Le présent chapitre donne un aperçu des évolutions récentes des migrations internationales et de l’intégration des immigrés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE. La première section analyse l’évolution des flux migratoires internationaux au cours de la dernière décennie, jusqu’en 2021. Elle couvre les flux migratoires permanents et temporaires, par catégorie d’entrée. Le chapitre examine ensuite l’évolution récente des demandes d’asile dans les pays de l’OCDE. Puis il étudie la composition des flux migratoires et de la population née à l’étranger, ainsi que les tendances en matière d’acquisition de la nationalité. La seconde section du chapitre examine l’évolution de la situation des immigrés sur le marché du travail au cours des deux dernières décennies, en prêtant particulièrement attention à la crise économique provoquée par la pandémie. Une analyse détaillée des caractéristiques sociodémographiques et des régions d’origine est par ailleurs présentée.
Perspectives des migrations internationales 2022
1. Évolutions récentes des migrations internationales et intégration des immigrés sur le marché du travail
Abstract
En bref
Évolution des flux migratoires
L’immigration à caractère permanent dans les pays de l’OCDE s’est partiellement rétablie en 2021 après une baisse record en 2020 du fait de la crise du COVID‑19. Les pays de l’OCDE ont en effet enregistré 4.8 millions de nouveaux immigrés permanents en 2021, chiffre en hausse de 22 % par rapport à 2020 mais qui reste inférieur de plus d’un demi-million à celui de 2019.
Cette augmentation des flux migratoires à caractère permanent devrait se poursuivre en 2022, compte tenu de la levée des restrictions en matière d’immigration et de déplacements dans les pays de l’OCDE.
Les États-Unis restent le pays de l’OCDE qui a accueilli le plus d’immigrés permanents en 2021 (834 000, soit 43 % de plus qu’en 2020 mais toujours 19 % en deça du niveau de 2019). Le Canada a admis un nombre record de nouveaux immigrés permanents (plus de 400 000, soit plus du double du flux de 2020).
Dans l’UE, la reprise de la migration à caractère permanent (+15 %) a été plus modérée. La mobilité intra‑européenne (‑17 % en 2020) a été moins affectée par la pandémie que les autres catégories de migration. Son rebond estimé en 2021 reste modeste (+4 %).
Les mesures contre le COVID‑19 ont encore fortement affecté les flux migratoires vers l’Australie, le Japon, la Corée et la Nouvelle‑Zélande en 2021.
L’immigration pour raisons familiales a augmenté de 39 % en 2021 et est restée la principale catégorie d’entrées, représentant plus d’un tiers de l’ensemble des migrations permanentes à destination des pays de l’OCDE. Avec 1.58 million de nouvelles admissions au titre des migrations familiales, elle reste sensiblement inférieure à son niveau d’avant la crise liée au COVID‑19.
Avec près de 600 000 admissions, la migration familiale a augmenté de 30 % dans l’UE, retrouvant son niveau moyen de 2017‑19.
Les migrations de travail en direction des pays de l’OCDE ont rebondi de 45 % en 2021 pour atteindre un niveau record de plus de 750 000 admissions, soit 19 % du total des entrées de type permanent. Cette évolution s’explique en partie par la forte hausse enregistrée aux États-Unis, au Canada, au Royaume‑Uni et en Italie (en raison d’un programme de régularisation dans ce dernier pays).
Dans l’UE, les migrations de travail à caractère permanent ont augmenté au même rythme que la migration familiale (+29 % par rapport à 2020), pour atteindre plus de 300 000 nouveaux travailleurs.
L’immigration permanente pour raisons humanitaires dans les pays de l’OCDE a progressé de seulement 3 % en 2021, après avoir baissé pendant quatre années consécutives. L’Allemagne a été le principal pays de destination des immigrés pour raisons humanitaires, suivie de près par le Canada, qui a connu une hausse de 136 %. À l’inverse, des baisses ont été enregistrées en Australie et en Nouvelle‑Zélande, au Royaume‑Uni, aux États-Unis et en Espagne.
L’embauche de travailleurs saisonniers venus de l’étranger est demeurée stable en 2020, avec environ 460 000 admissions et a progressé de 18 % en 2021, du fait principalement des évolutions survenues aux États-Unis, au Royaume‑Uni et en France.
Les autres formes de migrations temporaires de travail ont baissé de plus de la moitié en 2020, et elles ont encore diminué en 2021.
Les entrées de vacanciers actifs dans les 10 principaux pays de destination de l’OCDE ont diminué de 59 % en 2020 puis encore de 47 % en 2021.
Les arrivées de stagiaires internationaux ont diminué de 56 % en 2020 dans les 4 principaux pays d’accueil de l’OCDE, avant de baisser de nouveau de 69 % en 2021. Le Japon est demeuré le principal pays d’accueil malgré un faible nombre d’entrées (24 000 en 2021 contre 202 000 en 2019).
La mobilité au sein des sociétés multinationales a considérablement diminué en raison de la pandémie : le nombre de personnes transférées à l’intérieur d’une même société a diminué de 52 % en 2020 et de 24 % en 2021.
En 2020, près de 3.8 millions de travailleurs détachés ont été enregistrés dans l’UE/AELE, soit 19 % de moins que l’année précédente. En Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et en Suède, plus d’un quart des travailleurs détachés fournissaient des services dans le secteur de la construction. En Slovénie, les travailleurs détachés envoyés à l’étranger représentent 30 % de la main-d’œuvre dans ce secteur.
Le nombre de nouvelles demandes d’asile dans les pays de l’OCDE a connu un rebond de 28 % en 2021, dépassant le million. Les principaux pays d’origine étaient le Nicaragua, l’Afghanistan et la Syrie. Au sein de l’UE, les chiffres partiels pour 2022 font apparaître une nouvelle augmentation de 21 % par rapport à 2021.
Les programmes de réinstallation ont pu reprendre mais seules 57 000 personnes ayant besoin d’une protection internationale ont été transférées dans un pays de l’OCDE en 2021, soit environ moitié moins que les niveaux moyens observés avant la crise liée au COVID‑19.
En 2020, les deux tiers des pays de l’OCDE ont accueilli davantage d’hommes que de femmes immigrés. En moyenne, les pays de l’OCDE ont accueilli 55.5 % d’immigrés de sexe masculin.
Malgré la pandémie, la population née à l’étranger qui vit dans les pays de l’OCDE a continué d’augmenter en 2021 pour atteindre 138 millions de personnes, soit 10.6 % de la population totale des pays de l’OCDE.
Les pays où la part de la population née à l’étranger a le plus augmenté depuis 2015 sont l’Islande (+8 points de pourcentage), le Luxembourg (+5 points de pourcentage), le Chili (+5 points de pourcentage) et la Suède (+4 points de pourcentage).
La pandémie de COVID‑19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont entraîné une baisse des flux d’immigration en provenance des 20 principaux pays d’origine. La Chine et l’Inde, qui étaient les deux premiers pays d’origine en 2019, ont connu le plus fort recul des flux d’émigration vers les pays de l’OCDE.
D’après des données partielles et préliminaires, le nombre d’acquisitions de la citoyenneté dans les pays de l’OCDE en 2021 serait le plus élevé jamais enregistré, 2.3 millions de personnes étant concernées. Cela représente une augmentation de 20 %, attribuable en partie à la réduction du nombre des dossiers en attente durant la pandémie de COVID‑19. De très fortes hausses ont été observées aux États-Unis (+30 %), au Royaume‑Uni (+46 %), au Canada (+22 %), en Norvège (+109 %) et en Autriche (+80 %).
Insertion sur le marché du travail
De manière générale, la situation des immigrés sur le marché du travail s’est plus fortement dégradée en 2020 que celle des personnes nées dans le pays, mais elle s’est davantage améliorée lors de la reprise de l’économie en 2021.
Entre 2020 et 2021, le taux d’emploi des immigrés s’est accru dans plus de sept pays de l’OCDE sur dix. En moyenne en 2021, plus de 70 % des immigrés occupent un emploi et 9 % des actifs immigrés sont au chômage. Dans près de la moitié des pays de l’OCDE, les immigrés ont retrouvé ou dépassé leur niveau d’emploi d’avant-crise.
La crise sanitaire a engendré, pour la première fois depuis dix ans, une augmentation du risque de chômage de longue durée dans certains pays de l’OCDE, particulièrement parmi les immigrés, dont le réseau professionnel est moins développé, la pratique de la langue moins bonne, et la probabilité de subir des discriminations plus élevée.
Le nombre moyen d’heures travaillées par les personnes nées à l’étranger occupant un emploi demeure plus faible que le niveau observé avant la crise.
L’emploi des jeunes immigrés a progressé en 2021 mais reste en moyenne inférieur au niveau observé avant la crise. La part des jeunes immigrés n’étant ni scolarisés, ni en emploi, ni en formation a diminué depuis 2020. Les mesures mises en place par les pays afin de soutenir l’intégration des jeunes au marché du travail ont contribué à atténuer les effets persistants de la crise.
Les performances sur le marché du travail des immigrés récemment arrivés se sont davantage améliorées en 2021 que celles de leurs homologues installés depuis plus longtemps. Cela peut notamment résulter de la diminution de la part des flux d’immigrés ayant une faible connexion au marché du travail ainsi que de la hausse des départs d’immigrés arrivés récemment et ayant perdu leur emploi.
Malgré une amélioration significative de la situation de l’emploi des immigrés issus d’Afrique et du Moyen-Orient depuis 2019, ces derniers restent le groupe le plus défavorisé dans la plupart des pays de l’OCDE.
Évolutions récentes des migrations internationales
L’immigration à caractère permanent dans les pays de l’OCDE a en partie repris en 2021
L’immigration à caractère permanent dans les pays de l’OCDE s’est accrue en 2021 d’environ 22 % par rapport à 2020 pour s’établir à 4.8 millions de personnes (Graphique 1.1). Cette forte augmentation n’a toutefois pas permis de recouvrer les niveaux d’immigration d’avant la pandémie de COVID‑19 : en effet, entre 2017 et 2019, elles se sont élevées en moyenne à 5.3 millions.
Les données sur les migrations à caractère permanent présentées dans cette section doivent être interprétées avec prudence. Tout d’abord, elles ne doivent pas être interprétées comme de nouvelles arrivées sur le territoire car elles incluent non seulement les nouvelles entrées, mais aussi les changements de statut dans le pays, d’un statut temporaire à un statut permanent. Les termes « migration à caractère permanent », « entrées/immigration permanentes » et « admissions » sont ici synonymes et renvoient aux mêmes données. La réouverture progressive des frontières affecte davantage les flux d’entrée que le nombre de changements de statut qui est plus stable. Par conséquent, l’augmentation totale des flux à caractère permanent observée en 2021 reflète une augmentation plus importante de l’immigration permanente en provenance de l’étranger.
Deuxièmement, plusieurs pays de l’OCDE communiquent leurs statistiques migratoires annuelles sur une base fiscale qui ne correspond pas aux années civiles. C’est notamment le cas de l’Australie, de la Nouvelle Zélande, de l’Irlande et des États-Unis. Par conséquent, l’augmentation des flux migratoires au cours de l’année civile 2021 ne se reflète que partiellement dans les statistiques migratoires nationales de ces pays pour 2021. Dans cette section, cependant, les données américaines ont été ajustées et font référence à l’année civile à partir de 2019.
Troisièmement, les statistiques de l’OCDE sur les migrations de type permanent comprennent des estimations de flux d’entrées bénéficiant d’accords de libre circulation et ne sont donc pas comparables au nombre total de permis de séjour accordés dans l’année.
Le rebond observé en 2021 a été largement alimenté par les migrations de type permanent vers les principaux pays d’accueil tels que les États-Unis (+43 %), le Canada (+117 %), l’Espagne (+13 %), le Royaume‑Uni (+51 %), la France (+16 %), l’Italie (+82 %) ainsi que la Pologne (+37 %). Les États-Unis restent le pays de l’OCDE qui a reçu le plus d’immigrés permanents en 2021, bien que les entrées aient été inférieures de 19 % à leur niveau d’avant la pandémie (Tableau 1.1).
Tableau 1.1. Immigration à caractère permanent dans une sélection de pays de l’OCDE, 2012‑21
|
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 ( e ) |
2021/20 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Données standardisées |
Milliers |
% |
|||||||||
États-Unis |
1 031.6 |
990.6 |
1 017.2 |
1 051.0 |
1 183.5 |
1 127.2 |
1 096.6 |
1 031.0 |
581.6 |
833.9 |
+ 43.4 |
Allemagne |
425.0 |
486.2 |
602.1 |
708.1 |
1 077.9 |
883.1 |
656.5 |
643.3 |
532.1 |
536.2 |
+ 0.8 |
Canada |
258.3 |
262.8 |
261.5 |
275.9 |
296.7 |
286.5 |
321.0 |
341.2 |
184.6 |
401.1 |
+ 117.3 |
Espagne |
324.5 |
275.0 |
266.0 |
267.6 |
290.0 |
316.8 |
333.3 |
388.9 |
344.7 |
390.3 |
+ 13.2 |
Royaume‑Uni |
236.4 |
283.4 |
343.9 |
369.6 |
354.7 |
345.4 |
346.5 |
346.4 |
223.4 |
338.3 |
+ 51.4 |
France |
246.6 |
257.3 |
256.8 |
261.1 |
258.7 |
259.7 |
281.3 |
290.9 |
238.2 |
276.6 |
+ 16.1 |
Italie |
308.1 |
278.7 |
241.8 |
221.6 |
211.0 |
216.0 |
223.8 |
190.6 |
132.2 |
241.1 |
+ 82.3 |
Australie |
249.9 |
256.9 |
234.7 |
227.9 |
229.4 |
220.5 |
195.2 |
195.7 |
165.5 |
169.4 |
+ 2.4 |
Pays-Bas |
88.5 |
92.8 |
104.0 |
111.3 |
125.1 |
128.2 |
136.2 |
153.2 |
121.1 |
146.0 |
+ 20.6 |
Suisse |
125.6 |
135.6 |
134.6 |
131.2 |
125.0 |
118.4 |
122.1 |
122.5 |
118.1 |
121.2 |
+ 2.6 |
Belgique |
102.0 |
104.4 |
100.5 |
103.8 |
106.2 |
107.7 |
109.1 |
113.2 |
91.6 |
109.9 |
+ 19.9 |
Suède |
96.4 |
107.0 |
116.7 |
120.5 |
153.2 |
131.4 |
121.8 |
97.8 |
79.4 |
83.6 |
+ 5.3 |
Portugal |
27.9 |
26.4 |
30.5 |
31.2 |
32.8 |
39.6 |
64.0 |
98.3 |
80.0 |
79.8 |
– 0.3 |
Autriche |
70.8 |
70.8 |
80.9 |
103.0 |
105.7 |
98.6 |
87.1 |
81.9 |
62.7 |
73.4 |
+ 17.1 |
Mexique |
21.0 |
55.0 |
43.5 |
34.4 |
35.9 |
32.6 |
38.7 |
38.7 |
54.2 |
67.7 |
+ 24.9 |
Japon |
66.5 |
57.5 |
65.4 |
82.0 |
95.4 |
100.7 |
116.5 |
137.9 |
85.2 |
53.4 |
– 37.3 |
Danemark |
36.0 |
43.8 |
50.7 |
62.3 |
56.1 |
52.1 |
51.1 |
48.5 |
41.2 |
53.0 |
+ 28.6 |
Corée |
43.9 |
53.3 |
61.6 |
64.5 |
71.6 |
70.8 |
76.1 |
74.6 |
53.6 |
50.6 |
– 5.5 |
Norvège |
57.5 |
56.6 |
68.1 |
61.5 |
65.1 |
55.3 |
46.3 |
46.6 |
33.2 |
38.6 |
+ 16.2 |
Irlande |
22.4 |
26.0 |
27.6 |
36.6 |
42.4 |
40.4 |
45.5 |
51.4 |
42.5 |
38.1 |
– 10.4 |
Nouvelle‑Zélande |
42.7 |
45.1 |
49.9 |
54.5 |
55.7 |
47.2 |
45.1 |
38.3 |
35.7 |
35.4 |
– 0.9 |
Finlande |
19.7 |
20.6 |
19.8 |
21.6 |
27.2 |
24.3 |
23.7 |
25.7 |
24.0 |
27.5 |
+ 14.8 |
Israël |
16.6 |
16.9 |
24.1 |
27.9 |
26.0 |
26.4 |
28.1 |
33.2 |
19.7 |
25.0 |
+ 26.9 |
Luxembourg |
17.2 |
17.9 |
18.9 |
19.4 |
19.5 |
21.5 |
21.6 |
22.9 |
19.2 |
20.6 |
+ 7.2 |
Total |
3 935.1 |
4 020.6 |
4 220.6 |
4 448.5 |
5 044.9 |
4 750.3 |
4 587.5 |
4 612.5 |
3 363.9 |
4 210.7 |
+ 25.2 |
Pays UE27 inclus ci-dessus |
1 785.2 |
1 806.8 |
1 916.2 |
2 068.1 |
2 505.9 |
2 319.4 |
2 155.2 |
2 206.5 |
1 809.0 |
2 076.1 |
+ 14.8 |
Dont : libre circulation |
899.1 |
925.4 |
1 021.1 |
1 026.8 |
1 058.6 |
1 034.2 |
1 028.5 |
1 026.8 |
849.4 |
884.4 |
+ 4.1 |
Données nationales (non standardisées) |
|||||||||||
Türkiye |
.. |
.. |
.. |
.. |
273.9 |
364.6 |
466.9 |
578.5 |
470.0 |
.. |
.. |
Pologne |
47.1 |
46.6 |
32.0 |
86.1 |
107.0 |
128.0 |
137.6 |
163.5 |
163.5 |
224.2 |
+ 37.1 |
Chili |
65.2 |
84.4 |
83.5 |
101.9 |
135.5 |
207.2 |
339.4 |
254.1 |
154.6 |
96.7 |
– 37.4 |
République tchèque |
28.6 |
27.8 |
38.5 |
31.6 |
34.8 |
43.5 |
55.9 |
63.3 |
53.8 |
69.2 |
+ 28.6 |
Hongrie |
20.3 |
21.3 |
26.0 |
25.8 |
23.8 |
36.5 |
49.3 |
55.3 |
43.8 |
49.1 |
+ 12.1 |
Colombie |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
104.5 |
217.9 |
225.8 |
74.8 |
40.7 |
– 45.6 |
Lituanie |
2.5 |
3.0 |
4.8 |
3.7 |
6.0 |
10.2 |
12.3 |
19.7 |
22.3 |
21.1 |
– 5.1 |
Slovénie |
12.3 |
11.6 |
11.3 |
12.7 |
13.8 |
15.5 |
24.1 |
27.6 |
24.8 |
19.7 |
– 20.6 |
Costa Rica |
.. |
.. |
.. |
15.7 |
6.6 |
8.6 |
9.2 |
7.8 |
.. |
.. |
.. |
Estonie |
1.1 |
1.6 |
1.3 |
7.4 |
7.7 |
9.1 |
9.7 |
11.0 |
10.3 |
12.5 |
+ 20.9 |
Islande |
2.8 |
3.9 |
4.3 |
5.0 |
7.9 |
11.8 |
11.5 |
9.5 |
7.6 |
8.5 |
+ 13.0 |
Lettonie |
3.7 |
3.5 |
4.5 |
4.5 |
3.4 |
5.1 |
6.5 |
6.6 |
4.6 |
6.5 |
+ 41.2 |
Grèce |
17.7 |
31.3 |
29.5 |
34.0 |
86.1 |
80.5 |
87.3 |
95.4 |
63.4 |
73.6 |
+ 16.1 |
République slovaque |
2.9 |
2.5 |
2.4 |
3.8 |
3.6 |
2.9 |
2.9 |
2.5 |
2.8 |
4.4 |
+ 56.6 |
Total (sauf Colombie, Costa Rica et Türkiye) |
204.4 |
237.6 |
238.2 |
316.4 |
429.6 |
550.3 |
736.5 |
708.4 |
551.3 |
585.5 |
+ 6.2 |
Note : Seuls sont pris en considération les ressortissants étrangers. Les données correspondent à l’exercice budgétaire se terminant au cours de l’année de référence dans le cas de l’Australie (juil.-juin), de l’Irlande (avr.-mar.). Pour les États-Unis (oct.-sep.) jusqu’en 2018, année calendaire à partir de 2019. Les entrées comprennent les personnes dont le statut a changé, à savoir celles qui sont entrées sur le territoire avec un statut temporaire et ont obtenu un titre de séjour de plus longue durée. Les séries concernant certains pays ont été sensiblement révisées. Les moyennes de l’UE couvrent les pays figurant dans le tableau, non compris le Royaume‑Uni.
Source : Base de données de l’OCDE sur les migrations internationales (données disponibles sur demande).
Le Canada a enregistré un nombre d’entrées record avec plus de 400 000 nouveaux immigrés permanents, soit plus du double qu’en 2020. Cela fait du Canada le troisième plus grand pays d’accueil après les États-Unis et l’Allemagne. Dans ce dernier pays, les flux permanents sont restés relativement stables. Ce nombre accru d’admissions vise à compenser le déficit de 150 000 nouveaux résidents permanents en 2020 du fait de la pandémie de COVID‑19, ainsi qu’à combler d’importantes pénuries de main-d’œuvre. Le Plan des niveaux d’immigration 2022‑24 vise à poursuivre l’accueil des immigrés dans une proportion équivalant à environ 1 % de la population du Canada, soit 431 645 résidents permanents en 2022, 447 055 en 2023, et 451 000 en 2024.
