La banque centrale a judicieusement ramené son taux directeur de 3 % en début d’année à 1.75 % actuellement, pour faire en partie face au fait que l’inflation et l’activité ont été plus faibles que prévu. La politique monétaire devrait rester accommodante tant que l’objectif d’inflation de 3 % n’aura pas été atteint et que le marché du travail n’aura pas regagné en vigueur.
La politique budgétaire est globalement adaptée, l’assainissement graduel prévu étant conforme à la règle budgétaire. La réforme fiscale programmée, actuellement en cours d’examen à l’assemblée législative, devrait stimuler les recettes en relevant l’impôt sur le revenu des personnes physiques et l’impôt sur le patrimoine immobilier applicable aux ménages à haut revenu. Cette réforme devrait en outre doper l’investissement grâce à une simplification du code des impôts pour les PME et à l’accélération des calendriers d’amortissement. Les mesures d’action publique, récemment annoncées, visant à accroître encore les dépenses sociales, principalement les régimes de retraite financés sur fonds publics, et un relèvement du salaire minimum pour les plus vulnérables, ont pu être mis en œuvre de manière appropriée tout en respectant la règle budgétaire et soutiendront la consommation privée.
Une croissance plus vigoureuse et plus inclusive nécessitera de soutenir la dynamique des réformes structurelles. Aujourd’hui encore, il est indispensable de réduire la segmentation du marché du travail entre stabilité d’un côté, et précarité de l’autre, d’intégrer la récente vague d’immigrés, de simplifier la délivrance des autorisations et la réglementation, et de renforcer la concurrence dans les industries de réseau. Le gouvernement s’est fixé un programme en faveur de la promotion de l’investissement des entreprises, qu’il convient de saluer : ce programme passe essentiellement par des modifications administratives devant faciliter l’attribution de licences et les procédures applicables aux grands projets, une application du droit de la faillite élargie aux petites entreprises, la reconnaissance juridique de l’accès aux fonctionnalités de signature électronique et l’assouplissement des règles d’embauche de travailleurs étrangers. Un nouvel effort de développement des structures d’accueil des jeunes enfants doperait l’emploi féminin rémunéré, qui reste faible, et permettrait de combler l’écart de salaire qui persiste entre les hommes et les femmes. Enfin, l’assouplissement de la réglementation relative aux contrats de travail à durée indéterminée, assorti d’une extension de l’assurance chômage, aiderait à lutter la segmentation du marché du travail et les inégalités.