Ce chapitre se penche sur le développement des compétences en Afrique australe (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe), en portant une attention particulière aux domaines de l’extraction et de la valorisation des ressources minières de la région. Il donne tout d’abord un aperçu des résultats de la région sur le plan éducatif, afin d’y évaluer l’offre globale de compétences ; il examine ensuite l’impact économique, la main-d’œuvre et les perspectives du secteur minier face à l’évolution de la demande mondiale de ressources minérales, ainsi que la manière dont ces divers éléments sont liés à la demande de compétences dans les industries qui se trouvent en aval de l’exploitation minière ; il analyse enfin les politiques dont disposent actuellement les pays de la région pour doter leur main-d’œuvre des compétences les plus en demande, avant de proposer une série de recommandations en vue de les améliorer.
Dynamiques du développement en Afrique 2024
Chapitre 3. Compétences pour l’exploitation minière en Afrique australe
Abstract
En bref
En Afrique australe, l’offre de main-d’œuvre instruite et qualifiée est supérieure à la moyenne continentale ; les résultats sur le plan éducatif sont comparables à ceux des autres régions africaines ; la part de l’emploi qualifié est supérieure à la moyenne continentale ; et la prévalence des situations de suréducation et de sous-éducation dans la main-d’œuvre est respectivement plus forte et plus faible que dans le reste de l’Afrique.
Pierre angulaire du développement économique et des recettes publiques de l’Afrique australe, l’exploitation minière est un secteur prioritaire pour la région. Celle-ci continue toutefois d’exporter principalement ses ressources minérales à l’état brut. Les besoins de compétences dans les activités d’extraction minière et en aval varient selon la chaîne de valeur minière. En Afrique du Sud, le niveau d’éducation de la main-d’œuvre est par exemple moins élevé dans l’extraction des minerais non ferreux que dans celle des minerais ferreux. Dans les activités manufacturières liées aux produits extractifs, c’est en revanche l’inverse qui s’observe.
La main-d’œuvre du secteur travaille en majeure partie dans des activités minières artisanales et à petite échelle, où la plupart des emplois sont informels et de subsistance, avec donc de faibles niveaux de protection sociale et une forte vulnérabilité. L’emploi dans les activités d’extraction est très majoritairement masculin, tandis que les femmes sont mieux représentées dans les activités minières artisanales et à petite échelle. Là encore, toutefois, les femmes restent souvent plus pauvres et plus vulnérables à l’exploitation et au danger que les hommes.
L’Afrique australe a développé des activités spécifiques en aval de l’extraction minière, comme la taille des diamants, la production d’acier, le raffinage du cobalt et la fabrication de véhicules électriques. Le manque relatif de travailleurs qualifiés freine toutefois les efforts de développement de la région, avec pour conséquence une sous-utilisation des capacités dans les activités manufacturières liées aux produits extractifs.
Dans ce contexte, les décideurs politiques de la région peuvent prioriser trois grands axes d’action :
1. Harmoniser les politiques et cadres législatifs miniers nationaux avec les normes régionales et les meilleures pratiques mondiales.
2. Adapter l’éducation minière formelle aux besoins spécifiques des pays en matière de compétences techniques, commerciales et numériques.
3. Cibler les programmes d’enseignement et de formation plus directement sur les femmes et les autres groupes marginalisés.
Profil régional de l’Afrique australe
L’Afrique australe peut encore progresser sur le plan de l’éducation
Avec des résultats éducatifs comparables à ceux des autres régions du continent, l’Afrique australe doit toutefois faire face au départ d’une grande partie de sa population la plus instruite
En Afrique australe, le nombre d’années de scolarisation, supérieur à la moyenne continentale, reste cependant inférieur à celui d’autres régions du monde. En moyenne, les habitants d’Afrique australe terminent 7.5 années de scolarité. Le nombre moyen d’années d’études ajusté à la qualité de l’apprentissage (voir chapitre 1) dans les pays d’Afrique australe était égal à 5.4 en 2020 (Graphique 3.3). C’est légèrement plus élevé que la moyenne africaine, mais inférieur à la moyenne mondiale de 7.8. Le Zimbabwe affiche le nombre plus élevé d’année de scolarité ajusté à la qualité d’apprentissage (7) dans la région, se rapprochant de la moyenne mondiale.
Les résultats des adolescents d’Afrique australe en mathématiques sont légèrement inférieurs à la moyenne continentale, avec une petite avance des filles sur les garçons et d’importants écarts entre zones rurales et urbaines (Graphique 3.4). Au niveau intra-régional, en Afrique du Sud, au Botswana et en Zambie, la proportion moyenne d’élèves du deuxième cycle du secondaire maîtrisant les compétences de base en mathématiques est inférieure à la moyenne continentale des pays disposant de données, et ce, chez les garçons comme chez les filles, et en zones rurales comme urbaines. À l’échelon régional, cette proportion est légèrement en deçà de la moyenne continentale, mais trois fois inférieure à la moyenne mondiale. Elle est en outre légèrement plus élevée chez les filles que chez les garçons, et deux fois plus élevée en zones urbaines qu’en zones rurales.
Parmi les très instruits, la proportion de ceux faisant le choix d’émigrer de pays non africains à destination de l’Afrique australe est globalement inférieure à celle de ceux originaires d’Afrique australe décidant de quitter le continent. Pour chaque diplômé du supérieur émigrant d’un pays non africain à destination d’un pays d’Afrique australe, ce sont six diplômés du supérieur d’Afrique australe qui quittent le continent. Deux exceptions notables se distinguent toutefois : le Botswana et la Namibie, parvenus à attirer un nombre bien plus important d’immigrants extra-continentaux diplômés du supérieur qu’ils n’enregistrent de départs de diplômés de ce niveau d’enseignement.
Si la part de l’emploi qualifié est plus élevée en Afrique australe que la moyenne continentale, des disparités entre les sexes et entre zones rurales et urbaines, ainsi que des situations d’inadéquation, subsistent
En Afrique australe, la part de l’emploi qualifié est supérieure à la moyenne continentale, avec toutefois des variations d’un pays à l’autre et entre les sexes. Cette part s’établit ainsi à 29 % en Afrique australe, contre 22 % pour le continent (Graphique 3.6), mais cette moyenne régionale masque d’importantes disparités, et ce sur différents plans : tout d’abord, d’un pays à l’autre, avec une part allant de 14 % au Malawi à 44 % en Afrique du Sud ; ensuite, entre zones rurales et urbaines, avec une part inférieure en zones rurales dans tous les pays de la région, mais un écart compris entre 33 points de pourcentage au Malawi et seulement 12 points de pourcentage en Afrique du Sud ; et enfin, entre les sexes, avec une part supérieure chez les hommes au niveau régional, mais là encore, des écarts extrêmement variables d’un pays à l’autre, de 3 points de pourcentage au Lesotho à 35 points de pourcentage en Angola. En outre, le décalage entre le léger avantage des filles par rapport aux garçons sur le plan des compétences en mathématiques (Graphique 3.4) et la part d’emploi qualifié supérieure chez les hommes (Graphique 3.6), semble pointer l’existence d’obstacles supplémentaires à l’accès des femmes à l’emploi qualifié.
En Afrique australe, le niveau d’éducation de la majorité des travailleurs n’est pas en adéquation avec celui requis dans leur emploi (Graphique 3.7). En comparaison de la moyenne continentale, les travailleurs d’Afrique australe – indépendamment de leur sexe et de leur statut salarié ou indépendant – sont moins susceptibles d’être en situation de sous-éducation par rapport aux exigences de leur emploi, mais plus susceptibles d’être en situation de suréducation. À l’échelon de l’Afrique australe, les travailleurs indépendants sont bien moins susceptibles d’être en situation de suréducation (13 %) que les salariés (22 %), mais plus susceptibles qu’eux d’être en situation de sous-éducation (respectivement 49 % contre 29 %). La prévalence des situations d’inadéquation – que ce soit dans le sens de la sur- ou de la sous-éducation – est en outre légèrement plus forte chez les femmes que chez les hommes.