Les flux permanents sont repartis à la hausse en 2021 dans la plupart des pays de l’OCDE, avec quelques exceptions notables. Les mesures de lutte contre le COVID‑19 ont continué de perturber les flux migratoires à destination de l’Australie et de la Nouvelle Zélande, du Japon et de la Corée. Les entrées permanentes en Australie sont restées en 2021 à un niveau similaire à celui de 2020 (années fiscales). Au Japon, après une croissance ininterrompue tout au long de la période 2013‑19, les entrées permanentes ont à nouveau diminué en 2021, pour tomber à 53 400, soit environ 40 % de leur niveau en 2019. Les flux d’immigration permanente vers le Chili et la Colombie ont continué de diminuer. En revanche, l’immigration permanente au Mexique a de nouveau augmenté en 2021 (+25 % d’une année sur l’autre) pour atteindre un nouveau record à la suite d’une forte augmentation des admissions pour raisons humanitaires.
L’immigrations à caractère permanent vers les pays de l’Union européenne ont augmenté de 15 % en 2021 pour atteindre 2.1 millions. Tous les pays de l’UE ont connu une augmentation des flux permanents, à l’exception du Portugal et de l’Irlande. En Italie et en Pologne, ces flux d’entrée en 2021 ont été plus élevés qu’en 2019, en grande partie en raison de nouveaux recrutements de travailleurs immigrés – par le biais d’un programme de régularisation dans le cas de l’Italie (voir les commentaires ci-dessous et dans la note pays). Plusieurs autres pays d’Europe de l’Est ont connu de fortes augmentations des flux permanents. C’est le cas des Républiques slovaque (+57 %) et tchèque (+29 %), de la Hongrie (+12 %) et des États baltes à l’exception de la Lituanie.
Au Royaume‑Uni, les nouvelles admissions de type permanent ont augmenté de moitié pour atteindre 338 000. Les nouveaux programmes destinés aux immigrés hautement qualifiés (notamment dans le secteur de la santé et des soins) ainsi que les flux en provenance de l’UE et de Hong Kong, Chine, ont largement contribué à ramener les nouvelles admissions de type permanent à leur niveau d’avant la pandémie de COVID19.
En 2021, les pays de l’OCDE ont accueilli en moyenne 4 nouveaux immigrés pour mille habitants (Graphique 1.2). Dans près de six pays de l’OCDE sur 10, le ratio pour l’année 2021 est plus élevé que celui de la période 2012‑20. L’écart est particulièrement marqué dans plusieurs pays baltes et d’Europe de l’Est, ainsi qu’au Canada. En Norvège, en Suède, en Nouvelle‑Zélande, en Australie, mais aussi au Chili et en Colombie, ce ratio a baissé entre 2012‑20 et 2021.
Les pays de l’OCDE ont accueilli environ 1.5 million de personnes pour raisons familiales en 2021, soit 40 % de plus qu’en 2020, mais sensiblement moins qu’avant la crise du COVID‑19 (Graphique 1.3). Les migrations familiales restent la principale catégorie d’entrées dans les pays de l’OCDE, et représentent une part légèrement plus importante du total (43 %) par rapport à 2020 (38 %) (Graphique 1.4). Avec près de 600 000 admissions, la migration familiale a augmenté de 30 % dans l’UE, retrouvant son niveau moyen sur la période 2017‑19.
Dans la zone OCDE, les États-Unis sont le principal pays de destination des personnes qui immigrent pour des raisons familiales, avec 532 000 entrées en 2021 (+50 %). Leur part dans l’ensemble des migrations familiales à destination de l’OCDE est toutefois passée de 43 % en 2019 à 38 % en 2021, à la suite de l’augmentation de la part des migrations familiales dans d’autres grands pays de destination. En Italie, les admissions pour raisons familiales ont presque doublé en 2021, atteignant le chiffre de 120 000, soit plus qu’en 2019. Le Royaume‑Uni a également contribué au rebond avec 105 000 personnes admises pour des raisons familiales en 2021, dont 59 000 dans le cadre du programme d’installation des membres de familles ayant des liens avec des ressortissants de l’UE/AELE (EU Settlement family Scheme). Ce niveau, en hausse de 62 % par rapport à 2020, est le plus élevé jamais enregistré. Le Canada a connu une augmentation similaire (+64 %, soit 80 000 nouvelles entrées au titre des migrations familiales) et a retrouvé les niveaux antérieurs à la crise liée au COVID‑19. L’autre progression majeure concerne l’Australie, qui a délivré en 2021 81 % de visas familiaux de plus qu’en 2020. Le Japon et la Corée figurent, dans le contexte des strictes restrictions de déplacement, parmi les quelques pays de l’OCDE où les admissions pour raisons familiales ont diminué en 2021, tout comme le Portugal et le Danemark.
L’immigration de travail dans les pays de l’OCDE a crû de 45 % en 2021 et a compté plus de 750 000 entrées, un niveau record. Ce rebond découle en grande partie de l’évolution de la situation au Canada, où l’immigration permanente de travailleurs étrangers a triplé en 2021 (170 000 entrées) et en Italie qui a mis en place un programme de régularisation de travailleurs immigrés. Plusieurs autres pays ont connu des hausses inédites des flux de travailleurs immigrés permanents, en particulier les États-Unis (103 000, +63 %) et le Royaume‑Uni (82 000, +103 %). Dans l’ensemble, l’immigration de travail dans l’UE a suivi le rythme de la migration familiale, avec plus de 300 000 nouveaux travailleurs (+29 % par rapport à 2020).
Au Japon, l’immigration de travail a connu une croissance ininterrompue jusqu’en 2019, mais elle a été 40 % plus faible en 2021. L’Australie, l’Espagne, la Suède et la Nouvelle‑Zélande ont également enregistré une baisse des admissions de travailleurs immigrés.
Malgré des perturbations moindres en raison de la pandémie de COVID‑19, les déplacements bénéficiant d’un accord de libre circulation ont néanmoins diminué de 22 % en 2020 et de 2 % supplémentaires en 2021. Cette tendance s’explique principalement par la fin de la libre circulation entrée en vigueur en 2021 entre l’UE et le Royaume‑Uni en raison du Brexit, et par la forte baisse enregistrée sur l’exercice budgétaire 2021 en Australie. Dans l’UE, leur rebond estimé en 2021 a été modeste (+4 %) et cette catégorie de flux migratoires a représenté 43 % de l’ensemble des entrées à caractère permanent dans les pays de l’UE. En Allemagne et en Suisse, ces déplacements ont légèrement diminué (de 1 % et 3 %, respectivement), mais quelques autres pays de destination tels que l’Espagne, le Danemark, la Suède et la Finlande ont enregistré une croissance à deux chiffres.
L’immigration permanente pour raisons humanitaires dans les pays de l’OCDE a progressé de 3 % en 2021, après avoir baissé pendant quatre années consécutives. L’Allemagne a été le principal pays de destination des personnes ayant émigré pour raisons humanitaires, suivie de très près par le Canada, qui a enregistré une progression de +136 %. De nombreux autres grands pays de destination ont admis davantage de personnes pour motifs humanitaires en 2021 qu’en 2020. La croissance des flux a été supérieure à 70 % en Italie, en Autriche, en Belgique, au Danemark et aux Pays Bas. Ce dernier pays figure parmi les rares pays où les arrivées de réfugiés n’ont pas chuté en 2020. Des baisses ont été observées en 2021 au Royaume‑Uni, aux États-Unis et en Espagne.
L’immigration de travailleurs temporaires n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise liée au COVID‑19
Les entrées de travailleurs saisonniers internationaux sont demeurées stables pendant la pandémie
Les travailleurs saisonniers internationaux répondent à des besoins temporaires de main-d’œuvre, notamment dans l’agriculture et le tourisme, mais aussi dans la construction, les métiers du soin ou l’industrie agroalimentaire, selon les programmes nationaux en vigueur. Au sein de l’UE/AELE, les besoins en main-d’œuvre sont en grande partie satisfaits grâce à la libre circulation, mais ces dernières années, les pays de l’UE/AELE ont également signé plusieurs accords bilatéraux sur le recrutement de travailleurs saisonniers, comme celui passé par l’Allemagne avec la Géorgie en 2020. À la suite du Brexit, le Royaume‑Uni a connu une pénurie de travailleurs saisonniers dans l’agriculture et l’horticulture et a lancé un nouveau programme pilote pour les travailleurs saisonniers (Seasonal Workers Pilot) en 2019.
La pandémie de COVID‑19 et la fermeture partielle des frontières nationales et les diverses mesures de confinement qui en ont découlées n’ont guère interrompu le recrutement de travailleurs saisonniers à l’étranger, principalement pour les activités de récolte dans les pays de l’OCDE. En 2020, le nombre d’entrées est resté stable, aux alentours de 460 000. À titre de comparaison, les autres catégories d’immigration temporaire de travail ont diminué de plus de la moitié (Tableau d’annexe 1.A.2).
En 2021, les flux de travailleurs saisonniers se sont accrus de 18 %, du fait principalement de l’évolution observée aux États-Unis (+38 %), au Canada (+10 %), au Royaume‑Uni (+300 %), en Nouvelle‑Zélande (+27 %) et en France (+160 %). La Pologne s’est classée à la deuxième place des pays de destination des travailleurs saisonniers étrangers en 2021, malgré un recul de 17 % des flux saisonniers. Cette baisse est due à une modification de la législation : les étrangers qui ont obtenu le droit de travailler en Pologne après le 13 mars 2020 n’ont plus besoin d’un permis de travail saisonnier pour occuper des emplois saisonniers.
Les autres catégories de migrations temporaires de travail ont été sensiblement perturbées par la pandémie
Les programmes de vacanciers actifs permettent de répondre aux besoins de main-d’œuvre peu qualifiée, principalement dans le tourisme et l’agriculture. Pendant la pandémie de COVID‑19, de nombreux pays d’accueil ont suspendu ces programmes, qui sont pour la plupart bilatéraux. Les entrées de vacanciers actifs dans les 10 principaux pays de destination membres de l’OCDE ont diminué de 59 % en 2020 puis encore de 47 % en 2021. Dans le cadre de ces programmes, un nombre total de 106 000 jeunes travailleurs sont arrivés dans les pays de l’OCDE en 2021, soit quatre fois moins qu’en 2019.
La baisse des effectifs de vacanciers actifs en 2021 est due à une chute brutale des arrivées dans les principaux pays d’accueil tels que l’Australie (‑73 %) et la Nouvelle‑Zélande (‑94 %). Dans la majorité des autres pays, les flux ont rebondi sans toutefois retrouver leurs niveaux d’avant la crise du COVID‑19 (Tableau d’annexe 1.A.2). Les États-Unis sont devenus le premier pays de destination des vacanciers actifs en 2021, environ 40 000 jeunes ayant participé cette année‑là au dispositif Summer Work Travel Program. Cela représente moins de la moitié du nombre de participants de 2019 (108 000).
La forte baisse des entrées de stagiaires internationaux s’est par ailleurs poursuivie en 2021. Cette tendance est due à la baisse des flux migratoires vers le Japon, principal pays de destination des stagiaires au sein de la zone OCDE. Les entrées de stagiaires au Japon sont passées de 200 000 en 2019 à 86 000 en 2020 et 24 000 en 2021 (Tableau d’annexe 1.A.2).
On constate également une importante diminution de la mobilité au sein des multinationales à la suite de la pandémie : le nombre de personnes transférées à l’intérieur de leur société a diminué de 52 % en 2020 et de 24 % en 2021. Les seules exceptions sont la Pologne, qui accueille de 11 à 13 000 transferts de ce type chaque année depuis 2019, et le Canada, où le nombre d’entrées relevant de cette catégorie a retrouvé son niveau antérieur à la crise du COVID‑19.
D’autres programmes nationaux permettent d’embaucher des travailleurs étrangers (Graphique 1.5). La Pologne a par exemple signé des programmes bilatéraux de recrutement simplifié avec l’Arménie, le Bélarus, la Géorgie, la Moldavie, la Fédération de Russie et l’Ukraine. Les travailleurs employés en Pologne suivant la procédure simplifiée, notamment dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction, de l’agriculture et des services administratifs, viennent en grande majorité d’Ukraine. Pendant trois années de suite, les employeurs polonais ont recruté au moins 1 million de travailleurs par an, outre les saisonniers et les personnes transférées à l’intérieur de leur entreprise (voir au Tableau d’annexe 1.A.3 le détail des catégories prises en considération), et la pandémie n’a guère eu d’incidence sur ces flux. À l’inverse, tous les autres pays de l’OCDE ont enregistré une baisse marquée des migrations temporaires de travail. Cette forte diminution des nouvelles embauches s’est poursuivie en 2021 en Australie et au Japon du fait du maintien des restrictions aux frontières (Graphique 1.9).
Évolution contrastée du nombre de travailleurs détachés dans la zone UE/AELE/Royaume‑Uni en 2020
Au sein de la zone UE/AELE/Royaume‑Uni, les travailleurs détachés sont définis comme étant des salariés ou des indépendants qui exercent généralement leur activité dans un autre pays membre tout en restant affiliés au système de sécurité sociale de leur pays d’origine. Quand les travailleurs sont détachés dans un seul autre pays membre, le détachement ne peut dépasser 24 mois (CE no 987/2009, article 12), alors qu’il n’y a pas de limite pour les travailleurs détachés dans deux ou plusieurs pays membres (CE no 987/2009, article 13). Une application plus stricte des règles ainsi qu’une meilleure compréhension de celles-ci par les employeurs expliquent en partie la tendance à la hausse observée ces dernières années du nombre déclaré de travailleurs détachés.
La crise liée au COVID‑19 a provisoirement mis un terme à 15 années de croissance ininterrompue du nombre de travailleurs détachés, malgré des effectifs en 2020 toujours supérieurs à ceux d’avant 2018. En 2020, près de 3.8 millions de travailleurs détachés ont été enregistrés dans l’UE/AELE, soit 19 % de moins que l’année précédente.
La majeure partie d’entre eux (2.4 millions sur 3.8 millions en 2020) relève de l’article 12 du règlement et n’implique qu’un seul autre pays membre. Les détachements ne peuvent dépasser 24 mois et leur durée moyenne était de 100 jours (contre une moyenne de 115 jours en 2019). Ils ont concerné environ 1.4 million de travailleurs, qui ont été envoyés en moyenne 1.7 fois par an à l’étranger. En 2020, le nombre total de détachements au titre de l’article 12 a chuté de 23 % au sein de la zone UE/AELE/Royaume‑Uni. L’Allemagne est demeurée le principal pays de destination malgré une baisse de 19 %. Les Pays-Bas se sont hissés à la deuxième place après avoir enregistré une hausse de 78 % (principalement en provenance d’Allemagne). Viennent ensuite la France, l’Autriche et la Suisse, malgré une baisse de 28 à 32 % du nombre de détachements relevant de l’article 12 par rapport aux niveaux de 2019 (Tableau 1.2).
Pour tous les autres détachements, seul le pays d’origine est connu, soit parce qu’ils sont exécutés dans au moins deux pays de destination (article 13), comme c’est le cas pour 1.2 million de détachements (‑8.8 % par rapport à 2019), soit parce qu’ils sont régis par des accords multilatéraux (article 16), situation qui concerne 18 400 détachements pour la seule année 2020. Malgré une baisse globale des détachements au titre de l’article 13 en 2020, les principaux pays d’origine ont déclaré davantage de détachements au titre de l’article 13 en 2020 qu’en 2019 (Pologne : 400 000, +3 % ; Allemagne : 115 000, +28 %), en raison principalement de la demande du secteur du transport routier de marchandises, qui compte pour près d’un détachement sur deux. Ce type de détachement n’est pas limité dans le temps, mais sa durée moyenne est de 300 jours.
En 2020, deux tiers des détachements relevant de l’article 12 (un seul pays) concernaient les services aux entreprises et le dernier tiers visait à fournir des services pour moitié aux secteurs de la finance et de l’assurance et pour moitié aux secteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale. L’agriculture représentait moins de 1 % de l’ensemble des détachements relevant de l’article 12. Globalement, un quart de ces détachements ont eu lieu dans le secteur de la construction. La répartition sectorielle est très variable selon les pays : en Allemagne, près de la moitié des travailleurs détachés étaient employés dans les services, et la construction ne comptait que pour 7 % du total. À l’inverse, plus de la moitié des détachements ont concerné le secteur de la construction en Slovénie, en Roumanie et en République slovaque. Chose intéressante, plus de 20 % des détachements accordés par la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont bénéficié à des agences de travail temporaire. En Pologne, les détachements ont en grande partie concerné les travailleurs des secteurs de la santé et du social, comme les aidants résidents qui travaillent en Allemagne.
Tableau 1.2. Détachements de travailleurs relevant de l’article 12 dans les pays de l’UE/AELE/Royaume‑Uni membres de l’OCDE, par pays de destination, 2012‑20
Milliers
Destination |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
Évolution 2020/2019 (%) |
Durée moyenne (jours) 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Total OCDE |
1 173.4 |
1 275.6 |
1 365.9 |
1 425.2 |
1 539.1 |
1 639.1 |
1 718.2 |
3 076.3 |
2 354.2 |
‑23 |
101 |
Allemagne |
335.9 |
373.7 |
414.2 |
418.9 |
440.1 |
427.2 |
428.9 |
505.7 |
410.9 |
‑19 |
.. |
Pays-Bas |
99.4 |
100.4 |
87.8 |
89.4 |
90.9 |
111.5 |
126.3 |
219.3 |
390.0 |
+78 |
.. |
France |
156.5 |
182.2 |
190.8 |
184.7 |
203.0 |
241.4 |
262.1 |
450.2 |
307.7 |
‑32 |
44 |
Autriche |
76.4 |
88.6 |
101.0 |
108.6 |
120.2 |
141.0 |
119.9 |
320.5 |
232.0 |
‑28 |
.. |
Suisse |
64.9 |
78.1 |
87.5 |
97.7 |
104.3 |
105.7 |
113.8 |
247.0 |
177.1 |
‑28 |
.. |
Belgique |
125.3 |
134.3 |
159.7 |
156.6 |
178.3 |
167.3 |
156.7 |
218.2 |
168.9 |
‑23 |
42 |
Italie |
48.7 |
47.4 |
52.5 |
59.1 |
61.3 |
64.7 |
73.9 |
173.7 |
90.9 |
‑48 |
47 |
Espagne |
46.1 |
46.5 |
44.8 |
47.4 |
52.4 |
60.5 |
63.9 |
177.1 |
82.3 |
‑54 |
.. |
Royaume Uni |
40.4 |
43.5 |
50.9 |
54.3 |
57.2 |
59.6 |
60.8 |
132.5 |
62.4 |
‑53 |
188 |
Suède |
26.1 |
29.4 |
33.0 |
37.4 |
39.1 |
44.0 |
53.8 |
85.5 |
61.5 |
‑28 |
132 |
République tchèque |
17.8 |
18.6 |
17.2 |
19.1 |
22.7 |
24.2 |
30.6 |
101.5 |
60.5 |
‑40 |
153 |
Pologne |
16.0 |
14.4 |
14.5 |
17.9 |
17.8 |
20.6 |
26.7 |
93.6 |
59.0 |
‑37 |
147 |
Luxembourg |
19.7 |
20.5 |
21.8 |
21.7 |
26.6 |
32.7 |
36.5 |
52.9 |
47.5 |
‑10 |
12 |
Danemark |
11.0 |
10.8 |
10.9 |
13.4 |
15.7 |
15.6 |
20.3 |
46.3 |
35.2 |
‑24 |
.. |
Hongrie |
9.9 |
8.9 |
9.0 |
9.7 |
11.3 |
12.8 |
17.1 |
20.8 |
29.5 |
+42 |
104 |
Portugal |
11.4 |
10.7 |
12.8 |
15.4 |
18.1 |
22.6 |
29.0 |
50.5 |
29.2 |
‑42 |
91 |
Norvège |
16.2 |
18.8 |
21.3 |
25.0 |
23.8 |
22.9 |
26.6 |
38.2 |
25.0 |
‑34 |
276 |
Finlande |
22.5 |
19.9 |
6.6 |
18.6 |
21.0 |
22.3 |
19.6 |
35.5 |
24.9 |
‑30 |
190 |
Rép. slovaque |
6.6 |
7.0 |
7.6 |
8.1 |
9.7 |
13.6 |
14.0 |
33.2 |
18.1 |
‑45 |
116 |
Grèce |
6.8 |
4.8 |
4.7 |
5.7 |
6.4 |
8.1 |
11.2 |
17.4 |
11.4 |
‑35 |
.. |
Slovénie |
3.3 |
4.5 |
6.6 |
5.7 |
5.1 |
6.2 |
9.2 |
17.2 |
11.3 |
‑34 |
60 |
Irlande |
4.7 |
5.6 |
4.0 |
4.0 |
5.8 |
6.2 |
7.8 |
17.2 |
8.2 |
‑52 |
256 |
Lituanie |
3.5 |
2.3 |
1.9 |
2.4 |
2.0 |
2.3 |
3.0 |
10.1 |
4.7 |
‑54 |
.. |
Estonie |
2.3 |
3.0 |
3.0 |
2.3 |
3.7 |
3.0 |
3.2 |
5.0 |
2.7 |
‑46 |
256 |
Lettonie |
1.5 |
1.2 |
1.5 |
1.4 |
1.1 |
1.4 |
2.2 |
5.2 |
2.6 |
‑49 |
265 |
Islande |
0.4 |
0.4 |
0.3 |
0.6 |
1.4 |
1.7 |
1.0 |
2.1 |
0.9 |
‑59 |
.. |
Note : Durée moyenne pondérée des titres PD A1 délivrés.
