Après avoir fortement baissé cette année, le PIB devrait progresser de 3.7 % en 2021. L’accentuation des déséquilibres macroéconomiques et les mesures prolongées de confinement ont un impact négatif sur la demande intérieure et freinent la reprise, malgré une restructuration réussie de la dette publique avec les créanciers privés. L’emploi a sensiblement reculé. Le financement monétaire du volumineux déficit budgétaire accentue encore les tensions inflationnistes et l’écart entre les taux de change officiel et parallèle. Une levée progressive des mesures de confinement permettra à la consommation privée de se redresser dans une certaine mesure, mais l’investissement restera faible tant que rien n’aura été fait pour remédier aux déséquilibres.
Des mesures audacieuses ont été prises en temps voulu pour endiguer la pandémie et venir en aide aux ménages et aux entreprises. Toutefois, elles ont provoqué une augmentation du déficit budgétaire, qui était déjà élevé. Pour résorber les déséquilibres macroéconomiques, il faudra mener une politique budgétaire prudente et modifier les politiques monétaire et de change. Renforcer l’efficience des dépenses publiques et accroître les recettes, notamment en revoyant les régimes d’imposition spéciaux ainsi que les exonérations et niches fiscales, amélioreraient la situation budgétaire. Il est indispensable de développer les transferts monétaires conditionnels pour faire reculer la pauvreté et soutenir les revenus, y compris pour les travailleurs informels.