Yolanda Jinxin Ma
Yolanda Jinxin Ma
Ce chapitre montre que la pandémie de COVID-19 a suscité de la part des pays en développement une demande de soutien sans précédent pour procéder à leur transformation numérique ; leurs demandes concernent principalement des orientations en matière technologique, des solutions numériques, l’infrastructure numérique de base et le renforcement des capacités. La transformation numérique d’un pays nécessite des approches et des stratégies volontairement inclusives. Les acteurs du développement peuvent aider à poser les fondations d’écosystèmes numériques inclusifs en investissant dans leurs propres capacités numériques, en mettant en place des cadres réglementaires et pour l'action publique, ainsi qu’en produisant des données et des normes communes permettant de mesurer l’impact réel du passage au numérique. Compte tenu du risque majeur de duplication des efforts, de l’insuffisance des ressources et des problèmes d'interopérabilité, il est particulièrement important de faire coïncider les stratégies, les approches et le soutien au niveau national.
L’auteure tient à exprimer ses remerciements à Carolin Frankenhauser, analyste numérique, et à Paula Lopez pour la conception graphique.
La pandémie de COVID-19 a suscité de la part des pays en développement une demande de soutien sans précédent dans le domaine du numérique : le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a reçu à lui seul des sollicitations de plus d’une centaine de pays.
La pandémie a mis au jour et exacerbé les inégalités existant au sein des pays et entre eux. Alors que 2.9 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l’internet, il est plus urgent que jamais de résorber les fractures numériques.
Les acteurs du développement doivent investir davantage dans une transformation numérique globale, en mettant l’accent sur une inclusion à l’échelle de la société qui soit adaptée au contexte de chaque pays.
Les acteurs du développement doivent, volontairement et collectivement, mesurer les effets et les bienfaits de la transformation numérique, en particulier pour les groupes marginalisés.
La révolution numérique fournit une occasion de donner une nouvelle impulsion à la réalisation des Objectifs de développement durable et de repenser les approches du développement. Avant la crise du COVID-19, de nombreux pays en développement et acteurs du développement voyaient dans les technologies numériques des outils de facilitation pouvant être utiles pour améliorer la mise en œuvre des programmes. La pandémie a modifié cette perception. Non seulement il est plus important que jamais d’intégrer systématiquement les approches du numérique dans les interventions de développement, mais les transformations numériques qui s’opèrent au niveau national doivent être délibérément inclusives et centrées sur la population, en plus d’être impérativement adaptées au contexte de chaque pays.
Pour le PNUD, la transformation numérique inclusive consiste à améliorer la disponibilité, l’accessibilité et l’adoption des technologies numériques pour l’ensemble de la population. Les pays partenaires sont impatients d’être soutenus dans cette tâche. Depuis le début de la pandémie, plus d'une centaine de pays ont demandé de l'aide pour développer des solutions numériques, dont une trentaine environ pour procéder à une transformation numérique globale. En travaillant collectivement et en faisant des choix d'investissement stratégiques, les acteurs de la coopération pour le développement peuvent contribuer utilement à la mise en place d'écosystèmes numériques ouverts et inclusifs.
La crise du COVID-19 a fait prendre conscience de la nécessité d’adopter des approches du passage au numérique englobant l’ensemble de la société. Des milliards de personnes à travers le monde ont soudain eu besoin d'appareils électroniques pour suivre des cours, travailler, faire du commerce et accéder à des informations et des services essentiels. La pandémie a amplifié les inégalités, entravé les efforts d’éradication de la pauvreté et montré très clairement que les fractures numériques, si elles ne sont pas résorbées, peuvent avoir des effets négatifs à long terme sur le développement humain. Pour citer un exemple, en raison de la fracture numérique entre les femmes et les hommes, des millions de femmes exclues des écosystèmes numériques pourraient être perdantes en termes d’opportunités d’emploi, les plans de relance étant de plus en plus mis en œuvre via des canaux numériques (Madgavkar et al., 2020[1]).
