Ce chapitre examine les scénarios de modélisation d’ambition partielle, définie par une rigueur faible, une couverture partielle du cycle de vie des plastiques par les interventions ou une couverture géographique incomplète par des mesures. Il présente les projections du cycle de vie des plastiques pour chaque scénario, soulignant qu’une intervention peut réduire sensiblement l’utilisation de plastiques et leurs répercussions sur l’environnement par rapport aux niveaux prévus dans le scénario de référence d’ici 2040, mais aucun des scénarios d’ambition partielle présentés dans ce chapitre ne parvient à mettre fin aux rejets de plastiques dans l’environnement.
Scénarios d’action pour l’élimination de la pollution plastique à l’horizon 2040
4. Effets des scénarios d’ambition partielle
Copier le lien de 4. Effets des scénarios d’ambition partielleAbstract
4.1. Introduction
Copier le lien de 4.1. IntroductionLe présent chapitre examine les scénarios de modélisation qui reflètent des visions stylisées des résultats possibles des négociations internationales lorsque l’ambition mondiale est partielle. Chaque scénario se caractérise par des niveaux différents de rigueur pour les divers leviers d’action, mais aucun ne réussit à faire cesser les rejets mondiaux de plastiques d’ici 20401. Plus précisément, les scénarios étudient les conséquences en termes d’utilisation de plastiques, de déchets et de rejets d’une intervention Graphique 4.1 :
qui se limite à des mesures en aval (scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée)2 ;
dont la couverture géographique se limite à un groupe d’économies avancées, qui correspond approximativement aux pays de l’OCDE et aux pays de l’UE non membres de l’OCDE (scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée) ;
qui englobe l’ensemble des étapes du cycle de vie et des pays, mais dont la rigueur est faible (scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible).
4.2. Sans engagements communs forts envers la réduction, l’utilisation de plastiques et la production de déchets seront au mieux ralenties par rapport au scénario de référence
Copier le lien de 4.2. Sans engagements communs forts envers la réduction, l’utilisation de plastiques et la production de déchets seront au mieux ralenties par rapport au scénario de <em>référence</em>La rigueur des mesures appliquées pour limiter la production et la demande et améliorer la conception pour la circularité (les leviers d’action qui influent le plus directement sur la production et l’utilisation de plastiques) varie nettement dans les trois scénarios d’ambition partielle. Par conséquent, on observe des différences marquées des effets sur les plastiques à l’échelle régionale selon les scénarios. Les trois scénarios réduisent l’utilisation de plastiques – et la production de déchets – par rapport aux niveaux du scénario de référence en 2040, mais ces réductions sont généralement assez limitées et s’avèrent en outre insuffisantes pour compenser la hausse de l’utilisation de plastiques et des déchets plastiques prévue dans le scénario de référence par rapport aux niveaux de 2020 (Graphique 4.2). Le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée ne prévoit aucune mesure visant à limiter la production et la demande ou à encourager la conception pour la circularité. Certaines interventions en aval, comme l’augmentation du recyclage, influent sur l’utilisation de plastiques en faisant augmenter le coût des plastiques primaires et en subventionnant les plastiques secondaires, mais ces effets se limitent à 4.5 % des plastiques utilisés et à moins de 3 % des déchets plastiques produits à l’échelle mondiale.
