en production alimentaire, mécanique, biologie et géographie revêtent en moyenne plus d’importance dans les économies agraires que dans celles en voie de diversification (Graphique 1.16). Selon une enquête menée auprès de plus de 200 acteurs africains de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) (organismes publics et prestataires d’EFTP principalement), l’agriculture est le secteur où les besoins de nouvelles qualifications techniques sont les plus importants (Allais, 2023[86]). Des recherches sur les systèmes agro-alimentaires au Rwanda pointent différents déficits de compétences, notamment en matière de techniques de plantation, de récolte et de post-récolte, ainsi que de connaissance et de respect des normes de transformation et de conditionnement (PSF, 2021[87]). En Éthiopie, 80 % des entreprises interrogées soulignent de même le besoin de compétences techniques pour accompagner le développement des activités agro-alimentaires dans les domaines des huiles comestibles, de la volaille, de la floriculture et des fruits et légumes (OIT, 2021[88]). En Afrique du Nord, l’augmentation de la consommation de produits alimentaires transformés amplifie de son côté la demande de compétences en boulangerie, fromagerie, dessication des fruits, gastronomie, pâtisserie et conditionnement de produits prêts à consommer (OCDE, 2023[89] ; OCDE et al., 2021[90]).
La réduction des déficits de compétences managériales et entrepreneuriales peut avoir un effet stimulant sur la productivité du travail et l’adoption des technologies
Les compétences commerciales et managériales sont capitales pour améliorer la productivité des entreprises et encourager l’adoption des technologies dans tous les secteurs. Si l’importance des compétences dans les fonctions administratives apparaît plus marquée dans les économies africaines en voie de diversification que dans celles agraires (d’environ 9.6 points), d’autres compétences commerciales et managériales, comme la vente, le marketing, la finance et la comptabilité, s’avèrent tout aussi essentielles pour les premières que pour les secondes (Graphique 1.15). Actuellement, les compétences managériales font souvent davantage défaut dans les pays africains que dans d’autres régions du monde, au détriment des performances des entreprises (Lemos et Daniela, 2015[91]). Des recherches menées auprès de 200 entreprises du secteur manufacturier en Zambie mettent ainsi en évidence une amélioration significative de leur productivité et de leur rentabilité en cas de mise en place de pratiques managériales de qualité (Grayson, Nyamazana et Funkila-Mulenga, 2016[92]). Par ailleurs, des enquêtes transnationales sur l’adoption des technologies au niveau des entreprises pointent le plus grand besoin de cadres hautement qualifiés dans celles mobilisant des technologies plus sophistiquées, mais soulignent dans le même temps la rareté relative de ce type de cadres en Afrique, avec les conséquences négatives qui en découlent sur l’adoption même des technologies (Begazo, Blimpo et Dutz, 2023[93]).
Les entrepreneurs du secteur informel peinent souvent à maîtriser toute la palette de compétences nécessaires à la gestion de leur activité. De toutes les régions du monde, l’Afrique affiche la plus forte proportion d’adultes démarrant ou gérant une nouvelle entreprise (OCDE/BAfD/PNUD, 2017[94]). Or, tout un éventail de compétences (de la planification de projets à la délégation de tâches, en passant par la vente), essentielles pour permettre aux entrepreneurs de développer leur activité, font pourtant souvent défaut aux entreprises informelles des pays en développement (Magidi et Mahiya, 2021[95]). Plus de 70 % des travailleurs indépendants de Côte d’Ivoire et de Madagascar (dont plus de 85 % opèrent dans le secteur informel) ne tiennent ainsi aucune comptabilité écrite (OCDE, 2017[52]). De même, d’après des enquêtes réalisées dans sept capitales africaines, la proportion d’entrepreneurs informels établissant un compte de résultat au moins une fois par an va d’environ 40 % à Khartoum (Soudan) et Mogadiscio (Somalie) à moins de 10 % à Maputo (Mozambique) (Banque mondiale, 2023[96]).
La demande de compétences numériques est déjà forte sur tout le continent, tandis que les défis climatiques vont accentuer le besoin de compétences vertes
En plus de constituer une occasion unique de développement des compétences en Afrique, les transitions numérique et verte en font une priorité absolue. Face à la révolution numérique et au changement climatique, les pays africains sont ainsi confrontés à deux transformations radicales qui ne leur laissent d’autre choix que de doter leur main-d’œuvre de compétences numériques et vertes. Ces transitions ont créé de nouvelles opportunités d’emploi et redessinent également l’avenir du travail et, dans son sillage, la demande et l’offre de compétences (Nedelkoska et Quintini, 2018[97]).
Tandis que les compétences numériques de base et intermédiaires sont très prisées dans les pays africains, la demande et l’offre de compétences numériques avancées restent limitées
Les compétences numériques englobent les capacités permettant de faire un usage efficace des technologies numériques, comme Internet, les applications logicielles, les smartphones et les ordinateurs. Elles peuvent être regroupées en trois niveaux, selon leur degré de complexité : de base, intermédiaire et avancé (Tableau 1.3). La demande et l’offre de compétences numériques varient selon les différents pays africains, chacun présentant ses propres défis et atouts (chapitre 5).
