Dans la plupart des pays, les grandes entreprises qui emploient plus de 250 personnes produisent une part considérable de la valeur ajoutée du secteur marchand, alors qu’elles représentent moins de 1 % de l’ensemble des entreprises. La proportion de valeur ajoutée créée par les grandes entreprises varie considérablement d’un pays à l’autre, traduisant l’importance économique et la structure de la population d’entreprises : d’environ 15 % au Luxembourg à 32 % en Italie, et plus de 60 % au Mexique.
Les grandes entreprises industrielles dominent le paysage des entreprises dans de nombreux pays. Dans près de la moitié des économies de l’OCDE, le secteur industriel représente plus de la moitié de la valeur ajoutée totale générée par les grandes entreprises du secteur marchand ; ce pourcentage va de 26 % au Royaume-Uni à 85 % au Mexique.
Les PME se classent en tête du secteur des services dans presque tous les pays, où elles génèrent 60 % ou plus du total de la valeur ajoutée. Les grandes entreprises, quant à elles, pèsent lourd dans la création de valeur ajoutée du secteur de la fabrication dans la plupart des pays, ce qui reflète en partie l’augmentation des rendements d’échelle induite par une production à plus forte intensité capitalistique. Toutefois, dans les États baltes et dans les pays d’Europe du Sud, les PME se taillent la part du lion dans le secteur de la fabrication, bien que la contribution des PME de grande taille (50 à 429 salariés) y soit bien plus importante que dans d’autres pays.
Entre 2008 et 2014, la part relative des PME et des grandes entreprises dans la valeur ajoutée totale créée par le secteur de la fabrication est restée stable dans pratiquement tous les pays, à l’exception de l’Irlande.
Panorama de l'entrepreneuriat 2017
Valeur ajoutée par taille d’entreprise
À savoir
Pertinence
Les performances entrepreneuriales et en matière de productivité varient amplement d’un pays à l’autre. Ces différences trouvent en partie leur explication dans l’hétérogénéité des entreprises. Les entreprises de grande taille, par exemple, ont généralement une productivité supérieure à celle des petites entreprises, et si les entreprises nouvellement créées sont souvent les moteurs de l’innovation, de nombreuses microentreprises ont cependant un potentiel de croissance limité. La ventilation des données sur la valeur ajoutée en fonction de la taille de l’entreprise apporte par conséquent un éclairage important sur les facteurs structurels qui favorisent la croissance, l’emploi et la valeur entrepreneuriale, mais alimente aussi les préoccupations concernant le ralentissement de la diffusion de la productivité et le découplage entre productivité et salaires.
Définitions
La valeur ajoutée correspond à la différence entre la production et la consommation intermédiaire, la consommation intermédiaire totale étant valorisée aux prix d’acquisition. Les mesures de la production utilisées ci-dessous diffèrent d’un pays à un autre et sont évaluées aux prix de base ou aux coûts des facteurs. Les mesures aux coûts des facteurs n’incluent pas les autres taxes et subventions à la production définies dans le Système de comptabilité nationale de 2008.
Les données de cette section présentent la valeur ajoutée dans chaque classe de taille (définie en fonction du nombre de personnes occupées), en pourcentage de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises.
Informations sur les données concernant Israël : http://dx.doi.org/10.1787/888932315602.
Comparabilité
Les données correspondent à la valeur ajoutée au coût des facteurs dans les pays de l’UE et aux prix de base pour les autres pays ; elles portent sur l’économie marchande, hors intermédiation financière.
Compte tenu des pratiques différentes des pays en matière de collecte de données, la ventilation par classe de taille utilisée, à savoir 1-9, 10-19, 20-49, 50-249 et 250+, offre une comparabilité optimale. Certains pays utilisent des conventions différentes : pour le Japon, « 50-249 » correspond à « 50+ » ; pour le Mexique, « 1-9 » correspond à « 1-10 », « 10-19 » correspond à « 11-20 », « 20-49 » correspond à « 21-50 », « 50-249 » correspond à « 51-250 » et « 250+ » correspond à « 251+ » ; pour la Turquie, « 1-9 » correspond à « 1-19 ».
L’unité statistique utilisée pour le Corée, le Mexique et les États-Unis n’est pas l’entreprise, mais l’établissement. Les données concernant Israël et les États-Unis n’incluent pas la valeur ajoutée créée par les entreprises sans salarié. Les données relatives au secteur de la fabrication en Corée n’incluent pas les établissements qui emploient 10 salariés ou moins. Les données pour la Suisse excluent les informations sur les entreprises de moins de trois salariés.
On observe une rupture de séries dans les données en 2013 pour la Finlande et le Portugal et en 2014 pour la France. Pour le Royaume-Uni, les données présentées n’incluent pas les quelque 2.6 millions de petites entreprises non enregistrées, c’est-à-dire des entreprises n’atteignant pas le seuil prévu pour le régime de la taxe sur la valeur ajoutée et/ou celui de la retenue de l’impôt à la source (pour les entreprises employant des salariés).
Il convient d’interpréter avec précaution les variations dans le temps, car les données ne suivent pas des cohortes d’entreprises. Des grandes entreprises dont la taille décroît peuvent se retrouver classées comme PME, et de façon analogue, la croissance des PME peut avoir pour conséquence leur classement parmi les grandes entreprises.
Source
OCDE, Statistiques structurelles et démographiques des entreprises (SDBS) (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/sdbs-data-fr.
Pour en savoir plus
OCDE (2017), Small, Medium, Strong. Trends in SME Performance and Business Conditions, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/9789264275683-en.
OCDE (2010), Structural and Demographic Business Statistics, Éditions OCDE, Paris, http://dx.doi.org/10.1787/9789264072886-en.
Système de comptabilité nationale (SCN) 2008, New York, http://unstats.un.org/unsd/nationalaccount/sna2008.asp.