En 2020, la France a accueilli 238 000 nouveaux immigrés de manière durable ou permanente (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit ‑18.1 % par rapport à 2019. Ce chiffre comprend 27 % d’immigrés bénéficiant de la libre mobilité, 18.4 % de travailleurs immigrés, 35 % de membres de la famille (y compris famille accompagnante) et 11.6 % de migrants humanitaires. Environ 70 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 14 000 à des travailleurs immigrés temporaires et saisonniers (hors migration intra‑UE). Par ailleurs, 308 000 détachements intra‑UE ont été enregistrés en 2020, soit une baisse de ‑32 % par rapport à 2019. Ces travailleurs détachés sont généralement sous contrat de courte durée.
L’Algérie, le Maroc et l’Italie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Guinée a enregistré la plus forte hausse (1 000) et le Maroc la plus forte baisse (‑5 100) des flux vers la France par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 27 %, pour atteindre environ 104 000. La majorité des demandeurs provenaient d’Afghanistan (16 000), de Côte d’Ivoire (6 200) et du Bangladesh (6 200). La plus forte augmentation depuis 2020 a concerné les ressortissants d’Afghanistan (6 000) et la plus forte diminution les ressortissants d’Angola (‑900). Sur les 137 000 décisions prises en 2021, 25 % étaient positives.
Un service de demande de titre de séjour en ligne a été mis en place pour les étudiants en mobilité internationale en 2020. Le 24 mars 2021, un nouveau téléservice a été ouvert pour le dépôt des demandes d’autres titres de séjour, au moyen de documents dématérialisés. Son déploiement sera progressif et concernera à terme l’ensemble des demandes. Depuis le 6 avril 2021, les demandes de permis de travail doivent aussi être déposées via un téléservice. Les critères d’admissibilité ont été adaptés, notamment l’adéquation entre la qualification et les caractéristiques de l’emploi proposé, qui n’est plus exigée, et l’accent qui est mis sur les efforts déployés par l’employeur plutôt que sur les indicateurs de pénurie. La liste des métiers en tension, dont la dernière publication date de 2008, a été actualisée en 2021 pour tenir compte de certaines spécificités régionales. Il est prévu que les listes, qui exemptent un plus grand nombre de professions du principe d’opposabilité de la situation de l’emploi, seront régulièrement mises à jour. Les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), qui remplacent les DIRECCTE, ne traitent plus les demandes et sont remplacées par des plateformes interrégionales.
En 2021, la France a signé avec le Pérou un accord de mise en œuvre d’un programme de vacances-travail, et avec l’Inde un accord de partenariat visant à faciliter la mobilité des étudiants, des universitaires et des chercheurs ainsi que d’autres formes de migrations de travail et à encourager la mobilité des compétences et des talents.
Un plan national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés a été lancé pour 2021‑23. Il se décline en actions concrètes pour mieux repérer les groupes vulnérables et améliorer l’aide qui leur est apportée. La capacité d’hébergement a été accrue en conséquence et mieux répartie sur l’ensemble du territoire. Compte tenu de la hausse du nombre de mineurs non accompagnés en France, un nouveau système d’enregistrement des données personnelles a lui aussi été progressivement déployé en 2020 afin de mieux garantir la protection des enfants et d’éviter les transferts entre services. Des instructions plus claires ont également été publiées pour faciliter les demandes de titre de séjour des mineurs non accompagnés lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans.
La France continue d’évaluer les mesures visant à améliorer l’intégration des ressortissants de pays tiers récemment arrivés et de proposer des mesures complémentaires au contrat d’intégration républicaine, en accordant une priorité grandissante aux cours de français. Ces dispositifs complémentaires sont axés sur l’insertion sur le marché du travail des femmes issues de l’immigration, les solutions à la fracture numérique, la promotion de la mobilité interne des personnes admises pour raisons humanitaires depuis la capitale vers les autres régions, et l’amélioration de leur accès à un soutien psychologique. Les projets favorisant la création de liens entre les nouveaux arrivants et la société du pays d’accueil reçoivent une attention particulière, notamment ceux qui font intervenir des jeunes Français dans l’accueil et l’intégration d’immigrés du même âge et les programmes de mentorat faisant appel à des bénévoles. Les programmes de formation destinés aux professionnels des services d’accueil et de l’enseignement des langues sont eux aussi encouragés. Pour les demandes de nationalité française, le niveau de langue exigé a été relevé en 2020.
Pour de plus amples informations : https://www.immigration.interieur.gouv.fr/Immigration | https://accueil-integration-refugies.fr/