Source : Commission européenne, Direction générale – Emploi, Affaires sociales et Inclusion, De Wispelaere, F., Pacolet, J., De Smedt, L.
(2022[1]), Posting of workers: Report on A1 portable documents issued in 2020, https://data.europa.eu/doi/10.2767/048597.
Si l’on se penche sur la répartition sectorielle du point de vue des pays de destination, il convient de noter qu’en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et en Suède, plus d’un quart des travailleurs détachés fournissaient des services dans le secteur de la construction. En Belgique, en France et aux Pays-Bas, un pourcentage relativement élevé était employé par une agence de travail temporaire.
Bien que la part globale des détachements par rapport à l’emploi total au sein de la zone UE/AELE/Royaume‑Uni soit faible (1 % ou 0.4 % en équivalent temps plein), l’impact sur le marché du travail national n’est pas négligeable dans certains pays et certains secteurs. Par exemple, en Slovénie, les travailleurs détachés envoyés à l’étranger représentent 30 % de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Au Luxembourg et en République slovaque, le pourcentage correspondant atteint pas moins de 11 à 13 %.
Évolution des pays d’origine et de destination des demandeurs d’asile
Forte hausse des demandes d’asile, qui n’ont pas retrouvé pour autant leur niveau d’avant la crise du COVID‑19
Le nombre de nouveaux demandeurs d’asile dans les pays de l’OCDE a connu un rebond de 28 % en 2021, pour dépasser le million (Graphique 1.6). Il demeure inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, mais n’en dépasse pas moins les chiffres antérieurs à 2015. Dans l’UE, l’augmentation a même été plus vigoureuse (31 % pour atteindre près de 600 000), et les chiffres partiels pour 2022 font apparaître une nouvelle progression de 21 % par rapport à 2021.
Cinq pays de l’OCDE ont enregistré plus de 100 000 nouvelles demandes d’asile en 2021. Cela ne s’était produit qu’une seule fois auparavant, en 2015, au plus fort de la crise en Syrie. Les États-Unis ont reçu environ 190 000 nouvelles demandes d’asile en 2021, soit 25 % de moins qu’en 2020, et 37 % de moins qu’en 2019. Ils sont toutefois restés pour la cinquième année consécutive le principal pays de destination des demandeurs d’asile au sein de la zone OCDE (Tableau 1.3). Les ressortissants vénézuéliens ont représenté plus de 14 % du total et ils ont été 15 % de plus (27 000) qu’en 2020 à demander l’asile aux États-Unis. Le Guatemala, le Honduras et El Salvador arrivent ensuite avec respectivement 23 000, 20 000 et 25 000 nouvelles demandes d’asile. Ces trois pays ont toutefois enregistré une forte baisse, de plus d’un tiers, par rapport à 2020. Treize mille ressortissants cubains ont demandé l’asile en 2021, un chiffre en hausse de 35 % par rapport aux 9 500 de 2020. La Colombie (11 200) et Haïti (10 000) sont les autres grands pays d’origine à avoir enregistré des augmentations. Dans l’ensemble, plus de 70 % de tous les demandeurs d’asile aux États-Unis viennent des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Tableau 1.3. Nouvelles demandes d’asile par pays de dépôt des demandes, 2015‑21
|
2015‑18 Moyenne annuelle |
2019 |
2020 |
2021 |
Évolution absolue 2020‑21 |
Évolution (%) 2020‑21 |
Demandeurs d’asile par million d’habitants (2021) |
Trois principaux pays d’origine des demandeurs d’asile (2021) |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Australie |
26 270 |
27 410 |
19 220 |
14 150 |
- 5 070 |
26 |
549 |
Malaisie, Chine, Afghanistan |
Autriche |
39 913 |
11 010 |
13 420 |
36 750 |
23 330 |
174 |
4 064 |
Syrie, Afghanistan, Maroc |
Belgique |
21 398 |
23 140 |
12 930 |
19 610 |
6 680 |
52 |
1 686 |
Afghanistan, Syrie, Erythrée |
Canada |
36 180 |
58 340 |
19 050 |
23 370 |
4 320 |
23 |
614 |
Mexique, Inde, Colombie |
Chili |
3 593 |
770 |
1 680 |
2 500 |
820 |
49 |
130 |
Venezuela, Cuba, Colombie |
Colombie |
1 670 |
10 620 |
11 920 |
15 940 |
4 020 |
34 |
311 |
Venezuela, Cuba, Equateur |
Costa Rica |
10 243 |
59 180 |
21 130 |
108 430 |
87 300 |
413 |
21 099 |
Nicaragua, Venezuela, Haïti |
Rép. tchèque |
1 240 |
1 580 |
800 |
1 060 |
260 |
33 |
99 |
Ukraine, Géorgie, Afghanistan |
Danemark |
8 528 |
2 650 |
1 440 |
2020 |
580 |
40 |
347 |
Afghanistan, Erythrée, Syrie |
Estonie |
143 |
100 |
50 |
80 |
30 |
60 |
60 |
Afghanistan, Russie, Belarus |
Finlande |
11 225 |
2 460 |
1 460 |
1 370 |
- 90 |
6 |
247 |
Afghanistan, Iraq, Somalie |
France |
87 110 |
138 290 |
81 740 |
103 810 |
22 070 |
27 |
1 587 |
Afghanistan, Cote d’Ivoire, Bangladesh |
Allemagne |
381 125 |
142 510 |
102 580 |
148 240 |
45 660 |
45 |
1 767 |
Syrie, Afghanistan, Iraq |
Grèce |
45 790 |
74 920 |
37 860 |
22 660 |
- 15 200 |
40 |
2 185 |
Pakistan, Afghanistan, Syrie |
Hongrie |
51 565 |
470 |
90 |
40 |
- 50 |
56 |
4 |
Iran, Afghanistan, Ethiopie |
Islande |
823 |
810 |
630 |
870 |
240 |
38 |
2 534 |
Venezuela, Palestine, Afghanistan |
Irlande |
3 023 |
4 740 |
1 540 |
2 620 |
1 080 |
70 |
526 |
Nigeria, Géorgie, Somalie |
Israël |
11 198 |
9 450 |
1 890 |
1930 |
40 |
2 |
220 |
Chine, Inde, Rép. de Moldova |
Italie |
96 340 |
35 010 |
21 340 |
43 910 |
22 570 |
106 |
727 |
Pakistan, Bangladesh, Tunisie |
Japon |
12 055 |
10 380 |
3 940 |
2 410 |
- 1 530 |
39 |
19 |
.. |
Corée |
9 835 |
15 430 |
6 670 |
2 330 |
- 4 340 |
65 |
45 |
Chine, Bangladesh, Nigeria |
Lettonie |
303 |
180 |
150 |
580 |
430 |
287 |
311 |
Iraq, Afghanistan, Belarus |
Lituanie |
380 |
630 |
260 |
3 910 |
3 650 |
1404 |
1 454 |
Russie, Belarus, Tadjikistan |
Luxembourg |
2 200 |
2 200 |
1 300 |
1 360 |
60 |
5 |
2 142 |
Syrie, Erythrée, Afghanistan |
Mexique |
14 105 |
70 360 |
41 200 |
131 420 |
90 220 |
219 |
1 009 |
Haïti, Honduras, Cuba |
Pays-Bas |
24 518 |
22 540 |
13 720 |
24 760 |
11 040 |
80 |
1 442 |
Syrie, Afghanistan, Yemen |
Nouvelle‑Zélande |
440 |
540 |
440 |
420 |
- 20 |
5 |
86 |
Inde, Chine, Sri Lanka |
Norvège |
9 915 |
2 210 |
1 340 |
1 620 |
280 |
21 |
296 |
Syrie, Afghanistan, Erythrée |
Pologne |
6 378 |
2 770 |
1 510 |
6 240 |
4 730 |
313 |
165 |
Belarus, Afghanistan, Iraq |
Portugal |
1 155 |
1 740 |
900 |
1 350 |
450 |
50 |
133 |
Afghanistan, Maroc, Inde |
République slovaque |
173 |
220 |
270 |
330 |
60 |
22 |
||
Slovénie |
1 440 |
3 620 |
3 470 |
5 220 |
1 750 |
50 |
2 511 |
Afghanistan, Pakistan, Iran |
Espagne |
28 210 |
115 190 |
86 390 |
62 070 |
- 24 320 |
28 |
1 328 |
Venezuela, Colombie, Maroc |
Suède |
54 803 |
23 150 |
13 630 |
10 180 |
- 3 450 |
25 |
1 002 |
Syrie, Afghanistan, Ukraine |
Suisse |
23 550 |
12 600 |
9 770 |
13 300 |
3 530 |
36 |
1 526 |
Afghanistan, Erythrée, Algérie |
Türkiye |
104 715 |
56 420 |
31 330 |
29 260 |
- 2070 |
7 |
344 |
Afghanistan, Iraq, Iran |
Royaume‑Uni |
37 275 |
44 470 |
36 030 |
56 470 |
20 440 |
57 |
828 |
Iran, Iraq, Erythrée |
États-Unis |
255 178 |
301 070 |
250 940 |
188 860 |
- 62 080 |
25 |
567 |
Venezuela, Guatemala, Honduras |
Total OCDE |
1 423 998 |
1 289 180 |
854 030 |
1 091 360 |
237 330 |
28 |
792 |
Nicaragua, Afghanistan, Syrie |
Pays non members de l’OCDE |
||||||||
Bulgarie |
11 253 |
2 080 |
3 460 |
10 890 |
7 430 |
215 |
1 579 |
Afghanistan, Syrie, Iraq |
Roumanie |
2 278 |
2 460 |
6 030 |
9 070 |
3 040 |
50 |
474 |
Afghanistan, Syrie, Bangladesh |
Note : Jusqu’en 2020, les chiffres pour les États-Unis font référence aux demandes « affirmatives » soumises au ministère de la Sécurité intérieure (nombre de procédures multiplié par 1.5 pour tenir compte du nombre estimé de personnes) et aux demandes « défensives » soumises à l’Executive Office for Immigration Review (nombre de personnes). « .. » signifie que les chiffres ne sont pas disponibles.
Source : UNHCR, Eurostat, Base de données de l’OCDE sur les migrations internationales.
L’Allemagne, qui se classe à la deuxième place derrière les États-Unis depuis 2017, a reçu près de 150 000 nouvelles demandes d’asile en 2021. Cela représente une hausse d’environ 45 % principalement due aux demandes d’asile de ressortissants syriens (55 000, +50 %), afghans (23 000, +135 %) et iraquiens (16 000, +58 %). Le Mexique, qui avant 2016 ne figurait pas dans la moitié des pays de l’OCDE recevant le plus grand nombre de nouvelles demandes d’asile, s’est classé à la troisième place en 2021. Le Mexique a reçu plus de 130 000 demandes en 2021, trois fois plus qu’en 2020. Cinquante‑deux mille de ces demandes d’asile, soit 40 %, émanaient de ressortissants haïtiens, et 36 000 de ressortissants honduriens. Le Costa Rica arrive ensuite, ce qui confirme la forte hausse de la demande de protection internationale dans toute l’Amérique centrale et du Sud. Parmi les 100 000 demandeurs d’asile accueillis par le Costa Rica en 2021, plus de 100 000 venaient du Nicaragua voisin. Le nombre de nouvelles demandes d’asile déposées en France a atteint 104 000 en 2021 (+27 %). Les pays d’origine des demandeurs d’asile en France sont relativement divers puisque, outre les 16 000 demandes déposées par des Afghans, la France a reçu plus de 3 000 demandes d’asile émanant de ressortissants de dix pays différents. Soixante‑deux mille nouvelles demandes d’asile ont été déposées en Espagne (+28 %), 56 000 au Royaume‑Uni (+57 %), 43 000 en Italie (+106 %) et 37 000 en Autriche (+174 %).
Pour l’ensemble de la zone OCDE, le ratio de nouveaux demandeurs d’asile par rapport à la population totale s’est établi à 792 par million d’habitants en 2021. Le Costa Rica reste de loin le pays de l’OCDE où ce ratio est le plus élevé (21 000 par million d’habitants). D’après le HCR, en mars 2022, les réfugiés et les demandeurs d’asile nicaraguayens représentaient 3 % de la population du Costa Rica. L’Autriche vient ensuite avec un ratio de 4 000 par million d’habitants, alors que l’Islande, la Grèce, le Luxembourg et la Slovénie ont accueilli chacun plus de 2000 demandeurs d’asile par million d’habitants. La Suède, qui figurait parmi les trois premiers pays de destination jusqu’en 2019, est arrivée à la 16e place en 2021 avec un ratio de 1 000 par million d’habitants. Quinze des 20 principaux pays d’origine des demandeurs d’asile en 2021 figuraient déjà sur cette liste en 2019, avant que la pandémie de COVID‑19 ne se propage partout dans le monde. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes se situent aux deux extrémités de l’échelle pour ce qui est de leur évolution entre 2020 et 2021 (Graphique 1.7).
D’une part, la Colombie, le Guatemala, El Salvador et le Mexique sont les seuls pays d’origine à avoir enregistré en 2021 une baisse par rapport à 2020 du nombre de leurs ressortissants demandant l’asile dans les pays de l’OCDE. D’autre part, les plus fortes augmentations du nombre de nouvelles demandes sont observées pour les ressortissants de Haïti, et surtout pour ceux du Nicaragua. Plus de 110 000 Nicaraguayens ont demandé l’asile dans des pays de l’OCDE en 2021, soit six fois plus qu’en 2020, de même que 66 000 Haïtiens, ce qui correspond à une multiplication par quatre. Le nombre de demandeurs d’asile originaires d’Afghanistan s’est accru de 55 % et a dépassé les 100 000 pour la première fois depuis 2017. Quatre‑20‑15 mille Syriens ont déposé une demande d’asile dans un pays de l’OCDE (+53 %), ce qui reste encore loin des niveaux de 2015 et de 2016 mais représente 0.6 % de la population syrienne. Le nombre de demandes émanant de ressortissants iraquiens a également augmenté de plus de 50 % pour s’élever à 39 000. La Chine, dont les ressortissants n’ont déposé que 10 000 demandes, ne s’est classée qu’à la 24e place en 2021.
Après la très forte baisse de 2020, les octrois de protection internationale ont augmenté de 3 % au total en 2021 (Tableau 1.4), avec des variations extrêmement fortes selon les pays de destination. En effet, si le nombre de nouveaux réfugiés a plus que doublé au Canada pour dépasser les 60 000 et connu un rebond de 40 % ou davantage en France (+65 % pour atteindre 51 000), en Italie (+45 % pour s’élever à 31 000), en Autriche (+45 % pour se situer à 18 800), aux Pays-Bas (+44 % pour parvenir à 14 600), et en Belgique (+74 % pour arriver à 10 700), il a baissé de 50 % ou davantage en Australie, en Espagne et en Grèce. L’Allemagne est devenue le principal pays d’asile en 2021 avec près de 100 000 décisions positives (4 %).
Dans les autres pays qui ont enregistré plus de 10 000 nouveaux immigrés permanents pour raisons humanitaires, les effectifs ont augmenté au Mexique (+13 %) et en Suède (+4 %) alors qu’ils ont diminué aux États-Unis (‑12 %), au Royaume‑Uni (‑20 %) et en Suisse (‑7 %). En Pologne, le nombre de décisions positives a presque atteint 3 000, soit huit fois plus qu’en 2020, et un niveau plus élevé que jamais auparavant depuis que des données sont recueillies.
Au niveau régional, les pays européens membres de l’OCDE ont rendu en 2021 un nombre total de 325 000 décisions positives en matière de protection internationale. Ce chiffre est inférieur de 2 % à celui de 2020, mais il n’est inférieur que de 8 % à celui de 2019 alors que dans les pays non européens membres de l’OCDE, malgré une augmentation de 17 % qui a permis d’atteindre les 145 000 octrois de protection, le chiffre correspondant reste inférieur de 22 % à celui de 2019.
Les programmes de réinstallation visent à transférer les réfugiés les plus vulnérables d’un pays de premier asile vers un autre qui leur assure une protection. En moyenne, depuis 1981, 106 000 réfugiés par an en ont bénéficié. Au plus fort de la pandémie, les transferts ne pouvaient pas avoir lieu, de sorte que ces programmes ont été interrompus. Ils ont pu reprendre, mais malgré un bond de 67 %, seulement 57 000 personnes ayant besoin d’une protection internationale ont été transférées vers un pays de l’OCDE en 2021, environ moitié moins que la moyenne antérieure à la crise liée au COVID‑19.
Tableau 1.4. Décisions positives concernant les demandes de protection internationale et les réinstallations, 2011‑21
|
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
Évolution 2021/20 (%) |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Australie |
13 976 |
13 759 |
20 019 |
13 768 |
13 756 |
17 555 |
21 968 |
16 250 |
18 762 |
13 171 |
5 947 |
‑55 |
Autriche |
5 870 |
6 000 |
6 345 |
10 425 |
18 510 |
31 950 |
29 510 |
20 700 |
13 730 |
12 985 |
18 780 |
+45 |
Belgique |
5 575 |
5 880 |
6 810 |
8 560 |
11 175 |
15 850 |
14 205 |
11 130 |
7 180 |
6 205 |
10 770 |
+74 |
Canada |
27 880 |
23 098 |
24 139 |
24 068 |
32 111 |
58 914 |
41 477 |
45 493 |
48 533 |
25 485 |
60 155 |
+136 |
Chili |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rép. tchèque |
705 |
225 |
365 |
410 |
480 |
445 |
145 |
165 |
155 |
115 |
320 |
+178 |
Danemark |
2 210 |
2 590 |
3 935 |
6 140 |
10 730 |
7 715 |
2 755 |
1 650 |
1 785 |
600 |
895 |
+49 |
Estonie |
10 |
10 |
10 |
20 |
80 |
140 |
115 |
50 |
50 |
30 |
55 |
+83 |
Finlande |
1 925 |
2 600 |
2 550 |
2 585 |
2 815 |
8 320 |
5 475 |
4 565 |
3 770 |
2 705 |
2 980 |
+10 |
France |
10 870 |
14 425 |
16 245 |
21 090 |
26 635 |
35 770 |
43 190 |
47 005 |
47 720 |
30 725 |
50 800 |
+65 |
Allemagne |
13 190 |
22 470 |
26 360 |
47 835 |
148 730 |
446 455 |
328 400 |
142 760 |
121 120 |
99 720 |
95 765 |
‑4 |
Grèce |
590 |
625 |
1 410 |
3 850 |
5 875 |
8 545 |
12 015 |
15 805 |
18 595 |
35 775 |
18 420 |
‑49 |
Hongrie |
205 |
460 |
420 |
560 |
470 |
435 |
1 290 |
365 |
60 |
130 |
40 |
‑69 |
Islande |
10 |
20 |
15 |
45 |
100 |
170 |
220 |
245 |
455 |
580 |
345 |
‑41 |
Irlande |
195 |
195 |
290 |
590 |
730 |
1 145 |
1 115 |
1 615 |
2 335 |
1 725 |
2 390 |
+39 |
Israël |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Italie |
7 480 |
22 820 |
14 465 |
20 625 |
29 730 |
41 220 |
36 645 |
49 065 |
32 365 |
21 625 |
31 325 |
+45 |
Japon |
287 |
130 |
175 |
144 |
125 |
143 |
94 |
104 |
101 |
91 |
|
|
Corée |
38 |
60 |
36 |
633 |
241 |
289 |
442 |
622 |
259 |
204 |
114 |
‑44 |
Lettonie |
30 |
30 |
35 |
25 |
30 |
155 |
310 |
30 |
55 |
25 |
105 |
+320 |
Lituanie |
25 |
60 |
60 |
75 |
90 |
220 |
350 |
160 |
90 |
85 |
450 |
+429 |
Luxembourg |
85 |
45 |
140 |
160 |
255 |
820 |
1 310 |
1 015 |
705 |
765 |
860 |
+12 |
Mexique |
262 |
389 |
198 |
348 |
615 |
1 760 |
3 335 |
5 756 |
7 903 |
18 122 |
20 403 |
+13 |
Pays-Bas |
8 925 |
6 820 |
7 355 |
14 040 |
17 495 |
22 520 |
11 355 |
6 020 |
7 720 |
10 125 |
14 555 |
+44 |
Nouvelle‑Zélande |
2 741 |
3 032 |
3 385 |
3 551 |
3 784 |
4 021 |
4 149 |
4 191 |
3 615 |
2 289 |
1 572 |
‑31 |
Norvège |
5 995 |
7 355 |
7 730 |
7 155 |
9 525 |
16 485 |
8 085 |
4 220 |
4 800 |
2 840 |
4 940 |
+74 |
Pologne |
575 |
590 |
735 |
740 |
695 |
380 |
560 |
435 |
275 |
365 |
2 930 |
+703 |
Portugal |
95 |
115 |
135 |
125 |
235 |
330 |
670 |
660 |
545 |
95 |
305 |
+221 |
République slovaque |
120 |
200 |
75 |
175 |
80 |
215 |
60 |
50 |
40 |
45 |
60 |
+33 |
Slovénie |
20 |
35 |
35 |
45 |
50 |
175 |
150 |
135 |
100 |
90 |
20 |
‑78 |
Espagne |
1 010 |
645 |
555 |
1 725 |
1 030 |
7 250 |
5 610 |
3 795 |
38 525 |
51 190 |
20 510 |
‑60 |
Suède |
12 250 |
16 975 |
28 220 |
35 080 |
36 470 |
71 940 |
34 770 |
24 635 |
16 840 |
10 815 |
11 330 |
+5 |
Suisse |
6 800 |
4 580 |
6 605 |
15 575 |
14 745 |
13 955 |
15 455 |
16 630 |
12 055 |
11 120 |
10 310 |
‑7 |
Türkiye |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Royaume‑Uni |
13 003 |
11 434 |
21 274 |
17 944 |
20 089 |
18 854 |
24 101 |
30 882 |
22 700 |
31 975 |
25 578 |
‑20 |
États-Unis |
168 460 |
150 614 |
119 630 |
134 242 |
151 995 |
157 425 |
146 003 |
185 909 |
107 057 |
63 888 |
56 389 |
‑12 |
Total |
311 125 |
318 156 |
319 581 |
392 209 |
559 351 |
991 423 |
795 240 |
642 008 |
539 899 |
455 614 |
469 418 |
+3 |
Pays européens |
97 481 |
127 074 |
151 999 |
215 455 |
356 724 |
751 316 |
577 772 |
383 683 |
353 669 |
332 364 |
324 838 |
‑2 |
Source : Eurostat, Base de données de l’OCDE sur les migrations internationales.
