En dépit de l’élévation du niveau de formation enregistrée ces dernières décennies, 15 % des jeunes (les 25-34 ans) ne sont en moyenne pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2020. Dans ce groupe d’âge, les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont plus nombreux chez les hommes, 16 %, que chez les femmes, 13 %.
Dans tous les pays de l’OCDE, l’expansion de l’enseignement tertiaire a bénéficié aux femmes, dont le pourcentage diminue toutefois chez les 25-64 ans diplômés des niveaux supérieurs de l’enseignement tertiaire. En moyenne, les femmes représentent 56 % des diplômés de l’enseignement tertiaire en licence, ou formation équivalente, 54 % en master, ou formation équivalente, et 45 % en doctorat, ou formation équivalente.
Dans les pays de l’OCDE, les adultes nés à l’étranger constituent en moyenne 22 % de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 14 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 18 % de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire.
Regards sur l’éducation 2021
Indicateur A1. Quel est le niveau de formation des adultes ?
Faits marquants
Contexte
Offrir à tous la possibilité de suivre un enseignement de haute qualité est une composante fondamentale du contrat social. Il est absolument essentiel d’éliminer l’inégalité des chances dans l’éducation pour améliorer la mobilité sociale et les retombées socio-économiques.
L’indicateur du niveau de formation correspond à l’effectif officiellement diplômé d’un certain niveau d’enseignement dans la population. Le niveau de formation sert souvent d’indicateur pour juger des compétences des individus et rendre compte du capital humain – c’est-à-dire du niveau de compétence associé à un certain niveau de formation dans la population et la main-d’œuvre.
Des niveaux de formation plus élevés sont associés à plusieurs retombées sociales et économiques positives pour les individus (voir les indicateurs A2, A3, A4, A5, A6 et A7). Les individus très instruits tendent dans l’ensemble à être plus engagés dans la vie sociale et à afficher une rémunération relative et des taux d’emploi supérieurs. Le niveau de formation est également en corrélation positive avec une plus grande propension à suivre des formations formelles ou non formelles à l’âge adulte.
Les individus sont donc incités à poursuivre leurs études tandis que les gouvernements sont incités à fournir les infrastructures appropriées pour favoriser l’élévation du niveau de formation de la population et à mettre en place les politiques adéquates. Au cours des dernières décennies, le niveau de formation de la population, en particulier des jeunes et des femmes, a sensiblement augmenté dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE.
Le niveau de formation de l’effectif né dans le pays et de l’effectif né à l’étranger devrait être pris en considération lors de la conception des politiques relatives au capital humain. Dans certains cas, des similitudes ou des différences entre les deux groupes peuvent être le signe que des formations formelles et non formelles pour adultes sont nécessaires (voir l’indicateur A7). Selon le rapport Perspectives des migrations internationales 2020 (OECD, 2020[1]), les travailleurs immigrés sont en première ligne dans la crise du COVID-19, puisqu’ils représentent 24 % des médecins et 16 % des infirmières. Comme la taille et les caractéristiques de l’effectif né à l’étranger varient, il important d’analyser ces éléments pour mieux comprendre la composition démographique des pays. Il est important aussi de comprendre en quoi la situation géographique des pays et leur proximité avec d’autres pays influent sur le profil démographique de l’effectif né à l’étranger. Selon la Base de données de l’OCDE sur la population, la plupart des immigrés sont par exemple originaires d’Europe dans la quasi-totalité des pays européens membres de l’OCDE (OCDE, 2021[2]).
Autres faits marquants
En moyenne, 45 % des jeunes (les 25-34 ans) sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE. Le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire est plus élevé chez les femmes, 52 %, que chez les hommes, 39 %, dans tous les pays de l’OCDE.
L’âge de l’immigration a des effets différents selon les pays de l’OCDE : le pourcentage d’adultes nés à l’étranger dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est d’au moins 10 points de pourcentage plus élevé chez ceux arrivés dans le pays après l’âge de 15 ans que chez ceux arrivés avant cet âge en Australie, au Danemark, en Estonie, en Israël, au Luxembourg et en Suisse, mais autour de 10 points de pourcentage moins élevé chez ceux arrivés après l’âge de 15 ans en Hongrie et en Suède.
Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué, passant de 44 % en 2010 à 40 % en 2020 en moyenne, car les jeunes sont plus susceptibles de faire des études tertiaires aujourd’hui qu’il y a dix ans.
Analyse
Le niveau de formation est un atout dans la mesure où il permet aux individus d’acquérir des compétences mais aussi parce qu’il joue un rôle de ‘carte de visite’ en matière de compétences. L’investissement dans l’éducation est donc très rentable plus tard dans la vie (OECD, 2020[3]). Il reste toutefois des différences de niveau de formation entre les pays, qui s’expliquent par les spécificités nationales des structures sociales et économiques et les caractéristiques des systèmes d’éducation (Müller et Kogan, 2009[4]).
En moyenne, 41 % des adultes (les 25-64 ans) sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, 21 % ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 39 % sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE (voir le Graphique A1.3).
Chez les jeunes, l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 27 % en 2010 à 20 % en 2020 en moyenne dans les pays de l’OCDE. Cette diminution est plus marquée chez les femmes que chez les hommes : le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est passé de 27 % à 20 % chez les femmes et de 26 % à 22 % chez les hommes durant les dix dernières années. Le pourcentage d’adultes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire n’a diminué que de 3 points de pourcentage, passant de 44 % en 2010 à 41 % en 2020. Cette diminution est intervenue parallèlement à la progression de l’enseignement tertiaire durant la dernière décennie : le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire a en effet augmenté de 9 points de pourcentage (passant de 30 % à 39 %), mais dans une plus grande mesure chez les femmes (de 11 points de pourcentage ; de 31 % à 2010 à 42 % en 2020) que chez les hommes (7 points de pourcentage ; de 28 % à 35 %) (OCDE, 2021[5]).
Niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est à présent le niveau minimum requis pour évoluer dans l’économie et la société modernes. Les jeunes qui arrêtent leurs études avant la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire peinent à trouver leur place sur le marché du travail et tendent de surcroît à avoir moins de relations sociales que les plus instruits (OCDE, 2019[6]).
En dépit de l’élévation du niveau de formation enregistrée ces dernières décennies, 21 % des adultes (les 25-64 ans) ne sont en moyenne pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2020. Le niveau de formation de la majorité des adultes est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Colombie, au Costa Rica, au Mexique, au Portugal et en Turquie (voir le Graphique A1.3).
Selon les chiffres de 2020, le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève en moyenne à 15 % chez les jeunes (les 25-34 ans) et à 29 % chez leurs aînés (les 55-64 ans) dans les pays de l’OCDE. La majorité des jeunes (les 25-34 ans) sont au moins diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart des pays de l’OCDE. Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire reste toutefois supérieur à 40 % au Costa Rica, au Mexique et en Turquie (voir le Graphique A1.2 et le tableau A1.4, disponible en ligne).
En moyenne, le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 20 % en 2010 à 15 % en 2020 dans les pays de l’OCDE. La diminution a été plus forte dans les pays où le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était élevé en début de période. Au Costa Rica, au Mexique et en Turquie par exemple, plus de 50 % des 25-34 ans n’étaient pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en 2010 ; ce pourcentage a fortement diminué depuis lors, d’au moins 10 points de pourcentage, même s’il reste à supérieur à la moyenne de l’OCDE. Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a augmenté depuis 2010 en République slovaque, en République tchèque et en Suède, mais il reste relativement peu élevé en 2020 : 8 %, 8 % et 16 %, respectivement (voir le Tableau A1.2 et le Graphique A1.2).
Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE ; il s’élève en moyenne à 16 % chez les hommes et à 13 % chez les femmes dans les pays de l’OCDE. Cette différence entre les sexes représente au moins 10 points de pourcentage en Espagne et en Islande. L’Indonésie et la Turquie font figure d’exception : les femmes sont environ 3 points de pourcentage plus nombreuses que les hommes dans l’effectif de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. De plus, la différence entre les sexes s’est creusée entre 2010 et 2020 dans environ un pays membres et partenaires de l’OCDE sur cinq dont les données de ces deux années sont comparables – l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Autriche, le Brésil, le Canada, le Chili, le Costa Rica, l’Indonésie, l’Islande, la Lituanie, le Luxembourg, le Mexique, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Turquie (voir le Tableau A1.2).
