En dépit d’une croissance dynamique, la conduite d’une politique budgétaire fortement expansionniste en 2019 et 2020 portera le déficit des finances publiques de 0.2 % du PIB en 2018 à 1.4 % du PIB en 2021. En 2020, l’extension du régime des prestations familiales, la revalorisation des retraites et la progression des salaires du secteur public stimuleront les dépenses publiques et la demande intérieure. Toutefois, des recettes temporaires, résultant notamment d’une nouvelle modification du système de retraite et s’établissant à quelque 0.7 % du PIB en 2020 et 2021, contribueront à contenir le déficit. Une orientation plus restrictive de l’action budgétaire serait indiquée pour résister, à moyen terme, aux tensions croissantes exercées sur les dépenses du fait du vieillissement.
La politique monétaire a été accommodante à juste titre, compte tenu du caractère modéré des tensions inflationnistes. Pourtant, la progression des salaires devrait rester ferme, sous l’effet d’un durcissement des contraintes de capacités, d’une revalorisation régulière du salaire minimum et des hausses de rémunérations dans le secteur public. L’augmentation des coûts de main‑d’œuvre et les hausses des prix de l’énergie et des droits sur le tabac feront grimper les prix en 2020-21. La banque centrale devrait maintenir constant son taux directeur au cours des deux prochaines années, mais amorcer plus tôt un durcissement des taux d’intérêt contribuerait à contenir les tensions inflationnistes.
Des réformes structurelles doperaient la croissance à moyen terme en luttant contre la baisse de la population active et la faiblesse de la productivité. Faciliter l’accès à des services de qualité pour l’accueil des jeunes enfants permettrait de concilier plus aisément vie professionnelle et vie de famille, et d’améliorer les perspectives offertes aux femmes sur le marché du travail ainsi qu’aux enfants issus de milieux défavorisés. La forte immigration en provenance des pays voisins d’Europe de l’Est atténue les pénuries de main‑d’œuvre, mais la mise en place de politiques intégrées de suivi et d’intégration constituerait une aide pour attirer et garder sur le territoire les migrants qualifiés. Les enjeux du changement démographique pourraient par ailleurs être abordés en encourageant l’allongement de la vie active et en harmonisant l’âge de départ à la retraite entre hommes et femmes. Enfin, des politiques prévisibles et porteuses d’une vision à long terme du changement climatique, ainsi que des incitations fiscales appropriées, s’imposent pour améliorer les résultats en termes d’environnement et de santé.