En 2021, le Canada a repris la première place parmi les principaux pays de réinstallation, accueillant plus de 20 000 réfugiés à travers ce dispositif, soit plus d’un tiers du total. Ce chiffre représente par ailleurs plus du double de celui relevé en 2020 au Canada. Les États-Unis arrivent en deuxième position avec 13 700 nouvelles réinstallations (+43 %). La Suède a enregistré 6 700 réinstallations en 2021, deux fois plus que l’année précédente et davantage que jamais auparavant, et elle est devenue ce faisant le troisième pays de réinstallation. La Norvège a suivi la même évolution et a accueilli en 2021 un très grand nombre de réfugiés réinstallés (3 600, +138 %). L’Australie, où les restrictions de déplacement ont été particulièrement strictes et ont été maintenues pendant toute l’année 2021, est le seul grand pays de destination à avoir connu une baisse en 2021 (‑9 % pour tomber à 3 300 réinstallations) et n’a été que le cinquième principal pays de destination, alors qu’elle arrivait régulièrement à la troisième place les années précédentes.
La Chine et l’Inde en perte de vitesse parmi les principaux pays d’origine
La pandémie de COVID‑19 et les fermetures des frontières qui s’en sont suivies ont entraîné une diminution des entrées en provenance des 20 premiers pays d’origine (Graphique 1.9). Cette contraction était aussi bien due aux mesures de confinement dans les pays d’origine qu’aux restrictions de déplacement à la fois dans les pays d’origine et ceux de destination. La Chine et l’Inde, qui étaient les deux premiers pays d’origine en 2019, ont connu le plus fort recul des flux d’émigration vers les pays de l’OCDE. En 2020, la Chine et l’Inde représentaient chacune 5 % de l’ensemble des flux migratoires vers les pays de l’OCDE, contre 7 % et 6 % en 2019.
La Chine a perdu sa place de premier pays d’émigration vers les pays de l’OCDE. Les entrées d’immigrés venus de Chine ont diminué de plus de 50 % par rapport à 2019 et leur nombre a été à peine supérieur à 230 000. C’est là le plus faible nombre d’entrées d’immigrés chinois dans les pays de l’OCDE depuis 2000. Les entrées d’immigrés chinois ont diminué des trois quarts en Nouvelle‑Zélande et des deux tiers au Japon.
Les entrées d’immigrés en provenance d’Inde ont diminué de 41 % d’une année sur l’autre, pour tomber à environ 230 000. Le nombre d’Indiens accueillis par les principaux pays de destination, à savoir le Canada et le Royaume‑Uni, a été divisé par deux en 2020, et il a également beaucoup diminué en Allemagne (‑44 %).
Parmi les principaux pays d’origine, la Roumanie arrive peu après, en troisième position, avec 223 000 nouvelles entrées dans les pays de l’OCDE. La baisse des entrées en provenance de Roumanie a été modérée par rapport à la chute enregistrée par celles venues de Chine ou d’Inde (‑23 %). En particulier, les entrées de Roumains en Allemagne, leur principal pays de destination, se sont élevées à près de 100 000, n’ayant diminué que de 11 % de 2019 à 2020.
L’Ukraine a présenté une baisse modeste des flux d’émigration en 2020 (‑12 %), et elle a consolidé sa quatrième place parmi les pays d’origine. De 2017 à 2019, les entrées dans les pays de l’OCDE en provenance d’Ukraine se sont accrues de plus de 40 %. Près de 200 000 Ukrainiens ont immigré dans les pays de l’OCDE en 2020, dont 55 % en Pologne. Les flux migratoires de l’Ukraine vers la Pologne sont restés en 2020 à un niveau similaire à celui de 2019 (+2.4 %).
L’émigration du Venezuela vers les pays de l’OCDE a chuté de 37 % en 2020, mais elle est restée plus élevée qu’au cours d’aucune autre année antérieure à 2019. Une autre baisse notable des flux migratoires observée en 2020 résulte de la forte diminution de l’immigration en provenance des Philippines, principalement vers le Canada, et de celle en provenance de Cuba, surtout à destination des États-Unis. Sur les 50 principaux pays d’origine, seule la République slovaque a montré une évolution positive en 2020 (+13 %), du fait d’une forte hausse du nombre de sorties vers la Hongrie (6 000).
Taille et composition des populations nées à l’étranger dans les pays de l’OCDE
La population née à l’étranger a continué de s’accroître pendant la pandémie
Malgré la pandémie, la population née à l’étranger résidant dans les pays de l’OCDE a continué de s’accroître en 2021. Le nombre de personnes nées à l’étranger a atteint 138 millions, ce qui représente 10.6 % de la population totale des pays de l’OCDE.
Les États-Unis sont le principal pays de résidence des immigrés au sein de la zone OCDE et accueillent près d’un tiers de la population immigrée. Aux États-Unis, la population née à l’étranger plafonnait depuis 2018, mais elle a beaucoup augmenté de 2020 à 2021, pour représenter près de 45 millions de personnes en janvier 2021. L’ Allemagne, qui accueille près de 14 millions d’immigrés, constitue le deuxième pays de résidence et le Royaume‑Uni le troisième, avec plus de 9 millions de résidents nés à l’étranger.
Près de la moitié de la population de la zone OCDE née à l’étranger vit en Europe. Les pays de l’UE membres de l’OCDE accueillent 37 % de la population totale née à l’étranger, et les autres pays européens membres de l’OCDE 10 % supplémentaires. Un cinquième de la population née à l’étranger vit dans un autre pays que les États-Unis et hors d’Europe, principalement au Canada (6 %), en Australie (5 %), en Türkiye (2 %) et au Japon (2 %).
Entre 2015 et 2021, le pourcentage d’immigrés au sein de la population s’est accrue dans presque tous les pays de l’OCDE. Le pourcentage moyen s’est établi à 14.3 % en 2021, contre seulement 12.6 % en 2015.
En 2021, les personnes nées à l’étranger représentaient 20 % ou davantage de la population totale dans 9 pays de l’OCDE. Il s’agit du Luxembourg (49 %), de la Suisse (30 %), des pays d’installation – Australie (29 %), Nouvelle‑Zélande (27 %), et Canada (21 %) – ainsi que d’Israël, de la Suède et de l’Autriche (20 %).
Les pays qui ont connu les plus fortes augmentations du pourcentage de la population née à l’étranger sont l’Islande (+8 points de pourcentage), le Luxembourg (+5 points de pourcentage) et le Chili (+5 points de pourcentage). L’augmentation de la part de la population du Luxembourg née à l’étranger suit une tendance de plus long terme. Au Luxembourg, la population née à l’étranger représente près de la moitié (49 %) de la population totale du pays. La part des immigrés dans la population du Chili a triplé au cours de cette période, sous l’effet pour partie de l’arrivée récente de Vénézuéliens, qui constituent à présent un tiers de la population du pays née à l’étranger.
La population immigrée s’est également sensiblement accrue en Suède (+3.7 points de pourcentage) et en Allemagne (+2.9 points de pourcentage), du fait en partie des entrées pour raisons humanitaires enregistrées au milieu des années 2010. D’autres pays ont connu une sensible progression de la proportion d’immigrés au cours de cette période : l’Autriche, la Nouvelle‑Zélande, le Portugal et l’Espagne, avec des augmentations proches de 3 points de pourcentage.
Les hommes comptent encore pour plus de la moitié des flux migratoires, mais leur part a diminué en 2020
En 2020, les deux tiers des pays de l’OCDE ont accueilli des flux migratoires comportant davantage d’hommes que de femmes (Graphique 1.12). Cependant, la proportion moyenne d’hommes parmi les nouveaux immigrés au sein des pays de l’OCDE a baissé et s’est établie à 55.5 %, contre 56.2 % en 2019 sur l’ensemble de la précédente période de cinq ans.
La part des femmes et des hommes dans la population immigrée est très variable selon les pays, et elle est notamment déterminée par la composition des flux d’immigration. Les pays qui comptent une forte proportion d’hommes parmi les nouveaux immigrés sont généralement ceux où les flux d’immigration de travail sont relativement importants, tels que les pays d’Europe centrale et orientale ou la Corée. Les États-Unis sont restés en 2020 le pays où la proportion d’hommes parmi les nouveaux immigrés est la plus faible (46.2 %).
Plusieurs pays ont connu une baisse notable de la proportion d’hommes dans les flux d’immigration. En Slovénie, les hommes ont représenté 64.1 % des flux d’immigration en 2020, chiffre inférieur de 3.3 points de pourcentage à la moyenne de 2015‑20. En République slovaque, en Pologne, en Islande, la baisse s’est située entre 2 et 4 points, et elle a atteint 5 points en Grèce, pays où le recul a été le plus marqué. Parmi les pays où les proportions d’hommes dans les nouvelles entrées sont relativement faibles, la plus forte baisse a été observée en Corée, où la part des hommes a reculé de 5 points de pourcentage par rapport à 2015‑20 et où les femmes sont désormais majoritaires dans les flux d’entrée (50.9 %). L’immigration au Royaume‑Uni comprenait également en 2020 moins d’hommes que de femmes (48.3 % d’hommes – 2.7 points). En Lettonie, d’autre part, la proportion d’hommes qui était déjà élevée s’est accrue en 2020 pour atteindre près de 75 %.
Niveau record des acquisitions de nationalité dans les pays de l’OCDE en 2021
D’après des données partielles et préliminaires, le nombre d’acquisitions de nationalité dans les pays de l’OCDE en 2021 serait le plus élevé jamais enregistré et atteindrait les 2.3 millions (Graphique 1.13). Cela représente une augmentation de 20 % qui est en partie due au traitement des demandes restées en instance durant la pandémie de COVID‑19.
Parmi les pays pour lesquels des données pour 2021 sont disponibles, de très fortes hausses ont été enregistrées aux États-Unis (+186 000, +30 %), au Royaume‑Uni (+60 000, +46 %), au Canada (+24 000, +22 %), en Norvège – où elles ont plus que doublé (+21 000, +109 %) – et en Autriche (+7 000, +80 %). Étonnamment, quelques pays ont connu une baisse du nombre de naturalisations en 2021. Tel est le cas du Luxembourg (‑26 %) et de la Finlande (‑15 %), deux pays où les naturalisations diminuent depuis plusieurs années, ainsi que du Danemark (‑8 %) qui avait atteint un niveau très élevé en 2019.
Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, 2.2 % de la population étrangère ont acquis la nationalité du pays d’accueil en 2020 (Graphique 1.14). C’est un pourcentage similaire à celui observé en 2019.
En 2020, la Suède est redevenue le pays de l’OCDE où la part d’étrangers ayant acquis la nationalité du pays d’accueil est la plus élevée. Près de 9 % de ses résidents étrangers ont pris la nationalité suédoise, sensiblement davantage qu’en 2019. Viennent ensuite le Portugal et les Pays-Bas avec respectivement 6.7 % et 5 %, ce qui représente une hausse de 1.7 point de pourcentage pour chacun d’eux. Le Canada était arrivé en tête en 2019, mais le pourcentage de résidents étrangers naturalisés canadiens en 2020 n’a été que de 4 %, contre plus de 10 % en 2019.
L’Inde se classe depuis longtemps à la première place par le nombre de ses ressortissants qui, chaque année, acquièrent la nationalité d’un des pays de l’OCDE, et elle a conservé cette position en 2020 avec plus de 130 000 nouvelles naturalisations (Graphique 1.15). Trois pays comptent à eux seuls pour plus de la moitié de ces naturalisations : les États-Unis (47 000), l’Australie (38 000) et le Canada (15 000).
Les Mexicains continuent de constituer la seconde nationalité d’origine par ordre d’importance malgré la sévère baisse des naturalisations aux États-Unis, leur principal pays de destination. Le Maroc, les Philippines et la Chine viennent ensuite dans le classement des principales nationalités d’origine.
Le nombre de Syriens qui acquièrent la nationalité d’un pays a augmenté d’année en année entre 2014 et 2021 à la suite de l’afflux de personnes pour raisons humanitaires aux alentours de 2015. Dans la seule Suède, 100 000 Syriens ont acquis la nationalité du pays au cours de cette période de huit ans.
Évolutions récentes de la situation des immigrés sur le marché du travail dans la zone OCDE
En 2021, la situation des immigrés sur le marché du travail s’est améliorée dans la majorité des pays de l’OCDE
Alors que la pandémie de COVID‑19 a marqué un coup d’arrêt à 10 années d’amélioration continue de la situation des immigrés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE, ces derniers ont presque retrouvé, en 2021, leur niveau d’emploi d’avant-crise. De manière générale, la situation des immigrés sur le marché du travail s’est plus fortement dégradée en 2020 que celle de leurs homologues nés dans le pays, mais elle s’est davantage améliorée lors de la reprise de l’économie en 2021. Le taux d’emploi des immigrés dans les pays de l’OCDE est passé de 67.9 % en 2020 à 69.4 % en 2021, soit un taux inférieur de 0.5 point de pourcentage à celui qui prévalait avant le déclenchement de la crise sanitaire. Leur taux de chômage a reculé de 10.3 % à 9.1 % mais reste toutefois supérieur de 0.7 points au niveau de chômage observé avant la pandémie (Tableau 1.5).
En 2021, le taux d’emploi des immigrés dans les pays de l’OCDE est en moyenne inférieur de 1 point de pourcentage à celui des personnes nées dans le pays et le taux de chômage supérieur de 3 points de pourcentage. Cet écart s’est toutefois significativement resserré en 2021 dans plus de la moitié des pays. En effet, la progression plus prononcée de la situation des immigrés sur le marché du travail en 2021 – observée dans au moins deux-tiers des pays de l’OCDE – a engendré une réduction de l’écart avec les personnes nées dans le pays. Cette tendance s’explique notamment par la nature cyclique des emplois occupés par les immigrés (OCDE, 2019[2]). La situation des immigrés sur le marché du travail étant plus sensible aux variations cycliques, une période d’expansion ou de reprise économique, comme ce fut le cas en 2021, entraîne une diminution de l’écart de taux d’emploi et de chômage entre les immigrés et les personnes nées dans le pays.
Cette tendance à l’amélioration de la situation de l’emploi des immigrés en 2021 varie selon le pays d’accueil, et dépend notamment de la mesure dans laquelle chaque pays a fait perdurer les mesures de sauvegarde de l’emploi et les restrictions sanitaires au cours de l’année 2021. Malgré une réduction globale, l’écart de taux d’emploi entre les immigrés et les personnes nées dans le pays persiste notamment en Europe de l’Ouest, contrairement à d’autres pays de l’OCDE comme les États-Unis et les pays d’Amérique Latine où l’écart est inversé. En effet, au sein de l’UE27, le taux d’emploi des personnes nées dans le pays demeure supérieur de 4.5 points de pourcentage à celui des immigrés. De plus, les immigrés sont plus souvent au chômage dans la plupart des pays de l’OCDE, là encore à l’exception des États-Unis où le marché du travail est particulièrement flexible et où les immigrés sont plus mobiles que leurs homologues nés dans le pays.
Le taux d’emploi des immigrés a augmenté dans plus de sept pays de l’OCDE sur dix entre 2020 et 2021, et près de la moitié des pays de l’OCDE ont enregistré un accroissement de ce taux par rapport à la situation observée avant la crise. La hausse du taux d’emploi de la population immigrée depuis 2019 est particulièrement significative en Pologne (+6 points de pourcentage), au Danemark (+4 points de pourcentage) et en Nouvelle Zélande (+3 points). En Pologne, cette augmentation spectaculaire s’explique en partie par la diminution substantielle du nombre d’immigrés, due à la fois à la réduction de l’immigration temporaire et à la hausse des sorties d’immigrés. Par ailleurs, seulement huit pays de l’OCDE ont connu une hausse du taux d’emploi et une baisse concomitante du taux de chômage (Australie, France, Danemark, Grèce, Luxembourg, Nouvelle Zélande, Pologne et Portugal).
Dans plusieurs pays, l’amélioration du taux d’emploi des immigrés en 2021 n’a pas été suffisante pour contrebalancer les répercussions négatives de la crise en 2020. C’est le cas notamment des États-Unis, où les mesures de sauvegarde de l’emploi étaient limitées (OCDE, 2022[3]), et où les immigrés sont largement concentrés dans des secteurs et des régions où le taux de chômage est élevé. En effet, malgré une amélioration substantielle de la situation des immigrés sur le marché du travail entre 2020 et 2021, leur taux d’emploi demeure nettement plus faible qu’en 2019 et leur taux de chômage plus élevé (Tableau 1.5). Néanmoins, en 2021, le nombre d’immigrés a fortement reculé dans les régions où le chômage est élevé tandis qu’il a augmenté dans les zones où le taux de chômage est plus faible, suggérant une plus grande mobilité des immigrés vers des zones avec des possibilités d’emploi plus importantes (Capps, 2021[4]).
Tandis que la situation des personnes nées dans le pays a retrouvé ou dépassé le niveau observé avant la crise, une baisse du taux d’emploi des immigrés par rapport à 2019 est également observée dans les trois pays Baltes, en Espagne, en Islande, en Italie, en République slovaque, en Suisse, et dans une moindre mesure en Allemagne (Tableau 1.5). Dans la plupart de ces pays, cela s’est accompagné d’une détérioration de leur taux de chômage, ainsi que d’une diminution de leur taux d’activité. La détérioration de cette situation reflète la persistance des facteurs qui ont présidé à la réduction de l’activité économique durant la crise sanitaire, impactant davantage les immigrés. En Allemagne, en Espagne, et en Italie, le nombre d’immigrés employés dans le secteur de la restauration a diminué pendant la crise, et l’accroissement du taux d’emploi immigré dans d’autres secteurs n’a pas compensé cette perte. En ce qui concerne les pays Baltes, le recul du taux d’emploi de la population immigrée peut également résulter d’une part d’un effet de cohorte – de nombreux immigrés âgés de 55 à 64 ans ont quitté le marché du travail – et de la détérioration de la situation des plus jeunes qui sont passés dans l’inactivité.
Enfin, le taux d’emploi des immigrés résidant dans les pays d’Amérique Latine, où les plans de maintien dans l’emploi ont été modestes, demeure nettement plus faible qu’en 2019. L’impact de la crise sur les personnes nées dans ces pays a toutefois été encore plus marqué.
Alors que le taux d’activité des immigrés s’était détérioré en 2020, notamment suite aux nombreux confinements ayant limité leur disponibilité et empêché les recherches effectives d’emploi, une augmentation en 2021 est visible dans la majorité des pays de l’OCDE, à l’exception des pays Baltes, de la Colombie, de la Slovénie, et de la Suisse. En moyenne, 75.9 % des immigrés sont actifs sur le marché du travail en 2021 contre 74.6 % en 2020. Par ailleurs, l’écart avec les personnes nées dans le pays s’est légèrement resserré en 2021 : le taux d’activité des immigrés est en moyenne supérieur de 0.6 point de pourcentage à celui des personnes nées dans le pays et près de la moitié des pays de l’OCDE enregistrent un taux d’activité des immigrés supérieur à celui de la population née dans le pays. Cet écart est particulièrement élevé en Pologne (12 points de pourcentage), au Portugal (8 points de pourcentage), au Luxembourg, en Hongrie et en République tchèque.
