Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2019 Numéro 2
Israël
La croissance économique devrait fléchir légèrement, mais restera proche de 3 % en 2020 et 2021. Le ralentissement mondial freine les exportations, et la croissance de la consommation privée va se modérer sur fond de légère détente du marché du travail, mais le bas niveau des taux d'intérêt et le début des exportations de gaz soutiendront l'activité. Le taux d'inflation s'élèvera lentement vers la moitié inférieure de la fourchette de 1 à 3 % retenue comme objectif par la Banque d'Israël.
Il faut durcir la politique budgétaire pour ramener la dette sur une trajectoire descendante et disposer de marges de manœuvre en cas de concrétisation des risques à la baisse. L'orientation accommodante de la politique monétaire est appropriée, et les autorités devraient attendre que l'inflation soit ancrée dans la fourchette retenue comme objectif avant de relever progressivement les taux d'intérêt. Une intensification des réformes structurelles, en particulier en vue d'améliorer les compétences des ultra‑orthodoxes et des Arabes israéliens et de les mettre en phase avec les besoins du marché du travail, s'impose pour faire reculer les fortes inégalités sociales et stimuler la productivité.
La croissance reste solide
La croissance demeure solide et proche de son niveau potentiel. La production industrielle est résiliente et les achats des consommateurs par carte de crédit continuent de progresser à un rythme soutenu. La confiance des entreprises et des consommateurs reste solide, malgré l'incertitude politique prolongée. Les exportations ont bien résisté malgré l'appréciation du shekel et le ralentissement des échanges mondiaux, grâce aux très bons résultats enregistrés dans le tourisme et les services de haute technologie.
1. Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Le marché du travail reste tendu, le taux de chômage étant proche de son point bas historique, bien que le taux d'emplois vacants, auparavant élevé, ait diminué modérément. En dépit de la hausse rapide des salaires, l'inflation a reflué en deçà de la limite inférieure de la fourchette retenue comme objectif. Cela s'explique essentiellement par la volatilité des prix des légumes et autres produits alimentaires et le net ralentissement de la hausse des prix des biens échangeables dû à la baisse des prix de l'énergie et à la vive appréciation du shekel.
Il faut faire preuve de prudence en matière budgétaire
La Banque d'Israël maintient son taux d'intérêt directeur à 0.25 % depuis novembre 2018. Dans un contexte de faible inflation, d'appréciation du shekel, d'incertitude accrue concernant les perspectives mondiales et d'assouplissement monétaire aux États-Unis et dans la zone euro, les autorités ont indiqué qu'elles laisseraient le taux directeur à son niveau actuel pendant une période prolongée ou le réduiraient jusqu'à ce que l'inflation revienne durablement dans la fourchette retenue comme objectif. Sachant que l'on s'attend à une hausse modérée de l'inflation, une augmentation progressive du taux d'intérêt directeur est intégrée aux prévisions à partir du premier trimestre de 2021.
Le déficit budgétaire des administrations publiques s'est sensiblement accru, passant de 1.1 % du PIB en 2017 à un niveau prévu de 4.1 % en 2019, de fortes augmentations des dépenses ayant coïncidé avec la réduction de certains taux d'imposition. L'économie étant en situation de plein emploi, le nouveau gouvernement devrait s'attacher à conserver des marges de manœuvre budgétaires, tout en consacrant des dépenses au renforcement de la cohésion sociale et de la productivité. Cela exigera d'accroître les recettes fiscales, de préférence en réduisant les exonérations fiscales inefficientes et en rehaussant les taxes environnementales, notamment via l'instauration de péages de décongestion. Au chapitre des dépenses, il est possible de réaliser des économies, par exemple en relevant l'âge de départ à la retraite des femmes au niveau de celui des hommes. Des mesures prises dans ces domaines permettraient de ramener le déficit budgétaire à un niveau plus viable. La prudence budgétaire devrait s'accompagner d'une accélération des réformes structurelles destinées à améliorer les infrastructures, en particulier dans les transports publics, à stimuler la concurrence dans les secteurs protégés, ainsi qu'à améliorer les résultats du système d'enseignement et de formation, notamment parmi les communautés israélo-Arabes et ultra‑orthodoxes.
La croissance ralentira légèrement
La croissance devrait se modérer quelque peu en 2020 et 2021. La progression de la demande intérieure ralentira, compte tenu de la détente du marché du travail, de la dissipation des effets de la relance budgétaire, et du freinage de l'investissement dû à l'incertitude liée aux tensions commerciales. Le léger redressement attendu des marchés d'exportation au cours des deux années à venir, ainsi que le début des exportations de gaz vers l'Égypte, amélioreront le solde commercial et soutiendront l'économie. La croissance pourrait être plus vigoureuse si une mise en exploitation plus rapide que prévu des gisements de gaz réduisait encore les importations d'énergie ou renforçait les exportations. À l'inverse, une poursuite de l'appréciation du shekel et une aggravation des tensions géopolitiques seraient préjudiciables à la croissance. Le ralentissement de la demande intérieure pourrait être plus marqué si le nouveau gouvernement prend les mesures d'assainissement budgétaire nécessaires, lesquelles ne sont pas intégrées dans le scénario de référence.