Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire reste le niveau de formation minimum que les jeunes doivent atteindre pour contribuer pleinement à la vie de la société. Or, un adulte sur cinq n’est pas diplômé de ce niveau d’enseignement dans les pays de l’OCDE et le phénomène du décrochage scolaire est préoccupant dans certains pays. En 2019, 10 % au moins des jeunes en âge d’être scolarisés ne l’étaient pas dans un quart environ des pays de l’OCDE. Parmi les facteurs qui influent sur les résultats scolaires, le milieu socio-économique a un effet plus déterminant que le sexe ou le pays d’origine sur les facultés de compréhension de l’écrit à l’âge de 15 ans. Le milieu socio-économique tend à influer aussi sur la filière que les élèves choisissent : ceux dont aucun des parents n’est diplômé de l’enseignement tertiaire, un indicateur de leur profil socio-économique, sont plus susceptibles de s’inscrire en filière professionnelle qu’en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont pénalisés sur le marché du travail. Selon les chiffres de 2020, leur taux de chômage moyen est presque deux fois plus élevé que celui des plus instruits. Le taux de chômage a augmenté de 1 à 2 points de pourcentage entre 2019 et 2020 du fait de la crise du COVID‑19, mais aucune tendance nette ne se dégage quant aux niveaux de formation les plus touchés. L’apprentissage tout au long de la vie est plus important que jamais vu l’impérieuse nécessité d’actualiser ses compétences et de se recycler dans un monde en pleine mutation. Plus de la moitié des adultes n’ont suivi aucune formation en 2016, et la pandémie a réduit les possibilités d’en suivre.
Regards sur l’éducation 2021
Résumé
La réussite de l’enseignement fondamental et l’équité des résultats scolaires restent un défi
Le fait d’être issu de l’immigration tend à influer sur le parcours scolaire, mais les perspectives professionnelles des adultes nés à l’étranger varient fortement entre les pays
Dans les pays de l’OCDE, les adultes nés à l’étranger constituent en moyenne 22 % de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 14 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 18 % de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. Le fait d’être issu de l’immigration influe sur la probabilité d’être diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire : le taux d’obtention d’un diplôme de ce niveau est moins élevé chez les jeunes issus de l’immigration de la première et de la deuxième génération que chez les jeunes qui n’en sont pas issus dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire est moins élevé chez les adultes nés à l’étranger que chez ceux nés dans le pays, mais l’inverse s’observe souvent chez ceux dont le niveau de formation est inférieur. Dans la moitié environ des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, les actifs nés à l’étranger gagnent proportionnellement plus que ceux nés dans le pays dans l’effectif non-diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais pas dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire ; l’inverse s’observe dans les autres pays. Ces tendances différentes sont révélatrices de la dynamique de l’offre et de la demande des divers profils de compétence, des difficultés qu’éprouvent les diplômés de l’enseignement tertiaire nés à l’étranger à obtenir l’équivalence de leur diplôme et à faire reconnaître leur expérience et des perspectives salariales moins élevées des travailleurs immigrés dans certains pays.
L’aide financière peut favoriser l’accès à des niveaux d’enseignement hors scolarité obligatoire
En moyenne, les dépenses unitaires d’éducation sont de l’ordre de 9 300 USD dans l’enseignement préprimaire ; de 10 500 USD dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire ; et de 17 100 USD dans l’enseignement tertiaire. Le secteur public finance en moyenne 90 % du budget total de l’enseignement primaire et secondaire, qui relève de la scolarité obligatoire dans la plupart des pays de l’OCDE. L’approche des formules de financement, qui prévoit des critères d’équité tels que le profil socio-économique de l’effectif d’élèves ou le pourcentage d’élèves handicapés, est la plus souvent utilisée pour allouer les fonds aux établissements à ces deux niveaux d’enseignement. Le secteur privé est plus présent dans l’enseignement préprimaire et tertiaire, dont il s’arroge un tiers environ de l’effectif. La part moyenne des dépenses privées, celles des ménages et d’autres entités privées, est toutefois moins élevée dans l’enseignement préprimaire (17 %) que dans l’enseignement tertiaire (30 %). Les aides financières aux ménages peuvent faciliter l’accès à l’enseignement des enfants issus de familles défavorisées, mais les transferts publics au secteur privé sont moins courants dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement tertiaire. Dans certains pays où les frais de scolarité sont supérieurs à 4 000 USD par an, le pourcentage d’étudiants bénéficiaires d’une bourse publique ou d’un prêt d’études garanti par les pouvoirs publics passe la barre des 60 % en licence. Le financement public a toutefois augmenté de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire. Entre 2012 et 2018, il a augmenté de 10 %, mais à un rythme moins soutenu que les dépenses publiques totales (12 %).