Si l’infrastructure numérique s’est améliorée sur tout le continent africain, l’accès à Internet reste toutefois lent, voire inexistant, dans de nombreux territoires. Or, un accès adéquat et fiable à Internet est le pré-requis incontournable de la bonne marche du secteur numérique et du développement des compétences dans ce domaine (Banque mondiale, 2020[98]). Il permet en outre l’adoption d’approches innovantes en matière d’éducation, à l’instar de l’apprentissage en ligne (Encadré 1.3). Le taux de pénétration d’Internet a certes plus que doublé en Afrique depuis 2015, et même quintuplé depuis 201012, mais en dépit de ces progrès, seuls 28 % de la population africaine avaient accès à Internet en 2016-18, contre 58 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 41 % pour l’Asie en développement. Les vitesses de l’Internet haut débit restent également faibles, avec par exemple en janvier 2024, une vitesse de téléchargement moyenne de 23 mégabits par seconde (Mbps) en Afrique, contre 78 Mbps pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 54 Mbps pour l’Asie en développement13.
Tableau 1.3. Demande et offre de compétences numériques en Afrique
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Compétences numériques de base (par exemple, utilisation d’un smartphone, courrier électronique, gestion basique de fichiers, navigation web, communication mobile) |
Compétences numériques intermédiaires (par exemple, utilisation de plusieurs appareils, logiciels financiers et de commerce électronique, médias sociaux professionnels, saisie et gestion de données) |
Compétences numériques avancées (par exemple, conception de sites web, programmation, développement IA, science des données) |
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Demande |
Très forte demande D’ici à 2030, 70 % de la demande de compétences numériques devrait provenir de celles de base (Banque mondiale, 2021[99]). |
Forte demande D’ici à 2030, 23 % de la demande de compétences numériques devrait cibler celles intermédiaires (Banque mondiale, 2021[99]). |
Demande émergente Si les marchés de l’IA sont plus matures dans les économies à revenu élevé, certains pays africains commencent à se positionner comme leaders régionaux dans ce domaine (Banque mondiale, 2021[99]). |
Offre |
Offre en augmentation 26.4 % de la population africaine sait utiliser un compte d’argent mobile. Dans 15 pays africains, 9 % de la population jeune possède des compétences numériques de base (calculs des auteurs d’après Banque mondiale (2021[100]) ; et UNICEF (2022[101])). |
Offre limitée Dans 15 pays africains, 5 % de la population jeune dispose de compétences numériques intermédiaires (calculs des auteurs d’après UNICEF (2022[101])). |
Offre très limitée L’Afrique ne compte que pour 1.3 % des utilisateurs mondiaux de GitHub, plateforme largement utilisée par les développeurs (OCDE et al., 2021[90]). |
Note : IA : intelligence artificielle.
Source : Compilation des auteurs.
Encadré 1.3. Cours en ligne ouverts à tous et formation en ligne en Afrique
L’apprentissage en ligne constitue une alternative de plus en plus courante à l’enseignement traditionnel en Afrique. La demande est ainsi en hausse sur le continent, avec un pourcentage d’utilisateurs dans la population totale amené à passer de 1.5 % en 2024 à 1.8 % en 2028, pour atteindre les 25 millions (Statista, 2023[102]). Les cours en ligne ouverts à tous (aussi connus sous leur acronyme anglais MOOC [Massive Open Online Courses]) permettent l’accès numérique à des contenus et matériels pédagogiques proposés depuis n’importe quel endroit du monde. Ils peuvent donc contribuer à pallier certaines des lacunes des systèmes d’éducation en Afrique, notamment les classes surchargées, le manque d’infrastructures ou encore l’obstacle des coûts (Ochieng’, Mutisya et Thiong’o, 2022[103]).
Malgré la forte demande de MOOC en Afrique, le nombre de ceux conçus et produits sur le continent reste faible. En 2015, les Africains ont suivi entre 13 % et 20 % des MOOC proposés par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), association mondiale de premier plan d’établissements d’enseignement supérieur (Rimondi, 2015[104]). Cependant, le continent ne conçoit et ne produit qu’un faible pourcentage des MOOC à l’échelle mondiale : 98 % proviennent principalement d’universités publiques ou privées de pays à revenu élevé (Elongué, 2021[105]).
Face à cet essor de la demande de formation en ligne, la société civile se fait force de propositions. De plus en plus de cours en ligne sont ainsi proposés par des start-ups via des applications mobiles et des plateformes en ligne communautaires, notamment en Afrique de l’Est (AU-Startups, 2023[106]). Dans les zones les plus rurales de l’Ouganda, où l’enseignement par Internet n’est pas possible, l’apprentissage à distance a tout de même pu se développer grâce à des émissions radiophoniques éducatives parrainées par des organisations non gouvernementales locales (Vincent-Lancrin, Cobo Romaní et Reimers, 2022[107]).