Tableau 1.5. Situation des immigrés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE en 2021
|
2021 |
Évolution 2021‑20 |
Évolution 2021‑19 |
Écart avec les personnes nées dans le pays, 2021 |
||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pourcentages |
Points de pourcentage |
Points de pourcentage |
Points de pourcentage |
|||||
Taux de chômage |
Taux d’emploi |
Taux de chômage |
Taux d’emploi |
Taux de chômage |
Taux d’emploi |
Taux de chômage |
Taux d’emploi |
|
Australie |
5.3 |
74.2 |
‑1.8 |
+3.2 |
‑0.2 |
+1.9 |
+0.1 |
‑1.5 |
Autriche |
11.3 |
67.6 |
‑0.4 |
+1.6 |
+2.5 |
‑1.3 |
+6.6 |
‑6.3 |
Belgique |
11.0 |
59.4 |
+0.4 |
+1.9 |
+0.5 |
+0.7 |
+5.9 |
‑7.4 |
Canada |
8.5 |
72.9 |
‑2.4 |
+4.4 |
+2.2 |
‑0.3 |
+1.5 |
‑0.5 |
Chili* |
10.2 |
69.8 |
- |
- |
- |
- |
‑2.8 |
+16.2 |
Colombie |
6.0 |
65.5 |
‑11.4 |
+4.1 |
‑8.8 |
‑2.3 |
‑0.2 |
+5.1 |
Costa Rica |
18.0 |
62.1 |
‑2.5 |
+1.9 |
+5.6 |
‑5.2 |
+1.5 |
+5.5 |
République tchèque |
3.3 |
79.8 |
+0.3 |
+0.5 |
+0.5 |
+0.6 |
+0.5 |
+5.7 |
Danemark |
7.3 |
70.0 |
‑1.3 |
+3.3 |
‑1.1 |
+4.3 |
+2.6 |
‑6.3 |
Estonie |
9.7 |
71.2 |
+1.4 |
‑4.2 |
+3.5 |
‑4.1 |
+3.6 |
‑3.2 |
Finlande |
13.7 |
66.2 |
+0.1 |
+0.9 |
+1.6 |
+2.8 |
+6.6 |
‑7.2 |
France |
12.3 |
61.1 |
‑0.3 |
+1.3 |
‑0.8 |
+1.5 |
+5.1 |
‑7.1 |
Allemagne** |
6.5 |
68.3 |
‑0.6 |
+1.4 |
+0.7 |
‑1.6 |
+3.5 |
‑9.4 |
Grèce |
23.0 |
54.9 |
‑6.9 |
+4.2 |
‑6.6 |
+2.0 |
+8.8 |
‑2.5 |
Hongrie |
3.4 |
80.3 |
‑1.9 |
+3.6 |
+0.8 |
+0.6 |
‑0.7 |
+7.4 |
Islande |
10.8 |
77.0 |
‑0.9 |
+1.7 |
+6.1 |
‑5.4 |
+5.6 |
‑3.5 |
Irlande |
7.5 |
71.8 |
+0.0 |
+4.4 |
+1.6 |
+0.4 |
+1.6 |
+2.6 |
Israël |
4.6 |
77.9 |
+0.3 |
‑0.4 |
+1.2 |
‑1.2 |
‑0.0 |
+13.8 |
Italie |
13.1 |
59.3 |
+0.4 |
+1.5 |
+0.1 |
‑2.1 |
+4.0 |
+1.2 |
Corée |
5.9 |
67.6 |
‑1.5 |
+1.3 |
+0.7 |
‑0.5 |
+2.2 |
+0.3 |
Lettonie |
8.0 |
67.1 |
‑1.8 |
‑3.7 |
+1.0 |
‑3.3 |
+0.1 |
‑3.1 |
Lituanie |
10.0 |
68.2 |
+1.1 |
‑2.4 |
+4.3 |
‑3.7 |
+2.7 |
‑4.4 |
Luxembourg |
5.9 |
72.8 |
‑2.3 |
+1.8 |
‑0.8 |
+0.8 |
+1.8 |
+8.0 |
Mexique |
5.4 |
51.7 |
‑1.1 |
+4.3 |
+0.1 |
‑1.5 |
+1.1 |
‑9.4 |
Pays-Bas |
7.9 |
66.8 |
‑0.8 |
‑0.5 |
+0.1 |
‑0.9 |
+4.3 |
‑15.9 |
Nouvelle‑Zélande |
3.2 |
80.8 |
‑1.2 |
+2.7 |
‑0.4 |
+3.0 |
‑1.1 |
+3.6 |
Norvège |
8.9 |
70.2 |
+0.1 |
+2.2 |
+1.5 |
+0.4 |
+5.6 |
‑7.8 |
Pologne |
5.1 |
80.4 |
+0.3 |
+4.0 |
‑0.6 |
+6.2 |
+1.7 |
+10.2 |
Portugal |
7.0 |
76.9 |
‑2.0 |
+3.2 |
‑1.7 |
+1.3 |
+0.4 |
+7.4 |
République slovaque |
8.1 |
73.7 |
+1.9 |
+0.4 |
- |
‑7.3 |
+1.2 |
+4.3 |
Slovénie |
6.7 |
67.6 |
‑0.3 |
‑1.0 |
+0.9 |
+0.1 |
+2.1 |
‑4.3 |
Espagne |
21.6 |
60.4 |
‑1.8 |
+3.0 |
+2.7 |
‑2.3 |
+8.3 |
‑2.9 |
Suède |
19.4 |
64.9 |
‑0.1 |
+1.9 |
+3.4 |
‑0.5 |
+13.8 |
‑14.1 |
Suisse |
8.1 |
75.2 |
+0.6 |
‑1.8 |
+0.8 |
‑1.9 |
+4.3 |
‑6.3 |
Türkiye*** |
15.8 |
40.1 |
+1.2 |
‑4.1 |
+1.2 |
‑4.1 |
+2.5 |
‑7.6 |
Royaume‑Uni |
4.4 |
75.5 |
‑0.0 |
‑0.2 |
+1.0 |
+0.4 |
+1.2 |
+0.1 |
États-Unis |
5.6 |
70.0 |
‑3.4 |
+3.0 |
+2.5 |
‑2.2 |
+0.1 |
+2.3 |
Moyenne OCDE |
9.1 |
69.4 |
+0.7 |
+1.5 |
+0.7 |
‑0.6 |
+3.0 |
‑1.1 |
Total OCDE |
8.5 |
68.8 |
‑1.8 |
+2.3 |
+1.7 |
‑1.1 |
+2.6 |
+1.7 |
UE27 |
11.9 |
64.5 |
‑0.7 |
+1.9 |
+0.6 |
‑0.3 |
+5.5 |
‑4.5 |
Note : L’écart avec les personnes nées dans le pays fait référence à la différence entre les taux correspondants de personnes nées à l’étranger et de personnes nées dans le pays. Le total OCDE est une moyenne pondérée et la moyenne OCDE une moyenne simple. Les taux d’emploi et de chômage des populations nées dans le pays et à l’étranger dans les pays de l’Union européenne en 2019 et 2020 ont fait l’objet d’ajustements tenant compte de la rupture de série provoquée par le changement de méthodologie de l’Enquête européenne sur les forces de travail en 2021. Les calculs ont été réalisés par le Secrétariat de l’OCDE à partir des séries ajustées pour l’ensemble de la population fournies par Eurostat. (*) Les données pour le Chili se réfèrent à 2020. (**) Des changements dans la méthodologie d’enquête pour l’Allemagne, ainsi que des problèmes techniques liés à la pandémie de COVID‑19, ont conduit à une rupture de série en 2020. Ainsi, les données allemandes pour 2020 et 2021 sont préliminaires et pourraient être révisées à l’avenir. Le taux de chômage en Allemagne pour 2020 est estimé pour la population âgée de 15 à 74 ans. (***) Les données pour la Türkiye se réfèrent à 2020 au lieu de 2021 et la variation se réfère à 2019 par rapport à 2020. Les taux pour la Corée sont estimés pour la population âgée de 15 à 59 ans. La moyenne de l’OCDE exclut le Chili et la Türkiye pour lesquels les données de 2021 ne sont pas disponibles, ainsi que l’Allemagne, pour laquelle les données de 2020 ne sont pas disponibles.
Sources : Pays européens et Türkiye: Enquêtes sur les forces de travail (Eurostat); Australie, Canada, Israël; Nouvelle Zélande, Royaume‑Uni: Enquêtes sur la population active; Chili: Encuesta de Caracterización Socioeconómica Nacional (CASEN); Colombie: Gran Encuesta Integrada de Hogares (GEIH); Mexique: Encuesta Nacional de Ocupación y Empleo (ENOE); États-Unis: Current Population Surveys.
La crise a engendré une augmentation du risque de chômage de longue durée parmi les immigrés
En dépit de cette amélioration, la pandémie de COVID‑19 a engendré une augmentation du risque de chômage de longue durée pour les immigrés ainsi que pour les personnes nées dans le pays. Alors qu’il était en baisse continue, le taux de chômage de longue durée des immigrés a augmenté pour la première fois depuis 10 ans au Canada, aux États-Unis et en Europe. En temps de crise, les immigrés ont plus de mal à retrouver un emploi et sont donc plus vulnérables face au chômage de longue durée en raison de leur réseau moins développé, de leur moins bonne pratique de la langue, de leur concentration dans les secteurs les plus exposés, ou encore des discriminations à l’embauche auxquelles ils font face, accrues en période de crise (OCDE, 2009[5]). Ce dernier facteur joue également sur la plus forte probabilité des immigrés de se faire licencier durant la pandémie. Auer (2022[6]) met en évidence l’existence de discriminations dans des entreprises en Allemagne lors de la première vague de COVID‑19 : en contrôlant pour les effets sectoriels, les immigrés ont une probabilité plus élevée d’être licenciés tandis que les personnes nées en Allemagne ont plus de chances d’être incluses dans les dispositifs de chômage partiel. Alors que la demande de travail baisse, de nombreux individus sont découragés dans leur recherche d’emploi. Ces facteurs favorisent une augmentation du chômage durable, qui peut avoir des répercussions majeures sur la situation future sur le marché du travail (OCDE, 2021[7]).
Aux États-Unis, 1.3 % des personnes actives nées à l’étranger sont au chômage depuis plus de 12 mois en 2021, soit près de 1 point de pourcentage de plus qu’en 2019. Plus marquant est l’inversement de la tendance : alors que cette part était légèrement supérieure parmi les personnes nées dans le pays avant la crise, les immigrés courent maintenant un risque plus important de s’installer dans un chômage de longue durée. Dans les pays de l’UE27, le taux de chômage de longue durée des immigrés est passé de 1.8 % en 2020 à 2.3 % en 2021, une part supérieure à celle de l’ensemble des personnes nées dans le pays, et d’autant plus importante parmi les femmes immigrées. Au Canada, le taux de chômage de longue durée s’est également davantage dégradé pour les immigrés que pour leurs homologues nés dans le pays.
Encadré 1.1. Évolution des heures travaillées des immigrés depuis le début de la crise sanitaire
L’étude de l’évolution du nombre moyen d’heures travaillées par les immigrés depuis la crise sanitaire permet de compléter l’analyse. Le déclenchement de la pandémie de COVID‑19 a engendré une diminution substantielle du nombre d’heures travaillées pour l’ensemble de la population, mais de manière nettement plus marquée pour les immigrés, surreprésentés dans les secteurs les plus touchés par la crise. En moyenne dans les pays de l’UE27, ces derniers ont vu leur nombre d’heures diminuer de 17 % entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, contre 12 % pour les personnes nées dans le pays. Au deuxième trimestre 2020, 20 % des immigrés en emploi indiquaient ne pas avoir travaillé (une augmentation de 8 points de pourcentage par rapport au premier trimestre) tandis que cela concernait 16 % des personnes nées dans le pays. Le nombre d’heures s’est accru dès le troisième trimestre 2020 lorsque la première vague s’atténuait.
Au quatrième trimestre 2021, les immigrés ont en moyenne presque retrouvé le nombre d’heures travaillées d’avant la crise : dans les pays de l’UE27, le nombre moyen d’heures travaillées par les immigrés a diminué de 4 % depuis le quatrième trimestre 2019, tandis qu’il a reculé de 3 % parmi l’ensemble des personnes nées dans le pays. Cette moyenne masque cependant une forte hétérogénéité entre les pays de l’UE. En Belgique, en Estonie, en Lituanie, au Portugal et en République slovaque, le nombre moyen d’heures travaillées par les immigrés occupant un emploi demeure inférieure de 10 à 18 % par rapport au niveau observé avant la crise (Graphique 1.16). A contrario, les personnes nées dans ces pays travaillent presque autant par rapport à la situation d’avant-crise, sauf en Belgique et au Portugal. En revanche, dans les pays où les immigrés ont retrouvé un temps de travail similaire à celui observé avant la pandémie (Espagne, Hongrie, Islande, Luxembourg et Norvège), les personnes nées dans le pays enregistrent une réduction de leur nombre d’heures travaillées. De plus, le nombre d’heures travaillées par les immigrés a augmenté au Danemark, en Pologne, en Suède et en Slovénie.
Au deuxième trimestre 2020, le nombre d’heures travaillées par les femmes immigrées a été instantanément réduit, de manière plus marquée que pour leurs homologues masculins ainsi que pour les femmes nées dans le pays. En effet, les fermetures d’écoles ont engendré pour les femmes une charge de travail domestique et familial encore plus accrue. D’un autre côté, les femmes, et notamment les femmes immigrées, étaient surreprésentées dans les emplois « essentiels ». Leurs heures de travail ont augmenté rapidement à partir du troisième trimestre 2020. Néanmoins, le Graphique 1.16 met en évidence à la fois une persistance des effets de la crise sur la situation des femmes au quatrième trimestre 2021 dans certains pays européens (Autriche, Belgique, Estonie, Hongrie, Portugal) et une augmentation substantielle du nombre moyen d’heures travaillées par rapport au niveau observé avant la crise dans les pays Nordiques comme le Danemark (3 %), la Finlande (+17 %) ou la Suède (+7 %) et dans les pays d’Europe centrale comme la Pologne (+9 %) et la Slovénie (+25 %). Ces pays sont également ceux qui ont enregistré les plus fortes augmentations du taux d’activité des femmes immigrées, qui pour certaines d’entre elles ont dû compenser la perte potentielle de revenu de leur conjoint induite par la crise. Ces tendances pourraient suggérer une meilleure intégration future des femmes immigrées sur le marché du travail.
Enfin, les données sur l’évolution du nombre d’heures travaillées par les immigrés indiquent également une détérioration plus prononcée du temps de travail des jeunes, des personnes au niveau d’éducation faible, ainsi que des personnes travaillant sous un contrat temporaire.
L’évolution post-COVID‑19 de la situation sur le marché du travail des immigrés diffère selon certaines caractéristiques sociodémographiques
Une amélioration de l’intégration des femmes immigrées au marché du travail par rapport à 2019
Des études ont montré que la crise sanitaire a impacté de manière plus marquée la situation de l’emploi des femmes immigrées notamment du fait de leur surreprésentation dans les secteurs les plus touchés par la crise, mais également du fait de l’augmentation de la charge de travail domestique, des fermetures d’école et de leur plus grande difficulté à télétravailler (Fasani et Mazza, 2020[8]). Toutefois, l’examen de l’évolution de la situation de la population immigrée sur le marché du travail selon le sexe entre 2019 et 2021 ne montre pas de différences particulièrement marquées entre les femmes et les hommes, sauf au Royaume‑Uni où le taux d’emploi des femmes immigrées est nettement supérieur à son niveau d’avant-crise alors que celui de leurs homologues masculins demeure nettement inférieur (Graphique 1.17). En Australie et au Canada, la situation des femmes immigrées sur le marché du travail s’est également davantage améliorée que celle des hommes immigrés, ainsi que des femmes nées dans le pays. À l’inverse, dans les pays de l’UE27, le taux d’emploi des hommes immigrés a davantage progressé en 2021 (Graphique d’annexe 1.A.3).
L’accroissement du taux d’emploi des femmes a été particulièrement fort dans les pays nordiques et certains pays d’Europe centrale, comme par exemple au Danemark (+9.3 points), en Pologne (+13.2 points) et en Slovénie (+6 points), tandis que le taux d’emploi des hommes a plus fortement augmenté en Autriche, dans les trois pays Baltes et en Grèce. Une augmentation de plus de 5 points de pourcentage du taux d’activité des femmes immigrées au marché du travail est observée dans plusieurs pays nordiques et d’Europe centrale et orientale. Cette évolution peut potentiellement résulter d’une augmentation du nombre de femmes précédemment inactives ayant rejoint le marché du travail afin de compenser la potentielle perte de revenus du conjoint, comme c’est le cas dans les pays Nordiques (Sánchez Gassen, 2021[9]). Seuls la Colombie, l’Estonie, l’Italie et la République slovaque ont enregistré une baisse du taux d’activité des femmes immigrées de plus de 1 point de pourcentage.
Par ailleurs, les femmes nées à l’étranger et résidant en Australie et au Royaume‑Uni enregistrent désormais un taux d’emploi record depuis les 20 dernières années. Bien que le taux d’emploi des hommes reste substantiellement supérieur à celui des femmes, cet écart s’est resserré en 2021 en Australie, au Canada et au Royaume‑Uni. Cela n’est pas le cas des États-Unis, où l’écart – de 22 points de pourcentage en 2021 – a toujours été particulièrement élevé (Graphique d’annexe 1.A.2).
L’emploi des jeunes immigrés a progressé par rapport à 2020 mais reste inférieur au niveau d’avant-crise
Face à la pandémie de COVID‑19, les personnes âgées de 15 à 24 ans, qu’ils soient nés dans le pays ou à l’étranger, sont plus vulnérables sur le marché du travail que l’ensemble de la population, notamment parce qu’ils sont surreprésentés dans les secteurs les plus touchés par la crise, sont plus susceptibles de travailler sous contrat à durée déterminée et détiennent une expérience professionnelle plus limitée les exposant à un risque plus élevé de perdre leur emploi (OCDE, 2021[10]). L’interruption des formations ou des apprentissages sont également des facteurs heurtant la transition du système scolaire vers le marché du travail. À ces difficultés communes à l’ensemble des jeunes, s’ajoutent les barrières structurelles que connaissent les jeunes immigrés. Ces premiers sont par exemple encore plus susceptibles que leurs homologues nés dans le pays de travailler à temps partiel ou dans des emplois temporaires, en 2021 comme en 2019.
Malgré tous ces facteurs, de manière générale, l’impact négatif de la crise sur le taux d’emploi des jeunes immigrés n’a pas été plus prononcé que pour le reste de la population immigrée et que leurs homologues nés dans le pays – sauf en Australie et au Canada (Graphique 1.17). En effet, dans les pays de l’UE27, au Royaume‑Uni, et dans une moindre mesure aux États-Unis, le taux d’emploi des jeunes (15‑24 ans) s’est détérioré dans des proportions comparables à celui des non-immigrés. En Australie et au Canada, le taux d’emploi des jeunes immigrés s’est même amélioré et l’écart avec les jeunes nés dans le pays réduit depuis 2019 (Graphique 1.17). L’Australie a mis en place de nombreuses mesures afin de soutenir les jeunes durant et après la pandémie de COVID‑19, notamment un dispositif de primes à l’embauche des jeunes entre octobre 2020 et octobre 2021 (le JobMaking Hiring Credit), des mesures promouvant le recrutement d’apprentis, ainsi que l’élargissement et le renforcement de programmes favorisant la transition vers l’emploi (OCDE, 2021[10]). Ce type de mesure a été mis en place dans la majorité des pays de l’OCDE, ce qui a participé à atténuer les effets durables de la crise sur les jeunes. Toutefois, l’amélioration significative de leur situation sur le marché du travail entre 2020 et 2021 (voir Graphique d’annexe 1.A.3) n’a pas permis de compenser les effets négatifs de la crise et le taux d’emploi des jeunes immigrés demeure, de manière générale, inférieur au niveau observé avant la crise.
Dans les pays de l’UE27, la part des jeunes n’étant ni scolarisés, ni en emploi, ni en formation (taux de NEET) a diminué en 2021 parmi la population immigrée tandis qu’elle a légèrement augmenté parmi la population née dans le pays (Graphique 1.18). Le taux de NEET des immigrés a toutefois augmenté en République tchèque, au Luxembourg et en Norvège. Au Canada et aux États-Unis, le taux de NEET parmi les jeunes immigrés avait augmenté significativement en 2020 et pour la première fois depuis 10 ans. En 2021, ce taux est passé de 18 % à 15 % aux États-Unis, soit 2 points de pourcentage de plus qu’en 2019. Depuis le début de la crise, la plupart des pays de l’OCDE ont instauré des mesures favorisant l’embauche d’apprentis et la formation professionnelle. Certains pays, notamment l’Autriche, le Chili, la France, la Nouvelle‑Zélande, la Pologne et la la Suède ont mis en œuvre des mesures spécifiques visant les jeunes vulnérables ou issus de milieux défavorisés – y compris les immigrés (OCDE, 2021[10]).
Enfin, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, les immigrés ayant un niveau d’éducation élevé ont quasiment retrouvé leur taux d’emploi d’avant-crise, tandis que la situation des immigrés possédant un niveau d’éducation faible ou intermédiaire demeure nettement détériorée par rapport à 2019 (Graphique 1.17).
La situation des immigrés récemment arrivés sur le marché du travail s’est particulièrement améliorée en 2021
L’impact négatif de la crise sanitaire sur l’emploi des immigrés en 2020 a, paradoxalement, été moins marqué pour les immigrés récents (arrivés dans le pays il y a moins de cinq ans) que pour les immigrés installés de longue date. De manière générale, l’amélioration de la situation de l’emploi des immigrés récemment arrivés dans le pays d’accueil est également nettement plus prononcée en 2021 (Graphique 1.17). Dans les pays de l’UE27, le taux d’emploi des immigrés récents a augmenté de 2.3 points de pourcentage entre 2020 et 2021, soit une augmentation de 1.4 point de pourcentage par rapport à 2019. A contrario, l’amélioration – moins forte – de la situation de l’emploi des immigrés installés depuis plus de cinq ans en 2021 n’a pas permis de rattraper l’effet délétère induit par le COVID‑19 en 2020. De même, le Canada et les États-Unis ont enregistré en 2021 une augmentation spectaculaire de 8 et 6 points de pourcentage respectivement du taux d’emploi des immigrés récemment arrivés, dépassant ainsi le niveau pré-pandémie, tandis que le taux d’emploi des immigrés installés depuis plus longtemps a reculé par rapport à 2019 (Graphique 1.17). Au Canada, le nombre d’immigrés récents en emploi a augmenté de 71 % entre 2020 et 2021 tandis que le nombre d’immigrés installés en emploi n’a augmenté que de 5 %. Aux États-Unis, ces augmentations ont été de 35 % et 2 % respectivement.