Les demandes des pays partenaires du PNUD se concentrent sur trois grands domaines : 1) orientations en matière technologique ; 2) solutions numériques ; 3) infrastructure numérique de base et renforcement des capacités (Graphique 6.1). L’explosion de la demande de soutien reflète en outre l’ampleur des défis liés à la pandémie que ces pays ont dû relever, notamment :
fournir aux enfants un accès à l’internet afin qu'ils puissent suivre un enseignement en ligne ;
enregistrer les vendeurs de rue sur les plateformes de vente en ligne afin qu'ils puissent continuer à exercer leurs activités ;
former les fonctionnaires afin qu'ils apprennent à fournir des services en ligne ;
mettre en place des portails de données sécurisés et interopérables pour assurer le suivi et le traçage de la pandémie ;
lutter contre les propos haineux et la mésinformation sur les médias sociaux.
Tous ces défis sont liés entre eux, raison pour laquelle il n’est pas judicieux d'adopter une approche cloisonnée en traitant chaque problème séparément à l’aide d'un seul type de solutions numériques. Le PNUD a par exemple reçu d'un certain pays une première demande de la part d’un ministère pour élaborer un plan stratégique sur les systèmes d’information, et une seconde de la part d'un autre ministère pour aider à constituer une base de données permettant au pays de mieux gérer la crise liée au COVID-19. Bien que procédant de besoins distincts, ces deux demandes présentent un lien naturel et dépendent très étroitement l'une de l'autre. Le soutien qui est apporté peut-être plus efficace s'il sert à poser les fondations d’écosystèmes numériques permettant d’atteindre les Objectifs de développement durable, plutôt que des systèmes ou des plateformes numériques sectoriels indépendants les uns des autres. Les premières observations montrent que les pays où le socle numérique est plus développé ont su réagir plus efficacement face à la crise du COVID-19.
Le soutien qui est apporté peut-être plus efficace s'il sert à poser les fondations d’écosystèmes numériques permettant d’atteindre les Objectifs de développement durable, plutôt que des systèmes ou des plateformes numériques sectoriels indépendants les uns des autres.
Ainsi, doté d'un système national d'identification numérique bien en place, le Pakistan a pu fournir une aide financière d’urgence à 7 millions de personnes dans les deux semaines qui ont suivi le lancement de son programme d’assistance (Nishtar, 2020[2]). En Ouganda, un partenariat entre le PNUD et Jumia – la grande plateforme africaine de vente en ligne – a permis à plus de 2 000 vendeurs du secteur informel d’accéder à de nouveaux clients en ligne, tout en contribuant au maintien des chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie (PNUD, 2021[3]) .
À mesure qu'ils sortent de la gestion de crise et entrent dans la phase de relance, les pays sont davantage demandeurs d’orientations en matière technologique et de conseils sur les actions à mener. De leur côté, les acteurs mondiaux du développement anticipent et s’efforcent d’orienter leurs actions dans le sens d'une approche écosystémique, en emboîtant le pas des pionniers qu'ont été en la matière l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), la Banque mondiale, Digital Pathways at Oxford et Digital Impact Alliance. Fort des enseignements tirés de son soutien au niveau des pays dans le domaine des solutions numériques, le PNUD prône lui aussi une approche volontairement proactive et inclusive de la transformation numérique.
Une transformation numérique inclusive consiste à faire en sorte que les technologies numériques soient disponibles, accessibles et adoptées par tous, et qu’elles permettent une utilisation sûre et pertinente de l’internet et des services numériques par l’ensemble de la population. Il faut pour cela enclencher un processus de changement judicieusement conçu et mis en œuvre, qui soit axé sur l’optimisation des avantages du passage au numérique pour les individus. Une transformation numérique inclusive :
répond aux besoins des plus pauvres et des plus vulnérables, notamment ceux qui n’ont pas accès à l’internet ;
limite la tendance qu’a la transformation numérique à exacerber les inégalités existantes ;
fournit des moyens d'action aux groupes sous-représentés afin qu'ils puissent participer de façon constructive ;
protège les individus contre les effets néfastes des technologies numériques.
S’'il n'existe pas d’exemple typique de transformation numérique inclusive parfaitement réussie, les premières observations mettent en évidence les avantages qu’elle peut procurer. Au niveau macrorégional, une étude récente montre que les bienfaits économiques de l’accès universel à l’internet sont de loin supérieurs aux coûts de l'investissement – dans le cas de l’Asie de l’Est et du Pacifique, le rapport est de 1 à plus de 30 (Bamford, Hutchinson et Macon-Cooney, 2021[4]).
