Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’issue d’une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction s’élève à 51% chez les hommes, contre 11% chez les femmes.
Dans tous les pays dont les données sont disponibles, les élèves sont nettement plus nombreux en filière générale qu’en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire si au moins un de leurs parents est diplômé de l’enseignement tertiaire.
Si les taux actuels se maintiennent, 80% des jeunes devraient obtenir un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans dans plus de deux tiers des pays dont les données sont disponibles.
Regards sur l’éducation 2021
Indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?
Faits marquants
Contexte
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, où s’acquièrent des connaissances et compétences en filière générale ou professionnelle, vise à préparer les jeunes à poursuivre des études ou à entrer dans la vie active et à devenir des citoyens engagés. Dans de nombreux pays, ce niveau d’enseignement n’est pas obligatoire et dure entre deux et cinq ans. Il y a lieu de tenir compte du fait que proposer un enseignement de qualité dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est bénéfique à la société et à l’économie lors de l’interprétation de cet indicateur.
L’enseignement post-secondaire non tertiaire vise à préparer les jeunes à faire des études tertiaires ou à entrer dans la vie active. Les connaissances et les compétences qui s’y acquièrent sont d’une complexité moindre que dans l’enseignement tertiaire.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, la quasi-totalité des jeunes s'inscrivent dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire à la fin du premier cycle de l'enseignement secondaire ; en moyenne, sept jeunes sur dix s'inscrivent directement dans l'enseignement tertiaire après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (OCDE, 2021[1]). Dans l’ensemble, les candidats au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont de plus en plus nombreux dans le monde et les filières se multiplient. En fait, il est devenu de plus en plus important d’être diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans tous les pays : les compétences requises sur le marché du travail sont de plus en plus spécifiques à l’économie du savoir et les travailleurs doivent progressivement s’adapter à une économie mondiale en constante évolution et aux incertitudes qui en résultent.
Lors de la crise du COVID-19, les systèmes d’éducation ont été fortement perturbés dans les pays membres et partenaires de l’OCDE. Les examens et les critères définis par diplôme ont été modifiés en profondeur dans cette situation sans précédent. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, où ce sont la plupart du temps des examens qui certifient la réussite des élèves, les modalités d’examen et d’évaluation ont dû être assouplies. Certains pays ont décidé de s’en tenir à l’évaluation continue, mais d’autres pays ont reporté les examens ou décidé de faire passer tous les élèves au niveau supérieur à la fin de l’année scolaire. Les taux d’obtention d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (le pourcentage de diplômés dans l’effectif scolarisé en dernière année de ce niveau) ont été fortement affectés, quelle que soit l’approche retenue par les pays pour déterminer la réussite de ce niveau (OCDE, 2021[2]).
Autres faits marquants
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le pourcentage de femmes tend à être sensiblement plus élevé en filière générale qu’en filière professionnelle. Dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent en moyenne 55 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 45 % en filière professionnelle.
Être issu de l’immigration, que ce soit de la première ou de la deuxième génération, influe sur la probabilité des élèves d’être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, le taux de réussite est moins élevé chez les élèves immigrés de la première et de la deuxième génération que chez les élèves qui ne sont pas issus de l’immigration.
Entre 2013 et 2019, le taux moyen d’obtention d’un premier diplôme a augmenté de 1 point de pourcentage dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et est resté stable dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans les pays de l’OCDE.
Remarque
Le taux d’obtention d’un diplôme est une estimation du pourcentage d’une cohorte d’âge qui sera diplômé dans un pays à un certain moment. Cette estimation est basée sur l’effectif diplômé en 2019 et sur la pyramide des âges de cet effectif. Comme les taux d’obtention d’un diplôme sont calculés sur la base des taux actuels, ils sont sensibles à tout changement introduit dans le système d’éducation, par exemple la création de nouveaux cursus ou encore l’allongement ou le raccourcissement de la durée des formations. Les taux d’obtention d’un diplôme peuvent être très élevés durant une période où, contre toute attente, un certain nombre d’individus reprennent des études.
