En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de ‑6.6 %, pour atteindre environ 29 000. La majorité des demandeurs provenaient d’Afghanistan (22 000), d’Iraq (4 000) et d’Iran (1 000). La baisse la plus importante a concerné les ressortissants iraqiens (‑900). Sur les 46 000 décisions prises en 2021, 28 % étaient positives.
La période 2020‑21 a été marquée par des évolutions majeures de la politique migratoire en raison de la pandémie de COVID‑19 et des difficultés liées à la situation des Syriens placés sous protection temporaire, à l’asile, aux migrations irrégulières et aux retours.
En février 2020, la Türkiye a déclaré qu’elle ne pouvait plus gérer le nombre de personnes fuyant la guerre civile en Syrie et qu’elle ouvrirait ses frontières pour faciliter le départ pour l’Europe des réfugiés qui le souhaitaient. La « Déclaration UE‑ Türkiye » (ou « Accord UE‑ Türkiye ») de 2016 a été suspendue pour permettre aux immigrés en situation irrégulière de quitter la Türkiye afin de rejoindre la Grèce et la Bulgarie. Ces deux pays ont répliqué en fermant leurs frontières, plongeant de nombreuses personnes dans une situation incertaine à leur porte.
Le débat sur le retour volontaire s’est par ailleurs intensifié en 2021, notamment autour des zones de sécurité. En septembre 2020, la Direction générale de la gestion des migrations, l’Agence turque de coopération et de coordination, le ministère des Affaires étrangères et le Croissant-Rouge turc ont signé un protocole de coopération opérationnelle sur le fonctionnement d’un mécanisme national de retour volontaire assisté.
Depuis 2019, le gouvernement turc réinstalle les réfugiés syriens dans leur province d’enregistrement initial. En janvier 2021, la Direction générale de la gestion des migrations à Istanbul a annoncé qu’aucune nouvelle demande de permis de séjour ne serait acceptée dans les districts d’Istanbul et d’Ankara qui accueillent le plus grand nombre de résidents syriens et non syriens enregistrés. En février 2022, le ministre de l’Intérieur est allé plus loin en réduisant le nombre de réfugiés syriens et autres ressortissants étrangers dans les districts où les réfugiés syriens représentent 25 % de la population. Ces stratégies de réinstallation seront appliquées parallèlement à des mesures portant un coup d’arrêt aux nouveaux enregistrements ou aux nouvelles demandes de permis de séjour émanant de résidents syriens et d’autres ressortissants étrangers.
Les autorités turques ont décidé de ne pas infliger d’amendes aux ressortissants étrangers se trouvant dans l’incapacité de quitter le territoire à l’expiration de leurs titres de séjour à cause des restrictions en vigueur relatives au COVID‑19, à condition qu’ils quittent le pays au plus tard un mois après la réouverture de la frontière. Les immigrés dont le titre de séjour a expiré pendant la pandémie et la fermeture officielle des frontières ont eu droit à une prolongation.
Pour de plus amples informations : www.goc.gov.tr | www.iskur.gov.tr | www.nvi.gov.tr | www.mfa.gov.tr | www.tuik.gov.tr | www.yok.gov.tr | www.denklik.yok.gov.tr