Les enquêtes révèlent une offre de compétences numériques largement lacunaire sur l’ensemble du continent, contraignant parfois les employeurs à recruter à l’étranger. De récentes enquêtes menées auprès d’employés et d’employeurs de neuf pays africains pointent ainsi à la fois l’essor de la demande et l’insuffisance de l’offre de compétences numériques, en particulier dans les professions hautement qualifiées (OIT, 2022[75]). Au Ghana, l’insuffisance de l’offre de compétences numériques pousse même les employeurs à recruter à l’international, comme en attestent les résultats d’une enquête de 2019, selon lesquels près de 20 % des entreprises ghanéennes interrogées ne recrutent leurs employés qualifiés dans le numérique qu’à l’étranger, dont près de 70 % parce qu’elles ne parviennent pas à trouver des talents locaux compétents dans ce domaine (SFI, 2019[108]). Dans une autre enquête, des entreprises d’Afrique du Sud, du Kenya et du Nigeria identifient également l’insuffisance de l’offre de compétences numériques comme un défi majeur, 97 % d’entre elles indiquant s’attendre à rencontrer des difficultés pour recruter et retenir des travailleurs qualifiés dans ce domaine (SAP, 2023[29]).
La demande de compétences numériques de base est en plein essor en Afrique. La pandémie de COVID-19 a rappelé avec force le besoin de compétences numériques de base, de nombreuses entreprises se voyant alors contraintes de dématérialiser leurs activités (CUA/OCDE, 2021[7]). Même après la pandémie, le nombre d’emplois nécessitant l’exécution de tâches numériques continuera de croître rapidement. En 2030, 70 % de cette nouvelle demande à travers la majeure partie du continent devrait provenir des compétences numériques de base (Banque mondiale, 2021[99]). Dans les pays chefs de file de la transformation numérique de l’Afrique, comme le Kenya, ce sont même 50 % à 55 % de tous les emplois (soit 21 millions de travailleurs) qui pourraient, à cet horizon, nécessiter des compétences numériques de base, sous l’effet de l’expansion du secteur numérique national et de l’écosystème des start-ups. Dans les économies moins dépendantes du secteur numérique, comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Rwanda, cette proportion devrait tout de même être comprise entre 35 % et 45 %. Parmi les emplois qui requerront des compétences numériques de base en 2030, 54 % relèveront du secteur des services, 35 % de celui de l’agriculture et 11 % de celui de l’industrie (Graphique 1.17).
La demande de compétences numériques intermédiaires et avancées est en hausse dans tous les secteurs, et plus particulièrement dans celui des services. Les compétences numériques intermédiaires permettent l’utilisation des technologies numériques pour des tâches précises, dans le cadre de fonctions et professions spécifiques. En 2022, 93 % des entreprises interrogées en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria faisaient ainsi part d’une augmentation du besoin de compétences numériques intermédiaires au cours des 12 derniers mois, tandis qu’aucune entreprise participante ne constatait de baisse (SAP, 2023[29]). En 2030, la plupart des emplois nécessitant des compétences numériques intermédiaires et avancées se trouveront dans le secteur des services (Graphique 1.17).
La quatrième révolution industrielle (ou industrie 4.0) alimente la demande de compétences numériques avancées en Afrique. Les progrès technologiques réalisés dans les domaines de l’automatisation, de la robotique, de l’intelligence artificielle (IA) et de la biotechnologie entraînent une transformation en profondeur des marchés du travail du monde entier. Si ces bouleversements concernent pour l’instant principalement les pays à revenu élevé, la demande de compétences numériques augmente toutefois globalement en Afrique, portée par l’essor du travail en ligne (Encadré 1.4). Ces dernières années, l’adoption de l’IA s’est en outre accélérée dans les entreprises africaines (PCNS, 2023[109]), impulsant une hausse de la demande de compétences dans ce domaine. Dans une enquête menée auprès des représentants de 32 États membres africains de l’UNESCO, 27 font d’ailleurs une priorité de l’intégration des compétences et connaissances en IA dans les systèmes d’éducation et de formation (UNESCO, 2021[110]). Pour l’heure, l’adoption de l’IA reste néanmoins très variable d’un pays à l’autre (Graphique 1.18), comme en témoignent les scores moyens de 2023 sur l’indice de préparation à l’IA, de 31.6 pour l’Afrique, contre 84.8 pour les États-Unis et 9.2 pour la Corée du Nord, respectivement premier et dernier de ce classement mondial.
Encadré 1.4. Révolution de l’intelligence artificielle et travail en ligne
Certains pays africains contribuent de manière significative à l’offre mondiale de main-d’œuvre en ligne. Les travailleurs en ligne du continent peuvent ainsi bénéficier de l’essor mondial de la demande de tâches numériques. Dans une main-d’œuvre en ligne mondiale constituée à 70 % de développeurs, la part de l’Afrique s’établissait à 5.5 % en 2020, en deçà des 65.5 % de l’Asie en développement, mais au-dessus des 3.5 % de l’Amérique latine et des Caraïbes1. Toujours en 2020, ces travailleurs en ligne africains représentaient cependant moins de 0.1 % de la population active totale du continent, avec toutefois des variations selon les pays (Graphique 1.19).