Au niveau microéconomique, la transformation numérique inclusive peut élargir les débouchés commerciaux des entreprises et en créer de nouveaux. Ainsi, le marché potentiel des plateformes intelligentes recrutant des travailleurs du secteur informel représente, d’après les estimations, entre 500 millions et 2 000 milliards USD pour 2022, selon une étude réalisée par l’UNICEF, Arm et Dalberg (2019[5]). Les écosystèmes numériques inclusifs présentent un autre avantage, celui d’améliorer l’environnement des entreprises. Une étude conduite en Serbie pour le compte du PNUD a constaté qu'un niveau correct de connectivité, combiné à un environnement numérique accueillant et inclusif (par exemple, des démarches de visa simplifiées, une attitude bienveillante à l’égard des groupes LGBT, etc.), peut attirer une population étrangère qualifiée (Nikolić, 2020[6]).
Certains pays avaient commencé à engager une réflexion sur leur façon de déployer les technologies numériques et adopté une stratégie nationale à cet égard bien avant que la pandémie mette en évidence l’urgence de l’exercice. D'autres sont en quête de conseils sur les mesures concrètes, pratiques et immédiates qu'ils peuvent d’ores et déjà prendre pour engager une transformation numérique inclusive. Tout en ayant conscience que les pays abordent ce processus en tenant compte de leurs propres défis en matière de développement, le PNUD a mis au point un cadre pour les aider à évaluer leurs points forts/faibles et à définir leurs priorités pour l’avenir. Ce cadre comprend les éléments nécessaires pour mettre en place un écosystème numérique inclusif, ainsi qu’une évaluation de la préparation à la transition numérique, le tout en version bêta ; il est appelé à évoluer selon les retours d'information des pays et de la communauté du développement. Le cadre s’articule autour des personnes, des pouvoirs publics, des infrastructures, de la réglementation et des entreprises afin de favoriser une transformation numérique inclusive à l’échelle de la société (Graphique 6.2).
Tirant parti de son engagement auprès de 12 pays ayant entrepris d’élaborer des stratégies pour le numérique, le PNUD a recensé plusieurs approches ayant apporté la preuve de leur efficacité pour accélérer la transformation numérique inclusive.
Un engagement ferme, des objectifs clairement énoncés et l’exposé d'une vision par les dirigeants du pays sont des éléments indispensables pour une transformation numérique réussie. Ils permettent d'affiner le programme d'action et les objectifs communs, ce qui ouvre la voie à des actions concertées en matière d'investissement et de ressources humaines, ainsi qu’à la création d'un environnement favorable. Il arrive souvent que pour compléter et mettre en œuvre leur stratégie nationale, les pays créent une nouvelle structure institutionnelle (ministère, organisme public ou unité spéciale placée sous la responsabilité du Président ou du Premier ministre). Cette structure assure la coordination et la cohérence entre les différents ministères ainsi qu’entre le secteur public et le secteur privé, aux niveaux local et national.
Une structure institutionnelle créée à cet effet assure la coordination et la cohérence entre les différents ministères ainsi qu’entre le secteur public et le secteur privé, aux niveaux local et national.
Le cas de la République de Moldova en est un exemple. Il y a huit ans, ce pays a adopté son programme national 2020 pour le numérique (Gouvernement de la Moldova, 2013[7]). Initialement centré sur la modernisation du secteur de l’information et la communication, ce programme est actuellement mis à jour pour refléter le changement de vision et la priorité désormais accordée à la transformation numérique. L’administration centrale, avec l’aide du PNUD, coordonne la mise en place du numérique dans les différentes institutions en facilitant les échanges stratégiques et en veillant à une harmonisation accrue entre les organismes des Nations Unies, les acteurs régionaux comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, ainsi que les fournisseurs de coopération pour le développement (USAID et l’Union européenne, entre autres).
Autre exemple de cette approche : la Mauritanie, où l’État est en train de créer une agence nationale pour le numérique qui sera chargée de piloter la transformation numérique dans les ministères et auprès des parties prenantes, conformément à la stratégie du pays. Après une rapide évaluation de l’état de préparation à la transition numérique réalisée en s’appuyant sur son cadre pour une transformation numérique inclusive, le PNUD a contribué à l’évaluation de la répartition actuelle des responsabilités et des structures institutionnelles ; introduit des bonnes pratiques internationales à titre de référence ; et mis en évidence la nécessité de créer une structure flexible ayant pour mission claire de mettre en œuvre une stratégie de transformation numérique inclusive. Conformément aux conseils du PNUD, le ministère de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation du secteur public – nouvellement créé et premier du genre dans le pays – a décidé, parmi ses grandes priorités stratégiques, d’adopter une approche intégrée, cohérente, inclusive et à l’échelle de l’ensemble de l’administration pour effectuer sa transformation numérique.
