Le présent chapitre examine deux scénarios ambitieux avec une couverture mondiale des mesures ciblant de nombreux stades du cycle de vie des plastiques. Les résultats soulignent que des mesures très strictes ciblant les quatre leviers sont essentielles pour éliminer les rejets de plastiques d’ici 2040 et ramener l’utilisation de plastiques primaires en deçà des niveaux de 2020, ce qui est également important pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce chapitre met en évidence les effets positifs sur l’environnement d’une ambition mondiale à l’horizon 2040 et les compromis associés à des mesures plus étalées dans le temps.
Scénarios d’action pour l’élimination de la pollution plastique à l’horizon 2040
5. Effets des scénarios d’ambition élevée
Copier le lien de 5. Effets des scénarios d’ambition élevéeAbstract
5.1. Introduction
Copier le lien de 5.1. IntroductionDans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable, les pays conviennent de poursuivre les trois objectifs des scénarios d’ambition partielle, mais ne parviennent pas à aller plus loin. Seules les économies avancées (qui correspondent approximativement aux pays de l’OCDE et aux pays de l’UE) appliquent des mesures strictes en amont et au milieu du cycle de vie des plastiques (c’est-à-dire les leviers « limiter la production et la demande » et « encourager l’écoconception »). D’autres régions mettent en œuvre des mesures en amont et en milieu de cycle avec une rigueur faible, tandis que des mesures en aval (c’est-à-dire les leviers « augmenter le recyclage » et « fermer les voies de rejet ») sont mises en œuvre avec une rigueur élevée dans tous les pays1.
Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] comble l’écart restant en matière de rigueur des mesures. Cette approche exhaustive et coordonnée va au-delà du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable en mettant en œuvre les dix instruments avec une rigueur élevée dans toutes les régions, ce qui témoigne d’une collaboration étroite pour éliminer les rejets de plastiques. Elle requiert un renforcement de l’action tout au long du cycle de vie des plastiques à l’échelle mondiale, compte tenu de l’objectif commun de mettre fin aux rejets de macroplastiques d’ici 2040. Ce scénario pourrait servir de guide stratégique pour définir une marche à suivre pour éliminer la pollution plastique dans le monde avant le milieu du siècle2.
Le Graphique 5.1 est une représentation visuelle des deux scénarios d’ambition élevée.
5.2. Des mesures intégrées ambitieuses permettent de dissocier en grande partie l’activité économique de l’utilisation de plastiques
Copier le lien de 5.2. Des mesures intégrées ambitieuses permettent de dissocier en grande partie l’activité économique de l’utilisation de plastiquesDans les deux scénarios d’ambition élevée, tous les pays adoptent des mesures visant à limiter la production et la demande et à améliorer la conception des produits pour la circularité. Ces scénarios intégrés améliorent les scénarios d’ambition partielle examinés au chapitre 4. L’une des différences clés entre les deux scénarios d’ambition élevée est le niveau de rigueur des mesures en amont et en milieu de cycle pour les pays non membres de l’OCDE et de l’UE. Dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable, le niveau de rigueur des mesures mises en œuvre dans ces pays se limite à celui du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible, tandis que dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale], tous les pays mettent en œuvre des mesures strictes pour les quatre leviers d’action afin de garantir un équilibre entre les efforts en amont et en aval de la chaîne de valeur.
L’utilisation mondiale de plastiques primaires devrait se stabiliser autour des niveaux de 2020 à l’horizon 2040 dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable (Graphique 5.2). Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] prévoit une réduction notable, avec des quantités inférieures à celles de 2020 dans la plupart des régions : 46 Mt de moins qu’en 2020 dans les pays de l’OCDE, et 14 Mt de moins qu’en 2020 dans les pays non membres de l’OCDE. Ces réductions ont des effets positifs sur l’environnement du fait de la production à plus petite échelle de plastiques primaires, ce qui entraîne notamment une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES)3.
Dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable, l’utilisation de plastiques primaires dans les pays non membres de l’OCDE continuerait à augmenter, atteignant 286 Mt à l’horizon 2040, étant donné que le niveau de rigueur des mesures se limiterait à celui du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible. À titre de comparaison, l’utilisation de plastiques primaires dans les pays non membres de l’OCDE passerait de 227 Mt en 2020 à 435 Mt en 2040 dans le scénario de référence. Une baisse importante des plastiques primaires dans les pays de l’OCDE par rapport au scénario de référence (qui est très semblable dans les deux scénarios d’ambition élevée) peut compenser dans une certaine mesure la croissance dans les pays non membres de l’OCDE et permettre une quasi-stabilisation de l’utilisation de plastiques primaires à l’échelle planétaire. Cependant, l’évolution régionale de l’utilisation de plastiques pourrait aggraver la pollution plastique si une part plus importante des plastiques finit sous forme de déchets dans les pays où les systèmes de gestion des déchets sont moins développés.