L’intelligence artificielle peut améliorer la productivité des travailleurs en ligne, en allégeant par exemple leur charge de tâches routinières, comme le montrent de récentes études. Un essai contrôlé randomisé portant sur 640 micro-, petites et moyennes entreprises kenyanes met en évidence les avantages que peuvent tirer les propriétaires d’entreprises de l’utilisation du chatbot GPT-4 (Otis et al., 2023[112]). De même, aux Philippines, les travailleurs en ligne peu qualifiés ont pu, grâce à GPT-4, faire progresser leur productivité de 34 %, ceux moyennement qualifiés de 14 %, tandis que les plus qualifiés n’ont obtenu que des améliorations minimes (Brynjolfsson, Li et Raymond, 2023[113]). Globalement, ces résultats semblent souligner le potentiel de l’IA générative pour renforcer la productivité, en particulier des travailleurs en ligne africains peu qualifiés et vulnérables, étant donné que son utilisation est intuitive et ne nécessite pas de nouvelles infrastructures.
1. Calculs des auteurs d’après Stephany et al. (2021[115]).
Les compétences numériques de base des Africains sont variables, tandis que celles intermédiaires et avancées restent rares. En moyenne, 26.4 % de la population de 30 pays africains sait utiliser un compte d’argent mobile sans aucune aide, contre 16 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 11 % pour l’Asie en développement et à l’échelle mondiale (Banque mondiale, 2021[100])14. Cependant, les compétences informatiques (sous-ensemble des compétences numériques) demeurent, elles, plus rares (Graphique 1.20). À l’heure actuelle, seuls 9 % de la population âgée de 15 à 24 ans de 15 pays africains pour lesquels des données sont disponibles possèdent ainsi au moins des compétences de base en informatique (10 % pour les hommes et 7 % pour les femmes). Par ailleurs, seuls 1 % de la population jeune au Tchad et 2 % en République centrafricaine ont ce niveau de compétence, une proportion qui atteint toutefois 33 % en Tunisie. Les compétences informatiques intermédiaires sont quant à elles plus rares, avec des proportions de la population jeune sous la barre des 13 % dans tous les pays africains pour lesquels des données sont disponibles, à l’exception de la Tunisie, de l’Algérie et du Zimbabwe (23 %, 19 % et 17 %, respectivement). Enfin, malgré leur progression, les compétences informatiques avancées restent limitées, avec seulement 2 % des travailleurs africains dotés de compétences en programmation, et 1.3 % des utilisateurs mondiaux de GitHub (plateforme largement utilisée par les développeurs) résidant en Afrique, contre 37 % en Europe et 23 % en Asie (OCDE et al., 2021[90]).
La lutte contre le changement climatique peut être créatrice d’emplois et renforcer la productivité de l’Afrique dans certains secteurs clés, à condition toutefois de disposer d’une offre suffisante de compétences vertes
Les efforts d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets peuvent être créateurs d’emplois, mais ceux-ci nécessitent toutefois de nouvelles compétences. À l’origine de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre générées par l’activité humaine, l’Afrique est la région du monde qui contribue le moins au changement climatique ; et pourtant, c’est aussi la plus vulnérable et la plus exposée à ses conséquences (IPCC, 2022[116]). En 2022, les catastrophes liées au climat et à l’eau en Afrique ont ainsi causé des dommages chiffrés à plus de 8.5 milliards USD (OMM, 2023[117]). Néanmoins, une transition verte pourrait s’accompagner de nouvelles opportunités d’emploi et de croissance pour le continent. Les initiatives d’atténuation, comme le passage aux énergies renouvelables et à des infrastructures durables, pourraient par exemple créer plus de 9 millions d’emplois entre 2019 et 2030, et 3 millions supplémentaires d’ici 2050 (IRENA/BAfD, 2022[118]). De leur côté, les mesures d’adaptation, notamment le renforcement de la littératie climatique et la pratique d’une agriculture intelligente face au climat, peuvent accroître la productivité, tout en offrant des possibilités d’emploi supplémentaires (IPCC, 2022[116] ; Williams et al., 2021[119]). Cette transition verte n’est par ailleurs pas sans conséquences sur les emplois existants, qu’elle modifie. Elle requiert enfin de nouveaux types de compétences, tant techniques que non techniques (OIT, 2015[120]).