Niveau de formation égal au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou à l’enseignement post-secondaire non tertiaire
En moyenne, 41 % des adultes (les 25-64 ans) sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage varie toutefois fortement entre les pays ; il est inférieur à 25 % au Costa Rica, en Espagne, au Luxembourg, au Mexique et en Turquie. Dans certains pays, ce pourcentage peu élevé est compensé par un pourcentage élevé de diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le Graphique A1.3).
Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen de 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire varie entre 23 % au Costa Rica et 59 % en République tchèque. Ce pourcentage a diminué, passant de 44 % en 2010 à 40 % en 2020 en moyenne dans les pays de l’OCDE, car les jeunes sont plus susceptibles de faire des études tertiaires aujourd’hui qu’il y a dix ans. Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement post-secondaire non tertiaire est toutefois le niveau de formation le plus courant des 25-34 ans dans 14 pays de l’OCDE, à savoir en Allemagne, en Autriche, au Chili, en Colombie, en Estonie, en Finlande, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Lettonie, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie (voir le Tableau A1.2).
Le pourcentage de 25-34 ans diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire varie aussi entre les sexes. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen de jeunes au plus diplômés de l’un de ces deux niveaux d’enseignement s’établit à 45 % chez les jeunes hommes (25-34 ans), contre 35 % chez les jeunes femmes, soit 10 points de pourcentage de différence. Cette différence était de 6 points de pourcentage seulement en 2010 (et le pourcentage de jeunes diplômés de l’un de ces niveaux s’élevait à 47 % chez les jeunes hommes et à 41 % chez les jeunes femmes) (voir le Tableau A1.2). Moins de jeunes femmes que de jeunes hommes sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, ce qui s’explique par la tendance inverse dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. Dans les pays de l’OCDE, la différence de pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire entre les sexes représente en moyenne 13 points de pourcentage en faveur des femmes selon les chiffres de 2020 (voir le Tableau A1.2).
Niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire
En moyenne, 39 % des adultes sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE. Dans les pays membres et partenaires de l’OCDE, ce pourcentage est inférieur ou égal à 20 % en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine, en Inde, en Indonésie, en Italie et au Mexique, mais égal ou supérieur à 50 % au Canada, en Corée, aux États-Unis, en Fédération de Russie, en Irlande, en Israël et au Luxembourg (voir le Graphique A1.3).
Le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté entre 2010 et 2020 dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données de ces deux années sont disponibles. Dans les pays de l’OCDE, ce pourcentage a augmenté de 9 points de pourcentage, passant de 37 % en 2010 à 45 % en 2020 en moyenne. Il a progressé d’au moins 15 points de pourcentage au Portugal, en République slovaque, en Suisse et en Turquie (voir le Tableau A1.2).
Quant aux différences entre les sexes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans l’effectif de jeunes (les 25-34 ans) diplômés de l’enseignement tertiaire dans tous les pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit en moyenne à 52 % chez les jeunes femmes, contre 39 % chez les jeunes hommes, et l’écart moyen favorable aux jeunes femmes s’est creusé entre 2010 et 2020. Parmi les pays dont les données de 2010 et de 2020 sont comparables, le Costa Rica, les États-Unis, la Finlande, la France et la Lettonie sont les seuls où l’écart entre les sexes s’est comblé depuis 2010 (voir le Tableau A1.2). Les indicateurs agrégés masquent toutefois de fortes disparités de domaines d’études entre les hommes et les femmes : dans la plupart des pays, les femmes sont surreprésentées dans la santé et la protection sociale, mais sous-représentées en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (OCDE, 2019[6]).
Les 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont en majorité opté pour une licence, ou formation équivalente, dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, mais leur pourcentage varie nettement entre les pays. Ils ont en revanche été plus nombreux à choisir un master plutôt qu’une licence en Autriche, en Espagne, en Estonie, en Fédération de Russie, en France, en Italie, en Lettonie, au Luxembourg, en Pologne, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie (voir le Tableau A1.1). Cela peut s’expliquer dans certains pays par la tradition bien ancrée des premiers cursus longs, assimilés à un master (OCDE, 2019[6]). En Fédération de Russie toutefois, le fait est que les cursus sanctionnés par un diplôme de licence sont relativement récents.