La mise en place d’un développement des compétences axé sur la demande serait une plus-value pour le secteur minier d’Afrique australe
Le secteur minier contribue de manière disproportionnée aux exportations, aux recettes publiques et au développement de l’Afrique australe. En 2022, les exportations de combustibles fossiles et de minéraux de la région représentaient ainsi 39 % de son produit intérieur brut (part la plus élevée depuis 2008), contre 23 % pour le reste du monde. Source majeure de recettes publiques en Afrique australe, l’exploitation minière y est aussi un moteur de développement pour d’autres secteurs, comme la construction, l’industrie manufacturière et les transports.
Les chaînes de valeur minières d’Afrique australe mobilisent d’autres compétences que celles relevant du seul domaine de l’extraction. L’impact économique de l’exploitation minière se déploie ainsi tout au long des chaînes de valeur, de l’extraction des combustibles fossiles et des minéraux aux activités manufacturières liées aux produits extractifs, en passant par la valorisation (Encadré 3.1). L’augmentation de la valeur ajoutée du secteur minier requiert, de ce fait, le développement de différents types de compétences :
-
Des compétences techniques spécifiques à l’extraction et la valorisation, comme le génie minier ou l’utilisation d’équipements d’extraction et de fusion.
-
Des compétences transversales, pertinentes dans le secteur minier mais aussi au-delà. La main-d’œuvre minière, en particulier les travailleurs informels des activités minières artisanales et à petite échelle, est fortement exposée au risque de précarité économique et de pauvreté. L’acquisition de compétences non liées à l’exploitation minière, mais à même d’améliorer sa résilience, comme les compétences non techniques, entrepreneuriales et managériales, lui serait donc des plus profitables.
-
Des compétences pour les activités manufacturières liées aux produits extractifs et autres industries, comme la production d’acier à partir de minerai de fer et de charbon, ou la fabrication de bijoux à partir de pierres et métaux précieux. Ces activités peuvent en effet être créatrices de valeur ajoutée locale, à condition toutefois que l’offre de main-d’œuvre possédant les compétences requises soit disponible : par exemple, des travailleurs formés à la taille des pierres précieuses, ou encore des artisans et techniciens spécialisés dans la fabrication de métaux.
Encadré 3.1. Extraction, valorisation et activités manufacturières liées aux produits extractifs
De l’extraction jusqu’au consommateur final, les minéraux et les combustibles fossiles empruntent des parcours longs, complexes et variés. Ces chaînes de valeur s’articulent autour de trois grandes étapes :
1. L’extraction, soit l’activité consistant à extraire du sous-sol des combustibles fossiles et des minéraux (mines et puits de pétrole, par exemple). Elle requiert une main-d’œuvre spécialisée, à l’instar des ingénieurs miniers ou des géologues.
2. La valorisation, soit le traitement des combustibles fossiles et minéraux extraits du sous-sol, qui leur permet de passer de l’état brut à celui de matériau de plus grande valeur amené à servir d’intrant dans d’autres industries. Le raffinage du pétrole, la fonte du cobalt et la production de coke et d’acier en sont quelques exemples. La valorisation peut être effectuée directement sur le site minier, par l’entreprise exploitante, ou ailleurs, parfois même dans d’autres pays. Selon la chaîne de valeur, les activités de valorisation peuvent être très différentes de celles d’extraction et requièrent souvent des compétences et des équipements distincts.
3. Les activités manufacturières liées aux produits extractifs, soit le segment du secteur manufacturier qui dépend directement des matériaux dérivés de l’extraction minière et de la valorisation, comme la fabrication de pièces automobiles en acier ou de tubes de cuivre. Bien que tributaires de l’exploitation minière, ces activités sont presque toujours menées dans des lieux distincts, par des entreprises mobilisant d’autres types de compétences.
Les différentes chaînes de valeur minières mobilisent des compétences distinctes
Les pays d’Afrique australe exploitent un large éventail de combustibles fossiles et de minéraux. Ceux-ci représentaient ainsi, sous forme brute ou transformée, 66 % des exportations totales de l’Afrique australe en 2022, et arrivaient en tête des produits d’exportation dans tous les pays de la région, à l’exception de l’Eswatini et du Malawi (Tableau 3.1). Toujours cette même année, les dix produits extractifs d’Afrique australe les plus précieux étaient le pétrole, l’or, les diamants, le cuivre, le charbon, le fer, le platine, le rhodium, le palladium et l’aluminium.
Tableau 3.1. Trois principaux produits d’exportation des pays d’Afrique australe, 2022
Pays |
Produit |
Exportations (en milliards USD) |
Exportations (en % du PIB) |
Exportations (en % du total) |
Nombre de mineurs (si disponible) |
---|---|---|---|---|---|
Angola |
Pétrole brut |
43.2 |
35.1 |
84.2 |
|
Gaz naturel |
3.8 |
3.1 |
7.4 |
|
|
Diamants industriels |
2.5 |
2.0 |
4.8 |
|
|
Botswana |
Diamants non industriels |
6.6 |
32.6 |
80.1 |
11 312 |
Minerais de cuivre |
0.4 |
1.8 |
4.3 |
|
|
Matériel électrique |
0.3 |
1.3 |
3.2 |
|
|
Eswatini |
Parfums et huiles essentielles |
0.5 |
10.5 |
25.2 |
|
Sucre, mélasse et miel |
0.4 |
8.0 |
19.0 |
|
|
Produits chimiques |
0.2 |
4.2 |
10.1 |
|
|
Lesotho |
Diamants non industriels |
0.3 |
13.5 |
36.8 |
2 297 |
Vêtements pour hommes |
0.1 |
4.1 |
11.1 |
|
|
Vêtements pour femmes |
0.1 |
3.9 |
10.5 |
|
|
Malawi |
Tabac |
0.3 |
2.5 |
39.2 |
|
Sucre et miel |
0.1 |
0.9 |
14.9 |
|
|
Graines oléagineuses |
0.1 |
0.9 |
14.3 |
|
|
Mozambique |
Charbon |
2.1 |
11.2 |
26.7 |
70 600 |
Aluminium |
1.4 |
7.3 |
17.3 |
|
|
Minerais de métaux de base |
0.8 |
4.1 |
9.7 |
|
|
Namibie |
Diamants non industriels |
1.4 |
11.0 |
22.2 |
16 147 |
Uranium |
0.7 |
5.5 |
11.0 |
|
|
Or |
0.5 |
4.1 |
8.2 |
|
|
Afrique du Sud |
Platine |
17.7 |
4.4 |
14.6 |
445 653 |
Charbon |
12.4 |
3.1 |
10.2 |
|
|
Or |
9.8 |
2.4 |
8.1 |
|
|
Zambie |
Cuivre |
8.8 |
29.7 |
68.7 |
66 478 |
Électricité |
0.4 |
1.5 |
3.5 |
|
|
Ciment et chaux |
0.3 |
1.1 |
2.5 |
|
|
Zimbabwe |
Or |
2.6 |
8.1 |
39.3 |
245 600 |
Minerais de nickel |
1.1 |
3.6 |
17.6 |
|
|
Tabac |
1.1 |
3.4 |
16.7 |
|
Note : Les éléments ombrés sont des produits issus de l’extraction minière et de la valorisation.
Source : FMI (2024[11]), Perspectives de l’économie mondiale (base de données), https://www.imf.org/en/Publications/SPROLLs/world-economic-outlook-databases#sort=%40imfdate%20descending pour les données sur le produit intérieur brut (PIB) ; CEPII (2024[12]), BACI: International Trade Database at the Product-Level (base de données), www.cepii.fr/CEPII/en/bdd_modele/bdd_modele_item.asp?id=37 pour les données sur les exportations ; et divers rapports pour les données sur le nombre de mineurs.