Étant donné qu’il faut du temps pour mettre pleinement en œuvre les mesures, l’utilisation totale de plastiques et les déchets plastiques continueraient d’augmenter au-delà des niveaux de 2020 (Graphique 5.3). Lorsque des mesures strictes sont en place pour produire des débris destinés à la production de plastiques secondaires, la progression de l’utilisation totale de plastiques provient de la croissance des plastiques secondaires, tandis que l’utilisation de plastiques primaires reste relativement constante (voir Graphique 5.2). La production de plastiques secondaires augmente, en particulier après 2030, une fois que la capacité de recyclage a été renforcée. La hausse des déchets plastiques est généralement légèrement supérieure à celle de l’utilisation de plastiques, en raison de la longue durée de vie de certaines applications, et donc de l’effet différé des mesures sur les volumes de déchets. Dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable, l’utilisation mondiale de plastiques passe de 435 millions de tonnes (Mt) en 2020 à 626 Mt en 2040 (hausse de 43 %). Dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale], l’utilisation de plastiques en 2040 est inférieure, s’établissant à 508 Mt (hausse de 17 % par rapport à 2020). Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] permet donc d’éviter l’utilisation de 228 Mt de plastiques par rapport au scénario de référence, soit une baisse de 31 %. Cette réduction est en grande partie déjà réalisée en 2030, grâce à la mise en œuvre précoce de mesures visant à limiter la production et la demande, ainsi qu’aux dispositifs de REP.
La hausse de l’utilisation de plastiques après 2030 est principalement due au fait que le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] ne cible pas explicitement l’utilisation totale de plastiques. Il vise davantage à réduire la pollution plastique en limitant la production et la demande et en augmentant la part des plastiques secondaires (c’est-à-dire à réduire la pollution associée à la production de plastiques primaires), à améliorer l’écoconception pour la circularité et à éliminer les déchets plastiques mal gérés (c’est-à-dire à minimiser les rejets de plastiques). Le renforcement des mesures destinées à réduire l’utilisation totale de plastiques plutôt que la production de plastiques primaires pourrait entraîner des coûts excessifs (voir le chapitre 6). Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] vise à atteindre un certain équilibre entre ces éléments.
Les déchets plastiques mondiaux suivent l’évolution de l’utilisation totale de plastiques, avec un décalage qui dépend de la durée de vie des applications concernées. D’une part, les politiques d’écoconception contribuent à prolonger la durée de vie des applications, retardant donc la production de déchets, mais aussi les avantages associés à la limitation de la production et de la demande de plastiques. Ce phénomène est particulièrement manifeste dans le Graphique 5.3 lorsqu’on compare l’effet du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] sur l’évolution de l’utilisation de plastiques et des déchets : la diminution de l’utilisation de plastiques est bien plus marquée que celle des déchets plastiques en 2030. D’autre part, l’utilisation de plastiques est en grande partie associée à des applications à courte durée de vie, comme les emballages. Ainsi, l’évolution des déchets plastiques est assez similaire à celle de l’utilisation de plastiques (voir le chapitre 2).
Les applications ne progressent pas toutes aussi rapidement au fil du temps, et les différents polymères et applications évoluent en fonction de leurs liens avec les secteurs économiques et les mesures imposées (Graphique 5.4). En 2040, les réductions les plus fortes de l’utilisation de plastiques dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] (par rapport au scénario de référence) concernent les applications ayant une longue durée de vie, notamment dans les transports (-46 % par rapport au scénario de référence en 2040) et dans le bâtiment et les travaux publics (-39 % par rapport au scénario de référence). La diminution des emballages se limite à 24 %, les volumes passant de 139 Mt en 2020 à 234 Mt en 2040 dans le scénario de référence et à 179 Mt dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale]. Pour toutes les applications, les réductions sont légèrement plus importantes dans les pays non membres de l’OCDE que dans les pays membres.
La poursuite de la croissance économique dans tous les scénarios et la baisse conséquente de l’utilisation de plastiques par rapport au scénario de référence supposent une amélioration de l’intensité d’utilisation de plastiques de l’économie (Graphique 5.5). L’intensité d’utilisation de plastiques varie peu au fil du temps dans le scénario de référence, bien que l’augmentation de l’utilisation de plastiques tende légèrement à être plus forte que celle du PIB dans les pays membres de l’OCDE, et plus faible que celle du PIB dans les pays non membres. Cette dernière tendance s’explique par le développement rapide de secteurs économiques qui ne dépendent pas fortement des plastiques, comme les services, tandis que la structure des économies de l’OCDE est plus stable.
