En 2020, le Mexique a accueilli 58 400 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris les changements de statut), soit 44.1 % de plus qu’en 2019. Ce chiffre comprend 13 % de travailleurs immigrés, 37.6 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 34.2 % de migrants humanitaires. Environ 2 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 10 300 à des travailleurs immigrés temporaires et saisonniers.
Le Venezuela, le Honduras et les États-Unis étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Honduras a enregistré la plus forte augmentation (4 300) et la Chine la plus forte diminution (‑200) des flux vers le Mexique par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 220 %, pour atteindre environ 130 000. La majorité des demandeurs provenaient d’Haïti (52 000), du Honduras (36 000) et de Cuba (8 300). La plus forte augmentation depuis 2020 a concerné les ressortissants d’Haïti (46 000). Sur les 58 000 décisions prises en 2021, 48 % étaient positives.
La politique migratoire du Mexique vise à garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières dans le plein respect des droits humains des personnes qui se déplacent. Bien que le Mexique ait collaboré avec les États-Unis pour empêcher les migrants clandestins en provenance du Guatemala, d’El Salvador et du Honduras de se déplacer vers le nord et d’arriver à la frontière étasunienne, il a défendu les droits des migrants et adopté une approche humanitaire du développement économique afin de s’attaquer aux causes structurelles des migrations.
Les Protocoles de protection des migrants (PPM) ont été introduits sous le gouvernement Trump, au début de 2019, pour que les demandeurs d’asile cherchant à rester aux États-Unis soient renvoyés au Mexique en attendant la décision des tribunaux américains. Le gouvernement mexicain a consenti à une deuxième phase en décembre 2021 et a accueilli de nouveau ses ressortissants de retour. Face à une telle situation, le Mexique a toutefois exprimé le souhait d’obtenir davantage de ressources pour financer les hébergements, la protection des groupes vulnérables, la prise en compte des conditions locales en matière de sécurité, les capacités d’accueil et de prise en charge de l’Institut national des migrations, et l’application des mesures de lutte contre le COVID‑19.
Plusieurs initiatives prises en 2021 ont cherché à réduire les flux migratoires irréguliers, notamment une augmentation prononcée du nombre de placements en rétention. La Garde nationale, créée par décret présidentiel, a pour mission de collaborer avec l’Institut national des migrations. Elle est chargée du contrôle des flux, des vérifications et de l’examen des dossiers sur le territoire national.
En 2021, le nombre de résidents permanents dans le pays a considérablement augmenté par rapport à celui enregistré les quatre années précédentes. On observe en outre une augmentation exponentielle du nombre d’enfants et d’adolescents immigrés en situation irrégulière, qui pourrait tenir aux réformes juridiques concernant les enfants publiées en novembre 2020.
D’autre part, en décembre 2021, le Mexique et les États-Unis ont annoncé un programme de bourses d’études et de formation permettant à des jeunes originaires du Honduras, d’El Salvador et du Guatemala de trouver un emploi stable dans leur pays d’origine : Sembrando Oportunidades.
En réponse au nombre croissant de demandeurs d’asile, le budget alloué à la Commission mexicaine d’aide aux personnes réfugiées (COMAR) a été augmenté. Le financement provient en grande partie du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et de pays donneurs. Ce sont principalement les organisations de la société civile qui ont pris en charge les tâches humanitaires de gestion des abris le long de routes migratoires, d’assistance médicale et d’aide juridique ainsi que les nombreuses autres formes d’assistance.
Des progrès ont également été réalisés au regard des actions en faveur de la réintégration des Mexicains de retour dans leur pays. Cette année, la Stratégie interinstitutionnelle pour la prise en charge exhaustive des familles mexicaines rapatriées ou de retour a été définie. Son objectif consiste à renforcer les politiques publiques de l’État mexicain orientées vers la réintégration des familles mexicaines rapatriées et de retour.
Enfin, lorsque le Mexique a présidé la Conférence régionale sur les migrations en 2021, le pays a intensifié le dialogue sur les migrations irrégulières et encouragé la participation au Forum d’examen des migrations internationales en vue de mettre en commun les bonnes pratiques en la matière.
Pour de plus amples informations : www.gob.mx | www.inegi.org.mx | www.politicamigratoria.gob.mx