Les immigrés récents demeurent cependant moins souvent en emploi que leurs homologues installés dans le pays depuis plus de cinq ans. Dans les pays européens, 66 % de ces derniers sont en emploi contre 55 % des immigrés récemment arrivés. Le taux de chômage des immigrés arrivés récemment est également supérieur, à l’exception des États-Unis où il est similaire (6 %).
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces résultats. Premièrement, la crise sanitaire a engendré en 2020 une diminution notoire des flux migratoires et notamment du nombre d’arrivés d’immigrés ayant une faible connexion au marché du travail comme les demandeurs d’asile, les réfugiés, et dans plusieurs pays, les migrants familiaux. De plus, les exemptions aux restrictions d’entrées imposées par les pays de l’OCDE en 2020 et en 2021 étaient octroyées pour des raisons essentiellement professionnelles, notamment dans le secteur de la santé, de l’agriculture et du transport. Afin de répondre aux pénuries de main d’œuvre, certains pays de l’OCDE ont également autorisé les demandeurs d’asile déjà présents sur le territoire à travailler, notamment dans le secteur de l’agriculture. C’est le cas de l’Espagne, où ces derniers peuvent être employés six mois après avoir soumis une demande de protection internationale. Depuis décembre 2020, les États-Unis ont également permis aux immigrés temporaires du secteur de l’agriculture de prolonger leur visa et de commencer à travailler avant l’approbation officielle de leur nouveau visa (REM/OCDE, 2021[11]).
Parallèlement, la pandémie de COVID‑19 a entraîné dans certains pays de l’OCDE une augmentation des départs des immigrés récemment arrivés. Quelques études suggèrent que les immigrés les plus susceptibles de retourner dans leur pays d’origine sont des immigrés récents ayant des liens plus faibles au marché du travail ou ayant perdu leur emploi lors de la crise sanitaire. En Norvège, la réduction du nombre de travailleurs détachés au cours de la pandémie a atténué l’impact sur l’emploi des immigrés résidant dans le pays et des personnes nées dans le pays (Bratsberg et Raaum, à paraître[12]).
Les disparités d’intégration sur le marché du travail selon l’origine persistent en 2021
La situation des personnes nées à l’étranger sur le marché du travail varie significativement selon le lieu d’origine de ces derniers. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces variations. Les caractéristiques de la population immigrée, comme la part de femmes, de jeunes, de personnes ayant un niveau d’éducation faible ou élevé, diffèrent selon la région d’origine. Par ailleurs, le degré de pratique de la langue des immigrés et la reconnaissance des diplômes étrangers par le pays d’accueil sont d’autres facteurs déterminants de leur insertion sur le marché du travail et varient significativement d’une région à l’autre. Enfin, ces disparités résultent aussi des types de vagues migratoires, qui influencent le statut et la durée de séjour des immigrés, comme par exemple dans le cas des vagues de migration humanitaire. Certaines études ont de plus mis en évidence un effet négatif plus prononcé de la crise sanitaire sur les minorités ethniques (Fasani et Mazza, 2020[8] ; OCDE, 2022[13]), ce qui peut révéler une vulnérabilité plus élevée liée aux discrimination sur le marché du travail, mais également des effets de structure liés à leur surreprésentation dans les secteurs exposés à la crise. Les effets de la pandémie peuvent donc varier entre les immigrés et les personnes nées dans le pays, mais également entre les différents groupes d’immigrés.
L’examen de l’évolution des taux d’emploi, de chômage et de participation par région d’origine en 2021 met en évidence une amélioration de la situation de l’emploi des immigrés en 2021 dans la plupart des pays de l’OCDE. Toutefois, la mesure dans laquelle cette amélioration a permis aux immigrés de retrouver une situation de l’emploi similaire ou supérieure à celle qui prévalait avant la pandémie de COVID‑19 varie nettement selon la région d’origine (Tableau 1.6).
Par rapport au niveau observé avant la crise, le taux d’emploi des immigrés originaires d’Afrique Sub-saharienne, d’Afrique du Nord, et du Moyen-Orient a davantage progressé que celui des autres groupes d’immigrés dans la plupart des pays de l’OCDE, à l’exception des États-Unis où il a diminué (Tableau 1.6). Au sein de l’UE27, ce groupe est le seul dont la situation s’est améliorée depuis 2019. Dans les pays de l’UE27 et en Australie, cette hausse s’est de plus accompagnée d’une diminution de leur taux de chômage, qui est passé en dessous de 10 % en Australie, pour la première fois depuis 10 ans. Malgré cette amélioration, ce groupe demeure le plus défavorisé : en 2021, leur taux d’emploi est le plus faible et leur taux de chômage le plus élevé dans la majorité des pays de l’OCDE. Au sein de l’UE27 par exemple, l’écart avec les immigrés originaires des pays de l’UE27 est substantiel : en 2021, 72 % des immigrés de l’UE27 étaient en emploi contre 51.5 % des immigrés originaires d’Afrique du Nord et 56 % de ceux venus du Moyen-Orient.
Par ailleurs, on observe une augmentation significative du taux d’emploi des immigrés originaires d’Asie au Royaume‑Uni et en Australie entre 2019 et 2021. Ce résultat peut s’expliquer par une hausse des départs et une baisse concomitante des entrées des étudiants internationaux venus d’Asie suite à la crise sanitaire, diminuant ainsi mécaniquement leur taux d’emploi dans ces pays de destination majeurs pour les étudiants internationaux.
Aux États-Unis, bien que le taux d’emploi des immigrés ait augmenté entre 2020 et 2021, quelle que soit leur région de naissance, aucun groupe n’est parvenu à retrouver son niveau d’avant-crise. En particulier, malgré un accroissement important de leur taux d’emploi et un recul significatif de leur taux de chômage en 2021, la situation des immigrés originaires du Mexique, des autres pays d’Amérique Centrale et du Sud, et des Caraïbes s’est substantiellement détériorée par rapport à 2019. À l’inverse, le taux d’emploi des immigrés originaires d’Asie, du Canada et d’Europe est presque similaire (à 0.6 point de pourcentage près) au niveau observé avant la pandémie.
Tableau 1.6. Taux d’emploi, de chômage et de participation par région d’origine dans certains pays de l’OCDE en 2019 et 2021, pourcentages
|
Région de naissance |
Taux d’emploi |
Taux de chômage |
Taux d’activité |
|||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 |
2021 |
2019 |
2021 |
2019 |
2021 |
||
Australie |
Autres pays de l’Océanie |
76.9 |
77.3 |
5.9 |
4.8 |
81.7 |
81.2 |
Europe |
78.0 |
78.3 |
4.0 |
3.6 |
81.2 |
81.2 |
|
Afrique du Nord et Moyen-Orient |
52.6 |
56.7 |
10.9 |
9.8 |
59.0 |
62.9 |
|
Afrique sub-Saharienne |
76.2 |
79.2 |
6.1 |
5.2 |
81.1 |
83.6 |
|
Asie |
69.8 |
72.8 |
5.7 |
5.8 |
74.0 |
77.4 |
|
Amériques |
80.0 |
80.1 |
4.5 |
4.9 |
83.8 |
84.2 |
|
Nés à l’étranger (total) |
72.3 |
81.4 |
5.5 |
4.5 |
76.5 |
85.2 |
|
Nés dans le pays |
75.7 |
75.7 |
5.2 |
5.2 |
79.9 |
79.8 |
|
Canada |
Afrique sub-Saharienne |
72.2 |
73.1 |
8.7 |
9.7 |
79.1 |
81.0 |
Afrique du Nord |
70.1 |
70.1 |
9.6 |
10.5 |
77.6 |
78.4 |
|
Moyen-Orient |
63.4 |
64.7 |
9.0 |
11.9 |
69.6 |
73.4 |
|
Asie |
73.3 |
72.5 |
5.9 |
8.4 |
77.9 |
79.2 |
|
Europe |
77.8 |
77.4 |
4.5 |
6.4 |
81.5 |
82.7 |
|
Océanie |
82.3 |
80.5 |
3.2 |
4.4 |
85.0 |
84.2 |
|
Autres pays d’Amérique du Nord |
69.9 |
69.5 |
6.7 |
7.6 |
74.9 |
75.2 |
|
Amérique centrale, du sud, et Caraïbes |
74.7 |
75.3 |
6.6 |
8.5 |
80.0 |
82.3 |
|
Nés à l’étranger (total) |
73.2 |
72.9 |
6.3 |
8.5 |
78.1 |
79.6 |
|
Nés dans le pays |
74.9 |
73.4 |
5.5 |
7.0 |
79.3 |
78.9 |
|
Pays de l’UE27 |
UE27 + AELE |
72.4 |
72.1 |
7.5 |
8.1 |
78.2 |
78.4 |
Autres pays d’Europe |
66.0 |
64.5 |
9.2 |
9.4 |
72.7 |
71.2 |
|
Afrique du Nord |
50.5 |
51.5 |
19.6 |
19.0 |
62.8 |
63.6 |
|
Afrique sub-Saharienne |
61.3 |
61.8 |
16.7 |
16.2 |
73.6 |
73.7 |
|
Moyen-Orient |
57.3 |
56.2 |
14.4 |
15.2 |
66.9 |
66.2 |
|
Amérique du Nord |
69.2 |
66.5 |
6.8 |
9.1 |
74.2 |
73.2 |
|
Amérique centrale, du sud, et Caraïbes |
65.9 |
64.1 |
15.1 |
17.8 |
77.6 |
78.0 |
|
Asie |
64.1 |
63.5 |
8.6 |
10.2 |
70.2 |
70.7 |
|
Autres régions |
69.3 |
68.4 |
8.2 |
9.4 |
75.5 |
75.5 |
|
Nés à l’étranger (total) |
65.2 |
64.5 |
11.1 |
11.9 |
73.3 |
73.2 |
|
Nés dans le pays |
68.8 |
69.0 |
6.2 |
6.4 |
73.4 |
73.7 |
|
Royaume‑Uni |
UE (excluant le Royaume‑Uni) |
83.0 |
82.4 |
2.7 |
3.0 |
85.7 |
85.4 |
Autres pays d’Europe |
73.7 |
73.6 |
3.4 |
4.0 |
77.2 |
77.6 |
|
Afrique du Nord |
62.9 |
63.6 |
5.0 |
10.5 |
67.9 |
74.2 |
|
Afrique sub-Saharienne |
75.0 |
75.0 |
4.9 |
5.9 |
79.9 |
81.0 |
|
Moyen-Orient et Asie centrale |
51.7 |
55.1 |
6.7 |
10.6 |
58.4 |
65.7 |
|
Amérique du Nord |
77.0 |
77.0 |
2.6 |
3.8 |
79.6 |
80.8 |
|
Amérique centrale, du sud, et Caraïbes |
76.6 |
75.9 |
4.8 |
5.3 |
81.4 |
81.3 |
|
Asie |
64.7 |
67.3 |
3.6 |
5.3 |
68.4 |
72.7 |
|
Autres régions |
86.2 |
86.7 |
1.5 |
2.5 |
87.7 |
89.2 |
|
Nés à l’étranger (total) |
75.7 |
75.5 |
3.5 |
4.4 |
77.9 |
79.9 |
|
Nés dans le pays |
75.6 |
75.4 |
3.0 |
3.3 |
78.1 |
78.7 |
|
États-Unis |
Mexique |
71.0 |
68.3 |
3.5 |
5.3 |
73.6 |
72.1 |
Autres pays d’Amérique centrale |
74.0 |
71.1 |
3.3 |
5.9 |
76.5 |
75.5 |
|
Amérique du sud et Caraïbes |
74.8 |
70.3 |
3.5 |
6.7 |
77.5 |
75.4 |
|
Canada |
76.2 |
75.6 |
2.2 |
3.4 |
78.0 |
78.3 |
|
Europe |
74.2 |
73.6 |
2.8 |
4.9 |
76.3 |
77.4 |
|
Afrique |
72.9 |
69.8 |
3.7 |
7.1 |
75.7 |
75.2 |
|
Asie et Moyen-Orient |
70.6 |
70.0 |
2.6 |
5.1 |
72.5 |
73.7 |
|
Autres régions |
67.5 |
65.7 |
2.7 |
6.0 |
69.4 |
69.9 |
|
Nés à l’étranger (total) |
72.2 |
70.0 |
3.1 |
5.6 |
74.6 |
74.2 |
|
Nés dans le pays |
69.8 |
67.8 |
3.9 |
5.5 |
72.7 |
71.7 |
Note : La population se réfère à la population en âge de travailler (15‑64 ans) pour les taux d’emploi et de participation et à la population active âgée de 15 à 64 ans pour le taux de chômage. Les taux d’emploi, de chômage et d’activité des populations nées dans le pays et nées à l’étranger dans les pays de l’UE27 en 2019 et 2020 ont fait l’objet d’ajustements pour tenir compte de la rupture de série causée par le changement de méthodologie de l’Enquête européenne sur les forces de travail en 2021. Les calculs ont été effectués par le Secrétariat à partir des séries ajustées pour l’ensemble de la population fournies par Eurostat. L’UE27 n’inclut pas le Royaume‑Uni. Les régions de naissance n’ont pas pu être rendues entièrement comparables entre les pays de résidence en raison de la manière dont les données agrégées fournies au Secrétariat sont codées. Pour le Royaume‑Uni, la région « Moyen-Orient et Asie centrale » ne comprend que le Moyen-Orient pour 2020 et 2019.
Source : UE27 : Enquêtes sur les forces de travail (Eurostat) ; Australie, Canada : Enquêtes sur la population active ; États-Unis : Current Population Surveys.
Références
[6] Baert, S. (dir. pub.) (2022), « Firing discrimination: Selective labor market responses of firms during the COVID-19 economic crisis », PLOS ONE, vol. 17/1, p. e0262337, https://doi.org/10.1371/journal.pone.0262337.
[12] Bratsberg, B. et O. Raaum (à paraître), Bruken av utenlandsk arbeidskraft gjennom COVID-19 pandemien.
[4] Capps, R. (2021), Immigrants’ U.S. Labor Market Disadvantage in the COVID-19 Economy: The Role of Geography and Industries of Employment, Washington, DC: Migration Policy Institute.
[1] De Wispelaere, F., L. De Smedt et J. Pacolet (2022), Posting of workers: Report on A1 portable documents issued in 2019, Publications Office of the European Union, Luxembourg, https://doi.org/10.2767/487681.
[8] Fasani, F. et J. Mazza (2020), « Being on the Frontline? Immigrant Workers in Europe and the COVID-19 Pandemic », Institute of Labor Economics (IZA) IZA Discussion Papers No. 13963.
[3] OCDE (2022), « Riding the waves: Adjusting job retention schemes through the COVID-19 crisis », OECD Policy Responses to Coronavirus (COVID-19), Éditions OCDE, Paris., https://doi.org/10.1787/ae8f892f-en.
[13] OCDE (2022), « The unequal impact of COVID-19: A spotlight on frontline workers, migrants and racial/ethnic minorities », OECD Policy Responses to Coronavirus (COVID-19), Éditions OCDE, https://doi.org/10.1787/f36e931e-en.
[7] OCDE (2021), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2021 : Affronter la crise du COVID-19 et préparer la reprise, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/40fac915-fr.
[10] OCDE (2021), « Quelles mesures ont été adoptées par les pays pour aider les jeunes face à la crise du COVID-19 ? », Les réponses de l’OCDE face au coronavirus (COVID-19), Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/c1d692cb-fr.
[2] OCDE (2019), Perspectives des migrations internationales 2019, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/60811ed3-fr.
[5] OCDE (2009), Perspectives des migrations internationales 2009, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/migr_outlook-2009-fr.
[11] REM/OCDE (2021), The impact of Covid-19 in the migration area in EU and OECD countries, Réseau Européen des Migrations/OECD.
[9] Sánchez Gassen, N. (2021), Integrating Immigrants into the Nordic Labour Markets: The impact of the COVID-19 pandemic, Nordic Council of Ministers.
Annexe 1.A. Tableaux et graphiques supplémentaires
Tableau d’annexe 1.A.1. Flux d’immigration permanente dans les pays de l’OCDE
2020 en milliers et évolution en pourcentage par rapport à 2019
Travail |
Famille accompagnante |
Famille |
Humanitaire |
Autres |
Libre circulation |
|||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2020 |
% |
2020 |
% |
2020 |
% |
2020 |
% |
2020 |
% |
2020 |
% |
|
Australie |
43.9 |
‑13 |
51.9 |
‑12 |
44.4 |
‑12 |
13.2 |
‑30 |
0.1 |
‑30 |
11.9 |
‑28 |
Autriche |
4.6 |
‑24 |
1.3 |
‑35 |
5.8 |
‑32 |
6.8 |
‑8 |
0.2 |
‑46 |
43.9 |
‑24 |
Belgique |
3.4 |
‑33 |
.. |
.. |
25.7 |
‑20 |
5.8 |
‑13 |
0.1 |
‑23 |
56.6 |
‑18 |
Canada |
60.0 |
‑42 |
46.4 |
‑50 |
49.3 |
‑46 |
25.5 |
‑47 |
3.4 |
‑27 |
.. |
.. |
Danemark |
7.6 |
‑15 |
3.3 |
‑32 |
4.0 |
24 |
0.6 |
‑66 |
0.5 |
28 |
25.1 |
‑14 |
Finlande |
5.6 |
‑5 |
.. |
.. |
8.6 |
‑16 |
2.9 |
‑1 |
.. |
.. |
6.8 |
3 |
France |
43.9 |
‑14 |
.. |
.. |
83.5 |
‑18 |
27.6 |
‑17 |
18.9 |
‑27 |
64.3 |
‑18 |
Allemagne |
53.7 |
‑32 |
.. |
.. |
72.8 |
‑28 |
63.6 |
‑14 |
4.3 |
‑40 |
337.8 |
‑12 |
Irlande |
13.0 |
‑11 |
.. |
‑99 |
1.8 |
‑50 |
1.6 |
‑9 |
.. |
.. |
26.1 |
‑16 |
Israël |
.. |
.. |
.. |
.. |
6.3 |
‑2 |
.. |
.. |
13.4 |
‑50 |
.. |
.. |
Italie |
8.5 |
23 |
.. |
.. |
62.3 |
‑38 |
11.6 |
‑37 |
2.3 |
‑55 |
47.6 |
‑20 |
Japon |
56.9 |
‑31 |
.. |
.. |
21.4 |
‑41 |
0.1 |
‑10 |
6.9 |
‑64 |
.. |
.. |
Corée |
1.4 |
129 |
4.3 |
‑21 |
16.4 |
6 |
0.2 |
‑21 |
31.2 |
‑41 |
.. |
.. |
Luxembourg |
1.7 |
‑26 |
.. |
.. |
1.6 |
‑29 |
0.8 |
0 |
0.2 |
‑61 |
15.0 |
‑13 |
Mexique |
7.3 |
21 |
.. |
.. |
20.5 |
21 |
18.1 |
129 |
8.3 |
6 |
.. |
.. |
Pays-Bas |
14.8 |
‑37 |
.. |
.. |
26.0 |
‑24 |
5.4 |
11 |
.. |
.. |
75.0 |
‑17 |
Nouvelle‑Zélande |
8.0 |
‑9 |
10.9 |
‑5 |
12.2 |
17 |
1.6 |
‑57 |
.. |
.. |
2.4 |
‑40 |
Norvège |
3.0 |
‑32 |
.. |
.. |
9.0 |
‑24 |
3.7 |
‑28 |
.. |
.. |
17.6 |
‑30 |
Portugal |
32.6 |
‑6 |
.. |
.. |
28.1 |
‑6 |
0.1 |
‑49 |
3.4 |
‑46 |
15.9 |
‑42 |
Espagne |
33.0 |
‑4 |
.. |
.. |
113.1 |
‑16 |
52.7 |
32 |
32.8 |
18 |
113.1 |
‑25 |
Suède |
12.5 |
‑17 |
12.5 |
‑17 |
21.7 |
‑6 |
10.5 |
‑40 |
.. |
.. |
22.3 |
‑18 |
Suisse |
1.8 |
‑23 |
.. |
.. |
17.2 |
‑12 |
6.6 |
2 |
3.5 |
‑5 |
89.1 |
‑2 |
Royaume‑Uni |
40.2 |
‑19 |
27.2 |
‑6 |
64.9 |
‑17 |
32.0 |
41 |
13.5 |
‑40 |
45.6 |
‑68 |
États-Unis |
64.4 |
‑7 |
64.4 |
‑7 |
354.0 |
‑50 |
63.5 |
‑41 |
35.2 |
‑53 |
.. |
.. |
OCDE |
521.6 |
‑22 |
222.3 |
‑23 |
1 070.6 |
‑34 |
354.4 |
‑18 |
178.2 |
‑38 |
1 016.1 |
‑22 |
UE |
234.8 |
‑18 |
17.2 |
‑23 |
455.0 |
‑22 |
190.0 |
‑10 |
62.7 |
‑15 |
849.4 |
‑17 |
Note : Total UE, non compris le Royaume‑Uni.