Cette édition de Regards sur l’éducation se concentre en priorité sur les diplômés (premier diplôme) avant l’âge typique (25 ans dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 30 ans dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire). Le terme « diplômés » (c’est-à-dire tous les diplômés, pas uniquement ceux diplômés pour la première fois) est exclusivement réservé à la répartition des diplômés par domaine d’études (voir la section « Définitions »).
Analyse
Diplômées et diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Les connaissances et compétences qui s’acquièrent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont souvent considérées comme le bagage minimal requis pour entrer sur le marché du travail ; elles sont indispensables aussi à la poursuite des études. Dans l’ensemble, les jeunes qui quittent l’école sans terminer le deuxième cycle de l’enseignement secondaire éprouvent des difficultés sur le marché du travail, où ils n’ont pas de bonnes perspectives d’emploi (voir l’indicateur A4). Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les élèves doivent choisir leur filière et leur domaine d’études. Hommes et femmes font des choix très différents, qui influent sur leurs options dans l’enseignement supérieur, puis sur leurs perspectives professionnelles. Le milieu socio-économique intervient aussi dans la filière que les élèves choisissent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et dans la probabilité qu’ils sont d’être diplômés de ce niveau (voir l’Encadré B3.1). Comprendre leur choix et ses implications est indispensable pour garantir l’égalité des chances dans l’éducation et concevoir des politiques efficaces pour combler les inégalités.
Taux d’obtention d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, selon la filière
La filière professionnelle représente une part importante du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans de nombreux pays de l’OCDE ; elle permet aux élèves d’acquérir de l’expérience pratique dans le métier qu’ils ont choisi. En moyenne, 38 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont opté pour la filière professionnelle dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2019 ; ce pourcentage est compris entre 6% au Canada et 76% en Autriche.
Traditionnellement, les hommes sont plus incités que les femmes à choisir la filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (OCDE, 2021[1]). Dans les pays de l’OCDE, les femmes constituent en moyenne 55 % de l’effectif diplômé en 2019 du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 45 % en filière professionnelle (voir le Graphique B3.1). Ces chiffres ont de grandes implications pour la probabilité des hommes de continuer leurs études. Il apparaît en effet que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, deux tiers des élèves en filière professionnelle suivent une formation qui leur donne directement accès à l’enseignement tertiaire, contre plus de neuf dixièmes d’entre eux en filière générale (voir l’indicateur B7 et OCDE (2020[3]).
Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les femmes constituent au moins 50 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ; leur pourcentage s’élève à 49 % en Corée, à 61 % en Slovénie et à 62 % en Italie. Elles sont en revanche sous-représentées en filière professionnelle dans plus de trois quarts des pays dont les données sont disponibles. Leur pourcentage en filière professionnelle varie sensiblement entre les pays dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : il est inférieur à 34% en Estonie, en Hongrie et en Islande, mais supérieur à 60% en Irlande. En fait, l’Irlande compte parmi les cinq pays seulement où le pourcentage de diplômées est plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale. Dans les quatre autres pays, le Brésil, la Colombie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, la différence de pourcentage de diplômées est nettement plus ténue entre la filière générale et la filière professionnelle (moins de 5 points de pourcentage).
Profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle, selon le domaine d’études
Le domaine d’études choisi par les jeunes en filière professionnelle est tout à fait déterminant pour leurs perspectives professionnelles et leur place sur le marché du travail. Des différences s’observent toutefois souvent entre les domaines d’études choisis par les hommes et les femmes. Elles peuvent en partie s’expliquer par les stéréotypes sociaux au sujet des domaines dans lesquels femmes et hommes excellent et des carrières à leur portée.