Le niveau d’éducation de la main-d’œuvre varie considérablement d’une chaîne de valeur minière à l’autre, et d’une étape à l’autre de celles-ci, comme l’illustre bien le cas de l’Afrique du Sud (Graphique 3.8). Le niveau d’éducation y est ainsi inférieur au secondaire pour près de la moitié (47 %) de la main-d’œuvre de l’industrie minière, avec une proportion variant toutefois selon le type de produit extractif, à 54 % par exemple pour les minerais de métaux non ferreux, contre 21 % pour les minerais de métaux ferreux. Dans les activités manufacturières liées aux produits extractifs, cette proportion s’établit à 56 %, mais contrairement à l’extraction minière, le niveau d’éducation y est plus élevé dans la main-d’œuvre des minerais de métaux non ferreux que dans celle des minerais de métaux ferreux.
La pénurie de main-d’œuvre adéquatement qualifiée constitue un obstacle majeur au développement des activités de valorisation et en aval en Afrique australe. Malgré le potentiel de développement des activités basées sur les produits extractifs (Tableau 3.2), les combustibles fossiles et les minéraux extraits dans les pays d’Afrique australe, à l’exception des métaux précieux, sont pour grande partie exportés sous forme brute, alors même qu’ils pourraient alimenter les activités locales de transformation en aval. Selon une enquête menée en 2015 auprès d’experts miniers d’Afrique du Sud, le facteur le plus souvent cité pour la pérennité des activités de valorisation est ainsi l’accès à une main-d’œuvre adéquatement qualifiée sur le plan technique (Tom, 2015[14]). Anglo American, deuxième société minière du pays opérant dans l’extraction du charbon, des diamants et du platine, pointe également en 2017 la pénurie de compétences comme entrave à ses efforts de développement local d’activités de valorisation (AngloAmerican, 2024[15]) ; suivent le manque de fiabilité de l’alimentation électrique, l’absence de marchés locaux pour les produits valorisés localement et les contraintes infrastructurelles. Or, ce problème de pénurie de compétences persiste ces dernières années, malgré les nouvelles perspectives qu’ouvrent les efforts de décarbonation de l’économie mondiale (Fabricius, 2023[16]).
On constate en Afrique du Sud une sous-utilisation des capacités dans les activités manufacturières liées aux produits extractifs, et ce en raison de nombreux facteurs, dont l’insuffisance de l’offre de main-d’œuvre qualifiée. Observée pour différents produits (Graphique 3.9), cette sous-utilisation est principalement imputable à des facteurs non liés aux compétences, comme le manque de matières premières, la faiblesse de la demande, les problèmes de maintenance, la productivité ou les problèmes saisonniers. Pour les produits du travail des métaux, le manque de main-d’œuvre qualifiée ressort en revanche comme un facteur prépondérant.
Pour les produits de base du fer et de l’acier et les produits du travail des métaux, le manque de main-d’œuvre qualifiée a toujours été un facteur important de sous-utilisation des capacités en Afrique du Sud, tandis que le manque de main-d’œuvre semi-qualifiée et non qualifiée est resté un facteur bien moins déterminant (Graphique 3.10). Le recul récent du facteur « manque de main-d’œuvre qualifiée » dans la sous-utilisation des capacités en Afrique du Sud résulte de différentes difficultés rencontrées par le pays à l’ère post-COVID – grèves, inondations et coupures d’électricité, entre autres – qui ont porté un coup à la production manufacturière (FMI, 2023[18]). Un rebond de l’industrie manufacturière régionale pourrait néanmoins signifier le retour des pénuries de main-d’œuvre qualifiée, limitant ainsi la croissance économique de l’Afrique australe.
Parmi les compétences recherchées dans le secteur minier, les compétences fondamentales, non techniques et numériques ont aussi leur place
Avant de chercher à développer leur vivier de travailleurs hautement qualifiés, les pays d’Afrique australe doivent s’assurer que leur main-d’œuvre minière a accès aux fondamentaux de l’enseignement primaire. Une proportion importante de la main-d’œuvre minière, notamment celle des activités minières artisanales et à petite échelle, n’a pas achevé sa scolarité primaire et est donc susceptible de ne pas maîtriser des compétences fondamentales comme la lecture, l’écriture, le calcul et l’éducation civique de base. Une évaluation standardisée administrée à 873 employés de trois mines d’Afrique du Sud révèle ainsi que près de 99 % d’entre eux ne savent pas compter (CEPII, 2024[12]). Bien que ces compétences ne soient pas toujours nécessaires pour certaines tâches spécifiques, comme le forage ou le lavage, elles demeurent néanmoins essentielles pour permettre aux travailleurs d’améliorer leur situation, en plus d’être indispensables à l’acquisition d’autres compétences techniques et non techniques qui pourraient les aider à accéder à de nouveaux postes et à améliorer leur productivité.
La main-d’œuvre minière aurait tout à gagner à développer ses compétences non techniques, qui, à l’instar des compétences interpersonnelles, de la connaissance de soi, ainsi que des compétences managériales, administratives et juridiques, lui font généralement défaut. Un déficit de compétences non techniques qui s’observe d’ailleurs autant dans les grandes exploitations minières dotées de structures complexes et opérant au sein de cadres juridiques internationaux que dans les activités minières artisanales et à petite échelle du secteur informel. Selon Molek-Winiarska et Kawka (2022[19]), la formation des employés d’une grande exploitation minière aux compétences de communication, d’esprit d’équipe et d’auto-gestion a ainsi permis la diminution de leur niveau de stress ; tandis qu’une étude menée auprès d’employeurs du secteur minier sud-africain révèle, dans le même ordre d’idées, que ceux-ci considèrent les « compétences génériques » (relationnel et communication, leadership et travail en équipe, résolution de problèmes et adaptabilité, responsabilité, honnêteté et intégrité, intelligence émotionnelle et résilience, entre autres) comme « cruciales dans le processus de formation des étudiants en génie minier » (Dipitso, 2023[20]).
La formation de la main-d’œuvre minière aux compétences numériques peut par ailleurs lui permettre de mieux faire face aux nouvelles exigences professionnelles de son secteur, mais aussi du marché du travail en général. L’essor de technologies numériques comme l’intelligence artificielle (IA), l’informatique en nuage et la blockchain dote les entreprises minières de nouveaux outils pour améliorer l’efficacité, la productivité et la sécurité de leurs sites. Parmi leurs multiples applications pratiques, on pense entre autres au forage automatisé, aux camions autonomes, ou encore à la maintenance prédictive à l’aide de capteurs et de scanners. Pourtant, l’IA et l’automatisation sont aussi synonymes d’une profonde transformation des tâches professionnelles et pourraient se substituer totalement à l’humain pour certaines d’entre elles. Bien que l’on manque de données sur l’Afrique australe, une étude d’Acemoglu et al. (2022[21]) sur l’impact de l’IA sur les offres d’emploi en ligne aux États-Unis met en évidence un lien entre la progression de l’exposition à cette technologie et la hausse du nombre d’offres d’emploi dans ce domaine. Dans ce contexte, l’augmentation des investissements dans la formation de la main-d’œuvre minière aux compétences numériques (tant liées à son secteur que transférables) peut non seulement améliorer sa productivité, mais aussi son employabilité dans le secteur minier et au-delà.
Le développement des compétences dans les domaines de la valorisation des diamants, du raffinage du cobalt, de la production d’acier et des minéraux de la transition énergétique peut renforcer les chaînes de valeur minières en Afrique australe
Les activités en aval des chaînes de valeur minières peuvent être soutenues par une approche ciblée du développement des compétences, en fonction de la complexité des produits visés. La production en aval des chaînes de valeur minières est en effet de complexité variable, allant du fil de cuivre et de la tôle aux pièces automobiles. Chacun des combustibles fossiles et des minéraux exploités en Afrique australe est associé à des opportunités spécifiques de valorisation et de production, synonymes de potentiel de croissance de l’emploi et donc de demande ciblée de compétences.
