L’économie s’est fortement contractée au premier semestre de 2020 et le PIB devrait diminuer de 2.4 % cette année, soit la première récession depuis 1998. Le rebond de l’activité en 2021, sous réserve que les mesures d’endiguement soient levées, ne sera que partiel. Sachant que les préoccupations concernant la situation sanitaire vont persister et que les indicateurs de confiance des ménages et des entreprises resteront bas, la croissance en 2021 restera inférieure à sa tendance, ce qui aura des conséquences sérieuses sur les revenus et les niveaux de vie, avant de réaugmenter à 5% en 2022. Toutefois, les perspectives commerciales sont favorables du fait du redressement des grands marchés d’Asie du Nord-Est et de l’entrée en vigueur de nouveaux accords commerciaux, parmi lesquels le Partenariat économique global régional (RCEP).
En quelques mois, la pandémie a annulé certains progrès obtenus de haute lutte en matière de bien-être, la pauvreté, la malnutrition et même la faim augmentant rapidement. La crédibilité acquise par la banque centrale au fil des ans, grâce à un usage avisé de son indépendance – un succès fragile qu’il faut absolument préserver –, a permis un dosage non conventionnel d’instruments alliant baisse des taux d’intérêt, injection de liquidité et monétisation de la dette publique. Quant à la politique budgétaire, elle a été assouplie, dans les limites structurelles imparties par des recettes fiscales extrêmement faibles. L’impératif des pouvoirs publics est de protéger les citoyens de nouveaux chocs soudains, à savoir : affecter davantage de ressources aux programmes d’aide, améliorer la sélectivité et le suivi des mesures, établir un régime d’assurance chômage approprié. À plus long terme, de nouvelles avancées sur le plan du bien-être et de la croissance exigeront des réformes ambitieuses destinées à améliorer la formation de capital humain. La dynamique des réformes est de retour, comme en témoigne la loi sur la création d’emplois adoptée début octobre.