Les hommes n’ont pas autant profité que les femmes du développement de l’enseignement de ces dernières décennies
Le pourcentage de jeunes non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est en moyenne plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans les pays de l’OCDE. Les garçons sont plus nombreux en filière professionnelle qu’en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et constituent en moyenne de l’ordre de 60 % des redoublants à ce niveau d’enseignement. Les hommes représentent en moyenne 55 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 45 % en filière professionnelle, selon les chiffres de 2019. Ils sont aussi moins susceptibles d’entamer et de réussir des études tertiaires. Les femmes constituent en moyenne 55 % de l’effectif de nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire selon les chiffres de 2019. Si les taux actuels d’accès restent constants chez les jeunes, 46 % des femmes devraient réussir une première formation tertiaire avant l’âge de 30 ans, soit 15 points de pourcentage de plus que les hommes. Les femmes sont proportionnellement très nombreuses dans l’enseignement tertiaire, mais leur effectif diminue aux niveaux d’enseignement supérieurs. En 2020, elles ne représentaient en moyenne que 45 % de l’effectif diplômé en doctorat dans les pays de l’OCDE. Les femmes sont également moins susceptibles d’opter pour une formation en STIM, même si leur pourcentage a augmenté dans un peu plus de la moitié des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles entre 2013 et 2019. Les femmes ont beau être plus nombreuses dans l’effectif diplômé, leur taux d’emploi reste inférieur à celui des hommes, même très nettement aux niveaux de formation inférieurs. Par ailleurs, elles gagnent en moyenne entre 76 % et 78 % de la rémunération des hommes quel que soit le niveau de formation à l’étude ; le différentiel salarial entre les sexes a toutefois diminué de 2 points de pourcentage entre 2013 et 2019.
Les hommes sont moins susceptibles de devenir enseignant et de le rester
Entre 2005 et 2019, le défaut de parité du corps enseignant s’est aggravé dans l’enseignement primaire et secondaire, mais atténué dans l’enseignement tertiaire. Les hommes constituent en moyenne 5 % du corps enseignant dans l’enseignement préprimaire, contre 18 % dans l’enseignement primaire, 40 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et plus de 50 % dans l’enseignement tertiaire selon les chiffres de 2019. Il est particulièrement difficile d’inciter les hommes à embrasser la profession d’enseignant : dans l’effectif de diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein, les enseignantes gagnent autant, voire plus que les autres femmes, mais les enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire ne gagnent qu’entre 76 % et 85 % en moyenne de ce que gagnent les autres hommes. Il est difficile aussi d’empêcher les hommes de se détourner de la profession d’enseignant. Dans le réseau public d’enseignement primaire et secondaire, le taux d’attrition varie entre 3.3 % et 11.7 % dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2016, mais il est en moyenne plus élevé chez les enseignants que chez les enseignantes dans les pays dont les données sont disponibles. Le salaire statutaire des enseignants n’a guère évolué dans l’ensemble ces dix dernières années, contrairement à leur salaire effectif qui a augmenté en moyenne de 11 % dans l’enseignement préprimaire, de 9 % dans l’enseignement primaire et de 11 % et 10 % respectivement dans le premier cycle et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire entre 2010 et 2019 dans les pays et économies dont les données sont disponibles. Les fonctions et les responsabilités contribuent aussi à l’attractivité de la profession. Les cours représentent une part importante des responsabilités des enseignants, qui y consacrent un pourcentage de leur temps de travail égal en moyenne à 51 % dans l’enseignement primaire et à 44 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire.
Autres faits marquants
Le taux de scolarisation des 15-19 ans varie plus à l’échelle infranationale qu’internationale dans plus de la moitié des pays dont les données sont disponibles.
Dans les pays de l’OCDE, la taille moyenne des classes ne varie pas de plus de deux élèves entre les établissements publics et privés dans l’enseignement primaire et secondaire.
Les étudiants originaires de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure sont moins susceptibles de faire des études tertiaires à l’étranger : ils représentent moins d’un tiers de l’effectif mondial d’étudiants mobiles.
L’association entre niveau de formation et espérance de vie à l’âge de 30 ans est plus forte chez les hommes que chez les femmes : le nombre d’années qu’il reste à vivre aux hommes est six ans plus élevé dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire que dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, contre trois ans chez les femmes.