Tableau 3.2. Activités de valorisation et en aval et métiers en demande au sein des principales chaînes de valeur minières en Afrique australe
Chaîne de valeur |
Extraction |
Valorisation |
Manufacture |
|||
---|---|---|---|---|---|---|
Principaux minerais |
Activités minières |
Activités de valorisation |
Exemples de métiers |
Produits finis |
Exemples de métiers |
|
Aluminium |
Bauxite |
Raffinage en alumine, fonte (électrolyse) |
Laminage, filage, moulage |
Scientifique des matériaux, ingénieur en métallurgie/mécanique/chimie |
Construction, biens de consommation durables, feuilles d’aluminium |
Métallurgiste, soudeur |
Charbon |
Charbon brut |
Concassage, criblage, traitement |
Combustible, coke métallurgique |
Ingénieur en mécanique/métallurgie |
Énergie thermique, production d’acier |
Machiniste, technicien de maintenance |
Cobalt |
Oxyde de cobalt, sulfate de cobalt |
Pyrométallurgie, hydrométallurgie |
Sulfate de cobalt/raffinage par oxydation |
Chimiste, ingénieur des procédés |
Batteries lithium-ion |
Scientifique des matériaux, ingénieur chimiste |
Cuivre |
Oxyde de cuivre, sulfate de cuivre |
Forage, dynamitage |
Traitement du cuivre : pyrométallurgie, hydrométallurgie, électro-affinage |
Scientifique des matériaux, ingénieur en métallurgie/chimie/électricité |
Panneaux solaires, éoliennes, systèmes de chauffage/systèmes de refroidissement, fils électriques, voitures électriques |
Ingénieur en électricité, installateur de panneaux solaires, ingénieur en véhicules électriques |
Diamants |
Minerai diamantifère obtenu à partir de mines souterraines, alluviales ou marines |
Susceptibilité magnétique, luminescence des rayons X, fluorescence laser cristallographique |
Taille et polissage |
Tailleurs de gemmes (à la fois traditionnelle et utilisant des équipements de haute technologie) |
Bijouterie, forets, outils de coupe |
Créateur de bijoux, fabricant de bijoux |
Or |
Amalgame, solution aurifère |
Amalgamation, cyanuration |
Purification au chlore gazeux, électrolyse ou pyrométallurgie |
Chimiste, ingénieur des procédés |
Bijouterie, dentisterie, transistors électroniques, puces de silicium semi-conductrices |
Créateur de bijoux, fabricant de bijoux, dentiste, ingénieur en informatique |
Fer |
Minerai de fer |
Concentration : obtention de minerais plus riches en fer |
Hauts-fourneaux, réduction par fusion |
Ingénieur des mines/en mécanique |
Machines, construction, agriculture |
Ingénieur |
Gaz naturel |
Gaz naturel |
Forage vertical/horizontal, fracturation hydraulique |
Pétrole, condensat, eau, élimination du soufre et du dioxyde de carbone, séparation des liquides de gaz naturel |
Ingénieur des procédés |
Électricité, cuisine, chauffage |
Ingénieur, informaticien |
Nickel |
Sulfures, latérites (minerais nickélifères) |
Forage, dynamitage |
Pyrométallurgie, fonte, hydrométallurgie |
Scientifique des matériaux, ingénieur en métallurgie/chimie |
Acier inoxydable, batteries, téléphones portables |
Scientifique des matériaux, ingénieur en chimie |
Pétrole |
Pétrole brut |
Forage |
Raffinage du pétrole : séparation, conversion, traitement |
Ingénieur des procédés |
Transport, électricité, chauffage |
Ingénieur, informaticien |
Platine |
Minerai de platine |
Dynamitage et broyage du minerai, séparation par flottation, séchage, fusion |
Raffinage : séparation et purification |
Opérateur de matériel/opérateur de fonderie |
Systèmes d’échappement automobile, bijouterie |
Ingénieur en mécanique/électricité/chimie |
Uranium |
Minerais uranifères |
Grillage puis hydrométallurgie |
Précipitation, raffinage, conversion en uranium métal, conversion en plutonium |
Technicien en maintenance mécanique, ingénieur en essais dynamiques |
Énergie nucléaire |
Ingénieur en chimie/nucléaire |
Source : Compilation par les auteurs des métiers en demande sur la base des offres d’emploi en ligne.
En Afrique australe, et en particulier au Botswana, le développement des compétences dans le domaine de la valorisation des diamants offre un réel potentiel
Leader mondial de la production de diamants bruts, l’Afrique australe ne présente toutefois qu’une activité de valorisation limitée. La région compte ainsi cinq des dix premiers pays producteurs de diamants bruts1 qui, ensemble, représentent près des deux tiers de la valeur de la production mondiale (Damarupurshad, 2023[22]). Cependant, les activités de valorisation, bien plus lucratives et à plus forte intensité de main-d’œuvre, comme la taille et le polissage des diamants, sont rares là où les diamants sont extraits. Ainsi, 90 % des diamants produits dans le monde sont taillés et polis à Surat, en Inde, un monopole s’expliquant à la fois par le passé de grand producteur de diamants de l’Inde et l’importance des investissements de la société britannique De Beers, aux liens historiques avec l’Afrique du Sud et numéro 1 mondial du commerce des diamants. L’Inde dispose en outre d’une main-d’œuvre de 800 000 techniciens du diamant hautement qualifiés pour répondre à la demande d’une industrie de la taille et du polissage des diamants valorisée à 21.3 milliards USD (Polaris Market Research, 2023[23] ; Mandal, 2016[24]).
Au Botswana, la main-d’œuvre des activités de valorisation des diamants se développe et a des besoins de qualification plus élevés, créant une nouvelle demande de développement des compétences. Depuis la fin des années 1990, le pays s’est fixé, entre autres priorités, de faire de Gaborone un pôle d’activité diamantaire. La possibilité d’employer une main-d’œuvre locale semi-qualifiée a été identifiée dans les étapes intermédiaires de traitement (tri, agrégation, taille et polissage), celles-ci ne requérant ni les investissements substantiels de long terme nécessaires à l’extraction minière, ni le réseau de points de vente et les connaissances commerciales indispensables à la vente au détail. Depuis 2008, la totalité des diamants extraits au Botswana sont ainsi triés et valorisés à Gaborone, dans le plus grand centre de tri et de valorisation du monde, fort de 400 employés. Une académie du diamant a même été créée pour former la main-d’œuvre chargée du tri et de la valorisation. En 2013, le Botswana totalisait 21 entreprises de taille et de polissage de diamants, employant 3 500 personnes, un nombre porté à 50 en 2023 (Maramwidze, 2023[25]). La réussite du pays tient à différents facteurs, notamment la solidité de ses relations avec la société leader mondial du diamant, De Beers, l’engagement du gouvernement dans le secteur, l’importance accordée au renforcement des capacités, ainsi que la stabilité politique et réglementaire (Korinek, 2013[26])2. Reste toutefois à savoir si la croissance de l’emploi dans le secteur de la taille des diamants pourra se poursuivre, face à l’utilisation croissante des lasers et de la taille assistée par ordinateur, amenée à réduire l’intensité de main-d’œuvre de ces activités (Gaywala, 2015[27]).