Les deux scénarios d’ambition élevée examinés ici peuvent réduire l’intensité d’utilisation de plastiques entre 2020 et 2040, mais le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] s’avère plus efficace que le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable en raison des efforts supplémentaires réalisés pour limiter la production et la demande dans les pays non membres de l’OCDE. Une diminution de plus de 30 % de l’intensité d’utilisation de plastiques par rapport à 2020 (et aux niveaux de 2040 du scénario de référence) montre qu’il est possible, avec des mesures ciblées, de dissocier en grande partie la croissance économique de la hausse de l’utilisation de plastiques.
5.3. Des interventions tout au long du cycle de vie des plastiques sont nécessaires pour éliminer les déchets plastiques mal gérés à l’horizon 2040
Copier le lien de 5.3. Des interventions tout au long du cycle de vie des plastiques sont nécessaires pour éliminer les déchets plastiques mal gérés à l’horizon 2040Si la majorité des pays développés disposent déjà de systèmes municipaux de collecte et de traitement des déchets généralisés, il n’en est pas de même pour de nombreux pays en développement. Le développement urgent des systèmes de collecte des déchets est un prérequis indispensable pour réduire les déchets mal gérés, étant donné que les déchets non collectés sont en majorité mal gérés et peuvent finir dans des milieux naturels ou être brûlés de manière informelle, entraînant de graves répercussions sur la santé humaine et les écosystèmes. En parallèle, il est nécessaire de mettre en place des infrastructures de gestion des déchets à plus grande échelle dans le monde entier, dans les pays membres de l’OCDE comme dans ceux non membres, afin d’appuyer le recyclage. Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] permettrait d’éliminer presque entièrement les déchets mal gérés d’ici 2040 (voir Graphique 5.6). La part des déchets mal gérés diminue déjà régulièrement dans le scénario de référence à mesure que les pays s’enrichissent et ont les moyens d’améliorer la gestion des déchets, mais cet ensemble de mesures l’emporte sur l’augmentation significative de la quantité de plastiques mal gérés chaque année prévue dans le scénario de référence.
Le fait d’éviter la production de déchets d’ici 2040 (par rapport aux niveaux du scénario de référence) contribuerait à décharger les systèmes de gestion des déchets du monde entier. À l’inverse du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale], le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable ne permet pas d’éliminer tous les déchets mal gérés (ligne pointillée jaune sur le Graphique 5.6), étant donné que la production totale de déchets plastiques est nettement plus importante et qu’il y a des limites à l’agrandissement des installations de recyclage dans les pays en développement. Ces problèmes se posent également dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] (voir le chapitre 7), mais le plus grand équilibre entre les quatre leviers d’action est essentiel pour que les objectifs audacieux des scénarios d’ambition élevée soient réalisables.
Les deux scénarios d’ambition élevée donnent lieu à une hausse très sensible des taux de recyclage, la part des déchets recyclés passant à 42 % en 2040, soit plus de quatre fois le taux de 2020 (Graphique 5.6). Une augmentation aussi rapide du recyclage permet la production de débris, qui est indispensable pour effectuer la transition de la production de plastiques primaires à celle de plastiques secondaires. La concrétisation de hausses aussi considérables des taux de recyclage nécessiterait de surmonter des difficultés très importantes, étant donné qu’à l’heure actuelle, les taux de recyclage restent faibles pour plusieurs polymères et dans de nombreux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ce point est traité plus en détail au chapitre 7.
Malgré l’efficacité des ensembles de mesures très ambitieuses visant à réduire la production de déchets plastiques, les volumes de déchets créés restent suffisamment élevés pour faciliter l’utilisation des débris dans la production de plastiques secondaires, à condition que les marchés internationaux des débris puissent se développer et que les pertes de recyclage soient réduites. Par conséquent, la production annuelle de plastiques devrait croître modestement par rapport aux niveaux de 2020, mais les deux scénarios d’ambition élevée garantissent que les plastiques secondaires permettent de répondre à la demande supplémentaire. Ainsi, la demande de plastiques primaires chuterait en 2040 par rapport à 2020 dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] et se stabiliserait à peu près au cours de cette période dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable.
5.4. Chaque levier d’action est indispensable pour réduire les déchets plastiques mal gérés et la pollution globale
Copier le lien de 5.4. Chaque levier d’action est indispensable pour réduire les déchets plastiques mal gérés et la pollution globaleLes mesures qui limitent la production et la demande et encouragent la conception pour la circularité contribuent à 27 % de la réduction totale des déchets mal gérés obtenue en 2040 dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] par rapport au scénario de référence (Graphique 5.7). Fait important, la combinaison de l’extension de la durée de vie des produits durables, facilitée par l’amélioration de l’écoconception, et des mécanismes de soutien au réemploi et à la réparation, entraîne une baisse de la demande (et de la production) de plastiques. Plus précisément, cette baisse s’obtient en combinant les quatre leviers d’action :
Des mesures qui limitent la production et la demande de plastiques (premier levier) permettraient de réduire de 97 Mt (soit de 13 %) l’utilisation totale de plastiques en 2040 par rapport aux chiffres du scénario de référence, dont 95 Mt sont des plastiques primaires (14 %). Soulignons que le fait d’agir sur ce levier contribuerait à réduire la forte hausse de la demande d’applications d’emballage à usage unique et à courte durée de vie autres prévue à l’horizon 2040 en l’absence de mesures supplémentaires, qui participerait sinon à une augmentation substantielle de la production de déchets. Ces effets en amont se reportent sur des indicateurs en aval : les déchets totaux sont réduits de 8 % et les déchets mal gérés de 10 %.