De nombreux pays adoptent des approches qui ont tendance à être fragmentées et cloisonnées au niveau de différents ministères, ce qui se traduit par un manque d’interopérabilité et une duplication des efforts qui fait obstacle à la transformation numérique et en retarde les possibles bienfaits. Dans ce type de cas, les parties prenantes non gouvernementales (en particulier les groupes marginalisés) sont généralement exclues du processus d'élaboration de la politique numérique. Une alternative efficace consiste à adopter une approche à l’échelle de la société qui permette aux différents acteurs de participer de façon constructive (Cázarez-Grageda, 2018[8]) et qui soit transparente, inclusive et représentative. Bien qu’elle ne soit pas toujours le choix naturel des administrations publiques, son utilité est de plus en plus reconnue et son succès, croissant.
Les approches globales de ce type sont encouragées par le PNUD. Ce dernier a organisé au Kosovo1 une table ronde entre les pouvoirs publics et des représentants du secteur privé afin de débattre et de convenir de priorités communes pour assurer une transformation numérique inclusive (PNUD, 2021[9]). À cette occasion, de grands principes devant être pris en compte par les parties prenantes ont été énoncés, dont la nécessité de faire preuve d’agilité dans la mise en œuvre des stratégies numériques et de rapidité d’adaptation. Le PNUD a également réalisé une enquête au Curaçao pour s'assurer que le programme d'action pour le numérique tienne compte de l’opinion publique. En deux jours seulement, l’enquête a reçu 1 180 réponses, un nombre élevé sur un territoire de 155 000 habitants (Smith, Cooper et Gemon, 2021[10]). Cela montre également le vif intérêt, à la fois des citoyens pris individuellement et des différentes communautés, pour l’avenir numérique de leur pays.
Un autre exemple de cette approche est celui de la Dominique, où le PNUD a apporté son soutien au processus d'élaboration de la stratégie nationale numérique, ouvert à l’ensemble de la société, notamment par l’organisation de réunions itinérantes, de consultations et d’une enquête publique ayant obtenu presque 500 réponses. L’évaluation de la préparation au numérique a également recueilli les points de vue d'un large éventail de parties prenantes du pays (notamment le secteur privé), de représentants des Nations Unies et de travailleurs du secteur du développement lors d'un premier atelier de réflexion prospective organisé en présentiel en juillet 2020 (PNUD, 2021[11]). Robert Tonge, coordinateur pour l’économie numérique de la Dominique, s’est engagé à ce que la vision pour l’avenir numérique de son pays reflète le point de vue de l’ensemble des citoyens, étant donné l’importance de l’appropriation par la population de la nouvelle stratégie (PNUD, 2021[12]).
Les expériences réussies de la transformation numérique inclusive vont au-delà de la stratégie et étendent l'inclusion à d'autres niveaux, qu'il s'agisse des entreprises, des infrastructures ou des politiques publiques et des réglementations conçues pour protéger les plus vulnérables contre les risques et dangers potentiels des révolutions numériques. Dans certains pays, la connectivité universelle est perçue comme le point de départ du programme d'action pour le numérique, qui générera ensuite des bienfaits dans les domaines de l’économie et du développement. Ces expériences peuvent servir d’exemples pour les pays qui n’ont pas encore investi dans les services et les technologies numériques.
Le Botswana, par exemple, envisage de raccorder 203 villages à l'internet haut débit en 2021 et 2022, le but étant à terme d’installer des points d'accès gratuits dans des lieux publics à travers le pays (Boti, 2021[13]). Sa stratégie numérique, baptisée « SmartBots », est donc en adéquation avec sa « Vision 2036 », qui vise à faire passer le Botswana de la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à celle des pays à revenu élevé d'ici 2036 (Gouvernement du Botswana, 2021[14]).