Selon les chiffres de 2019, c’est dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction que le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est le plus élevé en filière professionnelle (de l’ordre de 30 %) ; viennent ensuite le commerce, l’administration et le droit (17 %) ; les services (17 %) ; et la santé et la protection sociale (12 %). Cette tendance ne s’observe toutefois pas partout. La plupart des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont choisi le commerce, l’administration et le droit au Brésil, au Luxembourg et en Suisse, la santé et la protection sociale en Espagne, en Irlande et aux Pays-Bas et les services en Italie et au Portugal (voir le Tableau B3.1).
De fortes différences s’observent dans le domaine d’études qu’hommes et femmes choisissent en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les femmes préfèrent de loin le commerce, l’administration et le droit ainsi que la santé et la protection sociale. Quant aux hommes, ils s’orientent plus vers l’ingénierie et l’information, la communication et la technologie, dont les diplômés sont très demandés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE. Ces différences peuvent s’expliquer par les perceptions traditionnelles des identités des deux sexes et des rôles qui leur sont dévolus ainsi que par les valeurs culturelles parfois associées à des domaines d’études particuliers. Selon certaines recherches, ces différences de domaine d’études entre les hommes et les femmes s’observent dans les aspirations professionnelles à l’âge de 15 ans : dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen d’élèves très performants en sciences ou en mathématiques qui disent envisager d’exercer une profession en rapport avec les sciences ou l’ingénierie s’élève à 14% seulement chez les filles, contre 26% chez les garçons. Ce pourcentage d’élèves très performants qui se voient exercer une telle profession est en revanche aussi élevé chez les filles que chez les garçons en Estonie, en Finlande, en Pologne et en Slovénie (OCDE, 2019[4]).
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, peu de femmes choisissent l’ingénierie, les industries de transformation et la construction en filière professionnelle : 10% seulement des diplômées en 2019 ont fait ce choix. Le Costa Rica est le seul pays où l’écart entre les sexes est favorable aux femmes : 34 % des diplômées du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont suivi une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction, contre 23% des diplômés (voir le Graphique B3.2). En revanche, les femmes sont surreprésentées dans l’effectif diplômé après des études en rapport avec la santé et la protection sociale, (83%) ; le commerce, l’administration et le droit (63%) ; et les services (58%) (voir le Tableau B3.1).
Lors de la crise du COVID-19, les travailleurs en première ligne dans le secteur des soins de santé étaient essentiellement des femmes (Gabster et al., 2020[5]). Le problème des ressources dans le secteur de la santé et les pénuries d’infirmiers constatées dans la plupart des économies de l’OCDE ont ajouté au fardeau des femmes. Faire en sorte que davantage d’hommes choisissent le secteur de la santé et de la protection sociale pourrait sans doute aider à combler cet écart silencieux entre les sexes.
Diplômées et diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire
Proposées sous différentes formes dans des pays de l’OCDE, les formations post-secondaires non tertiaires (niveau 4 de la CITE) se situent à la frontière entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire : elles relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, mais de l’enseignement post-secondaire dans d’autres. L’enseignement post-secondaire non tertiaire n’est pas nécessairement d’un niveau beaucoup plus élevé que le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais il sert à enrichir les connaissances des diplômés de ce niveau d’enseignement. Ce niveau relève principalement de la filière professionnelle et est relativement moins important que d’autres niveaux dans le système d’éducation. Selon les chiffres de 2019, 1% environ des 15-19 ans sont inscrits dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire (OCDE, 2021[1]) ; ce niveau d’enseignement n’existe pas dans huit pays de l’OCDE, à savoir le Chili, la Corée, le Costa Rica, le Mexique, les Pays-Bas, la Slovénie, le Royaume-Uni et la Turquie (voir le Tableau B3.3).
Taux d’obtention d’un diplôme post-secondaire non tertiaire, selon la filière
Dans les pays de l’OCDE, on estime en moyenne qu’environ 95 % des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (premier diplôme) ont opté pour la filière professionnelle (voir le Tableau B3.2). Les formations post-secondaires non tertiaires sont fortement professionnalisantes puisqu’elles visent à ce que leurs diplômés entrent directement sur le marché du travail. Certains pays ont pris des initiatives pour proposer des formations post-secondaires non tertiaires en filière générale aux diplômés de la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui souhaitent multiplier leurs chances d’accéder à l’enseignement tertiaire. En Suisse par exemple, une formation complémentaire d’un an en filière générale sanctionnée par le Certificat de passerelle permet aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle de s’inscrire en licence (OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l'UNESCO, 2016[6]).