De solides progrès en matière de conception pour la circularité (deuxième levier) seront essentiels pour que des solutions circulaires puissent voir le jour tout au long du cycle de vie des plastiques, comme le réemploi sans risque (réparation, recharge, reconditionnement, etc.) et le recyclage. De cette manière, une conception améliorée peut réduire efficacement la demande de plastiques en prolongeant la durée de vie utile des produits. Des interdictions ou des taxes ciblées peuvent aider à passer des plastiques à courte durée de vie ou problématiques à des produits de remplacement plus sûrs et ayant une empreinte environnementale plus faible. En outre, des critères de conception peuvent rendre possible le remplacement des plastiques par d’autres matériaux, lorsque ces changements peuvent se révéler bénéfiques sur le plan environnemental ou sanitaire. Associé à des mesures visant à limiter la production et la demande, ce deuxième levier entraîne un ralentissement de la croissance de la production et de l’utilisation de plastiques. L’utilisation de plastiques serait ramenée en dessous des niveaux du scénario de référence, soit une diminution de 208 Mt (28 %) en 2040, compensant les deux tiers de l’augmentation observée dans le scénario de référence entre 2020 et 2040. Le deuxième levier permettrait également d’éviter l’utilisation de 105 Mt (15 %) de plastiques primaires de plus que le premier levier.
L’écoconception pour la circularité contribue également sensiblement à réduire les déchets totaux et les déchets mal gérés. Les déchets totaux sont réduits de 94 Mt (15 %), ce qui est largement supérieur à la contribution du premier levier visant à limiter la production et la demande. L’un des facteurs clés de ces réductions est la prolongation de la durée de vie des applications. Si ce levier ne permet pas d’améliorer directement la part de déchets gérés, les déchets mal gérés sont réduits de 19 Mt (16 %) en raison de la baisse globale des déchets plastiques générés à l’échelle mondiale.
L’augmentation du recyclage (troisième levier) a des effets très limités sur l’utilisation totale de plastiques (20 Mt ou moins de 3 %), mais les répercussions sur l’utilisation de plastiques primaires sont bien plus marquées (145 Mt ou 21 %), étant donné que les mesures en faveur du recyclage entraînent un basculement des plastiques primaires vers les plastiques secondaires. De même, l’effet sur les déchets totaux est faible (12 Mt ou 2 %), mais est plus notable lorsqu’il s’agit de la réduction des déchets mal gérés (31 Mt ou 26 %), étant donné qu’une plus grande proportion des déchets collectés est réorientée vers le recyclage, entraînant une baisse des volumes de déchets mal gérés, comme ceux brûlés à l’air libre.
Enfin, les mesures visant à fermer les voies de rejet (quatrième levier) se concentrent sur l’élimination des déchets mal gérés, et sont essentielles à cet égard, réduisant les déchets mal gérés de 53 Mt ou 44 %. Toutefois, les effets de ces mesures sur les autres variables sont presque nuls (moins de 1 Mt pour chacune). Les répercussions en amont de la gestion améliorée des déchets sont perceptibles dans l’effet de l’augmentation des coûts de gestion des déchets sur le revenu national et donc l’activité économique. Le fait que cet effet soit minime est donc positif et souligne que les conséquences macroéconomiques de la fermeture des voies de rejet sont faibles (voir le chapitre 6).
La prise de mesures visant ces quatre leviers facilite la transition vers une utilisation plus circulaire des plastiques, car la production de plastiques secondaires (en amont) augmente parallèlement à la disponibilité accrue des débris provenant des activités de recyclage (en aval). Comme évoqué plus en détail dans le chapitre 7, la mise en œuvre mondiale de mesures visant ces quatre leviers avec une rigueur alignée sur celle du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] nécessiterait de surmonter d’importants obstacles économiques, techniques et liés à la gouvernance.
Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] prévoit que l’utilisation de plastiques primaires atteindra un pic en 2022 (Graphique 5.8). La mise en œuvre rapide à l’échelle mondiale des mesures visant à limiter la production et la demande et à améliorer la circularité entraîne une dissociation de la croissance économique et de l’utilisation de plastiques primaires, ce qui se traduit par une diminution notable de l’utilisation totale de plastiques et de l’utilisation de plastiques primaires en 2030. Passé 2030, lorsque les systèmes de recyclage ont une capacité supérieure, dont témoigne la hausse du taux de recyclage, et lorsque la quantité de débris disponibles augmente, l’utilisation de plastiques secondaires continue à progresser, compensant largement la baisse constante de l’utilisation de plastiques primaires. Une diminution correspondante de la production de plastiques primaires devrait avoir des retombées positives sur l’environnement, entraînant notamment une réduction des émissions de GES. Cette transition vers la production et l’utilisation de plastiques secondaires est généralement associée à des impacts environnementaux plus faibles, malgré l’augmentation nécessaire des activités de recyclage (OCDE, 2023[1]).
5.5. Des stratégies pour mettre fin aux rejets de microplastiques seront également requises
Copier le lien de 5.5. Des stratégies pour mettre fin aux rejets de microplastiques seront également requisesLa pollution par les microplastiques (en gros, les particules de plastique de moins de 5 mm) représente une menace émergente pour la santé des écosystèmes et des humains. En raison de leur petite taille, les microplastiques sont particulièrement susceptibles d’être ingérés par des espèces aquatiques et ont été détectés dans l’appareil digestif de plusieurs espèces aquatiques et terrestres. L’augmentation de la pollution par les microplastiques constitue une source de préoccupation pour l’environnement et la santé humaine, notamment parce que les microplastiques peuvent être des vecteurs de substances dangereuses.
Les microplastiques sont généralement classés en trois catégories principales (OCDE, 2021[2]) :
Les microplastiques primaires, qui comprennent : i) les microplastiques fabriqués, comme les granulés de plastique qui peuvent pénétrer dans l’environnement à la suite de déversements accidentels survenant durant la production, le transport et l’entreposage, et ii) les microplastiques ajoutés intentionnellement aux produits, comme des microbilles dans les produits cosmétiques ou les agents de gommage.
Les microplastiques secondaires liés à l’utilisation, qui sont issus de la dégradation des plastiques se produisant pendant l’utilisation. Il s’agit par exemple de microplastiques provenant de l’usure des pneus des véhicules sur les revêtements routiers, des peintures, des textiles synthétiques ou des semelles de chaussures.
Les microplastiques secondaires liés à la dégradation, qui proviennent de la dégradation et de la fragmentation de plus grands morceaux de plastiques, y compris après leur rejet dans l’environnement.
Les rejets de microplastiques (primaires et secondaires liés à l’utilisation) devraient s’aggraver dans toutes les régions dans le scénario de référence, passant de 2.7 Mt en 2020 à 4.1 Mt en 2040 (dans les catégories pour lesquelles des estimations sont possibles) (OCDE, 2023[1]). Comme indiqué dans (OCDE, 2023[1]), les rejets de microplastiques continuent à augmenter avec la hausse des niveaux de revenus, même si une certaine saturation se produit au niveau des revenus élevés. En revanche, les rejets de macroplastiques par habitant tendent à diminuer dans les pays à revenu intermédiaire et à revenu élevé sous l’effet de l’amélioration des systèmes de gestion des déchets. Les interventions visant à lutter contre les émissions et les rejets de microplastiques sont généralement moins perfectionnées, étant donné que cette forme de pollution est créée tout au long du cycle de vie des produits et qu’une compréhension insuffisante du problème et de l’efficacité des interventions possibles limite actuellement l’action des gouvernements.
Si les risques pour la santé environnementale et humaine associés aux microplastiques font encore l’objet d’études, les données détaillées recueillies sur les voies d’exposition, ainsi que sur les risques généralisés potentiels et les dommages irréversibles qui y sont associés, appellent une intervention pour atténuer les niveaux et les risques de pollution. Il a été avancé que les microplastiques sont des contaminants pour lesquels aucun seuil d’émissions sûr ne peut être déterminé, et que même s’il existe un seuil de sécurité, il sera inévitablement dépassé étant donné l’accumulation permanente et la persistance des microplastiques dans l’environnement (Nordic Council of Ministers, 2022[3]). Les mesures d’atténuation doivent être proportionnées, cohérentes avec les cadres d’action existants, adossées à une analyse coûts-avantages appropriée et suffisamment flexibles pour encourager la recherche scientifique et l’innovation dans le domaine des solutions antipollution.
Étant donné que les microplastiques peuvent avoir des répercussions considérables sur les écosystèmes et la santé humaine, les mesures capables d’atténuer spécifiquement les rejets de microplastiques devront représenter une part importante de l’ensemble de mesures afin de garantir une diminution efficace de la pollution par ces plastiques (OCDE, 2021[2]). Si la réduction des déchets mal gérés et donc des rejets de macroplastiques projetée dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] pourrait atténuer la production des microplastiques secondaires issus de la dégradation associés à la pollution supplémentaire, les rejets de microplastiques perdureraient. En l’absence de mesures supplémentaires ciblant les microplastiques, la réduction des rejets de microplastiques proviendrait uniquement de la diminution de l’intensité d’utilisation de plastiques de l’économie et des améliorations attendues de la récupération en bout de chaîne (par exemple, grâce à la collecte et au traitement des eaux usées et des eaux pluviales)4.
