Après la crise, dans un grand nombre de pays, les PME du secteur manufacturier ont vu leur productivité croître plus lentement que les grandes entreprises, ce qui a creusé les écarts préexistants, en particulier en Allemagne, en Belgique, en Lettonie, en République slovaque et en République tchèque. En Lituanie, en Pologne et en Turquie, bien que le retard reste important, la productivité des PME a crû beaucoup plus fortement que celle des grandes entreprises.
En Espagne et au Portugal, la croissance de la productivité du travail enregistrée par les PME du secteur manufacturier va de pair avec un recul de l’emploi et de la valeur ajoutée, ce qui donne à penser que les disparitions d’entreprises ou d’activités peu performantes sont probablement pour beaucoup dans la hausse globale de la productivité du travail.
Dans le secteur des services, la situation est plus contrastée : après la crise, dans nombre de pays, les PME ont vu leur productivité croître plus vite, mais leurs effectifs plus lentement que les grandes entreprises.
Panorama de l'entrepreneuriat 2017
Croissance de la productivité par taille d’entreprise
À savoir
Pertinence
La performance d’une entreprise dépend de toute une série de facteurs, dont sa taille et son secteur d’activité. Si les grandes entreprises ont tendance à être plus productives que les petites, la croissance de la productivité dans les petites structures peut s’expliquer par l’utilisation intensive de technologies de l’information et des communications (TIC) abordables, ainsi que par l’avantage concurrentiel qu’elles détiennent dans des activités de niche, à forte notoriété ou à haute teneur en contenu protégé par la propriété intellectuelle.
Définitions
Pour mesurer la productivité du travail, on divise la valeur ajoutée brute aux prix courants par personne occupée, tirée de la base de données de l’OCDE sur les statistiques structurelles et démographiques des entreprises, par l’indice d’ajustement sectoriel provenant de la base de données Statistiques de l’OCDE sur les comptes nationaux.
Pour une définition des « activités de fabrication » et des « services », se reporter au Guide de lecture.
Comparabilité
Les données sur la valeur ajoutée correspondent à la valeur ajoutée au coût des facteurs dans les pays de l’UE et aux prix de base pour les autres pays. Les estimations de la valeur ajoutée et de l’emploi présentées par taille d’entreprise sont établies à partir de la base de données de l’OCDE sur les statistiques structurelles et démographiques des entreprises et ne coïncident généralement pas avec les estimations produites selon le Système de comptabilité nationale. Ce dernier prévoit en effet un certain nombre d’ajustements destinés à prendre en considération des entreprises et activités potentiellement absentes des statistiques structurelles sur les entreprises, comme les microentreprises ou les travailleurs indépendants, ou à tenir compte de l’économie non observée.
La comparabilité des classes de taille, secteurs et pays peut pâtir des disparités de la part de l’emploi à temps partiel dans l’emploi total. C’est pourquoi, dans l’analyse de la productivité, la mesure privilégiée du facteur travail est le nombre total d’heures travaillées et non l’effectif, mais on ne dispose généralement pas de ventilation de ces données par taille d’entreprise. Des lacunes dans les données imputables aux règles de confidentialité en vigueur dans les pays concernés peuvent également nuire à la comparabilité internationale.
Parce qu’elles ne s’appuient pas sur des cohortes fixes d’entreprises, les estimations présentées ici donnent une image faussement élevée de la croissance de la productivité dans les grandes entreprises, et une image faussement faible de celle des PME : les PME qui affichent au démarrage une forte croissance de leur productivité sont en effet plus susceptibles de devenir de grandes entreprises, tandis que les grandes entreprises enregistrant une faible productivité ont plus de chances de se contracter et de devenir des PME.
Pour le Royaume-Uni, les données présentées n’incluent pas les quelque 2.6 millions de petites entreprises non enregistrées, c’est-à-dire des entreprises n’atteignant pas le seuil prévu pour le régime de la taxe sur la valeur ajoutée et/ou celui de la retenue de l’impôt à la source (pour les entreprises employant des salariés).
Les Graphique 3.3 Graphique 3.6. couvrent la période 2009-14, et non 2008-14 comme dans d’autres parties de cet ouvrage, en raison de problèmes de disponibilité des données. Les taux de croissance de l’emploi indiqués sur les Graphique 3.5 Graphique 3.6 peuvent différer de ceux communiqués dans le Chapter 2 car ils ne couvrent que les activités pour lesquelles des statistiques sur la valeur ajoutée sont également disponibles.
Sources
OCDE, Statistiques structurelles et démographiques des entreprises (SDBS) (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/sdbs-data-fr.
Statistiques de l’OCDE sur les comptes nationaux (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/na-data-fr.
Statistiques de l’OCDE sur la productivité (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/pdtvy-data-fr.
Pour en savoir plus
OCDE (2017), OECD Compendium of Productivity Indicators 2017, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/pdtvy-2017-en
Hsieh, C. (2015), « Policies for Productivity Growth », OECD Productivity Working Papers, n° 3, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/5jrp1f5rddtc-en.
OCDE (2001), Mesurer la productivité - Manuel de l’OCDE : Mesurer la croissance de la productivité par secteur et pour l’ensemble de l’économie, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/9789264294516-fr.