Taux d’obtention d’un diplôme post-secondaire non tertiaire, selon le domaine d’études
Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen de diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle s’élève à 23% dans la santé et la protection sociale ; à 21% dans l’ingénierie, les industries de transformation et la construction ; à 18 % dans le commerce, l’administration et le droit ; et à 18% aussi dans les services. Cette tendance ne s’observe toutefois pas partout. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction s’élève par exemple à 62% au Luxembourg, mais à 1 % seulement en Autriche (voir le Tableau B3.2).
Le pourcentage de diplômées de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle s’établit à 54% en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais il varie sensiblement entre les pays, de 23% au Luxembourg à 76% en Pologne. Cela compense la sous-représentation des femmes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Deux raisons principales expliquent la surreprésentation des femmes en filière professionnelle dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire, mais pas dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En premier lieu, les femmes affichent un taux de réussite supérieur à celui des hommes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de sorte qu’elles sont plus susceptibles de poursuivre des études dans l’enseignement post-secondaire. En second lieu, les femmes sont plus nombreuses dans certains grands domaines d’études, tels que la santé et la protection sociale et le commerce, l’administration et le droit, qui sont très prisés en filière professionnelle dans l’enseignement tertiaire de cycle court, mais surtout dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire (OCDE, 2020[3]).
Les femmes constituent plus de la moitié de l’effectif diplômé de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle dans tous les pays dont les données sont disponibles, sauf en Belgique, au Danemark, en Fédération de Russie, en Irlande, en Islande, au Luxembourg, en Nouvelle-Zélande, au Portugal et en République tchèque. Rares sont les femmes ayant opté pour une formation en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire : elles ne constituent en effet que 17 % de l’effectif diplômé dans ce domaine d’études. Elles sont en revanche surreprésentées dans la santé et la protection sociale, où leur pourcentage dans l’effectif diplômé est égal ou supérieur à 70% dans tous les pays dont les données sont disponibles, sauf au Danemark (25%) et en Estonie (68 %). L’effectif diplômé est plus proche de la parité dans les services et le commerce, l’administration et le droit, dont les femmes constituent respectivement 60 % et 64 % en moyenne (voir le Tableau B3.2).
Taux d’obtention d’un premier diplôme
Les connaissances et compétences qui s’acquièrent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont souvent considérées comme le bagage minimum requis pour entrer sur le marché du travail ; elles sont indispensables aussi pour poursuivre des études. Ne pas terminer ce niveau d’enseignement dans le délai imparti peut être très coûteux, tant pour les jeunes que pour la société, vu l’augmentation de la probabilité d’être sans emploi et ni scolarisé, ni en formation (NEET, de l’anglais neither employed nor in education or training) (voir l’indicateur A2). Les taux d’obtention d’un diplôme montrent si les mesures prises par les pouvoirs publics pour accroître le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont efficaces. Les différences marquées de taux d’obtention d’un diplôme entre les pays s’expliquent par la diversité des systèmes d’éducation et de l’offre de formations ainsi que par d’autres facteurs spécifiques à chaque pays, tels que les normes sociales et la performance économique.
Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 80 % des jeunes seront diplômés pour la première fois du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans si les taux actuels restent constants. Ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les pays. Le taux moyen d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans est supérieur à 90% en Corée, en Grèce et en Slovénie, mais inférieur à 60% au Costa Rica (voir le Tableau B3.3).