Voici quelques angles d’attaque et mesures possibles pour atténuer les rejets de microplastiques :
Interdictions ou restrictions visant les microplastiques ajoutés intentionnellement.
Critères d’écoconception pour minimiser la tendance des produits à générer des microplastiques.
Évolution des comportements pour que les consommateurs et l’industrie adoptent des pratiques exemplaires (écoconduite pour les premiers et manutention optimale des granulés plastiques de pré-production pour les seconds, par exemple).
Approches visant le bout de la chaîne, comme l’amélioration de la gestion et du traitement des eaux usées, des eaux pluviales et des ruissellements routiers, afin de retenir les microplastiques produits avant qu’ils ne pénètrent dans l’environnement.
Normes ou meilleures techniques disponibles pour faire progresser la mise en œuvre des technologies et des processus qui empêchent le rejet des microplastiques dans l’environnement (filtres industriels, commerciaux et domestiques, par exemple).
Le nettoyage de la pollution plastique peut également contribuer à réduire les microplastiques présents dans l’environnement, bien que l’on ne sache pas comment cela pourrait être réalisé de manière économique et à grande échelle, comme indiqué à la section 7.4 du chapitre 7.
La manière la plus efficace de s’attaquer aux microplastiques consiste vraisemblablement à recourir à un ensemble de mesures d’atténuation ciblant plusieurs points du cycle de vie des produits qui donnent lieu à des rejets. Les mesures visant à minimiser les émissions de microplastiques à la source devraient avoir le potentiel d’atténuation le plus élevé. La prévention est souvent plus économique que le traitement après coup, surtout pour les plastiques ajoutés intentionnellement et les sources diffuses de pollution (par exemple, particules produites par l’usure des pneus, microfibres textiles en suspension dans l’air). Néanmoins, les points d’entrée des microplastiques dans l’environnement sont variés et le risque de pollution du cycle de l’eau ne peut pas être combattu seulement par des mesures en amont. Celles-ci devront donc probablement être complétées par des solutions efficaces en bas de la chaîne, comme l’amélioration de la collecte et du traitement des eaux pluviales, des ruissellements routiers et des eaux usées.
Globalement, de nouvelles recherches doivent être réalisées pour évaluer le rapport coût-efficacité des mesures recensées ci-dessus et le risque de conséquences imprévues. La nécessité de réaliser des recherches plus poussées ne saurait justifier le report des mesures. Certains pays ont déjà mis en œuvre des interdictions ou des restrictions applicables aux microplastiques ajoutés intentionnellement aux produits, comme l’a fait l’UE pour un vaste éventail de produits (dont les matériaux de remplissage granulaire sur les surfaces de sport synthétiques, les cosmétiques, les détergents, les engrais, les paillettes, etc.). Il est également possible de réaliser des progrès importants en matière de réduction des rejets de microplastiques en mettant à profit ou en adaptant des mesures existantes dans d’autres domaines. À titre d’exemple, les mesures visant à faire baisser les déplacements en voiture et à encourager la transition vers des modes de transport plus durables, qui répondent généralement à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique, peuvent contribuer sensiblement à faire reculer les rejets de microplastiques imputables à la circulation routière (OCDE, 2020[4]). De même, certaines mesures de réduction en bout de chaîne destinées principalement à gérer d’autres polluants ou les risques d’inondation, comme le recours à des technologies améliorées d’épuration des eaux usées ou à des solutions fondées sur la nature, peuvent s’avérer très bénéfiques à la lutte contre la pollution microplastique.
5.6. Avantages environnementaux d’une ambition mondiale à l’horizon 2040
Copier le lien de 5.6. Avantages environnementaux d’une ambition mondiale à l’horizon 20405.6.1. Des mesures coordonnées à l’échelle mondiale peuvent avoir des retombées positives appréciables sur l’environnement à l’horizon 2040
La pollution plastique représente un défi multidimensionnel associé à un vaste éventail d’effets nocifs qui ne se limitent pas à la présence visible de plastiques dans l’environnement. Des risques pour la santé humaine peuvent notamment découler de l’exposition à des substances chimiques ou à des microplastiques dangereux. Les plastiques présents dans l’environnement peuvent perturber les écosystèmes, être des vecteurs d’espèces envahissantes et nuire aux pêcheries et au tourisme. Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] illustre une voie à suivre viable afin d’obtenir d’importants effets positifs à l’échelle mondiale pour les générations présentes et futures.
