En 2020, la Corée a accueilli 54 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris les changements de statut), soit ‑28.2 % par rapport à 2019. Ce chiffre comprend 2.5 % de travailleurs immigrés, 38.9 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 0.4 % de migrants humanitaires. Environ 28 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 49 000 à des travailleurs immigrés temporaires et saisonniers.
La Chine, le Viet Nam et les États‑Unis étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 principaux pays d’origine, les États‑Unis ont enregistré la plus forte augmentation (500) et la Thaïlande la plus forte diminution (‑44 000) des flux vers la Corée par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de ‑65.1 %, pour atteindre environ 2 300. La majorité des demandeurs provenaient de Chine (300), du Bangladesh (230) et du Nigeria (160). La plus forte augmentation depuis 2020 concerne les ressortissants du Myanmar (40) et la plus forte diminution les ressortissants de la Russie (‑1 000). Sur les 11 000 décisions prises en 2021, 1 % étaient positives.
En 2021, la politique relative aux travailleurs immigrés a été réformée dans le but de pallier les pénuries de main-d’œuvre sectorielles dans le contexte de la crise liée à la pandémie de COVID‑19. En novembre 2021, les limites imposées aux entrées journalières et hebdomadaires de travailleurs au titre du Système de permis de travail (EPS) ont été levées et la Corée a recommencé à délivrer des permis EPS aux ressortissants de pays « à haut risque ». Les restrictions avaient entraîné la baisse des entrées annuelles de travailleurs relevant de l’EPS à une fourchette comprise entre 6 000 et 7 000 en 2020 et 2021, tandis que le nombre total de travailleurs relevant du régime de visa E‑9 était passé de 252 100 en mai 2020 à 216 000 en mai 2021. Le nombre de travailleurs relevant du régime de visa H‑2 est passé de 160 500 à 122 800 sur la même période, bien que cette diminution tienne en grande partie à une hausse correspondante du nombre de résidents permanents (F‑4 et F‑5).
Les contingents d’admission de travailleurs titulaires d’un visa E‑9 en 2022 ont été fixés à 59 000, principalement pour l’industrie manufacturière (44 500). À leur arrivée, les travailleurs étrangers doivent observer une quarantaine de dix jours dans des installations officielles, indépendamment de leur schéma vaccinal.
La loi modifiée sur l’emploi de travailleurs étrangers a eu des implications pour le régime de visa EPS en octobre 2021. Les travailleurs titulaires d’un visa H‑2 sont désormais autorisés à travailler dans le secteur minier. Pour les travailleurs relevant des visas E‑9 et H‑2 et bénéficiant d’une prolongation de quatre ans et dix mois, la période minimum de séjour à l’étranger avant d’entrer à nouveau sur le territoire a été réduite de trois à un mois. Ils doivent par ailleurs dorénavant avoir été employés quatre ans et dix mois dans le même secteur plutôt que par le même employeur.
Le gouvernement coréen a mis en place plusieurs prolongations de visas, en raison initialement des difficultés rencontrées pour se rendre dans les bureaux en personne ou pour quitter le territoire pendant la pandémie. Ces prolongations ont par la suite compensé la réduction du nombre d’entrées de travailleurs étrangers grâce à l’allongement du séjour des individus déjà sur place. Des prolongations de trois mois ont été accordées en 2021. En décembre 2021, environ 40 000 travailleurs relevant de l’EPS dont les permis arrivaient à échéance avant le 12 avril 2022 ont bénéficié d’une prolongation d’un an. En mars 2022, 130 000 autres travailleurs titulaires de permis qui arrivaient à échéance entre le 13 avril et 31 décembre 2022 ont eu droit à une prolongation d’un an. Ceux qui bénéficiaient déjà d’une prolongation d’un an ont bénéficié de 50 jours supplémentaires.
Le programme d’intégration sociale a été modifié de manière à comptabiliser la vaccination et les tests de dépistage du COVID‑19 comme des heures de formation, ainsi que les cours en ligne dans le cadre du programme gratuit d’apprentissage du coréen de la province du Gyeonggi.
Des permis de séjour et de travail temporaires exceptionnels pour les étrangers bloqués en Corée à cause de troubles politiques dans leur pays d’origine sont proposés aux Birmans, aux Afghans et aux Ukrainiens depuis mars 2021, août 2021 et février 2022 respectivement. Les modifications apportées au décret d’application de la loi sur le contrôle de l’immigration en octobre 2021 permettent aux ressortissants étrangers justifiant d’une contribution exceptionnelle au gouvernement coréen (par exemple, les contributeurs spéciaux afghans) de bénéficier d’un visa de résident F‑2. Par ailleurs, les Ukrainiens d’origine coréenne et les familles d’Ukrainiens résidant en Corée peuvent demander un visa dans le cadre d’une procédure accélérée auprès de n’importe quelle ambassade de Corée depuis mars 2022.
En avril 2021, une régularisation concernant les enfants non déclarés de résidents étrangers en situation irrégulière a été introduite pour les enfants nés en Corée et ayant vécu dans le pays pendant 15 ans ou plus. Ce dispositif sera en vigueur jusqu’en février 2025. Les enfants concernés pourront séjourner dans le pays avec un visa D‑4 jusqu’à la fin de leurs études secondaires, accompagnés de leurs parents.
Pour de plus amples informations : www.eps.go.kr | www.immigration.go.kr | www.kostat.go.kr