La Zambie a pour projet de valoriser le cobalt de la République démocratique du Congo
Les pays d’Afrique australe commencent à exploiter le potentiel stratégique du cobalt, minerai essentiel au secteur des véhicules électriques. En 2023, le marché mondial des véhicules électriques représentait ainsi 46 % de la demande de cobalt (en hausse de 22 % par rapport à 2022), une part encore amenée à doubler d’ici 2030 avec la poursuite de la croissance de ce marché (Cobalt Institute, 2023[28]). La Zambie cherche donc à développer ses activités locales liées au cobalt, à l’instar du projet, porté par l’entreprise Kobaloni Energy, de construction d’une raffinerie de sulfate de cobalt dans le pays (la première du continent) (Bloomberg News, 2023[29]), à proximité de la huitième plus grande mine de cobalt du monde, située de l’autre côté de la frontière de la Zambie, dans la région du Katanga en République démocratique du Congo (RD Congo) (Mining Technology, 2023[30])3. Avec l’épuisement progressif des gisements d’oxyde de cobalt en RD Congo, le sulfate de cobalt, composant essentiel de la fabrication des batteries, jouera un rôle majeur dans la croissance de la région.
Pour être compétitif, le développement de cette industrie du cobalt passe par l’amélioration des compétences techniques et vertes. En effet, si le projet Kobaloni promet la création de 1 000 emplois en Zambie, ceux-ci requièrent néanmoins une main-d’œuvre dotée de compétences techniques avancées, notamment en génie chimique, mécanique et métallurgique. Le traitement des sulfures de cobalt fait en particulier appel à la pyrométallurgie, qui permet la séparation des métaux cibles des scories à l’aide de procédés thermiques (OCDE, 2019[31]) mais est particulièrement polluante. Dans un marché mondial du cobalt de plus en plus soucieux de la durabilité environnementale et de la sécurité de ses chaînes de valeur, la demande de compétences vertes et liées à la santé est également en plein essor (Cobalt Institute, 2023[32] ; Harvey et al., 2022[33]).
Le développement des compétences de la main-d’œuvre pourrait donner un nouveau souffle à la production d’acier en Afrique du Sud et au Zimbabwe
À l’heure de la tarification internationale du carbone, l’Afrique du Sud fait le choix d’une production d’acier plus verte. L’industrie sud-africaine de l’acier, historiquement bien développée, accuse le coup face à l’essor de la demande d’acier vert, notamment de la part de l’Union européenne, et à l’introduction du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui augmentera effectivement les taxes sur l’acier sud-africain à forte intensité de carbone (Yermolenko, 2023[34]). En 2023, le pays a donc lancé son « South Africa Just Energy Transition Investment Plan » (Plan d’investissement pour une transition énergétique juste), prévoyant d’investir à la fois dans des infrastructures durables et dans les compétences nécessaires à la transition verte. Dans ce cadre, l’Afrique du Sud se fixe notamment pour objectif la priorisation de l’« acier vert » (décarbonation de sa production d’acier), synonyme d’une nouvelle demande de compétences vertes dans le secteur, mais aussi de la nécessité d’améliorer les compétences des travailleurs locaux (South Africa, 2022[35]).
Si l’Afrique du Sud domine le marché de la production d’acier en Afrique australe, le Zimbabwe, également grand producteur par le passé, ambitionne de retrouver sa place. Après l’indépendance, l’entreprise zimbabwéenne ZISCO, implantée dans le district de Kwekwe, était ainsi la plus grande aciérie du continent et utilisait le minerai de fer et le calcaire des mines voisines pour la fabrication de l’acier destiné à l’exportation vers l’Asie et l’Europe (Mahove, 2016[36]). L’usine a toutefois cessé toute activité en 2008, mais en 2024, la société chinoise Dinson Iron and Steel Companya a construit une nouvelle aciérie à Manhize, avec pour objectif la production de 5 millions de tonnes de fer et d’acier par an et la création de 10 000 emplois (Kutchner, 2024[37]). Cette nouvelle aciérie est déjà créatrice de demande de main-d’œuvre et de compétences au Zimbabwe, avec l’embauche locale de 1 500 ouvriers pour sa construction (The Zimbabwean, 2023[38]), et le recrutement de personnel technique pour le travail de saisie de données et de laboratoire en vue du lancement de ses activités en 2024 (Kutchner, 2024[37]).
La transition verte crée une nouvelle demande de compétences autour de l’utilisation des minéraux essentiels pour la production d’énergies renouvelables, à l’instar de la fabrication de panneaux solaires
L’Afrique australe dispose d’importantes ressources minérales essentielles à la transition verte, comme le cuivre, le platine, le manganèse, le chrome, le cobalt, le graphite et le nickel. En poids, le cuivre est ainsi le minéral critique le plus utilisé dans l’éolien offshore et le solaire photovoltaïque, et le deuxième dans l’éolien terrestre après le zinc (AIE, 2021[39]). Les métaux du groupe du platine jouent quant à eux un rôle central dans la décarbonation de l’industrie, tandis que le manganèse et le chrome sont tous deux utilisés dans les technologies des énergies renouvelables, et que le graphite et le nickel comptent parmi les composants clés de la production des batteries de véhicules électriques (Mo Ibrahim Foundation, 2022[40]). Le raffinage de certains de ces minerais en Afrique australe pourrait en outre renforcer la compétitivité de la région par rapport à la République populaire de Chine (ci-après « Chine »), comme en atteste une étude mettant en évidence le coût plus avantageux qu’en Chine de la production par tonne du carbonate de lithium en Namibie et du sulfate de manganèse en Afrique du Sud (SEforALL, 2023[41]). Forte de cette richesse minérale, l’Afrique australe a tous les atouts pour s’inscrire sur une trajectoire de développement véritablement durable en mettant son secteur minier au service de sa transition énergétique, tout en contribuant à la transition mondiale vers une économie plus verte et durable.
Malgré le fléchissement des prix de certaines matières premières critiques ces dernières années, l’emploi dans le secteur des énergies renouvelables et la demande de compétences vertes sont à la hausse (Banque mondiale, 2024[42]). En Afrique du Sud, les prix du cuivre, du zinc, du graphite naturel et du nickel ont chuté, sans empêcher toutefois un bond de 10 % de l’emploi direct dans le secteur des énergies renouvelables entre 2022 et 2023 (IRENA/OIT, 2023[43]). Le secteur minier prévoit en conséquence un accroissement de la demande de compétences dans les domaines de l’achat vert (achat de biens dans le souci de la minimisation des impacts environnementaux négatifs), de la gestion et de la réglementation environnementales, de l’exploitation et de la maintenance à l’appui de la transition vers une économie plus verte (OIT, 2018[44]).
SolarAid, organisation caritative qui se consacre à l’électrification rurale grâce à l’énergie solaire, forme des Zambiens à la réparation de vieilles lampes solaires, la prolongation de leur cycle de vie et la réduction des déchets électroniques. Actuellement, plus de 250 000 lampes solaires sont installées en Zambie, mais seulement 10 % de leurs composants peuvent être réutilisés (BMZ/GIZ/KfW, 2024[45]).
Les pays d’Afrique australe n’ont pas encore réalisé leur plein potentiel dans la fabrication de panneaux solaires. Alors que la Chine continue de dominer la production mondiale de panneaux solaires, l’Afrique du Sud dispose de toutes les capacités de fabrication grâce à sa forte valeur ajoutée manufacturière, la qualité de ses infrastructures et la compétitivité de sa base industrielle (SEforALL, 2023[41]). Un fabricant du pays est en mesure d’en assurer la production à grande échelle (Oirere, 2023[46]). En février 2023, une deuxième usine d’assemblage de panneaux solaires a ouvert au Cap, avec une main-d’œuvre exclusivement féminine et l’objectif de fabriquer des panneaux solaires de plus petite taille utilisant de l’aluminium acheté localement (Cape Business News, 2023[47]). Pourtant, en raison de la lenteur de l’Afrique australe à se lancer dans la fabrication de panneaux solaires, la grande majorité des emplois de la région dans le domaine du solaire se situent dans le déploiement plutôt que la fabrication, où des efforts significatifs de développement des compétences s’imposent donc (SolarPower Europe, 2023[48]).