Une comparaison de l’utilisation de plastiques et de la production de déchets plastiques dans les économies avancées dans les scénarios Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée et Action mondiale en aval, Rigueur élevée met en lumière l’importance des interventions en amont et en aval dans l’ensemble des mesures, notamment des actions visant à limiter la demande et la production et à encourager l’écoconception. Comme escompté, dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée, l’utilisation de plastiques et les déchets plastiques diminuent nettement dans les pays de l’OCDE et de l’UE en 2040 (de 28 % et 22 % respectivement par rapport au scénario de référence). En revanche, ils n’évoluent quasiment pas dans les pays non membres de l’OCDE et n’appartenant pas à l’UE (+ 0.3 % et -5 % respectivement). L’aspect positif de ce résultat est qu’il n’y a aucun effet de délocalisation notable, c’est-à-dire que les mesures ambitieuses des économies avancées n’entraînent pas de modification de la production économique dopant l’utilisation de plastiques dans d’autres pays. La réduction de la demande dans les pays membres de l’OCDE et de l’UE est donc efficace et n’est pas atténuée par des hausses ailleurs dans le monde. En fait, les mesures visant à réduire la demande dans les économies avancées entraînent i) un report sur l’écoconception qui prolonge la durée de vie des produits à l’échelle mondiale et pas seulement dans les économies avancées3, (ii) une réduction des plastiques intégrés aux produits exportés dans d’autres pays et (iii) une diminution des déchets plastiques exportés dans d’autres pays.
Bien que le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible prévoie des mesures améliorées tout au long du cycle de vie des plastiques, il n’entraînerait que des baisses modestes de l’utilisation de plastiques (10 %) et de la production de déchets plastiques (7 %) par rapport au scénario de référence en 2040. Des réductions un peu plus importantes seraient observées dans les pays de l’OCDE, ce qui reflète leur plus grande capacité à mettre en œuvre des mesures rigoureuses. L’utilisation de plastiques et la production de déchets plastiques augmenteraient malgré tout d’ici 2040 dans ce scénario (de 53 % et 59 %, respectivement, par rapport aux niveaux de 2020).
L’intensité d’utilisation de plastiques, mesurée en divisant l’utilisation de plastiques (en millions de tonnes) par le PIB (en millions USD), peut servir d’indicateur de l’efficacité de la production et de l’utilisation de plastiques dans l’économie. L’amélioration de l’intensité d’utilisation de plastiques témoigne d’un découplage de l’activité économique et de la production et l’utilisation de plastiques, et constitue donc un indicateur indirect de l’efficacité du levier visant à « encourager la conception pour la circularité ». Conformément aux projections d’utilisation de plastiques, c’est dans les scénarios comportant des mesures visant à limiter la production et la demande et à encourager l’écoconception que l’intensité d’utilisation de plastiques progresse le plus. Plus particulièrement, le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée donne lieu à une réduction significative de l’intensité d’utilisation de plastiques dans les pays membres de l’OCDE, mais presque nulle dans les pays non membres. La mise en œuvre précoce de certaines mesures d’ici 2030 – en particulier de la taxe sur les plastiques et des mécanismes de REP – contribue significativement à la réduction rapide de l’intensité d’utilisation de plastiques, avec quelques effets supplémentaires lors de la décennie suivante. Le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée ne vise directement à maîtriser la demande en amont, mais il a des effets indirects sur l’utilisation de plastiques qui influent également sur l’intensité d’utilisation de plastiques, étant donné que les interventions visant à renforcer le recyclage font augmenter le coût de production des plastiques primaires (voir ci-dessus). Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible réduit davantage l’intensité d’utilisation de plastiques que le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, en particulier après 2030, lorsque les effets des actions en amont commencent à se manifester.
4.3. Le niveau d’ambition et l’orientation des mesures influencent les résultats en matière de traitement des déchets
Copier le lien de 4.3. Le niveau d’ambition et l’orientation des mesures influencent les résultats en matière de traitement des déchetsLes scénarios d’ambition partielle aboutissent tous à des volumes totaux de déchets inférieurs à ceux du scénario de référence en 2040, mais nettement supérieurs à ceux de 2020 (comme indiqué ci-dessus). Avec les mesures actuelles (c’est-à-dire le scénario de référence), les volumes de déchets recyclés, incinérés et mis en décharge, mais aussi les volumes de déchets mal gérés, augmenteraient. Les parts des catégories de gestion des déchets, c’est-à-dire les parts des devenirs en fin de vie varient peu dans le scénario de référence, y compris la réduction de la part de déchets mal gérés dans les pays en développement, en raison de la hausse des revenus4. Il est possible que le soutien technique et financier soit insuffisant pour gérer les déchets efficacement si l’entente concernant les mesures est combinée à une coordination internationale et à un appui limités des actions en aval du cycle de vie des plastiques. Un point important est que le renforcement des capacités requis dans un certain nombre de pays en développement pour mettre en place des systèmes de gestion des déchets performants, notamment l’adoption des cadres d’action et de réglementation qui s’imposent, entraîne la création de mécanismes de gouvernance solides et garantit un financement stable qui couvre les coûts opérationnels de la collecte et du tri des déchets.