Dans les pays de l’OCDE, l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est resté stable dans l’ensemble entre 2013 et 2019 et n’a augmenté que de 1 point de pourcentage durant cette période. Il a toutefois spectaculairement progressé dans certains pays durant cette période. Le pourcentage de jeunes censés être diplômés la première fois du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans a augmenté de 15 points de pourcentage au moins au Mexique et en Turquie entre 2013 et 2019. Le pourcentage de jeunes censés être diplômés la première fois de ce niveau d’enseignement avant l’âge de 25 ans a par contre diminué de 8 points de pourcentage au moins au Portugal et en Suède durant la même période. Dans certains pays, le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne s’est que peu développé entre 2013 et 2019 après l’adoption de politiques visant à accroître les taux d’accès à ce niveau d’enseignement. En Grèce et en Israël, le taux d’obtention d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant l’âge de 25 ans est resté stable depuis 2005, où il était déjà supérieur à 90% (voir le Tableau B3.3).
Taux d’obtention d’un diplôme post-secondaire non tertiaire
Les taux d’obtention d’un premier diplôme sont peu élevés dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire par comparaison avec le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 6 % des jeunes seront diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire avant l’âge de 30 ans si les taux actuels se maintiennent. L’Allemagne et la Nouvelle-Zélande sont les seuls pays où le taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire passe la barre des 20 %. Dans les pays de l’OCDE dont les données de 2005, de 2013 et de 2019 sont disponibles, le taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement post-secondaire non tertiaire avant l’âge de 30 ans est resté constant durant les dix dernières années (de l’ordre de 7 % en moyenne).
Encadré B3.1. Équité du choix de la filière et de la réussite dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Selon certaines études, les résultats scolaires et le niveau de formation sont fortement associés au milieu socio-économique (OCDE, 2021[7]). Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’impact négatif d’un milieu socio-économique défavorisé sur la destinée des jeunes : un cadre familial peu stimulant, le manque de soutien financier et psychologique et la rareté des possibilités d’apprentissage à domicile (Thomson, 2018[8]).
Cet encadré montre dans quelle mesure le choix de la filière et la réussite dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire varient entre les élèves favorisés et défavorisés, une caractéristique dérivée de deux indicateurs, d’une part, le niveau de formation le plus élevé des deux parents et, d’autre part, le fait d’être issu de l’immigration.
Équité du choix de la filière dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Dans les pays de l’OCDE, le développement de la filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire suscite de plus en plus d’intérêt, car c’est un autre moyen qui permet aux jeunes d’acquérir des compétences valorisables sur le marché du travail. Il a également été démontré qu’opter pour la filière professionnelle avait un effet positif sur l’employabilité des diplômés du fait de leur entrée précoce sur le marché du travail. Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire entrent plus facilement dans la vie active s’ils sont diplômés de la filière professionnelle que de la filière générale : ils sont en effet plus susceptibles d’obtenir un premier emploi permanent et courent moins le risque d’occuper un poste en inadéquation avec leurs qualifications (OCDE, 2019[9]). Les cursus de la filière professionnelle ne sont pas à considérer comme un pis-aller pour mauvais élèves, mais comme des pôles d’excellence où les jeunes peuvent acquérir de très bonnes compétences.
Il n’en reste pas moins que la filière professionnelle soulève des questions d’équité, en particulier lorsque l’orientation vers cette filière est essentiellement dictée par le milieu socio-économique des élèves. Le Graphique B3.4 décrit la composition de l’effectif d’élèves en filière professionnelle et générale en fonction du niveau de formation des parents. Dans tous les pays dont les données sont disponibles, les élèves dont les parents sont moins instruits sont nettement surreprésentés en filière professionnelle.
Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, le pourcentage d’élèves dont les parents ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est au moins deux fois plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale. L’écart est encore plus grand à l’autre extrémité du spectre, chez les élèves dont au moins un des deux parents est diplômé de l’enseignement tertiaire. En France par exemple, les élèves dont au moins un des deux parents est diplômé de l’enseignement tertiaire représentent 49 % de l’effectif en filière générale, mais 13 % seulement en filière professionnelle.
