En 2020, l’Allemagne a accueilli 532 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit - 17.3 % par rapport à 2019. Ce chiffre comprend 63.5 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 10.1 % de travailleurs immigrés, 13.7 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 12 % de migrants humanitaires. Environ 12 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 6 100 à des travailleurs immigrés temporaires et saisonniers (hors migration intra-UE). Par ailleurs, 411 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2020, soit une baisse de ‑19 % par rapport à 2019. Ces travailleurs détachés sont généralement sous contrat de courte durée.
La Roumanie, la Pologne et la Bulgarie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Afghanistan a enregistré la plus forte augmentation (1 100) et la Roumanie la plus forte diminution (‑46 000) des flux vers l’Allemagne par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 44.5 %, pour atteindre environ 148 000. La majorité des demandeurs provenaient de Syrie (55 000), d’Afghanistan (23 000) et d’Iraq (16 000). La plus forte augmentation depuis 2020 a concerné les ressortissants de Syrie (18 500) et la plus forte diminution les ressortissants du Nigéria (‑800). Sur les 133 000 décisions prises en 2021, 45 % étaient positives.
En novembre 2021, le gouvernement allemand a adopté son accord de coalition définissant les objectifs pour les quatre années à venir. Plusieurs mesures sont envisagées en vue de faciliter les migrations de travail : l’introduction d’un système de carte à points pour les demandeurs d’emploi originaires de pays tiers, l’extension de la carte bleue européenne au personnel administratif et technique des universités, et la possibilité pour les détenteurs d’un permis de séjour de rester à l’étranger à titre provisoire. Par ailleurs, la réglementation applicable aux ressortissants des Balkans occidentaux, actuellement en vigueur jusqu’à 2023, ne sera plus limitée dans le temps. En vertu de cette réglementation, l’Agence fédérale de l’emploi peut autoriser des ressortissants des Balkans occidentaux à travailler en Allemagne à condition de présenter une offre d’embauche. L’accord de coalition vise en outre à faciliter l’accès des étudiants en mobilité internationale à l’enseignement supérieur ainsi qu’à l’enseignement et à la formation professionnels.
Cet accord ambitionne également de proposer des cours d’intégration aux primo‑arrivants dès leur entrée sur le territoire et de réduire la durée de séjour exigée pour la naturalisation et les permis d’installation, à cinq et trois ans respectivement. La double nationalité sera aussi autorisée en règle générale.
S’agissant des migrations humanitaires, l’accord prévoit la suppression des interdictions d’emploi pour les immigrés déjà présents sur le territoire allemand et une procédure facilitée de regroupement familial pour les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire. Plusieurs mesures visent à faciliter l’obtention d’un permis de séjour pour les personnes dites « tolérées », c’est-à-dire dont la reconduite à la frontière est provisoirement suspendue. Par exemple, ces personnes pourront obtenir un permis de séjour à condition de suivre une formation professionnelle. Les autorités prévoient en outre plusieurs mesures, législatives et autres, pour faciliter le retour des personnes sans droit de séjour en Allemagne.
La loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés, entrée en vigueur en mars 2020, a mis en place une procédure administrative accélérée pour cette catégorie de travailleurs et les membres de leur famille, qui réduit le délai des procédures de reconnaissance des qualifications professionnelles en vertu de la loi fédérale applicable. En 2020 et 2021, les États fédéraux ont adopté des réglementations équivalentes pour les professions régies par le droit fédéral. D’autre part, la loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés permet à l’Agence fédérale de l’emploi de conclure des accords de placement avec des pays tiers pour les professionnels qualifiés étrangers. Les travailleurs recrutés en vertu de ces accords peuvent engager la procédure de reconnaissance de leurs qualifications tout en exerçant un emploi en Allemagne. En juillet 2021, l’Agence fédérale de l’emploi a signé le premier accord concernant le personnel infirmier avec l’Indonésie. Des accords avec l’État indien du Kerala (personnel infirmier), le Mexique (personnel infirmier et chefs de cuisine) et la Colombie (électriciens et jardiniers) ont suivi en décembre 2021, puis avec la Jordanie (personnel infirmier) en mai 2022.
D’autres accords bilatéraux avec la Géorgie (janvier 2020) et la Moldova (juillet 2021) permettent aux ressortissants de ces pays tiers d’occuper un emploi agricole saisonnier en Allemagne.
En février 2022, le gouvernement allemand a nommé son premier commissaire national à la lutte contre le racisme. Celui-ci s’est donné pour mission, entre autres mesures, de créer un centre de consultation pour les victimes du racisme, de rédiger un plan d’action national et de coordonner les actions des différents ministères contre le racisme.
Pour de plus amples informations : www.bmas.de | www.bmi.bund.de | www.bamf.de | www.destatis.de