L’adoption de nouvelles pratiques peut permettre aux travailleurs agricoles de mieux faire face au changement climatique et d’améliorer leur productivité. L’agriculture est le secteur où les besoins de nouvelles qualifications techniques et de compétences vertes complémentaires sont les plus importants (Allais, 2023[86]). Les techniques innovantes d’agriculture verte requièrent ainsi une main-d’œuvre dotée des compétences nécessaires pour s’adapter au changement climatique et en atténuer les effets. Toute solution verte apportée au secteur agricole doit s’appuyer sur des pratiques intelligentes, tenant compte des problématiques du changement climatique et de la sécurité alimentaire, comme la diversification des cultures, l’optimisation de l’agriculture grâce à la technologie (agri-tech) ou encore la réduction des émissions dues aux pratiques agricoles grâce à l’agroforesterie (Williams et al., 2021[119]). L’adoption de ces pratiques, en plus de stimuler la productivité, contribue à une utilisation plus durable des terres. En Afrique australe et de l’Est, la productivité agricole pourrait par exemple doubler, voire tripler, avec l’amélioration des intrants agricoles et des technologies de production, l’utilisation plus efficace des ressources en eau et des sols, et la restauration du capital naturel et des écosystèmes (Banque mondiale, 2022[121]).
La littératie climatique reste limitée. La littératie implique de comprendre à la fois le changement climatique et ses origines anthropiques, ce qui constitue la base d’actions éclairées en matière d’atténuation et d’adaptation (Simpson et al., 2021[122]). Si environ six Africains sur dix (58 %) ont entendu parler du changement climatique, seul un sur quatre (28 %) comprend ses conséquences négatives et admet son origine en partie humaine. Les groupes les moins familiarisés avec le concept de changement climatique sont les habitants des zones rurales, les femmes, les pauvres, les moins instruits, ainsi que les travailleurs du secteur agricole. Des pays comme le Liberia, le Niger et le Soudan, au nombre des plus vulnérables au changement climatique, affichent néanmoins des niveaux de sensibilisation au changement climatique parmi les plus bas (Selormey et al., 2019[123]).
Le secteur des énergies renouvelables, porteur d’un fort potentiel de création d’emplois, voit toutefois sa croissance freinée par le manque de compétences dans le domaine des énergies propres. En 2020, les énergies renouvelables, comme l’hydroélectrique, la géothermie, le solaire et l’éolien, représentaient plus de 55 % de l’approvisionnement total en énergie primaire dans 34 pays africains (OCDE, 2023[124]). La transition des emplois du secteur des combustibles fossiles vers celui des énergies propres est déjà en marche en Afrique. Entre 2019 et 2022, ce sont ainsi environ 400 000 emplois qui ont été créés dans les énergies propres sur le continent, tandis qu’environ 200 000 ont disparu dans les combustibles fossiles. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée limite toutefois la croissance du secteur des énergies renouvelables, où la demande de travailleurs hautement qualifiés est plus forte que dans tout autre secteur d’activité. Parmi les emplois du secteur mondial de l’énergie, 36 % requièrent ainsi un diplôme de l’enseignement supérieur et 51 %, une formation professionnelle. C’est pour ce second type de qualification que le secteur des énergies propres pâtit des plus fortes pénuries. Ces métiers moyennement qualifiés nécessitent en effet souvent une formation spécialisée, à l’instar des spécialistes du chauffage, de la ventilation et de la climatisation, qui pourront avoir à se recycler dans l’installation de pompes à chaleur, ou encore des électriciens, dans l’installation de batteries et de panneaux solaires (AIE, 2023[125]).
Les emplois dans le domaine des infrastructures et de la construction requièrent des compétences vertes, et les villes africaines offrent un vivier important de main-d’œuvre qualifiée. Les infrastructures sont responsables de 79 % des émissions de gaz à effet de serre et de 88 % des coûts d’adaptation (Thacker et al., 2021[126]). Les bâtiments économes en ressources comptent parmi les solutions pour réduire les conséquences négatives du changement climatique. Or, en Afrique, 80 % du bâti qui existera en 2050 reste à construire (World Green Building Council, 2023[127]). Les compétences dans ce type d’écoconstruction doivent donc impérativement être mises à l’honneur. D’autant plus que le continent peut déjà compter, dans ses villes, sur une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la construction, et ce plus que d’autres régions du monde. Sur les 9 villes africaines couvertes dans le cadre d’une étude mondiale sur 89 grandes villes, 6 présentaient ainsi un excédent de travailleurs qualifiés dans ce secteur, tandis que seules 2 en manquaient, des chiffres à mettre en regard d’un taux mondial de pénurie de compétences de 74 % dans ce domaine (Turner & Townsend, 2023[128])15.
Le secteur de la gestion des déchets est appelé à se développer en Afrique, et donc à créer de nouveaux emplois. L’adoption de pratiques efficaces de gestion et de recyclage est indispensable pour minimiser la pollution de l’environnement. On estime ainsi que 70 % à 80 % des déchets ménagers du continent africain sont recyclables, alors que seuls 4 % sont pour l’heure recyclés (PNUE, 2020[129]). La rapidité de l’urbanisation et le dynamisme de l’activité économique ne font d’ailleurs qu’accentuer ce besoin de recyclage et de valorisation énergétique des déchets, avec un secteur de la gestion des déchets amené à croître sur le continent à un taux annuel de 5 % d’ici 2029 (Mordor Intelligence, 2023[130]). Dans le même ordre d’idée, l’économie circulaire peut, elle aussi, ouvrir de nombreuses perspectives économiques dans ce secteur, et bien au-delà (Never, 2023[131]).