Le Bangladesh est un autre exemple. Bénéficiant du soutien du PNUD dans le cadre de l’initiative « Access to Information », le pays a déployé en dix ans une importante infrastructure numérique qui a été d’un grand secours au moment de la pandémie de COVID‑19. Grâce aux réseaux et capacités numériques existants, le Bangladesh a pu former rapidement plus de 4 000 médecins, qui ont fourni des services de télémédecine à plus de 350 000 patients pendant la pandémie.
L’Ukraine s’emploie elle aussi à introduire la notion d’inclusion dans sa conception de services et de produits. Le PNUD apporte son soutien au ministère de la Transformation numérique pour rendre l’accès aux technologies numériques plus équitable, notamment grâce à un projet de numérisation des services administratifs (PNUD, 2021[15]). Ce projet vise à accroître la capacité du pays à concevoir des services numériques à l’intention des populations vulnérables en utilisant une approche fondée sur les droits humains (Klyuchar et Haccius, 2020[16]).
Il n’est pas toujours facile de traduire les engagements en faveur d’une transformation numérique inclusive en actes. Sous la conduite du Forum économique mondial (2021[17]), EDISON Alliance est l’une des quelques initiatives mondiales visant à encourager un déploiement du numérique abordable et accessible. L'une de ses réalisations est le Digital Inclusion Navigator (navigateur de l'inclusion numérique), un outil internet mis au point conjointement par le PNUD et le Forum économique mondial pour permettre aux pouvoirs publics de tirer des enseignements des approches numériques inclusives utilisées et d’accéder à des ressources (bonnes pratiques, manuels, initiatives en cours, etc.).
Pour aider les pays en développement à convertir leurs ambitions en actions concrètes, les acteurs du développement devraient continuer à collaborer et à intensifier collectivement leurs efforts dans trois grands domaines :
1. Harmoniser les stratégies, les approches et le soutien au niveau national. Le passage au numérique représente un énorme potentiel de collaboration stratégique au sein des pays. Un nombre croissant d'acteurs du développement ont pris conscience de l'importance d'une approche écosystémique, mais cela ne se reflète pas encore vraiment dans la mise en œuvre au niveau des pays, ce qui a donné lieu à une concurrence superflue pour l’obtention de financements et à la sous-utilisation des talents locaux. Compte tenu de la rareté des ressources, des problèmes d’interopérabilité et des risques majeurs de duplication, les acteurs du développement doivent non seulement accroître leurs investissements mais aussi s’aligner sur les priorités, idéalement définies dans les stratégies numériques des pays en développement partenaires.
2. Continuer d’être des partenaires importants et faire participer d'autres acteurs. Les acteurs du développement doivent améliorer leur propre culture numérique et se maintenir informés des dernières avancées (technologiques). Comprendre ce qui fonctionne/ne fonctionne pas dans différents contextes et recueillir des données probantes à ce sujet peut aider à identifier les bons partenaires de travail, dont des entreprises privées et des organisations de la société civile. La collaboration avec l’écosystème numérique, aux niveaux local et mondial, permet de garantir un engagement plus durable sur le long terme, qui respecte les cultures et les pratiques locales et qui tire parti, le cas échéant, des expertises extérieures.
3. Évaluer plus efficacement l'impact et les bienfaits de la transformation numérique, en particulier pour les groupes vulnérables. Il existe encore peu de données et d’éléments factuels concernant les bienfaits de la transformation numérique pour les pays et les individus, en particulier ceux appartenant à des groupes marginalisés. Toutefois, les transformations qui sont en cours vont produire d'importants volumes de données, que les organismes de développement devraient s’efforcer d’exploiter le plus efficacement possible. Une mesure importante serait de définir des normes communes pour recueillir des données et en tirer des enseignements : par exemple, comment les personnes ayant nouvellement accès à l'internet utilisent et mettent à profit les plateformes numériques, et comment cette connectivité transforme les individus, les familles, les communautés et les pays. Une meilleure compréhension de ces questions permettra de prendre de meilleures décisions et de hiérarchiser les actions futures.
[4] Bamford, R., G. Hutchinson et B. Macon-Cooney (2021), The Progressive Case for Universal Internet Access: How to Close the Digital Divide by 2030, Tony Blair Institute for Global Change, Londres, https://institute.global/policy/progressive-case-universal-internet-access-how-close-digital-divide-2030.
[13] Boti, O. (2021), « Botswana: Connectivity Plans Advance », AllAfrica, https://allafrica.com/stories/202105050243.html (consulté le 21 octobre 2021).