Dans l’enseignement tertiaire, les différences les plus marquées entre les pays s’observent dans les cursus de cycle court. En moyenne, 7 % des 25-64 ans sont au plus diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage varie fortement entre les pays : il est inférieur à 1 % en Italie, en Pologne, en République slovaque et en République tchèque, mais supérieur à 20 % au Canada et au Japon. Le niveau de formation le plus courant des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire est l’enseignement tertiaire de cycle court en Autriche, au Canada et en France (voir le Tableau A1.1).
Dans tous les pays de l’OCDE, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est dans l’ensemble plus élevé chez les femmes que chez les hommes (voir le Graphique A1.1), mais les femmes sont moins nombreuses aux niveaux supérieurs. En moyenne, les femmes représentent 56 % des diplômés de l’enseignement tertiaire en licence, ou formation équivalente, 54 % en master, ou formation équivalente, et 45 % en doctorat, ou formation équivalente. Elles sont toutefois plus nombreuses en master, ou formation équivalente, en Allemagne, au Costa Rica, aux États-Unis, en Finlande, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, au Portugal et en Slovénie (voir le Graphique A1.4).
En moyenne, 45 % des jeunes (les 25-34 ans) sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE. Leur pourcentage est plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, sauf en Inde. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit en moyenne à 52 % chez les femmes, mais à 39 % seulement chez les hommes, soit 13 points de pourcentage de différence. Le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire est comparable entre les hommes et les femmes en Allemagne, au Mexique et en Turquie, mais il est au moins 20 points de pourcentage plus élevé chez les femmes en Estonie, en Israël, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne et en Slovénie (voir le Graphique A1.1).
Niveau de formation des adultes issus de l’immigration
Il est important pour les pouvoirs publics de connaître le capital humain de la population née à l’étranger, sachant que les adultes nés à l’étranger représentent en moyenne 17 % des 25-64 ans dans les pays de l’OCDE. Le niveau de formation des adultes nés dans le pays et de ceux nés à l’étranger varie sensiblement entre les pays de l’OCDE. En moyenne, le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’établit à 19 % dans l’effectif né dans le pays et à 22 % dans l’effectif né à l’étranger ; le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, à respectivement 44 % et 37 % ; et le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire, à respectivement 37 % et 41 % (voir le Tableau A1.3).
Dans les pays de l’OCDE, les adultes nés à l’étranger constituent en moyenne 22 % de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 14 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 18 % de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les adultes nés à l’étranger sont proportionnellement les plus nombreux dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. L’inverse ne s’observe qu’en Australie, au Canada, au Chili, en Estonie, en Hongrie, en Irlande, en Israël, au Luxembourg, en Nouvelle-Zélande au Royaume-Uni : le pourcentage d’adultes nés à l’étranger est le plus élevé dans l’effectif de diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le Graphique A1.5).
L’âge de l’immigration est aussi un facteur dont l’influence varie entre les pays de l’OCDE. Le pourcentage d’adultes nés à l’étranger dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est plus de 10 points de pourcentage plus élevé chez ceux arrivés dans le pays après l’âge de 15 ans en Australie, au Danemark, en Estonie, au Luxembourg et en Suisse, mais environ 10 points de pourcentage moins élevé chez ceux arrivés après l’âge de 15 ans en Hongrie et en Suède (voir le Tableau A1.3).
Le seul élément un tant soit peu commun aux pays de l’OCDE réside dans le fait que les pourcentages de diplômés de l’enseignement tertiaire nés dans le pays et nés à l’étranger tendent à suivre les tendances nationales générales. Au Canada par exemple, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est élevé dans l’effectif né dans le pays (56 %) et l’est encore plus dans l’effectif né à l’étranger (70 %), quel que soit l’âge de l’immigration. C’est l’inverse qui s’observe en Italie : le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est dans l’ensemble peu élevé, tant dans l’effectif né dans le pays (21 %) que dans l’effectif né à l’étranger (13 %), quel que soit l’âge de l’immigration. De même, le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est élevé à la fois dans l’effectif né dans le pays et dans l’effectif né à l’étranger dans les pays où il est élevé dans l’ensemble (voir le Tableau A1.3).