Annexe 1.A. Liens entre migrations et compétences en Afrique
Les travailleurs africains qui émigrent vers d’autres pays du continent sont en général peu éduqués et en quête d’une meilleure rémunération. Les décisions de migration sont complexes et tributaires de multiples facteurs, comme les conditions démographiques, socio-culturelles, politiques, environnementales et économiques dans le pays d’origine (facteurs d’incitation) ainsi que dans le pays de destination (facteurs d’attraction). L’une des principales motivations des travailleurs africains faisant le choix d’émigrer reste toutefois la perspective d’une meilleure rémunération à l’étranger (De Vreyer, Gubert et Roubaud, 2010[132]). Les Africains des zones rurales et peu qualifiés émigrent souvent vers des pays voisins, attirés par la demande de main-d’œuvre dans des secteurs comme la construction, les services domestiques privés, le commerce et l’agriculture saisonnière, ainsi que par des coûts de migration peu élevés (OCDE/OIT, 2017[133] ; Mercandalli, 2017[134]). En 2020, plus de la moitié (57 %) des migrants africains diplômés au plus du secondaire ont ainsi émigré à l’intérieur du continent (Graphique d’annexe 1.A.1, panel B), soit plus du double du taux de migration intrarégionale de l’Amérique latine et des Caraïbes (27 %) (Banque mondiale, 2023[135]).
Les migrants africains hautement éduqués quittent généralement le continent, ce qui peut parfois s’avérer profitable à leur pays d’origine (Graphique d’annexe 1.A.1, panel A), car ils contribuent, lorsqu’ils reviennent, à enrichir son vivier de compétences (OCDE, 2017[136]).
Plus d’un tiers des travailleurs migrants africains sur le continent travaillent dans l’agriculture, et environ un tiers de ceux faiblement et moyennement qualifiés choisissent les deux mêmes régions de destination. Sur la période 2017-21, la plus grande part des travailleurs migrants africains sur le continent travaillaient dans l’agriculture (34.5 %), suivie des services et du commerce (22.3 %) et d’autres professions élémentaires (19.6 %). L’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest se distinguent comme les principales régions de destination des travailleurs migrants africains peu éduqués faisant le choix d’émigrer sur le continent, avec des proportions de respectivement 30 % et 35 % en 2020 (Graphique d’annexe 1.A.1, panel B). Les raisons de cet attrait pourraient tenir à la place centrale de l’agriculture (qui attire une main-d’œuvre considérable) dans ces deux régions et à sa contribution à leurs chaînes de valeur (CUA/OCDE, 2022[32]). Les travailleurs migrants africains sur le continent tendent à occuper des emplois plus qualifiés que la population locale de leur pays de destination. Dans 9 pays africains sur 13 à l’étude, la proportion de travailleurs immigrés africains occupant un emploi hautement qualifié est ainsi supérieure à celle observée dans la population locale (Graphique d’annexe 1.A.2).
Annexe 1.B. Analyse de l’importance des compétences à l’aide des statistiques sur la population active et de la base de données O*NET
La méthodologie utilisée dans ce rapport pour évaluer les profils nationaux de besoins de compétences repose sur deux grandes sources de données :
-
La base de données O*NET (United States Occupational Information Network), qui fournit des informations détaillées sur les compétences requises par profession, collectées à partir de questionnaires standardisés remplis par des travailleurs américains ayant plus de six mois d’ancienneté dans des entreprises sélectionnées statistiquement à partir d’un échantillon aléatoire. Chacune des dimensions de O*NET se voit attribuer une valeur catégorielle en fonction de son « importance » pour l’emploi. Les travailleurs interrogés indiquent ainsi l’importance d’une compétence donnée pour leur emploi sur une échelle allant de 1 (pas importante) à 5 (extrêmement importante).
-
Les statistiques harmonisées de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la population active, dérivées des statistiques nationales sur la population active (disponibles pour 31 pays africains), qui fournissent des informations détaillées sur la structure de l’emploi par profession.
L’approche suivante a été retenue pour le calcul des scores pondérés d’importance des compétences :
-
Tout d’abord, les scores d’importance ont été standardisés pour chaque profession. Score standardisé = 100* ((O - L)/(H - L)) où O est le score initial, L le score le plus bas possible (1) et H le score le plus élevé possible sur l’échelle de notation utilisée (5).
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Ensuite, le niveau à 6 chiffres de la classification des professions O*NET (taxonomie O*NET-SOC 2019) (Tableau d’annexe 1.B.1) a été converti au niveau à deux chiffres de la Classification internationale type des professions (CITP-08).
-
Puis, les scores d’importance des compétences O*NET par profession ont été mis en correspondance avec les statistiques sur la population active de l’OIT.
-
Enfin, les scores pondérés d’importance des compétences ont été calculés, en utilisant la part de la population active par profession comme facteur de pondération.