[8] Cázarez-Grageda, K. (2018), The Whole of Society Approach: Levels of Engagement and Meaningful Participation of Different Stakeholders in the Review Process of the 2030 Agenda, discussion paper, Partners for Review, Bonn, https://www.partners-for-review.de/wp-content/uploads/2018/11/Whole-of-Society-P4R-Discussion-Paper-Oct.-2018.pdf.
[17] Forum économique mondial (2021), « The EDISON Alliance for Digital Inclusion », page web, https://www.weforum.org/the-edison-alliance/home.
[7] Gouvernement de la Moldova (2013), Digital Moldova 2020, Gouvernement de la Moldova, Chișinău, https://eufordigital.eu/library/digital-moldova-2020-strategy (consulté le 21 octobre 2021).
[14] Gouvernement du Botswana (2021), « Botswana Vision 2036: Achieving Prosperity for All », page web, https://www.vision2036.org.bw/sites/default/files/resources/Vision2036.pdf (consulté le 21 octobre 2021).
[16] Klyuchar, M. et L. Haccius (2020), « Human rights and digitalization – One byte at a time », Blog UNDP in Ukraine, https://www.ua.undp.org/content/ukraine/en/home/blog/2020/human-rights-and-digitalization--one-byte-at-a-time.html (consulté le 21 octobre 2021).
[1] Madgavkar, A. et al. (2020), « COVID-19 and gender equality: Countering the regressive effects », McKinsey Global Institute, https://www.mckinsey.com/featured-insights/future-of-work/covid-19-and-gender-equality-countering-the-regressive-effects (consulté le 8 October 2021).
[6] Nikolić, K. (2020), « What digital nomads have to teach us about emigration », Blog du PNUD, https://www.rs.undp.org/content/serbia/en/home/blog/2020/what-digital-nomads-have-to-teach-us-about-emigration.html (consulté le 7 October 2021).
[2] Nishtar, S. (2020), « COVID-10: Using cash payments to protect the poor in Pakistan », Forum économique mondial - blog Agenda, https://www.weforum.org/agenda/2020/05/using-cash-payments-protect-poor-pakistan (consulté le 8 October 2021).
[11] PNUD (2021), « Building on successful UNDP partnership, Dominica doubles down on digital transformation », page web, https://digital.undp.org/content/digital/en/home/stories/building-on-successful-undp-partnership--dominica-doubles-down-o/ (consulté le 21 octobre 2021).
[15] PNUD (2021), « Digital, inclusive, accessible: Support to Digitalisation of Public Services in Ukraine (DIA Support) Project », page web, https://www.ua.undp.org/content/ukraine/en/home/projects/digital--inclusive--accessible--support-to-digitalisation-of-sta.html.
[9] PNUD (2021), « Discussing the priorities, challenges and partnership opportunities for digital transformation in Kosovo », page web, https://www.ks.undp.org/content/kosovo/en/home/stories/discussing-the-priorities--challenges-and-partnership-opportunit (consulté le 21 octobre 2021).
[12] PNUD (2021), « Dominicans shape their digital future with support from UNDP », communiqué de presse, PNUD, La Barbade et les Caraïbes orientales, https://www.bb.undp.org/content/barbados/en/home/presscenter/pressreleases/20192/dominicans-shape-their-digital-future-with-support-from-undp (consulté le 21 octobre 2021).
[3] PNUD (2021), « UNDP teams up with e-commerce giant Jumia to bring Uganda’s markets online », page web, https://digital.undp.org/content/digital/en/home/stories/undp-teams-up-with-e-commerce-giant-jumia-to-bring-ugandas-marke (consulté le 21 octobre 2021).
[10] Smith, G., A. Cooper et C. Gemon (2021), « Trinidad and Tobago – Weekly reflection », PNUD, Trinité-et-Tobago, Accelerator Lab, https://sway.office.com/bLWqm5dMqw6IapSy?ref=Link.
[5] UNICEF, Arm and Dalberg (2019), Tech Bets for an Urban World: What the Tech Sector Can Do to Improve Children’s Lives in a Rapidly Urbanizing World, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Arm and Dahlberg, https://www.unicef.org/innovation/media/166/file/Urban%20Tech%20Bets.pdf.
← 1. Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la Résolution 1244/1999 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi qu’à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice sur la déclaration d’indépendance du Kosovo.