L’harmonisation des politiques minières et le meilleur ciblage de l’enseignement et de la formation peuvent améliorer le développement des compétences dans le secteur minier de l’Afrique australe
Du côté des décideurs politiques, trois grands axes d’action se dégagent pour appuyer le développement des compétences dans le secteur minier et ses activités en aval connexes : 1) cibler plus directement les stratégies minières sur le développement des compétences dans les activités en aval des chaînes de valeur ; 2) mettre la complémentarité des initiatives publiques et privées de développement des compétences au service de la création inclusive d’emplois productifs dans le secteur minier de l’Afrique australe et ses secteurs connexes ; et 3) élargir l’accès de l’enseignement et de la formation dans le domaine minier aux groupes sous-représentés, en particulier aux femmes.
Les stratégies minières nationales peuvent mettre davantage l’accent sur le potentiel des activités en aval des chaînes de valeur, dans la droite ligne des cadres régionaux existants
Les pays d’Afrique australe gagneraient à s’attacher plus directement au développement des activités en aval des chaînes de valeur minières. Ceux fortement tributaires du secteur minier ont mis en place un certain nombre de politiques et stratégies en la matière, notamment sur le plan du développement des compétences (Tableau 3.3). Toutefois, à l’exception de la législation sur les diamants du Botswana et de la Namibie, et de l’interdiction d’exporter du minerai de chrome au Zimbabwe, la plupart de celles-ci ne ciblent pas le développement de compétences dans des chaînes de valeur minières spécifiques. Un recentrage plus stratégique sur les compétences techniques recherchées dans les métiers des différents segments des chaînes de valeur (Tableau 3.2) pourrait notamment favoriser le développement des activités en aval.
Tableau 3.3. Exemples de politiques et stratégies minières en Afrique australe
|
Politiques/stratégies |
Objectifs |
Instruments juridiques |
Résultats escomptés et retombées effectives |
---|---|---|---|---|
Botswana |
Valorisation des diamants |
Créer de la valeur ajoutée au sein de la chaîne de valeur nationale du diamant, ainsi que des emplois |
Loi sur la taille des diamants |
Favorise l’emploi local, mais crée des défis sur le plan de la concurrence mondiale et des dynamiques du marché |
Développement des compétences |
Améliorer les compétences de la main-d’œuvre locale en soutien du secteur de l’exploitation et de la valorisation |
Programmes dédiés et encadrement institutionnel requis |
Renforce l’expertise locale, mais nécessite des investissements en continu et un alignement sur les besoins du secteur |
|
Incitations à l’investissement |
Attirer les entreprises et les encourager à procéder localement au traitement des produits extractifs |
Incitations dans le cadre du Botswana Investment and Trade Centre (BITC) |
Dynamisent potentiellement l’investissement étranger, mais restent tributaires des tendances du marché mondial |
|
Namibie |
Politique minière de la Namibie |
Garantir la durabilité environnementale, promouvoir la valorisation locale et attirer les investissements |
Loi sur les minéraux (prospection et exploitation), 1992 |
Encourage des pratiques minières durables et la création de valeur ajoutée locale |
Loi sur les diamants, loi sur les pierres précieuses |
Réglementer l’industrie du diamant et promouvoir le traitement local |
Loi sur les diamants, 1999 ; loi sur les pierres précieuses, 1969 |
Favorise la création d’activités locales de taille et de polissage des diamants |
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Namibian Institute of Mining and Technology (NIMT) |
Fournir au secteur minier une main-d’œuvre techniquement qualifiée |
Sans objet |
Améliore les compétences techniques de la main-d’œuvre du secteur minier |
|
Afrique du Sud |
Loi sur le développement des ressources minérales et pétrolières (Mineral and Petroleum Resources Development Act [MPRDA]) |
Assurer un accès équitable aux ressources minérales et promouvoir la croissance économique et le développement des ressources minérales |
MPRDA, 2002 |
Réglemente l’exploration et l’exploitation des minéraux, exige des droits miniers |
Charte minière (2018) |
Faciliter la transformation, la croissance et le développement durables du secteur minier |
Charte d’autonomisation socio-économique |
Rend obligatoire la participation au capital, le développement communautaire, etc. |
|
Stratégie de valorisation |
Maximiser les bénéfices de l’exploitation minière grâce à la valeur ajoutée du traitement local des matières premières |
Documents d’orientation du ministère des Ressources minérales |
Encourage les activités locales de traitement, susceptibles de créer des emplois et de stimuler l’économie. |
|
Programmes de développement des compétences (Mining qualifications authority, Sector Education and Training Authority) |
Fournir les compétences et connaissances nécessaires à la main-d’œuvre du secteur de l’exploitation minière et des ressources minérales |
Loi sur le développement des compétences, 1998 ; loi sur la santé et la sécurité dans les mines, 1996 |
Améliorent la sécurité et l’efficacité des opérations minières, soutiennent le développement communautaire |
|
Zambie |
Politique minière de la Zambie |
Garantir la durabilité des pratiques minières, attirer les investissements étrangers et améliorer la création de valeur ajoutée locale |
Loi sur le développement des mines et des ressources minérales, 2015, amendée en 2022 |
Définit le cadre juridique et réglementaire des activités minières, notamment l’octroi de licences, la fiscalité et le respect de l’environnement |
Stratégie de valorisation des ressources minérales |
Stimuler la croissance économique en favorisant le traitement local des minéraux, la création d’emplois et le transfert de technologies |
Documents d’orientation du ministère des Mines et du Développement des ressources minérales |
Encourage le développement des activités locales de traitement, mais nécessite des investissements importants et le développement des infrastructures |
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Projet de dépollution et d’amélioration de l’environnement et de l’exploitation minière en Zambie |
Atténuer l’impact de l’exploitation minière sur l’environnement et la santé publique, en particulier dans les anciennes zones minières |
Soutien de la Banque mondiale et d’autres partenaires internationaux |
S’attaque à la question des effets à long terme de l’exploitation minière sur l’environnement et la santé des populations locales |
|
Programmes de développement des compétences dans le secteur minier |
Former une main-d’œuvre qualifiée, en capacité de mettre ses compétences au service du secteur minier, notamment des étapes de valorisation |
Collaborations avec les établissements d’enseignement, partenariats avec le secteur |
Jouent un rôle essentiel en soutien des activités locales de valorisation et de l’aptitude de la main-d’œuvre zambienne à répondre aux demandes du secteur |
|
Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en Zambie |
Promouvoir la transparence et la redevabilité du secteur minier, en particulier dans la gestion des recettes |
Norme ITIE, mise en œuvre en Zambie depuis 2009 |
Renforce la confiance des investisseurs et du public dans le secteur minier |
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Zimbabwe |
Loi sur l’indigénisation et l’émancipation économique |
Renforcer l’appropriation et le contrôle locaux du secteur minier |
Loi sur l’indigénisation et l’émancipation économique (2007-08) |
Pose des défis sur le plan des investissements étrangers, avec des répercussions sur les entrées de capitaux et le transfert de technologies dans le secteur minier |
Programme de formation de la Zimbabwe Mining Development Corporation (ZMDC) |
Former une main-d’œuvre qualifiée pour le secteur minier |
Loi ZMDC |
Améliore l’expertise locale, mais requiert un financement régulier et le soutien du secteur |
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Minerals Marketing Corporation of Zimbabwe (MMCZ) |
Garantir un commerce équitable et accroître la valeur ajoutée des exportations de ressources minérales |
Loi MMCZ |
Contribue à la stabilisation des prix du marché, mais doit s’aligner sur les tendances du marché mondial |
|
Interdiction des exportations de minerai de chrome |
Promouvoir les activités de valorisation et la création de valeur ajoutée au niveau local |
Directives gouvernementales |
Doit faire face à des contraintes infrastructurelles et technologiques |
Source : Compilation des auteurs à partir de documents relatifs aux politiques et stratégies minières.
