En 2020, la Suède a accueilli 79 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit ‑18.8 % par rapport à 2019. Ce chiffre comprend 28 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 15.8 % de travailleurs immigrés, 43 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 13.2 % de migrants humanitaires. Environ 6 600 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 5 100 à des travailleurs immigrés temporaires et saisonniers (hors migration intra‑UE). Par ailleurs, 61 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2020, soit une baisse de ‑28 % par rapport à 2019. Ces travailleurs détachés sont généralement sous contrat de courte durée.
L’Inde, la Syrie et l’Afghanistan étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Danemark a enregistré la plus forte augmentation (25) et l’Afghanistan la plus forte diminution (‑5 300) des flux vers la Suède par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de ‑25.3 %, pour atteindre environ 10 000. La majorité des demandeurs provenaient de Syrie (2 200), d’Afghanistan (1 000) et d’Ukraine (400). La plus forte augmentation depuis 2020 concerne les ressortissants de Syrie (400) et la plus forte diminution les ressortissants d’Ouzbékistan (‑560). Sur les 10 000 décisions prises en 2021, 28 % étaient positives.
Les modifications des règles contenues dans la Loi sur les étrangers, adoptées par le parlement en juin 2021, sont entrées en vigueur en juillet de la même année. En vertu de la nouvelle législation, tous les permis de séjour délivrés sont provisoires. Leur durée de validité pourra varier, mais elle sera généralement de deux ans. Des permis de séjour permanent pourront être accordés uniquement si certaines conditions sont remplies, dont une condition d’autonomie financière. Les conditions applicables à l’immigration familiale ont également été durcies : le parent en Suède doit être capable de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille et disposer d’un logement d’une taille et d’une qualité suffisantes pour le nombre de personnes à accueillir.
En juin 2022, le parlement a adopté de nouvelles règles pour durcir et améliorer les règles applicables à l’immigration de travail. Elles sont censées faire échec à l’exploitation des travailleurs immigrés, attirer et retenir l’expertise internationale et empêcher l’expulsion de travailleurs qualifiés. Ces modifications sont les premières d’une série de changements proposés eu égard à l’immigration de travail. Le gouvernement a en outre demandé une étude sur les possibilités d’introduire le principe d’opposabilité de la situation de l’emploi pour lutter contre le dumping social et l’exploitation des travailleurs.
En juin 2022, le gouvernement a demandé une étude sur les moyens de conditionner l’octroi d’un permis de séjour permanent à des compétences linguistiques et sociales d’une façon qui soit appropriée, légale et efficace.
En juin 2022 également, le parlement a encore modifié les règles contenues dans la Loi sur les étrangers, lesquelles entreront en vigueur en août 2022 et rendront possible l’expulsion des étrangers reconnus coupables d’un crime dans un plus grand nombre d’affaires qu’actuellement.
Le gouvernement a également demandé une étude en vue de proposer de nouvelles règles concernant l’accueil initial des demandeurs d’asile. L’un des objectifs de cette étude est de déterminer comment inciter les réfugiés au sens large à vivre dans des logements fournis par l’État lorsqu’ils arrivent en Suède. De nouvelles règles limitant la proportion de réfugiés vivant dans des logements privés avaient déjà été adoptées en 2020 afin d’empêcher les demandeurs d’asile de s’installer dans des quartiers défavorisés sur le plan socioéconomique.
En avril 2021, le service public de l’emploi a lancé l’initiative « Intensive Year », qui a vocation à permettre aux nouveaux immigrés très motivés d’obtenir un emploi dans un délai d’un an en participant à diverses mesures d’intégration. L’accent est mis sur l’apprentissage du suédois, des mesures étroitement liées au lieu de travail et des formations plus courtes. Un stage intensif et programme de mentorat prévoyant une indemnisation financière pour les employeurs participants figurent parmi les nouvelles mesures introduites dans le cadre de l’initiative. D’autre part, un nouveau modèle appelé « Entry Agreements » et visant à (ré)insérer sur le marché du travail les chômeurs de longue durée et les immigrés nouvellement arrivés ainsi qu’à alimenter l’offre future de compétences pour les employeurs, dit « accords d’entrée », devrait être mis en place en 2022.
À compter d’avril 2022, les personnes venant de l’extérieur de l’UE et de l’EEE ne seront plus soumises aux conditions d’entrée en Suède liées au COVID‑19. Les restrictions liées au COVD‑19 qui s’appliquaient aux ressortissants de l’UE, de l’EEE et des pays nordiques ont été levées en février 2022.
Pour de plus amples informations : www.migrationsverket.se | www.scb.se | www.regeringen.se