L’importance et l’attrait de la filière professionnelle varient toutefois sensiblement selon les pays. Parmi les pays retenus dans le Graphique B3.4, les diplômés en filière professionnelle représentent un cinquième environ de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au Danemark et en Estonie, mais en représentent plus de deux tiers en Suisse (voir le Tableau B3.1). Ils sont encore plus nombreux dans d’autres pays de l’OCDE ne figurant pas dans le Graphique B3.4 faute de données spécifiques, tels que l’Autriche, la République slovaque, la République tchèque, où plus de deux tiers des diplômés ont opté pour la filière professionnelle.
Équité de la réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Le milieu socio-économique influe sur la filière que les élèves choisissent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et peut aussi avoir un impact important sur leurs résultats scolaires. Le Graphique B3.5 indique le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire des élèves issus et non issus de l’immigration deux ans après la fin de la durée théorique des études.
Être issu de l’immigration, que ce soit de la première ou de la deuxième génération, influe sur la probabilité des élèves d’être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, le taux de réussite est moins élevé chez les élèves immigrés de la première génération (ceux nés à l’étranger de parents nés à l’étranger, à l’exclusion des élèves en mobilité internationale) ou de la deuxième génération (ceux nés dans le pays de parents nés à l’étranger) que chez les élèves qui ne sont pas issus de l’immigration. La différence de taux de réussite varie toutefois entre les élèves issus de l’immigration selon les pays. Le taux de réussite est moins élevé chez les élèves de la première génération que chez ceux de la deuxième génération dans la plupart des pays, mais varie selon l’âge de l’immigration dans certains pays. En Islande par exemple, 75% des élèves qui ne sont pas issus de l’immigration terminent le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans le délai imparti, ils sont 79% chez les immigrés arrivés avant l’âge de 6 ans, contre 35% s’ils ont immigré après l’âge de 6 ans accomplis.
Il est plausible que les immigrés de la première génération aient de moins bons résultats scolaires à cause de la barrière de la langue, en particulier s’ils ont immigré plus âgés. L’écart entre les immigrés de la première et de la deuxième génération est plutôt faible dans d’autres pays, notamment en Finlande.
La différence de taux de réussite entre les élèves non issus de l’immigration et les élèves immigrés de la première génération représente plus de 10 points de pourcentage en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suède. Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, le taux de réussite des élèves issus de l’immigration est plus élevé s’ils sont de la deuxième plutôt que de la première génération, mais la différence de taux tend à être moins marquée entre ces deux groupes qu’entre eux et les élèves non issus de l’immigration.
Les élèves issus de milieux sociaux défavorisés ont plus d’obstacles à surmonter pour faire des études et lorsqu’ils y parviennent, leurs résultats scolaires sont inférieurs à ceux des élèves plus favorisés. Le rendement de l’apprentissage des élèves qui sont issus de l’immigration ou dont les parents sont peu instruits devrait compter parmi les préoccupations des responsables politiques, en particulier dans les pays où les taux de réussite sont nettement moins élevés chez ces élèves que chez les élèves plus favorisés.
Définitions
Par diplômés (premier diplôme), on entend les élèves qui ont réussi une première formation d’un niveau d’enseignement donné durant la période de référence. Les titulaires de plusieurs diplômes sont donc comptabilisés parmi les diplômés chaque année, mais ne le sont qu’une seule fois dans le taux d’obtention d’un premier diplôme.
Le taux d’obtention d’un premier diplôme est une estimation de la probabilité de réussir des études pour la première fois avant un certain âge (25 ans dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 30 ans dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire) si les tendances actuelles se maintiennent.
Le taux net d’obtention d’un diplôme correspond au pourcentage de diplômés d’un niveau d’enseignement dans un groupe d’âge sur la base des taux actuels d’obtention d’un diplôme.
Par âge typique, on entend l’âge au début de la dernière année scolaire ou académique du niveau d’enseignement considéré, à l’issue de laquelle le diplôme est décerné.