Il ressort du Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de 2018 que dans la plupart des pays et économies, les élèves sont moins performants s’ils sont issus de l’immigration (y compris s’ils sont nés dans le pays de parents nés à l’étranger) que s’ils n’en sont pas issus ; les élèves issus de l’immigration l’emportent toutefois sur ceux qui n’en sont pas issus dans quelques pays et économies après contrôle de leur profil socio-économique et de celui de leur établissement. C’est le cas en Arabie saoudite, en Australie, à Hong Kong (Chine) et aux États-Unis. La différence de score en compréhension de l’écrit n’est plus statistiquement significative entre les élèves issus et non issus de l’immigration après contrôle du profil socio-économique des élèves et des établissements au Canada, en Fédération de Russie, en Israël, et au Royaume-Uni (OCDE, 2019[7]).
Variation infranationale du niveau de formation
Les données nationales occultent souvent de fortes inégalités régionales. Au Brésil par exemple, le pourcentage de 25-64 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire varie entre 30 % dans le District fédéral et 67 % dans l’État de l’Alagoas, soit plus de 35 points de pourcentage de différence. Le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire varie de plus de 30 points de pourcentage entre la région la mieux lotie et la région la plus mal lotie au Canada, en Colombie, au Mexique, au Portugal et en Turquie (OCDE, 2021[8]).
Dans la plupart des pays et économies membres et partenaires de l’OCDE, c’est dans la région de la capitale que le pourcentage de plus instruits est le plus élevé. Le pourcentage de 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé dans la région de la capitale dans 30 des 34 pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles et qui comptent au moins deux entités infranationales. Trois adultes sur quatre sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans la région de la capitale, Moscou (75 %), en Fédération de Russie et deux sur trois le sont dans le District de Columbia (67 %) aux États-Unis et dans le Grand Londres (68 %) au Royaume-Uni. L’Espagne, Israël, les Pays-Bas et la Suisse échappent à ce constat général : ce n’est pas dans la région de la capitale que le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé (OCDE, 2021[8]).
Les disparités régionales sont importantes dans de nombreux pays où le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est relativement élevé. Aux États-Unis par exemple, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire s’élève à 48 % en moyenne dans le pays selon les chiffres de 2019, mais il varie entre 32 % et 67 % entre les régions, l’une des différences les plus marquées des pays membres et partenaires de l’OCDE. La différence de pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est supérieure à 30 points de pourcentage entre la région la mieux lotie et la région la plus mal lotie aux États-Unis, en Fédération de Russie, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque et au Royaume-Uni. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire varie en revanche nettement moins entre les régions où il est le plus et le moins élevé dans quelques pays. Les différences les plus ténues s’observent en Belgique et en Irlande, où elles représentent respectivement 10 et 8 points de pourcentage (OCDE, 2021[8]).
Les diplômés de l’enseignement tertiaire tendent à être surreprésentés dans la région de capitale, contrairement aux moins diplômés qui ont tendance être surreprésentés dans d’autres régions. C’est le cas à la fois des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et des non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Ces deux groupes sont même proportionnellement les moins nombreux dans la région de la capitale dans 20 pays sur 34. La Belgique fait figure d’exception : c’est de toutes les régions dans la Région de Bruxelles-Capitale que le pourcentage de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est le plus élevé (27 %). Au Mexique, le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est le plus élevé (30 %) dans la région de Mexico, où plus d’un adulte sur trois est diplômé de l’un de ces niveaux (OCDE, 2021[8]).
Lors de l’interprétation des résultats des entités infranationales, il y a lieu de prendre garde au fait que la taille de la population et la superficie de ces entités varient parfois sensiblement. Au Canada par exemple, il y a 26 894 habitants de 15 ans et plus au Nunavut, contre 12 217 700 en Ontario selon les chiffres de 2020 (OCDE, 2021[9]).
Définitions
Groupes d’âge : le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans ; et l’expression « adultes plus âgés », la population âgée de 55 à 64 ans.
Par formations intermédiaires, on entend au sens de la Classification internationale type de l’éducation (CITE 2011) les formations reconnues relevant d’un niveau d’enseignement qui sont toutefois insuffisantes pour que les individus qui les ont réussies soient considérés comme diplômés de ce niveau d’enseignement ; c’est pourquoi ces formations se classent au niveau d’enseignement inférieur. De plus, la réussite d’une formation intermédiaire ne donne pas directement accès à un niveau d’enseignement supérieur.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Niveaux d’enseignement : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport
Méthodologie
Les niveaux de formation sont établis à partir des données annuelles sur le pourcentage de la population adulte (les 25-64 ans) diplômé d’un niveau spécifique d’enseignement dans chaque groupe d’âge.
