La politique budgétaire doit être assainie afin de ramener le déficit structurel de l’administration centrale à 1 % du PIB, conformément à la règle budgétaire, et de stabiliser le ratio dette publique/PIB. La réforme fiscale, actuellement à l’examen au Congrès, permettra de stimuler l’investissement. Toutefois, d’autres mesures d’accroissement des recettes seront probablement nécessaires à moyen terme pour respecter la règle budgétaire et faire face aux dépenses sociales et aux investissements publics qui sont indispensables. Il est essentiel d’augmenter les recettes fiscales d’une manière pérenne tout en parvenant à une fiscalité plus propice à la croissance et à l’équité. Pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics pourraient élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de la TVA et abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés tout en supprimant les multiples exonérations applicables à cet impôt. Les recettes pourraient également être augmentées en améliorant la fiscalité environnementale et l’efficience de l’administration fiscale.
Une croissance plus soutenue et mieux partagée implique de stimuler la productivité au moyen de réformes structurelles. Un renforcement de la concurrence, une amélioration de la logistique portuaire et douanière, la levée de certains obstacles commerciaux et non commerciaux et l’allégement de la charge réglementaire permettraient d’accroître les exportations, de rehausser la productivité des entreprises et de créer des emplois de qualité. L’afflux de migrants pourrait contribuer à doper la croissance potentielle, qui a reculé ces dernières années en raison d’une productivité en berne. Toutefois, il faudrait pour cela poursuivre la mise en œuvre des politiques d’insertion des migrants sur le marché du travail formel, mais aussi investir dans la formation et dans le système de santé.
Afin que les fruits de la croissance soient plus largement partagés entre tous, une stratégie globale doit être déployée pour favoriser la création d’emplois de qualité dans l’économie formelle. Pour ce faire, il faut réformer dans divers domaines, et notamment réduire les coûts de main-d’œuvre non salariaux, remanier le dispositif de salaire minimum afin que son niveau soit plus favorable à l’emploi, améliorer la qualité et la pertinence de l’offre d’éducation et de formation, et adopter des mesures pour intégrer davantage de femmes sur le marché du travail. Il est urgent de réformer le système de retraite afin de réduire la pauvreté et les inégalités à l’âge de la vieillesse.