Les politiques et stratégies de développement du secteur minier, notamment de ses activités en aval, doivent pouvoir bénéficier de ressources adéquates et d’un soutien suffisant sur le plan législatif. Si la formulation de politiques et stratégies ciblées est une première étape fondamentale, encore faut-il que les organismes gouvernementaux chargés de leur mise en œuvre disposent des ressources adéquates. Au Malawi, ceux-ci pâtissent par exemple d’un manque de personnel qualifié, de possibilités de formation et de collaboration avec les institutions de recherche en formation (République du Malawi, 2023[49]). Pour y remédier, le « Mines and Minerals Bill » (projet de loi sur les mines et les minéraux) a introduit en 2023 de nouvelles mesures visant à renforcer le développement des compétences et rendant obligatoire pour les mines de moyenne et grande taille de soumettre un plan d’emploi et de formation prêtant une attention particulière à la participation des femmes. Si ces mesures ont le mérite d’encourager l’investissement du secteur privé dans le développement des compétences, le gouvernement continue toutefois, pour sa part, de n’y allouer directement qu’un budget limité.
En Afrique du Sud, la loi 29 de 1996 sur la santé et la sécurité dans les mines et la loi 97 de 1998 sur le développement des compétences établissent un cadre général pour le déploiement d’initiatives ciblées de développement des compétences. La loi sur le développement des compétences prévoit notamment la mise en place d’une autorité et d’un fonds nationaux pour les compétences (système de subventions), d’autorités sectorielles pour l’enseignement et la formation (Sector Education and Training Authorities [SETA]), de centres pour l’emploi et d’une unité de planification du développement des compétences.
La coordination régionale et internationale des stratégies minières et les partenariats internationaux ont jusqu’à présent compensé l’absence d’un cadre de référence mondial. Faute de cadre global dédié au développement minier, les pays d’Afrique australe se sont ainsi efforcés d’aligner leurs politiques aux niveaux continental et régional, notamment via la Vision minière africaine et le Protocole sur l’exploitation minière de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Southern African Development Community [SADC]). Au niveau mondial, les principaux pays miniers d’Afrique australe, comme le Botswana et l’Afrique du Sud, ont usé de leur influence dans la coordination internationale par le biais d’instances non juridiques. En collaboration avec les partenaires de développement, les partenariats mondiaux ont quant à eux renforcé la gouvernance du secteur minier en Afrique australe. La République démocratique du Congo, le Malawi, le Mozambique et la Zambie ont ainsi rejoint l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), qui encourage la redevabilité dans la gestion des ressources minérales en exigeant la divulgation d’informations tout au long des chaînes de valeur minières (AFRODAD, 2023[50]).
Lors du Sommet mondial sur le développement durable qui s’est tenu en 2002 à Johannesburg, l’Afrique du Sud, aux côtés du Canada, a plaidé avec succès en faveur de la création d’une plateforme mondiale visant à favoriser le développement du secteur minier. C’est dans la foulée de cette initiative qu’a été créé le Dialogue mondial sur l’exploitation minière, les minéraux, les métaux et le développement durable. Les pays membres ont ensuite sollicité l’aide de la CNUCED pour mettre en place un forum intergouvernemental plus structuré et piloté par ses membres, ce qui a abouti au lancement en 2005 du Forum international sur l’exploitation minière, les minéraux, les métaux et le développement durable (IGF), avec 25 membres fondateurs. L’amélioration du statut de ce forum au sein du Cadre de partenariat des Nations Unies pourrait faciliter une mobilité mieux organisée des travailleurs qualifiés, et réduire ainsi les pénuries de compétences.
L’harmonisation des politiques au titre du Protocole de la SADC sur l’exploitation minière gagnerait à mettre plus directement l’accent sur le développement des compétences régionales. En 1997, la SADC signait son Protocole sur l’exploitation minière, entré en vigueur en 2000, dont l’article 4 appelle à la coopération des États membres pour l’amélioration des compétences technologiques des ressources humaines et des possibilités de formation (SADC, 2006[51]). En vue de sa mise en œuvre, la SADC et le Bureau sous-régional de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique en Afrique australe ont élaboré un cadre, exposé dans la publication Harmonization of Mining Policies, Standards, Legislative and Regulatory Frameworks in Southern Africa, visant à harmoniser les politiques, normes et cadres législatifs et réglementaires du secteur minier à travers la région. Outre ses avantages financiers directs, ce cadre vise à améliorer le développement des compétences dans le secteur minier. Certains lui reprochent toutefois sa mise en œuvre parcellaire et la lenteur des progrès réalisés dans la gouvernance des ressources minières à travers la région (AFRODAD, 2023[50]).
L’enseignement et la formation publics et privés dans le domaine des compétences techniques minières ont un rôle complémentaire à jouer au service d’un développement des compétences inclusif et tourné vers l’avenir
Le secteur privé peut former rapidement une main-d’œuvre qualifiée pour les activités en aval de l’exploitation minière. Comme l’illustre bien le cas de la taille des diamants au Botswana, évoqué plus haut, l’ouverture de l’octroi de licences aux sociétés minières privées, en collaboration avec des multinationales étrangères, peut permettre le développement rapide d’activités industrielles en aval. Ce même exemple montre aussi toutefois que, sans intervention gouvernementale spécifique, les entreprises multinationales peuvent décider d’implanter leurs sites de production n’importe où dans le monde, au gré de l’efficacité de coût et d’échelle. Les entreprises privées pourront en outre manquer de proactivité dans la préparation de la main-d’œuvre locale aux évolutions technologiques, comme l’introduction des lasers et de l’automatisation dans la taille des diamants, et préférer faire appel à des travailleurs qualifiés de l’étranger lorsque l’offre locale est insuffisante.
L’enseignement et la formation publics dans le domaine minier sont de leur côté indispensables pour garantir l’inclusion et anticiper la montée en compétences des travailleurs locaux. Les programmes publics d’enseignement et de formation des établissements d’enseignement supérieur et de recherche gagneraient à mieux s’aligner sur les priorités de chaque pays en matière de développement des compétences ainsi que sur celles de la population locale, tout en s’efforçant de répondre à la demande du marché. C’est par exemple dans cette optique que le Zimbabwe cible le développement des compétences recherchées dans les métiers en demande de son secteur minier, et encourage la création de cursus d’enseignement supérieur dans ce domaine (Tableau 3.4). L’enseignement et la formation publics dans le domaine minier, s’ils ne suffisent pas à eux seuls à hisser un pays en tête de la production minière mondiale, restent néanmoins essentiels pour assurer l’amélioration à long terme des compétences de la main-d’œuvre et offrir aux travailleurs informels talentueux, sans oublier les femmes, la possibilité d’accéder à des carrières techniques dans le secteur minier.
Tableau 3.4. Établissements d’enseignement supérieur et de formation du Zimbabwe dans le domaine des compétences techniques minières
Établissements |
Compétences |
---|---|
Université d’État des Midlands, Université des sciences et technologies de Bindura/Midlands State University, Bindura University of Science and Technology |
Diplômes en génie chimique et des procédés, génie minier et minéralurgique, arpentage et géomatique, métallurgie, géo-informatique et géologie |
Kwekwe Polytechnic/École polytechnique de Kwekwe |
Cursus sur mesure pour les travailleurs des activités minières artisanales et à petite échelle |
Institute of Mining Research/Institut de recherche minière (en partie financé par l’État) |
Enseignement supérieur, formation, services de conseil, et recherche en économie minière, minéralogie et métallurgie |
Zimbabwe School of Mines/École des mines du Zimbabwe (établissement régional qui forme ses étudiants pour le secteur minier de la SADC) |
Enseignement technique, formation pratique et formation interne pour le personnel minier |
Zimbabwe Diamond Education College/École du diamant du Zimbabwe (créée en 2010 suite à la découverte de gisements de diamants) |
Compétences destinées à créer de la valeur ajoutée dans l’industrie du diamant |
Source : Zimbabwe Policy Research Unit (2015[52]), « In-depth training needs assessment surveying the Zimbabwe mining sector », https://zepari.co.zw/sites/default/files/2018-03/Policy%20Brief%20in%20depth%20training%20needs%20assessment%20survey%20policy%20brief%20new.pdf.