Mises en garde et limites de cette approche
-
Si plusieurs études ont déjà appliqué O*NET à l’analyse des professions dans des pays à faible revenu (Arias, 2014[137] ; Aedo et al., 2013[138] ; Aedo, 2012[139]), les compétences requises pour certaines professions peuvent toutefois différer entre les pays à faible revenu et ceux à revenu élevé (comme les États-Unis), compte tenu des différences considérables de technologies et de contexte réglementaire entre les premiers et les seconds.
-
La présente analyse s’est concentrée sur deux groupes d’économies africaines (agraires et en voie de diversification). Ce choix a été fait en partie parce que les scores d’importance des compétences sont dérivés d’enquêtes auprès de travailleurs américains. Comme ces scores varient d’un pays à l’autre en fonction des structures professionnelles, une différence significative entre les groupes était nécessaire pour obtenir des scores moyens distincts.
Tableau d’annexe 1.B.1. Classification utilisée dans le cadre de l’analyse de l’édition 2024 des Dynamiques du développement en Afrique
Grande catégorie de compétences |
Compétences |
Description |
---|---|---|
Compétences fondamentales |
Mathématiques |
Utiliser les mathématiques pour la résolution de problèmes. |
Compréhension de l’écrit |
Comprendre des phrases et des passages écrits dans des documents professionnels. |
|
Expression orale |
Parler aux autres pour transmettre des informations de manière efficace. |
|
Expression écrite |
Communiquer efficacement par écrit en fonction des besoins du public visé. |
|
Compétences non techniques |
Écoute active |
Accorder toute son attention à ce que disent les autres, prendre le temps de comprendre les points soulevés, poser les questions appropriées et ne pas interrompre à des moments inopportuns. |
Apprentissage actif |
Comprendre les implications de nouvelles informations pour la résolution de problèmes et la prise de décision actuelles et futures. |
|
Esprit critique |
Utiliser la logique et le raisonnement pour identifier les forces et faiblesses de solutions, conclusions ou approches des problèmes alternatives. |
|
Stratégies d’apprentissage |
Sélectionner et utiliser des méthodes et procédures de formation/instruction adaptées à la situation lors de l’apprentissage ou de l’enseignement de nouveaux éléments. |
|
Supervision |
Contrôler/évaluer ses propres performances, celles d’autres personnes ou d’organisations afin d’apporter des améliorations ou de prendre des mesures correctives. |
|
Résolution de problèmes complexes |
Identifier les problèmes complexes et examiner les informations connexes afin d’élaborer et d’évaluer différentes options et de mettre en œuvre des solutions. |
|
Gestion du temps |
Gérer son temps et celui des autres. |
|
Coordination |
Adapter ses actions en fonction de celles des autres. |
|
Instruction |
Enseigner à d’autres personnes comment faire quelque chose. |
|
Négociation |
Réunir des personnes et tenter de concilier les différences. |
|
Persuasion |
Persuader les autres de changer d’avis ou de comportement. |
|
Sens du service |
Rechercher activement des moyens d’aider les autres. |
|
Perceptivité sociale |
Avoir conscience des réactions des autres et en comprendre les raisons. |
|
Compétences commerciales et managériales |
Administration et gestion |
Connaître les principes de gestion et d’entreprise impliqués dans la planification stratégique, l’affectation des ressources, la modélisation des ressources humaines, les techniques de direction, les méthodes de production et la coordination des personnes et des ressources. |
Administratif |
Connaître les procédures et systèmes administratifs et de bureau tels que le traitement de texte, la gestion des dossiers et archives, la sténographie et la transcription, la conception de formulaires et la terminologie propre au milieu de travail. |
|
Service à la clientèle et aux personnes |
Connaître les principes et processus de fourniture de services à la clientèle et aux personnes, notamment l’évaluation des besoins des clients, le respect des normes de qualité des services et l’évaluation de la satisfaction des clients. |
|
Finance et comptabilité |
Connaître les principes et pratiques économiques et comptables, les marchés financiers, la banque, ainsi que l’analyse et la communication de données financières. |
|
Personnel et ressources humaines |
Connaître les principes et procédures de recrutement, de sélection, de formation, de rémunération et d’avantages sociaux, de relations et de négociations professionnelles, et de systèmes d’information sur le personnel. |
|
Vente et marketing |
Connaître les principes et méthodes de présentation, de promotion et de vente de produits ou de services, notamment les stratégies et techniques de marketing, la démonstration de produits, les techniques de vente et les systèmes de contrôle des ventes. |
|
Compétences techniques |
Bâtiment et construction |
Connaître les matériaux, méthodes et outils nécessaires à la construction ou à la réparation d’habitations, de bâtiments ou d’autres structures comme les autoroutes et les routes. |
Informatique et électronique |
Connaître les circuits imprimés, les processeurs, les puces, l’équipement électronique et le matériel et les logiciels informatiques, notamment les applications et la programmation. |
|
Conception |
