Telle qu’elle est définie dans le Manuel d’Oslo (OCDE et Eurostat, 2005), l’innovation est un large concept. Débordant la recherche‑développement (R‑D), celui‑ci englobe la création et l’adoption des innovations, qui peuvent revêtir trois dimensions : « nouveauté pour l’entreprise, nouveauté pour le marché et nouveauté pour le monde entier ». Au niveau des exploitations agricoles, beaucoup d’innovations sont des « innovations de procédé », dans la mesure où elles ont trait aux techniques de production, par exemple à l’adoption de semences améliorées ou de systèmes d’irrigation plus perfectionnés. Les activités en aval sont à l’origine d’innovations de produits, comme des aliments ayant de nouvelles propriétés fonctionnelles (pour la santé) ou des produits non alimentaires de l’agriculture destinés à l’industrie chimique ou pharmaceutique (bioéconomie). Tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les innovations de commercialisation et d’organisation sont de plus en plus importantes.
L’indicateur le plus général de la productivité est la productivité totale des facteurs (TPF), qui reflète l’efficacité avec laquelle les entreprises conjuguent les intrants pour produire des produits. Des indicateurs partiels donnent une idée de l’efficacité avec laquelle elles utilisent un intrant particulier, par exemple le travail ou le foncier.
Dans le schéma d’analyse, le terme « durabilité » renvoie à la préservation du capital naturel à court et long terme, c’est‑à‑dire à la durabilité environnementale. Comme le capital physique, le capital naturel nécessite des investissements et un entretien, de manière à ce que sa capacité de production soit maintenue à longue échéance. Cela suppose entre autres de maîtriser l’utilisation agricole des ressources naturelles pour assurer leur viabilité à long terme, et de limiter les impacts négatifs de la production agricole sur l’environnement, comme ceux qui sont dus à la pollution et aux déchets, qui peuvent porter atteinte aux actifs naturels. Les systèmes durables de production agricole doivent aussi prendre en compte les impacts prévus du changement climatique et les mesures d’adaptation qu’ils imposent, ainsi que l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Les indicateurs agro-environnementaux peuvent aider à mesurer la performance de l’agriculture en matière de durabilité (OCDE, 2018). Ils peuvent permettre de suivre l’évolution de l’utilisation des terres, de l’eau et de l’énergie, ainsi que l’impact de l’agriculture sur l’environnement, via l’intensité avec laquelle les intrants polluants (pesticides) sont employés et les émissions préjudiciables du secteur (gaz à effet de serre, ammoniac). Ils sont aussi à même de fournir une évaluation du bilan global des éléments nutritifs de l’agriculture. Rapprocher ces éléments des variables concernant la production peut aider à estimer le degré de découplage entre la production agricole, d’une part, et l’utilisation des ressources et l’environnement, d’autre part (OCDE, 2014).
Selon sa définition, la croissance verte consiste à « favoriser la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être » (OCDE, 2011).