L’arsenal complet de mesures de prévention des déchets et d’amélioration de la collecte et de la gestion des déchets envisagé dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] permettrait de réduire les rejets de plastiques de plus 95 % d’ici 2040 par rapport au scénario de référence. La mise en œuvre combinée des mesures les plus ambitieuses de manière concertée à l’échelle mondiale se traduit presque immédiatement par un recul des rejets de macroplastiques dans l’environnement, sous l’effet de la réduction des applications à courte durée de vie et de l’amélioration de la gestion des déchets, notamment de l’augmentation de la collecte des déchets. Les rejets restant en 2040 proviennent majoritairement de dépôts sauvages non collectés, un flux de déchets qui échappe aux systèmes de gestion des déchets. Cet ensemble de mesures s’attaque également très peu aux rejets de microplastiques : des interventions supplémentaires et ciblées devront être mises en place pour agir sur cette forme de pollution plastique. Globalement, la quantité totale de rejets évités entre 2020 et 2040 lorsqu’on passe du scénario de référence au scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] s’élève à 246 Mt. Néanmoins, même en mettant rapidement en œuvre cet ensemble de mesures, 273 Mt de plastiques au total seront malgré tout rejetés dans l’environnement entre 2020 et 2040.
La quasi-élimination des rejets de plastiques dans l’environnement d’ici 2040 est un objectif ambitieux qui nécessite des interventions à toutes les étapes du cycle de vie des plastiques à l’échelle mondiale et sa concrétisation repose sur l’hypothèse que les pays veulent et peuvent coordonner leurs efforts. Cette coordination pourrait consister, par exemple, à mettre en place un transfert de technologies (par exemple, technologies avancées de recyclage), à s’entendre sur la suppression progressive des produits plastiques problématiques ou évitables, ou encore des substances chimiques nocives, à élaborer des critères et des directives harmonisés relatifs à la conception pour la circularité, à augmenter l’échelle des marchés internationaux des débris et des plastiques secondaires, et à coordonner la mise en œuvre de systèmes de réemploi, par exemple en s’appuyant sur des critères de conception et des exigences de certification et d’étiquetage harmonisés. À titre de comparaison, dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur variable, où la coordination internationale limitée des interventions en amont limite le potentiel d’au moins une partie de ces interventions, 175 Mt de déchets supplémentaires seraient créés d’ici 2040 (par rapport aux quantités de 2020) et 49 Mt seraient mal gérés. Quelque 12 Mt de plastiques seraient encore rejetés en 2040, et la voie à suivre pour atteindre des niveaux proches de zéro ne viserait que 2060, ce qui amplifierait les répercussions du cycle de vie des plastiques et de la pollution plastique.
Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] aboutit à une réduction très conséquente du stock de plastiques accumulé dans les milieux aquatiques par rapport au scénario de référence, évitant que 64 Mt et 11 Mt de plastiques ne viennent respectivement s’ajouter aux stocks existants dans les cours d’eau et les océans. Bien que toutes les trajectoires majeures des plastiques dans les milieux aquatiques soient significativement réduites dans ce scénario par rapport au scénario de référence (Graphique 5.10), les stocks de macroplastiques accumulés dans les cours d’eau et les océans seront malgré tout nettement plus élevés en 2040 qu’en 2020 (226 Mt d’accumulation totale entre 2020 et 2040 au lieu de 301 Mt dans le scénario de référence), et ce, en dépit du fait qu’il s’agisse de l’action mondiale la plus ambitieuse. D’ici 2040, les plastiques continueront d’être transportés des cours d’eau aux océans, tandis que les rejets dans les cours d’eau provenant des milieux terrestres seront en grande partie éliminés. Ainsi, certains flux, notamment les plastiques qui flottent dans les cours d’eau, pourront devenir négatifs, ce qui signifie que la quantité de plastiques déversée des cours d’eau dans les océans sera supérieure à celle qui pénétrera dans les cours d’eau.
Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] est aussi susceptible d’avoir des effets bénéfiques considérables sur la santé humaine, en grande partie attribuables à une diminution des mauvaises pratiques d’élimination des déchets, comme le brûlage à l’air libre qui crée de la pollution atmosphérique. Les substances chimiques préoccupantes seraient progressivement supprimées afin de réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement, et de faciliter le recyclage et le réemploi. Les mesures visant à mettre fin aux rejets de microplastiques s’avéreront également indispensables pour atténuer les effets néfastes sur la santé et l’environnement, comme expliqué dans la section 5.5.