Source: Base de données OCDE sur les Migrations internationales.
Tableau d’annexe 1.A.2. Quelques catégories d’entrées de travailleurs étrangers temporaires
Destination |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
Évolution 2020/19 |
Évolution 2021/2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Milliers |
(%) |
(%) |
||||||||||
Travailleurs saisonniers |
|
|||||||||||
Total OCDE |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
458.3 |
459.9 |
543.4 |
+ 0 |
+ 18 |
États-Unis |
65.3 |
74.2 |
89.3 |
108.1 |
134.4 |
161.6 |
196.4 |
204.8 |
213.4 |
294.7 |
+ 4 |
+ 38 |
Pologne |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
131.4 |
137.4 |
113.4 |
+ 5 |
- 17 |
Canada |
25.7 |
27.6 |
29.8 |
30.8 |
34.2 |
35.2 |
35.8 |
36.9 |
31.2 |
34.3 |
- 15 |
+ 10 |
Royaume‑Uni |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
2.5 |
7.2 |
29.6 |
+ 189 |
+ 311 |
Nouvelle‑Zélande |
8.0 |
8.6 |
8.9 |
9.6 |
10.5 |
11.3 |
12.2 |
13.9 |
15.3 |
19.4 |
+ 10 |
+ 27 |
Espagne |
3.8 |
3.1 |
3.1 |
2.9 |
2.8 |
5.7 |
13.8 |
11.6 |
18.1 |
16.0 |
+ 56 |
- 12 |
France |
6.4 |
6.1 |
6.6 |
6.7 |
6.8 |
7.2 |
8.1 |
10.3 |
5.8 |
14.9 |
- 44 |
+ 160 |
Australie |
1.1 |
1.5 |
2.0 |
3.2 |
4.5 |
6.2 |
8.5 |
12.2 |
9.8 |
6.3 |
- 19 |
- 36 |
Suède |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
4.9 |
6.2 |
3.5 |
5.5 |
- 43 |
+ 59 |
Mexique |
21.7 |
15.2 |
14.7 |
15.9 |
14.9 |
12.4 |
10.7 |
10.0 |
3.7 |
3.7 |
- 63 |
+ 2 |
Finlande |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
0.9 |
1.6 |
1.7 |
2.0 |
+ 7 |
+ 20 |
Italie |
9.7 |
7.6 |
4.8 |
3.6 |
3.5 |
3.6 |
5.6 |
4.2 |
1.8 |
2.0 |
- 57 |
+ 9 |
Norvège |
2.3 |
2.5 |
2.5 |
2.3 |
2.4 |
2.6 |
2.9 |
3.4 |
2.4 |
1.4 |
- 31 |
- 41 |
Autriche |
13.2 |
15.1 |
7.2 |
6.9 |
6.7 |
6.9 |
7.6 |
9.4 |
8.7 |
.. |
.. |
.. |
Vacanciers actifs |
|
|||||||||||
Total OCDE |
426.4 |
475.7 |
467.6 |
465.8 |
470.9 |
484.0 |
483.3 |
482.2 |
200.0 |
105.5 |
- 59 |
- 47 |
États-Unis |
79.8 |
86.4 |
90.3 |
95.0 |
101.1 |
104.9 |
104.5 |
108.8 |
5.0 |
39.6 |
- 95 |
+ 701 |
Australie |
223.0 |
258.2 |
239.6 |
226.8 |
214.6 |
211.0 |
210.5 |
209.0 |
149.2 |
39.6 |
- 29 |
- 73 |
Canada |
45.8 |
44.9 |
43.2 |
39.6 |
44.7 |
55.8 |
56.6 |
55.5 |
15.8 |
14.3 |
- 71 |
- 10 |
Royaume‑Uni |
19.6 |
20.9 |
23.5 |
25.3 |
22.3 |
21.6 |
20.8 |
20.1 |
8.0 |
8.4 |
- 60 |
+ 5 |
France |
2.4 |
2.7 |
2.9 |
3.0 |
3.8 |
4.3 |
5.0 |
5.2 |
2.0 |
2.4 |
- 61 |
+ 17 |
Nouvelle‑Zélande |
45.2 |
51.9 |
58.1 |
63.5 |
69.8 |
69.2 |
65.9 |
59.2 |
14.8 |
0.9 |
- 75 |
- 94 |
Corée |
1.0 |
1.2 |
1.3 |
1.4 |
1.6 |
1.9 |
2.4 |
2.7 |
0.9 |
0.3 |
- 67 |
- 64 |
Danemark |
0.4 |
0.4 |
0.6 |
0.8 |
1.2 |
1.5 |
1.8 |
3.7 |
1.0 |
0.0 |
- 74 |
- 98 |
Japon |
9.3 |
9.1 |
8.1 |
10.4 |
11.9 |
13.8 |
15.9 |
18.0 |
3.3 |
.. |
- 82 |
.. |
Stagiaires internationaux |
|
|||||||||||
Total OCDE |
92.6 |
91.3 |
106.2 |
120.5 |
125.8 |
148.5 |
173.5 |
213.6 |
93.5 |
28.7 |
- 56 |
- 69 |
Japon |
85.9 |
83.9 |
98.7 |
112.7 |
121.9 |
144.1 |
163.6 |
201.9 |
86.2 |
23.6 |
- 57 |
- 73 |
Allemagne |
4.1 |
3.9 |
3.8 |
4.3 |
.. |
.. |
4.6 |
5.1 |
3.1 |
.. |
- 39 |
.. |
France |
1.2 |
2.0 |
2.2 |
2.5 |
2.6 |
2.5 |
3.1 |
4.2 |
2.5 |
3.0 |
- 41 |
+ 21 |
Danemark |
1.4 |
1.4 |
1.5 |
1.1 |
1.3 |
1.9 |
2.3 |
2.4 |
1.6 |
2.0 |
- 30 |
+ 25 |
Transferts intra‑entreprise |
|
|||||||||||
Total OCDE |
127.6 |
134.4 |
136.1 |
149.7 |
141.7 |
138.9 |
141.7 |
150.5 |
72.1 |
54.8 |
- 52 |
- 24 |
États-Unis |
62.4 |
66.7 |
71.5 |
78.5 |
79.3 |
78.2 |
74.4 |
77.0 |
35.9 |
27.4 |
- 53 |
- 24 |
Royaume‑Uni |
29.3 |
33.2 |
36.6 |
36.4 |
36.0 |
32.8 |
31.7 |
27.1 |
8.6 |
0.3 |
- 68 |
- 97 |
Canada |
12.4 |
11.5 |
11.4 |
9.8 |
9.8 |
11.0 |
12.7 |
14.3 |
5.9 |
11.3 |
- 59 |
+ 91 |
Pologne |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
.. |
11.3 |
12.9 |
11.9 |
+ 14 |
- 7 |
Japon |
6.1 |
6.2 |
7.2 |
7.2 |
7.7 |
8.7 |
9.5 |
10.0 |
3.2 |
0.5 |
- 68 |
- 84 |
Allemagne |
7.2 |
7.8 |
9.4 |
9.1 |
.. |
.. |
8.0 |
6.7 |
2.9 |
1.9 |
- 56 |
- 37 |
Australie |
10.1 |
8.9 |
.. |
7.8 |
8.1 |
7.6 |
4.7 |
2.8 |
1.8 |
1.5 |
- 35 |
- 17 |
Irlande |
.. |
.. |
.. |
0.9 |
0.8 |
0.7 |
0.8 |
1.2 |
0.7 |
.. |
- 42 |
;; |
Note : Pour chaque catégorie de permis, ne figurent dans le tableau que les flux d’immigration supérieurs à 1 000 en 2021. Le nombre de travailleurs saisonniers porte sur le nombre de permis octroyés, ou d’autorisations de travail dans le cas français.
Source: Base de données OCDE sur les Migrations internationales.
Tableau d’annexe 1.A.3. Nature et caractéristiques des permis pris en considération dans les statistiques sur l’immigration de travailleurs temporaires
Pays |
Nom du programme |
Durée de résidence / renouvelabilité du contrat |
Existence d’un quota |
---|---|---|---|
Allemagne (permis délivrés) |
Stagiaires |
|
|
Transferts intra‑entreprises : § 8 BeschV (Praktische Tätigkeiten als Voraussetzung für die Anerkennung ausländischer Berufsqualifikationen), § 10 BeschV (Internationaler Personalaustausch, Auslandsprojekte), § 10a BeschV (ICT-Karte / Mobiler-ICT-Karte) |
|
|
|
Autres travailleurs : § 8 Abs. 2 BeschV (Anerkennung ausländischer Berufsqualifikationen – § 17a AufenthG bis zu 18 Monate), § 8 Abs. 3 BeschV (Anerkennung ausländischer Berufsqualifikationen – sonstige), § 11 Abs. 1 BeschV (Sprachlehrerinnen und Sprachlehrer), § 11 Abs. 2 BeschV (Spezialitätenköchinnen und Spezialitätenköche), § 12 BeschV (Au-Pair-Beschäftigungen), § 13 BeschV (Hausangestellte von Entsandten), § 19 Abs. 2 BeschV (Werklieferverträge), § 25 BeschV (Kultur und Unterhaltung), § 27 BeschV (Grenzgängerbeschäftigung), § 29 Abs. 1 BeschV (Internationale Abkommen – Niederlassungspersonal), § 29 Abs. 2 BeschV (Internationale Abkommen – Gastarbeitnehmer), § 29 Abs. 3 – 4 BeschV (Internationale Abkommen), § 29 Abs. 5 BeschV (Internationale Abkommen – WHO/Europaabkommen) |
|
|
|
Australie (Visas temporaires accordés, années fiscales, ressortissants de Nouvelle‑Zélande exclus) |
Travailleurs saisonniers : Seasonal Worker Programme (sous-catégorie 416 remplacée par la sous-catégorie 403 à partir de nov. 2016) |
Entre 4 et 7 mois. |
Non soumis à quota. |
Vacanciers actifs : sous-catégories 417 et 462 |
Jusqu’à 1 an. |
Sous-catégorie 417 : non soumis à quota ; Sous-catégorie 462 : quota sauf pour les États-Unis. |
|
Stagiaires : Visa Training (sous-catégorie 407) introduit en 2016. Ancien visas Temporary Work (Training and Research) (sous-catégorie 402) (dont ‘Occupational trainee’ et ‘Professional development’) fermé à de nouvelles candidatures depuis 2016 ; les visas suivants qui sont fermés à de nouvelles candidatures depuis le 24 nov. 2012 : Visiting Academic (sous-catégorie 419), Occupational Trainee (sous-catégorie 442), Professional Development (sous-catégorie 470) ; et le visa Trade Training Skills (sous-catégorie 471) supprimé en sept. 2007. |
Jusqu’à 2 ans. |
|
|
Transferts intra‑entreprises : visas de la sous-catégorie 457 délivrés (aux demandeurs principaux) |
Jusqu’à 4 ans. |
|
|
Autres travailleurs : Autres travaux temporaires (Experts pour mission courte); Relations internationales (sauf travailleurs saisonniers); Activité temporaire; Travail temporaire (qualifié) (sauf transferts intraentreprises) |
|
|
|
Autriche |
Travailleurs saisonniers : saisons touristiques d’hiver et d’été, Agriculture, Travailleurs saisonniers de base, Aidants aux récoltes (nombre de personnes estimé sur la base du nombre de permis délivrés). |
Jusqu’à 12 mois. |
|
Transferts intra‑entreprises |
Non soumis à quota. |
||
Autres travailleurs : Chercheurs, Artistes (sous contrat ou à leur propre compte), travailleurs indépendants ; Au pairs ; Certains autres emplois rémunérés. |
|
Non soumis à quota. |
|
Belgique |
Vacanciers actifs (10 principaux pays d’origine) |
|
|
Stagiaire |
|
|
|
Autres travailleurs : Au Pair ; Artistes ; Sportifs ; Professeurs invités et formateurs ; Autres travailleurs temporaires |
|
|
|
Canada (TFWP & IMP programmes – premiers permis) |
Transferts intra‑entreprises (ICT) : Détenteurs d’un permis du Programme de mobilité internationale (PMI) par année de d’obtention du premier permis (Commerce – ICT ; NAFTA – ICT ; GATS ; Intérêts canadiens – ICT) |
Variable. |
|
Travailleurs saisonniers : Programme des travailleurs agricoles saisonniers (Programme des travailleurs étrangers temporaires) : entrées effectives |
Non renouvelable. |
|
|
Vacanciers actifs : Expérience internationale Canada (EIC), vacanciers actifs et programmes internationaux pour les jeunes (PMI) |
Non renouvelable. |
Non soumis à quota. |
|
Autres travailleurs : Programme de mobilité internationale (PMI) : Accords (hors transferts intra‑entreprises) ; Intérêts canadiens (hors vacanciers actifs, conjoints et transferts intraentreprises) ; Autosuffisants ; Candidats à la résidence permanente au Canada ; Raisons humanitaires ; Programme des travailleurs étrangers temporaires : Aides familiaux résidents ; Travailleurs agricoles (non saisonniers) ; Programme des travailleurs étrangers temporaires (autres) |
IMP : variable ; |
Non soumis à quota. |
|
Aides familiaux résidents : illimité ; |
|||
Programme des travailleurs étrangers temporaires (autres) : non renouvelable. |
|||
Colombie |
Vacanciers actifs |
||
Transferts intra‑entreprises |
|||
Autres travailleurs |
|||
Corée |
Stagiaires de l’industrie : D‑3 |
|
|
(visas délivrés) |
Vacanciers actifs : H‑1 |
|
|
Transferts intra‑entreprises : D‑7 |
|
|
|
Autres travailleurs : visas D‑6 ; D‑9 ; E‑1 to E‑9 ; H2 |
|
|
|
Danemark |
Vacanciers actifs |
|
|
Stagiaires |
|
|
|
Autres travailleurs : Statut de fait, Au pair, Volontaires |
|
|
|
Espagne |
Travailleurs saisonniers : Autorisations de travail temporaire |
|
|
Transferts intra‑entreprises |
|
|
|
Autres travailleurs : Permis pour employés à contrats de durée limitée ; Permis de fournisseurs de service international ; Permis de résidence temporaire pour des professions spécifiques ne nécessitant pas d’autorisation de travail ; Chercheurs ; Stagiaires et travailleurs dans la recherche‑développement. |
Jusqu’à 12 mois |
|
|
États-Unis (visas autres que « immigration ») |
Travailleurs saisonniers : H‑2A – Travailleurs temporaires dans l’agriculture |
Jusqu’à 3 ans. |
Non soumis à quota. |
Vacanciers actifs : J‑1 – Exchange visitor, Summer Work Travel Programm |
Jusqu’à 4 mois. |
Quota. |
|
Stagiaires : H3 |
Jusqu’à 2 ans. |
|
|
Transferts intra‑entreprises : L‑1 (personnel de direction, managers, et spécialistes employés dans une entreprise internationale) |
Maximum de 1 an pour le premier séjour (jusqu’à 3 ans pour les employés L‑1A). Extensions jusqu’à 7 ans maximum (5 ans pour les L‑1B). |
|
|
Autres travailleurs : |
|
|
|
H‑2B – Travailleurs temporaires dans des secteurs non-agricoles |
Jusqu’à 3 ans. |
Quota. |
|
H‑1B – Travailleurs temporaires de mérite et compétence exceptionnels (hors infirmiers) |
Jusqu’à 3 ans initialement. Maximum de 6 ans au total (il y a des exceptions). |
|
|
H‑1B1 – Travailleurs dans le cadre d’un accord de libre échange (Chili/Singapour) |
|
|
|
H‑1C – Infirmiers dans les zones en pénuries de main-d’œuvre médicale (expiré en 2009) |
Jusqu’à 3 ans. |
|
|
O‑1 – Personnes aux capacités exceptionnelles dans les domaines scientifiques, artistiques, de l’éducation, les affaires ou l’athlétisme |
Jusqu’à 3 ans (extension jusqu’à 1 an). |
|
|
O‑2 – Personne accompagnant ou assistant un artiste ou athlète détenteurs d’un O‑1 |
Jusqu’à 3 ans (extension jusqu’à 1 an). |
|
|
P‑1 – Athlète reconnu internationalement ou membre d’une équipe reconnue internationalement |
Jusqu’à 5 ans (1 an pour les groupes d’athlètes). Maximum de 10 ans (5 ans pour les groupes d’athlètes). |
|
|
P‑2 – Artiste ou entraîneur dans un programme d’échange réciproque |
Jusqu’à 1 an initialement (extension jusqu’à 1 an). |
|
|
P‑3 – Artiste ou entraîneur dans un programme non réciproque |
Jusqu’à 1 an initialement (extension jusqu’à 1 an). |
|
|
R‑1 – Personnes dans des activités religieuses |
Jusqu’à 30 mois initialement. |
|
|
TN – NAFTA professional |
Jusqu’à 3 ans. |
|
|
Finlande |
Travailleurs saisonniers: visas pour travailleurs saisonniers |
Jusqu’à 9 mois |
|
Stagiaires |
|
|
|
Autres travailleurs |
Jusqu’à 12 mois |
|
|
France (premier permis délivrés) |
Transferts intra‑entreprises : Salarié en mission / Salarié détaché ICT |
Jusqu’à 3 ans. |
|
Travailleurs saisonniers : autorisations de travail délivrés dans le cadre d’un contrat de travail saisonnier, y compris renouvellements – statistiques de l’OFII |
Jusqu’à 9 mois par an (autorisation valable 3 ans). |
|
|
Vacanciers actifs : Programme vacances travail |
Jusqu’à 12 mois. |
|
|
Stagiaires |
Jusqu’à 1 an initialement (extension jusqu’à 3 ans au total). |
|
|
Autres travailleurs : Migrations économiques temporaires (visa “salarié” < 12 mois) |
Jusqu’à 12 mois (renouvelable). |
|
|
Irlande |
Vacanciers actifs : visas de vacanciers actifs |
|
|
Stagiaires: Internship employment permit |
|
|
|
Transferts intra‑entreprises |
|
|
|
Autres travailleurs : Contrats de services ; Accords d’échanges ; Sport and Cultural Employment Permits |
|
|
|
Israël (entrées sauf travailleurs palestiniens ; et effectifs de travailleurs journaliers jordaniens en emploi dans des secteurs non soumis à quotas) |
Vacanciers actifs |
|
|
Autres travailleurs : |
|
|
|
Construction : travailleurs jordaniens (journaliers dans les secteurs soumis à quotas); Projet de tramway à Tel Aviv ; Projets dans les ports fluviaux ; Projets d’irrigation dans la vallée du Jourdain ; Travailleurs étrangers dans le secteur de la construction (accords bilatéraux avec la Bulgarie, la Chine, la Moldavie, la Roumanie, la Türkiye et l’Ukraine). |
Travailleurs journaliers: illimité; autres travailleurs: renouvelable jusqu’à 63 mois. |
Quota. |
|
Tourisme : travailleurs journaliers jordaniens dans l’hôtellerie et dans la construction à Eilat |
Illimité. |
Quota. |
|
Agriculture |
Non renouvelable. |
Quota. |
|
Soins à domicile |
Renouvelable jusqu’à 63 mois (ou jusqu’à 7 ans if no employer change entre 5 et 7 ans de séjour). |
Non soumis à quota. |
|
Spécialistes et hautement qualifiés (Experts working visa) |
Illimité. |
Non soumis à quota. |
|
Italie |
Travailleurs saisonniers |
|
|
Vacanciers actifs |
|
|
|
Autres travailleurs |
Jusqu’à 12 mois |
|
|
Japon (nouveaux visas, hors ré-entrées) |
Stagiaires : Stagiaires et techniciens stagiaires |
|
|
