Les finances publiques sont solides, avec un excédent budgétaire qui devrait rester proche de 3 % du PIB et un ratio de dette publique brute parmi les plus faibles de la zone OCDE. Après avoir quelque peu réduit l’impôt sur les sociétés et abaissé les taux de TVA appliqués à certains produits en 2019, les autorités devraient maintenir une orientation budgétaire globalement neutre au cours des deux prochaines années. La croissance verte pourrait être soutenue au moyen de mesures budgétaires telles que l’augmentation des taxes sur les carburants, la mise en place de redevances de décongestion à Luxembourg‑Ville, l’alourdissement de la fiscalité des véhicules automobiles, et des investissements dans les infrastructures destinées aux véhicules électriques.
La croissance de la productivité marque le pas depuis quelques années. Ce ralentissement est dû notamment aux pénuries de compétences, aux contraintes réglementaires qui pèsent sur certains services professionnels et au manque d’innovation, y compris parmi les entreprises les plus productives. Les politiques du marché du travail devraient comprendre un processus d’examen périodique des besoins professionnels futurs et veiller à ce que l’offre de formations s’adapte à leurs conclusions. Le processus de modernisation de la législation sur les faillites devrait alléger les restrictions en matière de restructurations précoces et développer les possibilités de seconde chance, tout en facilitant la sortie des entreprises non viables. Les pouvoirs publics devraient également assurer des règles du jeu équitables entre les acteurs de la technologie financière et les intermédiaires financiers traditionnels, en faisant prévaloir une approche de la réglementation des innovations financières fondée sur le risque.
Les prix des logements ont fortement augmenté sous l’effet de la croissance démographique, du taux élevé de formation de nouveaux ménages, des tensions constantes que font peser les travailleurs frontaliers sur la demande et d’une utilisation limitée des terrains disponibles pour la construction. En conséquence, l’accessibilité financière du logement s’est détériorée, en particulier pour les ménages à bas revenu. Pour rendre le marché du logement plus efficace et inclusif, il y aura lieu de mettre en œuvre une panoplie de mesures permettant d’alléger les restrictions liées à l’offre, ainsi que des politiques visant à accroître la neutralité vis-à-vis du mode d’occupation des logements et des mesures de soutien budgétaire mieux ciblées.