5.6.2. Une action coordonnée à l’échelle mondiale peut stabiliser les émissions de GES liées aux plastiques
Le cycle de vie des plastiques est étroitement lié au changement climatique, étant donné que la majorité des plastiques est d’origine fossile et que les plastiques primaires d’origine fossile dominent actuellement la production et l’utilisation. Comme indiqué dans (OCDE, 2023[1]), une réduction des émissions de GES liées au cycle de vie des plastiques est impérative pour concrétiser les scénarios climatiques ambitieux, notamment les scénarios de neutralité en GES. La mise en œuvre du scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur élevée [Ambition mondiale] pourrait aboutir en 2040 à une réduction de 41 % des émissions de GES liées aux plastiques (1.7 Gt éq. CO2 contre 2.8 Gt éq. CO2 dans le scénario de référence ; voir le Graphique 5.11, partie A) et éviter des hausses significatives par rapport aux niveaux de 2020. Cette réduction des émissions est le résultat net d’une baisse des émissions associées à la production et à la transformation des plastiques primaires et d’une augmentation des émissions liées au renforcement du recyclage (partie B). L’évolution des émissions associées aux déchets mal gérés, comme celles provenant du brûlage à l’air libre, n’a pas pu être quantifiée, mais ces émissions devraient être nettement inférieures dans ce scénario grâce à la réduction conséquente des déchets mal gérés. Toutefois, les émissions restantes ne sont pas compatibles avec les ambitions de l’Accord de Paris. L’ensemble de mesures doit donc être complété par des mesures d’atténuation spécifiques afin de réduire encore les émissions de GES associées aux plastiques.
Les politiques publiques visant à atténuer le changement climatique et à limiter la production de plastiques se sont généralement développées indépendamment. Cependant, les liens entre les interventions relatives aux plastiques et les mesures d’atténuation du changement climatique peuvent être renforcés afin d’en exploiter plus efficacement les synergies (OCDE, 2023[6]). L’association d’actions se rapportant aux plastiques à des mesures ambitieuses d’atténuation encourage davantage l’abandon de la production de plastiques primaires et pourrait ramener les émissions liées aux plastiques en deçà des niveaux de 2020. Plus précisément, les mesures d’atténuation peuvent inciter à abandonner l’utilisation d’énergies fossiles dans la production et la transformation des plastiques et la gestion des déchets plastiques au profit d’autres solutions, dont l’électrification, notamment lorsque le secteur de l’électricité est également décarboné. Ensemble, ces mesures créent des synergies qui réduisent les émissions de GES liées aux plastiques. Les interventions visant les plastiques peuvent réduire la production de plastiques, tandis que les mesures d’atténuation peuvent diminuer l’intensité des émissions de GES de la production restante. Il y a toutefois une contrepartie à l’étape de fin de vie des plastiques, qui réside dans les émissions non négligeables associées au recyclage des plastiques.
Références
[5] Lebreton, L. (2024), Quantitative analysis of aquatic leakage for multiple scenarios based on ENV-Linkages, non publié.
[3] Nordic Council of Ministers (2022), Addressing microplastics in a global agreement on plastic pollution, https://pub.norden.org/temanord2022-566.
[6] OCDE (2023), Climate change and plastics pollution: synergies between two crucial environmental challenges, https://www.oecd.org/environment/plastics/Policy-Highlights-Climate-change-and-plastics-pollution-Synergies-between-two-crucial-environmental-challenges.pdf.
[1] OCDE (2023), Perspectives mondiales des plastiques : Scénarios d’action à l’horizon 2060, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/c5abcbb1-fr.
[2] OCDE (2021), Policies to Reduce Microplastics Pollution in Water : Focus on Textiles and Tyres, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/7ec7e5ef-en.
[4] OCDE (2020), Non-exhaust Particulate Emissions from Road Transport : An Ignored Environmental Policy Challenge, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/4a4dc6ca-en.
Notes
Copier le lien de Notes← 1. Les données chiffrées de la mise en œuvre des scénarios d’action du cadre de modélisation sont présentées à l’annexe B.
← 2. L’élimination totale de la pollution plastique nécessiterait de considérer d’autres éléments, notamment de s’attaquer aux plastiques hérités qui sont présents dans l’environnement, aux émissions autres que celles de gaz à effet de serre, ainsi qu’aux préoccupations relatives aux substances chimiques et à la santé humaine.
← 3. Comme indiqué à la section 5.6.2, les émissions de GES ne baissent pas en deçà des niveaux de 2020, étant donné que l’ensemble de mesures ne cible pas explicitement la réduction des émissions, ce qui laisse penser qu’il serait nécessaire d’inclure des mesures et des objectifs d’atténuation du changement climatique dans les scénarios pour réduire davantage ces émissions.
← 4. Ces éléments n’ont pas été inclus dans l’analyse de modélisation actuelle, mais uniquement dans les Perspectives mondiales des plastiques (2023[1]). Le scénario « Ambition mondiale » présenté dans les Perspectives mondiales des plastiques comprenait également un ensemble de mesures visant à atténuer les rejets de microplastiques. Cependant, faute de données et d’informations, celles-ci se limitaient pour l’essentiel à interdire les microplastiques incorporés intentionnellement dans les produits.