Transferts intra‑entreprises |
|
|
|
Autres travailleurs : Professeurs; Artistes; Activités religieuses ; Journalistes ; Chercheurs ; Instructeurs ; Entraîneurs ; Activités culturelles ; Certaines acitivités (y compris des travailleurs permanents et leurs conjoint(e)s, tels que les travailleurs hautement qualifiés) |
Entre 1 et 5 ans, renouvelable. |
Non soumis à quota. |
|
Luxembourg |
Stagiaires |
|
|
Transferts intra‑entreprises |
|
|
|
Autres travailleurs |
Jusqu’à 12 mois |
|
|
Mexique |
Travailleurs saisonniers : Cartes de travailleurs frontaliers en visite (Tarjeta de Visitante Trabajador Fronterizo) |
Jusqu’à 5 ans |
|
Autres travailleurs : Permis de résidence temporaire (Tarjetas de Residente Temporal) pour raison de travail |
|
|
|
Norvège (hors ressortissants de l’UE/AELE) |
Travailleurs saisonniers |
Non renouvelable. |
|
Vacanciers actifs |
|
|
|
Stagiaires |
|
|
|
Transferts intra‑entreprises |
|
|
|
Autres travailleurs : Travailleurs temporaires non-qualifiés non-saisonniers |
|
|
|
Nouvelle‑Zélande (hors ressortissants australiens) |
Travailleurs saisonniers : Recognised Seasonal Employer Limited Visa ; Supplementary Seasonal Employment (extensions) |
Jusqu’à 7 mois (ou 9 mois pour les ressortissants-résidents de Tuvalu et Kiribati) ; extensions possible jusqu’à 6 mois. |
Quota. |
Vacanciers actifs : Working Holiday Scheme |
Jusqu’à 12 mois (ou 23 mois pour les ressortissants britanniques ou canadiens). |
Quota pour certains pays. |
|
Stagiaires : Expérience professionnelle pour les étudiants ; stagiaires en médecine ou dentisterie ; apprentis de la course NZ racing ; stagiaires religieux |
Stage pratique pour les étudiants non inscrits en Nouvelle‑Zélande (ou inscrits pour 3 mois maximum) : jusqu’à 6 mois ; stagiaires religieux : jusqu’à 3 ans ; Apprentis jockeys : jusqu’à 4 ans. |
Non soumis à quota. |
|
Autres travailleurs : |
|
|
|
Essential skills |
Jusqu’à 5 ans. |
Non soumis à quota. |
|
Entertainers and Associated Workers |
Durée du contrat. |
Non soumis à quota. |
|
Talent (employeurs accrédités) |
Jusqu’à 30 mois. |
Non soumis à quota. |
|
Exchange Work |
Jusqu’à 12 mois. |
Quota. |
|
Long Term Skill Shortage List Occupation |
Jusqu’à 30 mois. |
Non soumis à quota. |
|
Chine Special Work |
Jusqu’à 3 ans. |
Quota. |
|
Skilled Migrant and Specialist skills |
Illimité. |
Non soumis à quota. |
|
Talent – Arts, Culture and Sports |
Illimité. |
Non soumis à quota. |
|
Pologne |
Travailleurs saisonniers : permis de travail saisonnier (y compris les activités non agricoles) |
Non soumis à quota. |
|
Transferts intra‑entreprises |
Renouvelable |
||
Autres travailleurs : |
|||
Estimation basée sur le nombre de formulaires administratifs déposés par les employeurs souhaitant recruter des travailleurs en provenance de 6 pays (Arménie, Bélarus, Géorgie, Moldova, Russie et Ukraine) selon une procédure d’embauche simplifiée. |
Jusqu’à 9 mois |
||
Nouveaux permis de résidence (permis A) délivrés pour le motif du travail. |
6 à 11 mois |
Non soumis à quota. |
|
Portugal |
Autres travailleurs |
Jusqu’à 12 mois |
|
Royaume‑Uni (visas délivrés) |
Vacanciers actifs : Tier 5 – pre PBS Youth Mobility |
Jusqu’à 24 mois (visa multi‑entrées). |
|
Transferts intra‑entreprises : |
|
|
|
Tier 2 – Intra Company Transfers Short Term (fermé le 6 avril 2017) |
|
|
|
Tier 2 – Intra Company Transfers Long Term |
Maximum 5 ans (9 ans si salaire > 120 000 GBP par an). |
|
|
Autres travailleurs : |
|
|
|
Tier 5 – pre PBS Charity Workers |
Jusqu’à 12 mois ou durée indiquée sur le certificat de parrainage plus 28 jours (le plus court des deux). |
|
|
Tier 5 – pre PBS Creative and Sporting |
Jusqu’à 12 mois, ou durée indiquée sur le certificat de parrainage plus 28 jours (le plus court des deux). |
|
|
Tier 5 – pre PBS Government Authorised Exchange |
Jusqu’à 12 ou 24 mois (selon le programme) ou durée indiquée sur le certificat de parrainage plus 28 jours (le plus court des deux). |
|
|
Tier 5 – pre PBS International Agreement |
Jusqu’à 2 ans, ou durée indiquée sur le certificat de parrainage plus 28 jours (le plus court des deux). |
|
|
Tier 5 – pre PBS Religieux |
Jusqu’à 3 ans et 1 mois, ou durée indiquée sur le certificat de parrainage plus 1 mois (le plus court des deux). |
|
|
Non-PBS – Travailleurs domestiques dans des ménages privés |
Jusqu’à 6 mois. |
|
|
Slovénie |
Travailleurs saisonniers |
|
|
Autres travailleurs |
Jusqu’à 12 mois |
|
|
Suède |
Travailleurs saisonniers: cueilleurs de baies |
|
|
Vacanciers actifs : visas de vacanciers actifs |
|
|
|
Stagiaires |
|
|
|
Autres travailleurs : Athlètes et entraîneurs ; Au Pair ; Transferts intra‑entreprises ; Interprètes ; Chercheurs invités. |
|
|
|
Suisse |
Stagiaires |
Jusqu’à 18 mois. |
Quota. |
Autres travailleurs (hors travailleurs détachés) : |
|
|
|
Employés avec permis de travail |
Jusqu’à 12 mois. |
Quota (contrats entre 4 à 12 mois) ou non (permis<4 mois). |
|
Musiciens et artistes |
Jusqu’à 8 mois. |
Non soumis à quota. |
Tableau d’annexe 1.A.4. Les 50 principaux pays d’origine des nouveaux immigrés dans l’OCDE
|
Milliers |
Part (%) |
Variation absolue 2020/19 |
Évolution 2020/19 |
Différence avec le classement 2019 |
Taux d’expatriation (pour 1 000 ) |
|
---|---|---|---|---|---|---|---|
2019 |
2020 |
2020 |
2020 |
||||
Inde |
395 |
231 |
5.0 |
‑164 |
‑41 |
1 |
0.2 |
Chine |
465 |
231 |
5.0 |
‑235 |
‑50 |
‑1 |
0.2 |
Roumanie |
288 |
223 |
4.8 |
‑65 |
‑23 |
0 |
11.5 |
Ukraine |
227 |
199 |
4.3 |
‑28 |
‑13 |
0 |
4.5 |
Vénézuela |
227 |
142 |
3.1 |
‑85 |
‑37 |
0 |
5.0 |
Viet Nam |
226 |
131 |
2.8 |
‑94 |
‑42 |
0 |
1.4 |
Royaume‑Uni |
145 |
123 |
2.6 |
‑22 |
‑15 |
6 |
1.8 |
Pologne |
150 |
122 |
2.6 |
‑28 |
‑19 |
3 |
3.2 |
Italie |
159 |
118 |
2.5 |
‑41 |
‑26 |
0 |
1.9 |
Mexique |
176 |
113 |
2.4 |
‑63 |
‑36 |
‑3 |
0.9 |
Brésil |
155 |
105 |
2.3 |
‑51 |
‑33 |
‑1 |
0.5 |
Allemagne |
121 |
101 |
2.2 |
‑21 |
‑17 |
5 |
1.2 |
Maroc |
148 |
100 |
2.1 |
‑49 |
‑33 |
‑1 |
2.7 |
Colombie |
135 |
90 |
1.9 |
‑45 |
‑33 |
0 |
1.8 |
France |
109 |
89 |
1.9 |
‑20 |
‑18 |
4 |
1.4 |
Syrie |
126 |
84 |
1.8 |
‑42 |
‑33 |
‑1 |
4.9 |
Bulgarie |
96 |
83 |
1.8 |
‑13 |
‑14 |
5 |
11.8 |
Philippines |
162 |
82 |
1.8 |
‑80 |
‑50 |
‑10 |
0.8 |
États-Unis |
124 |
74 |
1.6 |
‑50 |
‑40 |
‑3 |
0.2 |
Afghanistan |
99 |
73 |
1.6 |
‑26 |
‑26 |
0 |
1.9 |
Iraq |
119 |
72 |
1.5 |
‑47 |
‑40 |
‑3 |
1.8 |
Russie |
98 |
66 |
1.4 |
‑32 |
‑32 |
‑1 |
0.5 |
Espagne |
82 |
63 |
1.4 |
‑18 |
‑22 |
2 |
1.4 |
Pakistan |
92 |
63 |
1.4 |
‑29 |
‑31 |
‑1 |
0.3 |
Iran |
86 |
58 |
1.2 |
‑28 |
‑33 |
‑1 |
0.7 |
Tükiye |
77 |
55 |
1.2 |
‑22 |
‑29 |
2 |
0.7 |
Turkmenistan |
81 |
48 |
1.0 |
‑32 |
‑40 |
‑1 |
8.2 |
Portugal |
64 |
46 |
1.0 |
‑18 |
‑29 |
5 |
4.5 |
Nigéria |
66 |
43 |
0.9 |
‑23 |
‑34 |
0 |
0.2 |
Hongrie |
56 |
42 |
0.9 |
‑14 |
‑25 |
4 |
4.3 |
Corée |
78 |
41 |
0.9 |
‑37 |
‑47 |
‑4 |
0.8 |
Pérou |
65 |
41 |
0.9 |
‑24 |
‑37 |
‑1 |
1.3 |
République dominicaine |
65 |
39 |
0.8 |
‑26 |
‑40 |
‑3 |
3.7 |
Albanie |
52 |
38 |
0.8 |
‑14 |
‑27 |
2 |
13.2 |
Croatie |
46 |
37 |
0.8 |
‑9 |
‑19 |
7 |
9.0 |
Honduras |
49 |
36 |
0.8 |
‑14 |
‑28 |
2 |
3.7 |
Algérie |
46 |
34 |
0.7 |
‑12 |
‑26 |
3 |
0.8 |
Haïti |
54 |
33 |
0.7 |
‑21 |
‑39 |
‑3 |
2.9 |
Bangladesh |
50 |
33 |
0.7 |
‑17 |
‑34 |
‑2 |
0.2 |
Grèce |
46 |
33 |
0.7 |
‑13 |
‑29 |
1 |
3.1 |
Canada |
44 |
32 |
0.7 |
‑12 |
‑27 |
2 |
0.9 |
Cuba |
64 |
31 |
0.7 |
‑32 |
‑51 |
‑10 |
2.8 |
Égypte |
49 |
31 |
0.7 |
‑18 |
‑37 |
‑4 |
0.3 |
Pays-Bas |
41 |
31 |
0.7 |
‑10 |
‑24 |
1 |
1.8 |
Serbie |
40 |
30 |
0.6 |
‑10 |
‑25 |
3 |
3.4 |
République slovaque |
26 |
29 |
0.6 |
3 |
13 |
21 |
5.3 |
Bosnie‑Herzégovine |
40 |
28 |
0.6 |
‑12 |
‑31 |
0 |
8.4 |
Argentine |
40 |
26 |
0.6 |
‑15 |
‑37 |
‑2 |
0.6 |
El Salvador |
40 |
24 |
0.5 |
‑15 |
‑39 |
1 |
3.8 |
Népal |
40 |
24 |
0.5 |
‑16 |
‑39 |
‑1 |
0.8 |
Source: Base de données OCDE sur les Migrations internationales.
Tableau d’annexe 1.A.5. Taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 64 ans selon le lieu de naissance et le niveau d’éducation dans les pays de l’OCDE, 2021
|
Nés à l’étranger |
Nés dans le pays |
||||
---|---|---|---|---|---|---|
|
Faible |
Intermédiaire |
Élevé |
Faible |
Intermédiaire |
Élevé |
Autriche |
51.4 |
70.4 |
77.8 |
45.5 |
74.6 |
86.9 |
Belgique |
37.4 |
60.9 |
77.3 |
32.7 |
65.1 |
85.5 |
Canada |
44.2 |
64.7 |
79.7 |
45.4 |
70.7 |
82.4 |
Chili |
73.7 |
81.7 |
85.1 |
61.2 |
74.1 |
82.2 |
République tchèque |
61.3 |
82.8 |
82.2 |
23.9 |
79.6 |
85.0 |
Danemark |
57.5 |
79.7 |
89.3 |
53.9 |
80.1 |
88.4 |
Estonie |
50.6 |
70.0 |
75.1 |
39.5 |
76.7 |
89.1 |
Finlande |
46.5 |
69.4 |
81.4 |
39.9 |
74.4 |
87.8 |
France |
48.4 |
60.5 |
74.6 |
35.2 |
68.7 |
85.6 |
Allemagne |
54.7 |
75.5 |
78.0 |
47.8 |
80.7 |
90.2 |
Grèce |
50.6 |
54.9 |
61.6 |
37.7 |
55.0 |
75.8 |
Hongrie |
67.6 |
78.5 |
87.0 |
38.6 |
77.0 |
90.1 |
Islande |
73.0 |
76.1 |
80.7 |
64.3 |
81.5 |
90.6 |
Irlande |
33.6 |
70.9 |
85.2 |
36.2 |
68.6 |
86.3 |
Israël |
65.8 |
76.7 |
85.0 |
41.9 |
69.2 |
87.4 |
Italie |
54.9 |
62.5 |
66.5 |
40.2 |
63.9 |
80.5 |
Lettonie |
39.5 |
62.9 |
77.7 |
31.4 |
70.7 |
86.5 |
Lituanie |
34.8 |
62.5 |
80.5 |
24.9 |
69.6 |
89.7 |
Luxembourg |
56.7 |
63.5 |
84.1 |
33.4 |
68.7 |
84.7 |
Mexique |
70.1 |
64.1 |
71.2 |
65.6 |
71.6 |
79.7 |
Pays-Bas |
53.5 |
69.3 |
78.2 |
68.9 |
83.2 |
90.2 |
Nouvelle‑Zélande |
66.4 |
79.5 |
86.3 |
71.9 |
83.0 |
89.3 |
Norvège |
51.5 |
72.5 |
81.9 |
54.9 |
79.7 |
90.0 |
Pologne |
- |
76.0 |
88.6 |
24.7 |
70.7 |
89.9 |
Portugal |
71.4 |
77.3 |
91.0 |
59.5 |
68.6 |
85.9 |
République slovaque |
- |
75.6 |
84.7 |
13.7 |
74.9 |
85.5 |
Slovénie |
41.3 |
72.9 |
81.7 |
29.3 |
69.7 |
88.9 |
Espagne |
52.4 |
62.0 |
70.2 |
48.1 |
58.2 |
81.2 |
Suède |
41.8 |
72.5 |
80.7 |
40.7 |
81.8 |
90.9 |
Suisse |
63.6 |
74.7 |
83.3 |
54.8 |
80.7 |
91.4 |
Türkiye |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Royaume‑Uni |
67.3 |
77.6 |
85.0 |
55.4 |
77.6 |
87.0 |
États-Unis |
58.9 |
67.4 |
77.9 |
29.0 |
65.4 |
81.6 |
UE27 |
52.1 |
67.8 |
76.3 |
41.9 |
71.4 |
86.2 |
Moyenne OCDE |
54.7 |
70.5 |
79.9 |
45.1 |
72.9 |
86.4 |
Note : Pour le Mexique, les données se réfèrent à 2019. Les données pour le Chili se réfèrent à 2017. Pour Israël, les données se réfèrent à 2020. La moyenne de l’OCDE exclut la Pologne et la République slovaque car les données ne sont pas disponibles pour tous les niveaux d’éducation dans ces pays.
Source : Pays européens: Enquêtes sur les forces de travail (Eurostat) ; Canada, Israël; Nouvelle‑Zélande : enquêtes sur la population active; Mexique : Encuesta Nacional de Ocupación y Empleo (ENOE) ; États-Unis : Current Population Survey.
Tableau d’annexe 1.A.6. Emploi des personnes nées à l’étranger selon le secteur d’activité, 2021
|
Agriculture et pêhce |
Indus. Extractives, manufacturières, énergie |
Construction |
Commerce |
Hébergement et restauration |
Enseignement |
Santé |
Ménages en tant qu’employeurs |
Administration et OET |
Autres services |
Total |
Nés à l’étranger en emploi (milliers) |
Nés à l’étranger dans l’emploi total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
(%) |
||
Australie |
1.3 |
11.0 |
7.4 |
11.8 |
9.0 |
6.7 |
14.8 |
- |
9.0 |
29.1 |
100 |
- |
30.3 |
Autriche |
1.5 |
19.0 |
9.4 |
15.4 |
10.4 |
5.4 |
10.5 |
- |
9.4 |
18.9 |
100 |
914 |
22.3 |
Belgique |
- |
12.1 |
8.2 |
11.7 |
5.3 |
6.6 |
14.5 |
- |
20.7 |
20.9 |
100 |
820 |
17.9 |
République tchèque |
2.3 |
34.6 |
11.2 |
12.1 |
4.7 |
4.5 |
6.6 |
0.5 |
6.0 |
17.6 |
100 |
229 |
4.7 |
Danemark |
- |
13.8 |
5.0 |
14.4 |
8.4 |
9.8 |
19.6 |
- |
11.6 |
17.3 |
100 |
259 |
9.9 |
Estonie |
- |
30.4 |
10.4 |
12.6 |
- |
11.0 |
- |
- |
- |
35.5 |
100 |
49 |
8.5 |
Finlande |
1.8 |
13.4 |
9.2 |
10.6 |
8.6 |
8.5 |
15.7 |
0.0 |
11.6 |
20.8 |
100 |
221 |
9.5 |
France |
1.0 |
10.5 |
11.1 |
12.1 |
6.7 |
6.3 |
13.7 |
2.3 |
13.7 |
22.5 |
100 |
3 017 |
11.8 |
Allemagne |
0.6 |
24.3 |
7.3 |
13.6 |
6.7 |
4.8 |
12.7 |
0.8 |
10.6 |
18.6 |
100 |
7 172 |
18.6 |
Grèce |
9.0 |
15.0 |
11.6 |
15.4 |
18.3 |
2.2 |
4.4 |
4.2 |
7.3 |
12.5 |
100 |
263 |
7.1 |
Hongrie |
3.7 |
20.9 |
10.0 |
16.0 |
7.2 |
10.7 |
6.8 |
0.0 |
7.9 |
16.9 |
100 |
142 |
3.2 |
Islande |
3.5 |
15.1 |
8.9 |
10.3 |
13.7 |
10.4 |
11.9 |
- |
8.6 |
17.7 |
100 |
29 |
16.2 |
Irlande |
- |
16.8 |
5.0 |
14.7 |
9.9 |
6.8 |
16.7 |
0.0 |
8.2 |
21.9 |
100 |
501 |
24.1 |
Israël |
0.5 |
15.5 |
3.7 |
10.6 |
3.2 |
8.5 |
16.1 |
5.3 |
10.6 |
26.0 |
100 |
801 |
27.8 |
Italie |
6.5 |
20.3 |
9.7 |
10.4 |
7.9 |
2.4 |
6.0 |
15.0 |
7.1 |
14.8 |
100 |
3 024 |
14.3 |
Lettonie |
- |
19.4 |
12.2 |
18.4 |
- |
8.5 |
7.5 |
- |
8.1 |
25.9 |
100 |
59 |
7.6 |
Lituanie |
- |
33.7 |
- |
19.4 |
- |
14.8 |
- |
- |
- |
32.0 |
100 |
33 |
2.7 |
Luxembourg |
- |
3.9 |
7.9 |
10.7 |
4.8 |
4.6 |
9.0 |
2.3 |
20.4 |
36.3 |
100 |
152 |
58.2 |
Pays-Bas |
1.7 |
12.4 |
4.0 |
14.9 |
6.9 |
6.5 |
14.5 |
0.3 |
14.5 |
24.2 |
100 |
1 093 |
13.0 |
Norvège |
1.3 |
11.4 |
9.4 |
12.1 |
7.5 |
7.3 |
21.8 |
0.0 |
12.7 |
16.6 |
100 |
500 |
19.8 |
Portugal |
- |
17.3 |
4.9 |
14.9 |
5.1 |
11.2 |
12.7 |
2.6 |
12.3 |
19.1 |
100 |
387 |
8.8 |
République slovaque |
1.0 |
21.4 |
8.0 |
19.5 |
6.1 |
4.0 |
7.7 |
- |
9.3 |
22.9 |
100 |
23 |
1.0 |
Slovénie |
- |
26.9 |
15.7 |
11.3 |
5.1 |
5.7 |
7.6 |
- |
9.9 |
17.9 |
100 |
87 |
9.5 |
Espagne |
6.5 |
10.3 |
9.5 |
14.3 |
15.2 |
3.2 |
6.6 |
9.7 |
8.8 |
15.9 |
100 |
3 411 |
18.1 |
Suède |
- |
11.2 |
5.0 |
10.2 |
5.5 |
13.9 |
20.1 |
0.0 |
13.1 |
21.0 |
100 |
956 |
21.3 |
Suisse |
0.6 |
15.3 |
7.9 |
12.3 |
6.2 |
6.5 |
14.6 |
2.1 |
8.7 |
25.8 |
100 |
1 231 |
32.1 |
Royaume‑Uni |
0.4 |
10.5 |
5.4 |
11.9 |
8.5 |
9.7 |
16.1 |
0.3 |
10.8 |
26.2 |
100 |
5 052 |
17.0 |
États-Unis |
1.8 |
12.1 |
11.7 |
12.5 |
8.2 |
6.2 |
12.7 |
1.2 |
9.2 |
24.6 |
100 |
23 494 |
18.6 |
UE27 |
2.6 |
17.4 |
8.4 |
13.0 |
8.3 |
5.2 |
11.2 |
4.2 |
10.7 |
19.0 |
100 |
23 399 |
12.7 |
Note : Un tiret indique que les estimations ne sont pas suffisamment fiables pour être publiées. OET : organisations extra-territoriales. La population de référence est la population en âge de travailler (15‑64 ans). Les données pour l’Australie se réfèrent à 2017 ; les données pour le Royaume‑Uni se réfèrent aux trois premiers trimestres de 2020. Les données pour Israël et la République slovaque se réfèrent à 2020.
Source : Australie, Israël, Royaume‑Uni : Enquêtes sur la population active. Pays européens : Enquêtes sur les forces de travail (Eurostat) ; États-Unis : Current Population Surveys.