Connaître les techniques de conception, les outils et les principes impliqués dans la production de plans techniques détaillés, de dessins et de modèles. |
|
Ingénierie et technologie |
Connaître l’application pratique des sciences et technologies de l’ingénieur, notamment l’application de principes, techniques, procédures et équipements à la conception et la production de divers produits et services. |
|
Mécanique |
Connaître les machines et outils, notamment leur conception, utilisation, réparation et entretien. |
|
Biologie |
Connaître les organismes végétaux et animaux, leurs tissus, cellules, fonctions, interdépendances et interactions entre eux et avec l’environnement. |
|
Chimie |
Connaître la composition chimique, la structure et les propriétés des substances, ainsi que les processus et transformations chimiques qu’elles subissent, notamment les utilisations des produits chimiques et leurs interactions, les signes de danger, les techniques de production et les méthodes d’élimination. |
|
Géographie |
Connaître les principes et méthodes permettant la description des caractéristiques des masses terrestres, marines et aériennes, notamment leurs caractéristiques physiques, leur localisation, leurs interactions et la répartition de la vie végétale, animale et humaine. |
|
Mathématiques |
Connaître l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, le calcul, les statistiques et leurs applications. |
|
Physique |
Connaître et prévoir les principes et lois physiques, leurs interactions et leurs applications à la compréhension de la dynamique des fluides, des matériaux et de l’atmosphère, ainsi que des structures et processus mécaniques, électriques, atomiques et subatomiques. |
|
Production alimentaire |
Connaître les techniques et l’équipement permettant de planter, cultiver et récolter des produits alimentaires (végétaux et animaux) destinés à la consommation, notamment les techniques de stockage/manipulation. |
|
Production et transformation |
Connaître les matières premières, les processus de production, le contrôle de la qualité, les coûts et les autres techniques permettant de maximiser l’efficacité de la fabrication et de la distribution des marchandises. |
|
Transport |
Connaître les principes et méthodes de transport de personnes ou de marchandises par voie aérienne, ferroviaire, maritime ou routière, notamment les coûts et avantages relatifs. |
Source : Sélection des auteurs d’après O*NET OnLine (2023[76]), O*NET Data (base de données), https://www.onetonline.org.
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Notes
← 1. Calculs des auteurs d’après UN DESA (2022[143]).
← 2. L’étude couvre les pays suivants : Bénin, Égypte, Liberia, Madagascar, Malawi, Ouganda, République du Congo, Tanzanie, Togo et Zambie (Morsy et Mukasa, 2019[8]).
← 3. Ces études couvrent les pays suivants : Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Niger, Ouganda et Rwanda (ACET, 2022[9]).
← 4. Comparer https://cieffa.au.int/sites/default/files/files/2021-09/continental-strategy-education-africa-english.pdf et https://au.int/en/documents/20201107/african-decade-technical-professional-entrepreneurial-training-and-youth.
← 5. Calculs des auteurs d’après Cummins (2021[145]).
← 6. L’emploi vulnérable correspond à la somme (i) des travailleurs indépendants (ou pour leur propre compte) et (ii) des travailleurs familiaux collaborant à l’entreprise familiale (ou travailleurs familiaux non rémunérés). Cet indicateur inclut les travailleurs indépendants du secteur formel, mais exclut les travailleurs salariés du secteur informel. Il fournit de ce fait une approximation de l’emploi informel, en particulier dans les économies où la grande majorité des travailleurs indépendants opèrent dans le secteur informel et où le nombre de travailleurs salariés du secteur informel est faible, ce qui vaut pour la plupart des pays africains (Banque mondiale, s.d.[144] ; OIT, 2018[142]). Cet indicateur n’est utilisé dans ce rapport que pour le repérage des grandes tendances et dynamiques lorsque les données sur l’emploi informel sont limitées ou manquantes.
← 7. Afrique du Sud, Égypte, Éthiopie, Gambie, Ghana, Liberia, Malawi, Namibie, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Tanzanie.
← 8. Calculs des auteurs d’après Banque mondiale (2023[64]).
← 9. Calculs des auteurs d’après Institut de statistique de l’UNESCO (2023[85]).
← 10. Les professions élémentaires impliquent des tâches simples et routinières qui requièrent principalement des outils manuels et souvent un certain effort physique. Elles regroupent : les aides de ménage ; les manœuvres de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture ; les manœuvres des mines, du bâtiment et des travaux publics, des industries manufacturières et des transports ; les assistants de fabrication de l’alimentation ; les vendeurs ambulants et autres travailleurs des petits métiers des rues et assimilés ; et les éboueurs et autres travailleurs non qualifiés (OIT, 2012[141]).
← 11. Cette étude couvre la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, le Niger, l’Ouganda et le Rwanda (ACET, 2022[9]).
← 12. Calculs des auteurs d’après Union internationale des télécommunications (2023[147]).
← 13. Calculs des auteurs d’après les vitesses de l’Internet haut débit indiquées dans Ookla (2024[146]).
← 14. Calculs des auteurs d’après Banque mondiale (2021[100]).
← 15. Calculs des auteurs d’après Turner et Townsend (2023[128]).