Jusqu’en 2015, la communauté internationale était mobilisée autour de l’Objectif du millénaire pour le développement relatif à la lutte contre les maladies infectieuses. Cependant, les maladies non transmissibles – dont les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer – continuaient de faire de nombreuses victimes et de peser lourdement sur les systèmes de santé. Aujourd’hui, le diabète touche 400 millions de personnes dans le monde et, si des mesures appropriées ne sont pas prises, ce chiffre devrait augmenter d’au moins 100 millions dans les dix à quinze prochaines années. Or, les multiples contraintes que connaissent les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire risquent d’entraver l’application de ces mesures : leurs systèmes de santé ont tendance à être orientés vers les soins de courte durée ; les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses ; ces systèmes souffrent d’un déficit de financement et l’urbanisation croissante modifie les modes de vie – mauvaise hygiène alimentaire, activité physique réduite et surconsommation d’alcool et de tabac, par exemple.
L’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) a élargi l’horizon des efforts visant à améliorer la santé au niveau mondial. L’Objectif 3.4 consiste à réduire d’un tiers le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles. Pour atteindre cet objectif, plusieurs fondations ont décidé de faire front commun pour mettre en œuvre des solutions pilotes susceptibles de susciter une adhésion et une participation à grande échelle.
La Fondation Novartis est membre d’un partenariat public-privé diversifié intitulé « Better Hearts Better Cities ». À Oulan-Bator, Dakar et São Paulo, cette initiative permet de mettre sur pied un réseau de partenaires qui va au-delà des seuls prestataires de soins de santé. Par exemple, il comprend aussi des organismes spécialisés dans le numérique et les télécommunications, des entreprises agroalimentaires, des établissements scolaires et des employeurs, des caisses d’assurance, des entreprises sociales et des OSC. Ensemble, ces partenaires recherchent de nouveaux moyens et solutions pour lutter à grande échelle contre les maladies non transmissibles au sein des populations à faible revenu. Au Ghana, par exemple, ComHIP propose des services de proximité pour surveiller l’hypertension, rendant ainsi plus accessible un suivi assuré auparavant à l’hôpital. Les entreprises locales, les agents des services de santé de proximité et le personnel infirmier sont formés pour effectuer des examens de dépistage et apporter des soins. Les outils médicaux numériques assurent une connexion fluide entre les centres d’examen, les professionnels de santé locaux et les médecins, et donnent aussi aux patients les moyens de prendre en mains leur santé. L’appropriation locale est essentielle pour la réussite de cette initiative ; loin de constituer un réseau ad hoc de partenaires, les alliances « Better Hearts Better Cities » s’inscrivent dans une démarche pérenne qui vise à produire un impact durable en collaborant avec les administrations locales pour renforcer les systèmes de santé.
Contribution de Geoffrey So, Fondation Novartis
La Fondation mondiale du diabète (FMD) a été créée en 2002, alors que le diabète et d’autres maladies non transmissibles étaient plus ou moins négligés par le programme d’action international en faveur du développement.
Les premières années, la FMD accordait des dons de faible montant pour l’exécution de projets pilotes, dont certains ont progressivement suscité l’intérêt des autorités chargées de la santé. En République unie de Tanzanie (« Tanzanie »), par exemple, les enseignements tirés des projets pilotes ont conduit à l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le diabète au sein du ministère de la Santé. Une subvention de 2.5 millions USD de la FMD a permis de lancer une première série de programmes (2013-17) de plus grande envergure dans les domaines du renforcement des capacités et de la promotion de la santé. Le ministère de la Santé, le ministère de l’Éducation, la société civile locale et le secteur privé ont collaboré pour les mettre en œuvre.
Les résultats de cette première phase de l’expérience tanzanienne ont été présentés et reconnus au niveau international (à l’occasion de conférences de l’OMS et d’autres manifestations). La FMD apporte aujourd’hui un appui à d’autres programmes de même type dans plusieurs autres pays d’Afrique subsaharienne (par exemple, au Kenya, au Rwanda, au Malawi, au Mozambique et au Mali), ainsi que dans le reste du monde (Sri Lanka, Fidji, Philippines, Pérou, Brésil, etc.). À chaque fois, ce sont les pays concernés qui élaborent et prennent en mains leurs stratégies. Si certains pays, forts de ressources supplémentaires provenant de sources intérieures et internationales, sont à même d’étendre et de renforcer ces programmes, ce n’est toutefois pas suffisant pour répondre à la demande.
Contribution de Bent Lautrup-Nielsen, Fondation mondiale du diabète (FMD)