La croissance continuera de bénéficier de la relance budgétaire, marquée par l'accélération récente des approbations de nouveaux projets et la mise en œuvre, au cours des années à venir, de projets à grande échelle concernant le réseau routier, les chemins de fer, les télécommunications – notamment le déploiement de la cinquième génération de communications mobiles (5G) – et l'énergie, ainsi que la poursuite de la reconstruction des logements délabrés. Dans un contexte de déclin de l'efficacité de l'investissement, il faudrait accorder davantage d'attention à la tarification du risque pour améliorer l'affectation du capital. La suppression des garanties implicites dont bénéficient les entreprises d'État et d'autres entités publiques serait utile. Des facteurs ayant un impact négatif sur la confiance pourraient limiter les effets des baisses d'impôts destinées à stimuler la consommation. L'allègement des restrictions relatives aux achats de voitures et d'autres mesures pourraient donner un coup de fouet temporaire à la consommation (et aggraver les problèmes de pollution), mais pour stimuler pleinement la consommation, il faudrait accélérer les réformes structurelles. L'urbanisation et l'adoption de politiques publiques plus inclusives, en particulier, sont nécessaires. La suppression des disparités d'accès aux services publics, liées au système d'enregistrement des ménages, améliorerait l'égalité des chances. Il conviendrait d'assurer un niveau minimum de services publics grâce à̀ une meilleure allocation des ressources, de façon à̀ renforcer l'égalité des chances, quel que soit le lieu de naissance des individus. Il est impératif que les services publics de base, comme l'éducation et la santé, soient financés par l'État central pour garantir un niveau suffisant de prestation de services.
La politique monétaire a été quelque peu durcie ces dernières années par le biais de restrictions imposées au secteur bancaire parallèle et aux activités de gestion de patrimoine, qui étaient nécessaires pour préserver la stabilité financière. Ces mesures ont accru l'aversion pour le risque et eu des retombées disproportionnées sur les petites banques et sur les entreprises privées et de petite taille. Plusieurs banques de taille modeste, tributaires des financements interbancaires, se sont retrouvées en défaut de paiement, de sorte que les pouvoirs publics ont dû intervenir. Tous les créanciers n’ont pas été renfloués, ce qui devrait aiguiser la perception du risque et constitue une avancée salutaire vers l'élimination progressive des garanties implicites.
Les entreprises privées et les petites entreprises éprouvent des difficultés à accéder aux circuits de crédit officiels et sont confrontées à la persistance de taux d'intérêt élevés. Pour faire baisser les coûts d'emprunt, la banque centrale a réduit de 5 points de base le taux des prêts à un an accordés au titre de sa facilité de crédit à moyen terme au début de novembre. Elle avait précédemment modifié le mécanisme de détermination des taux de base bancaires, en liant le taux débiteur à un an des nouveaux emprunts des entreprises aux taux fixés dans le cadre des opérations d'open market, c'est-à-dire essentiellement au taux de la facilité de crédit à moyen terme de la Banque populaire de Chine, qui est déterminé par la demande générale de liquidités adressée par le système financier à la banque centrale. La possibilité d'accéder à des prêts dont le taux reflète plus fidèlement les conditions de financement améliorera le mécanisme de transmission. En outre, la baisse du coefficient de réserves obligatoires appliqué aux « banques commerciales urbaines » – des banques de petite taille détenues par les collectivités locales et tournées essentiellement vers l'économie locale – en sus de la réduction appliquée à l'ensemble des banques, devrait contribuer à atténuer le resserrement du crédit pour les microentreprises, les petites entreprises et les entreprises privées. L'endettement des entreprises demeure élevé, à 155 % du PIB, en particulier dans le secteur des entreprises d'État.