Dans les statistiques de l’OCDE, les qualifications obtenues à l’issue de formations relevant du niveau 3 de la CITE 2011 dont la durée est insuffisante pour que les individus concernés puissent être considérés comme diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 sont classées au niveau 2 de la CITE 2011 (voir le Guide du lecteur). Dans les pays qui ont pu démontrer l’équivalence, en termes de valeur sur le marché du travail, entre les qualifications officiellement délivrées à l’issue de formations intermédiaires relevant du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (par exemple, le fait d’obtenir un General Certificate of Secondary Education [GCSE] par matière, au Royaume-Uni) et le diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les diplômés à l’issue de ces formations intermédiaires sont inclus dans la catégorie des diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 dans les tableaux sur les trois niveaux de formation agrégés (Institut de statistique de l’UNESCO, 2012[10]).
La plupart des pays de l’OCDE classent les individus sans formation formelle au niveau 0 de la CITE 2011. Les moyennes relatives au niveau de formation inférieur à l’enseignement primaire en subissent donc vraisemblablement l’influence.
Lors de l’interprétation des résultats des entités infranationales, il y a lieu de prendre garde au fait que la taille de la population et la superficie de ces entités varient parfois sensiblement Au Canada par exemple, il y a 26 894 habitants de 15 ans et plus au Nunavut, contre 12 217 700 en Ontario selon les chiffres de 2020 (OCDE, 2017b). En outre, les disparités régionales tendent à être plus fortes lorsque les entités infranationales sont plus nombreuses.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2017[11]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2021_Annex3_ChapterA.pdf).
Source
Dans la plupart des pays, les données démographiques et les chiffres sur le niveau de formation proviennent des bases de données de l’OCDE et d’Eurostat qui ont été compilées à partir d’enquêtes nationales sur la population active par le Réseau LSO (Network on Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. Les données relatives au niveau de formation proviennent de la base de données de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Arabie saoudite et en Indonésie et de la base de données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) en Chine.
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionales de l’OCDE (OCDE, 2021[8]).
References
[10] Institut de statistique de l’UNESCO (2012), Classification Internationale Type de l’Éducation (CITE) 2011, UNESCO (ISU), Montréal, http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/international-standard-classification-of-education-isced-2011-fr.pdf.
[4] Müller, W. et I. Kogan (2009), « Education », dans Handbook of European Societies, Springer New York, New York, NY, http://dx.doi.org/10.1007/978-0-387-88199-7_9.
[5] OCDE (2021), Base de données de Regards sur l’éducation: Niveau de formation et situation au regard de l’emploi, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EAG_NEAC (consulté le 17 June 2021).
[8] OCDE (2021), « Education au niveau régional », Statistiques régionales de l’OCDE, https://doi.org/10.1787/72e03fdd-fr (consulté le 25 juin 2021).
[9] OCDE (2021), Marché du travail régional : population en âge de travailler, https://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_LABOUR (consulté le 17 June 2021).
[2] OCDE (2021), Population, https://doi.org/10.1787/f54a1275-fr (consulté le 17 juin 2021).
[7] OCDE (2019), PISA 2018 Results (Volume II): Where All Students Can Succeed, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.
[6] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.
[11] OCDE (2017), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264292116-fr.
[3] OECD (2020), Labour Market Relevance and Outcomes of Higher Education in Four US States: Ohio, Texas, Virginia and Washington, Higher Education, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/38361454-en.
[1] OECD (2020), Perspectives des migrations internationales 2020, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6b4c9dfc-fr.
Tableaux de l’indicateur A1
Tableaux de l’indicateur A1. Quel est le niveau de formation des adultes ?
Tableau A1.1. |
Niveau de formation des 25-64 ans (2020) |
Tableau A1.2. |
Évolution du niveau de formation des 25-34 ans, selon le sexe (2010 et 2020) |
Tableau A1.3. |
Niveau de formation des 25-64 ans nés dans le pays et à l’étranger, selon l’âge de l’immigration (2020) |
WEB Tableau A1.4 |
Niveau de formation, selon le groupe d’âge et le sexe (2020) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2021. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).