Rendre les informations sur les apports philanthropiques plus accessibles est un effort coûteux pour les fondations. Mais ce coût devrait être compensé par les avantages découlant de l’existence d’une transparence plus grande dans ce secteur. La possibilité de nouer des liens avec des pairs travaillant dans des pays ou des secteurs semblables, ainsi que d’assurer l’établissement de partenariats plus importants, devrait apparaître comme un avantage et un résultat positif du mouvement en faveur d’un renforcement de la transparence.
La transparence et l’accessibilité à des données comparables et fiables sont essentielles pour accroître l’efficacité de la coordination, des partenariats et d’autres formes de collaboration. Les bases de données internationales permettent aux bailleurs de fonds de mieux affecter leurs ressources (car ils peuvent déceler les déficits de financement et éviter les apports qui font double emploi). De plus, elles permettent aux bénéficiaires actuels et potentiels de cibler de façon plus rationnelle leurs efforts de recherche de fonds. Cependant, pour qu’elles aient réellement cette utilité, il doit exister un certain degré de normalisation des données au niveau international. Cette condition suppose elle-même qu’il y ait comparabilité avec d’autres normes internationales, comme l’APD, et que la fiabilité des données soit établie au moyen d’une vérification approfondie de leur qualité (notamment pour éviter le double comptage).
Mieux tirer parti des plateformes existant aux niveaux mondial, régional et local. La transparence et la disponibilité des données sur les apports philanthropiques effectués à l’appui du développement pourraient s’en trouver améliorées. De ce fait, les fondations pourraient intensifier leurs efforts pour rendre le partage des données systématique. Il serait alors possible d’assurer la comparabilité des données recueillies avec celles qui se rapportent aux autres apports au titre du développement. Il existe un grand nombre de supports de notification à l’échelon des pays et au niveau international, comme 360giving, Glasspockets, l’Initiative internationale pour la transparence de l'aide (IITA) et les statistiques du CAD de l’OCDE sur le financement du développement gérées par la DCD au moyen du Système de notification des pays créanciers (SNPC). Le système statistique du CAD de l’OCDE garantit la comparabilité des données (par exemple, de celles qui concernent les apports philanthropiques avec celles de l’APD) et leur fiabilité, tout en les rendant librement accessibles à travers des bases de données en ligne centralisées. Près d’une centaine de pays et d’organisations rendent leurs données publiques à travers le SNPC de l’OCDE, dont quatre fondations philanthropiques (Fondation Bill et Melinda Gates, ainsi que Dutch Postcode Lottery, Swedish Postcode Lottery et People’s Postcode Lottery, réunies sous l’égide de United Postcode Lotteries). L’OCDE invite aussi d’autres bailleurs de fonds privés actifs dans le domaine du développement à suivre leur exemple, afin de contribuer au renforcement de la transparence et à la normalisation des données.
Faire des données un bien public mondial. De plus, des réseaux tels que le Réseau mondial des fondations œuvrant dans le domaine du développement (réseau netFWD), de même que le Foundation Center, WINGS et d'autres, devraient encourager le secteur philanthropique à partager l’information et à contribuer à faire des données un bien public mondial.