Les autorités de certification dans le domaine minier (Mining qualifications authorities [MQA]) peuvent encourager le secteur privé dans son rôle de formation, comme l’illustre le cas de l’Afrique du Sud. Les MQA y sont chargées de l’administration et du développement des programmes de formation dans le domaine minier. Dans ce cadre, les sociétés minières sont notamment tenues de verser respectivement 1 % et 5 % de leur masse salariale aux MQA et à la Charte minière à titre de taxe sur le développement des compétences, et de soumettre aux MQA leurs plans de développement des compétences et rapports annuels de formation. Entre 2016 et 2020, les sociétés minières sud-africaines auront ainsi investi plus de 360 millions USD par an dans le développement des compétences, au bénéfice du secteur minier du pays (Mineral Council South Africa, 2022[53]).
La formation à l’entrepreneuriat, l’implantation d’infrastructures scolaires à proximité des mines et l’apprentissage en milieu de travail peuvent améliorer les compétences non techniques fondamentales et transversales de la main-d’œuvre minière. Le travail à la mine, en particulier commencé à un jeune âge, peut perturber la scolarité et entraver les acquis. Il est donc essentiel de permettre à la main-d’œuvre minière d’acquérir les compétences fondamentales et non techniques qui pourront lui être utiles dans d’autres secteurs et améliorer ses perspectives économiques. L’accès des travailleurs des activités minières artisanales et à petite échelle à une formation à l’entrepreneuriat peut se révéler un outil précieux à cet effet (Mkubukeli et Tengeh, 2016[54]). La construction d’infrastructures scolaires faciles d’accès pour la main-d’œuvre minière, notamment sur les sites miniers, peut également s’avérer bénéfique. Dans cet ordre d’idées, la société Royal Bafokeng Platinum s’est par exemple vue obligée, en vertu de la Charte minière sud-africaine, de construire une école primaire près de ses mines (Government Gazette, 2018[55] ; Basic Education, 2024[56]). L’apprentissage en milieu de travail, qui permet aux étudiants en ingénierie de passer du temps dans des entreprises minières tout en travaillant à leurs projets individuels, est enfin une autre solution efficace pour l’acquisition de compétences non techniques (Dipitso, 2023[20]).
L’enseignement et la formation peuvent cibler plus directement les groupes sous-représentés de la main-d’œuvre minière, en particulier les femmes et les travailleurs des activités minières artisanales
L’accès des femmes aux cursus de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) doit être renforcé afin de garantir la parité entre femmes et hommes sur le plan non seulement du niveau d’étude universitaire, mais aussi des compétences techniques. L’augmentation de l’accès des femmes aux cursus de STIM est un moyen très efficace de parvenir à une plus grande parité des sexes dans les postes techniques et de gestion du secteur minier (Cooper, Goliath et Perkins, 2022[57]). Au Zimbabwe, la proportion de femmes diplômées est par exemple plus faible en STIM qu’en sciences humaines (ARUD-CIASA, 2024[58]). L’introduction de cursus liés au domaine minier (notamment en ingénierie électronique, minière et chimique, ou en sciences des énergies renouvelables) dans les universités pour femmes (comme la Women’s University in Africa, créée au Zimbabwe en réponse directe au problème d’accès des femmes à l’enseignement supérieur) pourrait y remédier. Les décideurs politiques pourront par ailleurs encourager les sociétés minières à investir dans des bourses d’études, la formation professionnelle et le soutien à l’entrepreneuriat des femmes.
Au Botswana, la Debswana Diamond Company a lancé son programme de développement des fournisseurs en 2020. En améliorant les compétences de la chaîne de valeur minière, comme les opérations de vente et la gestion financière, [ce programme] cherche à renforcer les capacités et la compétitivité des entreprises gérées par des femmes afin d’améliorer leur accès aux marchés et de garantir leur viabilité (MmegiOnline, 2020[59]).
En Afrique du Sud, le programme Sasol Women in Mining Incubator œuvre à la promotion des activités minières gérées par des femmes, via le développement de leurs compétences de leadership, un soutien entrepreneurial intensif, un accompagnement financier et un incubateur d’idées et d’entreprises (WomHub, 2023[60]).
Enfin, les programmes d’enseignement et de formation, les politiques nationales et les cadres des certifications peuvent œuvrer à une meilleure prise en compte de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (ENAPE). Selon les estimations de DELVE (2024[61]), alors que la plupart des travailleurs de l’industrie minière en Afrique australe opèrent dans le secteur informel, la majorité des programmes de formation se concentrent toutefois sur les emplois formels du secteur minier ou la fonction publique. La plupart des politiques minières nationales de la région reconnaissent quant à elles l’importance du développement des compétences pour les activités minières artisanales et à petite échelle, cependant, seules quelques-unes ont des cadres politiques bien définis couvrant l’ENAPE. L’école des mines du Zimbabwe (ZSM) propose des cours sur l’ENAPE, mais le Zimbabwe ne dispose pas d’autorités de qualifications minières (MQA) similaires à celles de l’Afrique du Sud. Les autorités gouvernementales chargées des certifications, à l’instar des MQA en Afrique du Sud, peuvent de leur côté contribuer à l’élaboration des programmes pour l’éducation de base formelle et non formelle, ainsi que l’enseignement et la formation techniques et professionnels formels dans le domaine minier. Les gouvernements pourront par ailleurs mettre en place des pools de professionnels chargés d’apporter une assistance technique aux petites exploitations minières qui n’ont pas l’envergure nécessaire pour y pourvoir elles-mêmes. L’Afrique du Sud dispose notamment d’une division dédiée aux activités minières à petite échelle, qui les aide entre autres dans les démarches d’obtention de licences d’exploitation, en identifiant par exemple les gisements de minéraux (Jansen, 2017[62]).
Références
[21] Acemoglu, D. et al. (2022), « Artificial intelligence and jobs: Evidence from online vacancies », Journal of Labor Economics, https://doi.org/10.1086/718327.
[50] AFRODAD (2023), State of Mineral Resources Governance in Southern African Development Community, https://afrodad.org/sites/default/files/publications/State-of-Mineral-Resources-Governance-in-Southern-African-Development-Community-1%20%281%29.pdf.
[39] AIE (2021), The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions, Agence internationale de l’énergie, https://iea.blob.core.windows.net/assets/ffd2a83b-8c30-4e9d-980a-52b6d9a86fdc/TheRoleofCriticalMineralsinCleanEnergyTransitions.pdf.
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[34] Yermolenko, H. (2023), « Decarbonization of steel production in South Africa will require significant funds », GMK Center, https://gmk.center/en/news/decarbonization-of-steel-production-in-south-africa-will-require-significant-funds/.
[52] Zimbabwe Policy Research Unit (2015), « In-depth training needs assessment surveying the Zimbabwe mining sector », https://zepari.co.zw/sites/default/files/2018-03/Policy%20Brief%20in%20depth%20training%20needs%20assessment%20survey%20policy%20brief%20new.pdf.
Notes
← 1. En termes de production pour 2022 : Botswana (5.0 milliards USD), Angola (2.0 milliards USD), Afrique du Sud (1.5 milliard USD), Namibie (1.2 milliard USD) et Zimbabwe (0.4 milliard USD) sur une production mondiale de 16.3 milliards USD.
← 2. Les spécificités du Botswana – comme la structure monopolistique du secteur du diamant, la taille du marché et la qualité des diamants, ainsi que les caractéristiques historiques, politiques et démographiques du pays – font qu’il est difficile pour les pays pairs de tirer des enseignements de son expérience.
← 3. Voir le chapitre 4 pour un examen plus approfondi des minerais critiques de la RD Congo.