Méthodologie
Sauf mention contraire, les taux d’obtention d’un diplôme sont nets (ils correspondent à la somme des taux d’obtention d’un diplôme par âge) jusqu’à un certain âge. Le taux net d’obtention d’un diplôme par âge est calculé comme suit : le nombre de diplômés (premier diplôme) de cet âge est divisé par l’effectif total de la population du même âge. La somme des taux nets d’obtention d’un diplôme correspond à la somme des taux d’obtention d’un diplôme à chaque âge, jusqu’à un certain âge. Le taux d’obtention d’un diplôme est une estimation de la probabilité d’être diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire avant un certain âge si les tendances actuelles se maintiennent. Cet âge correspond à l’âge maximum de la réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. L’âge maximum retenu dans les analyses est 25 ans dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 30 ans dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Le taux d’obtention d’un diplôme avant l’âge typique est calculé uniquement si la part des diplômés dont l’âge est inconnu se trouve sous le seuil qualitatif de 10 %. Les diplômés d’âge inconnu sont exclus du calcul de ces indicateurs ce qui peut induire une légère sous-estimation de ce taux, en particulier lorsque cette part est proche du seuil.
Les taux bruts d’obtention d’un diplôme sont utilisés en l’absence de données par groupe d’âge et dans l’hypothèse où l’âge moyen d’obtention d’un diplôme est nettement inférieur à celui retenu dans cet indicateur. Dans ce cas, le nombre de diplômés dont l’âge est inconnu est divisé par la population ayant l’âge typique d’obtention de ce diplôme (voir l’annexe 1).
L’âge moyen des diplômés est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année scolaire débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen peut être biaisé de six mois maximum, à la hausse chez les nouveaux inscrits et à la baisse chez les diplômés (premier diplôme).
Les taux d’obtention d’un diplôme sont sensibles aux changements intervenant dans le système d’éducation, comme l’introduction de nouvelles formations. Les taux peuvent être très élevés en cas d’afflux imprévus. Cet indicateur rend également compte du pourcentage de diplômés (premier diplôme) avant l’âge maximum en plus du taux d’obtention d’un diplôme afin de fournir des informations contextuelles sur la pertinence de l’âge maximum dans chaque pays.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[10]).
Source
Les données se rapportent à l’année scolaire 2018/19 et proviennent de l’exercice OCDE/ISU/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2020. Voir l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en) pour plus de détails.
References
[5] Gabster, B. et al. (2020), « Challenges for the female academic during the COVID-19 pandemic », The Lancet, vol. 395/10242, pp. 1968-1970, http://dx.doi.org/10.1016/s0140-6736(20)31412-4.
[7] OCDE (2021), 21st-Century Readers : Developing Literacy Skills in a Digital World, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/a83d84cb-en.
[1] OCDE (2021), Base de données Regards sur l’éducation, https://stats.oecd.org/.
[2] OCDE (2021), The State of School Education : One Year into the COVID Pandemic, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/201dde84-en.
[3] OCDE (2020), Regards sur l’éducation 2020 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/7adde83a-fr.
[4] OCDE (2019), PISA 2018 Results (Volume II) : Where All Students Can Succeed, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.
[9] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.
[10] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264292116-fr.
[6] OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l’UNESCO (2016), Guide opérationnel CITE 2011 : Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Institut de statistique de l’UNESCO, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264248823-fr.
[8] Thomson, S. (2018), « Achievement at school and socioeconomic background: An educational perspective », npj Science of Learning, vol. 3/5, https://doi.org/10.1038/s41539-018-0022-0.
Tableaux de l’indicateur B3
Tableaux de l’indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?
Tableau B3.1 |
Profil des diplômés du deuxième cycle du secondaire en filière professionnelle (2019) |
Tableau B3.2 |
Profil des diplômés du post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle (2019) |
Tableau B3.3 |
Évolution des taux d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle du secondaire et du post-secondaire non tertiaire (entre 2005, 2013 et 2019) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2021. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).