La quantité de plastiques recyclés devrait augmenter dans les trois scénarios d’ambition partielle par rapport au scénario de référence du fait de la mise en œuvre de politiques qui stimulent l’offre et la demande de plastiques recyclés (par exemple, obligations d’incorporation de matières recyclées, objectifs de recyclage, dispositifs de REP). La part mondiale de déchets recyclés augmente, passant de 9.5 % en 2020 à 14 % en 2040 dans le scénario de référence, à 41 % dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, à 27 % dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée et à 25 % dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible (Graphique 4.4)5. Les plus fortes augmentations de la production de plastiques recyclés sont prévues dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée. Celui-ci combine des améliorations notables de la collecte de déchets, un développement ambitieux de l’infrastructure de recyclage et l’absence de mesures visant à réduire les flux de déchets. Dans le groupe des pays non membres de l’OCDE, notamment, la part des déchets collectés pour être recyclés augmente et passe de 10 % en 2020 à 38 % en 2040 dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée. Cela suppose également qu’il y ait des débris plastiques en quantité suffisante pour que les pays se mettent à produire des plastiques secondaires plutôt que primaires. Ainsi, la majeure partie de la croissance mondiale de l’utilisation de plastiques dans ce scénario serait en réalité couverte par les plastiques secondaires.
En revanche, dans les pays membres de l’OCDE et de l’UE, le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée aboutit à la même augmentation de la part de déchets recyclés que le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, celle-ci atteignant 46 % pour ce groupe de pays dans les deux cas. Le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible est moins ambitieux, permettant d’atteindre un taux de recyclage de 29 % dans les pays membres de l’OCDE et de 22 % dans les pays non membres. Ces résultats montrent que l’accord à grande échelle modélisé dans ce scénario est en réalité assez réduit : le taux de recyclage est multiplié par moins de trois à l’échelle mondiale, alors qu’il est multiplié par plus de quatre dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée.
Un autre résultat intéressant lié aux catégories de destins en fin de vie concerne les déchets mal gérés. Les scénarios intégrant les mesures en aval les plus rigoureuses permettent d’obtenir les meilleurs résultats dans ce domaine. Plus précisément, avec le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, les déchets mal gérés dans les pays non membres de l’OCDE passent de 81 millions de tonnes (Mt) en 2020 à 54 Mt en 2040 (une réduction de 55 % par rapport aux 119 Mt du scénario de référence en 2040), la part de déchets mal gérés restante s’élevant alors à 9 %. En raison du manque de mesures visant à limiter la production et la demande et à ralentir la production de déchets, les obstacles techniques et économiques à la collecte, au tri et à la mise en décharge (contrôlée) des déchets plastiques dans les pays où la quantité de déchets mal gérés est élevée dans le scénario de référence peuvent empêcher l’élimination totale des rejets de plastiques. Cet effet s’observe également lorsqu’on compare les scénarios Action mondiale en aval, Rigueur élevée et Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée pour les régions de l’OCDE. Le deuxième scénario est plus efficace, car il combine réduction des déchets générés et amélioration de la collecte et du traitement. Ainsi, les déchets mal gérés sont presque tous éliminés dans les pays membres de l’OCDE dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée (avec moins de 1.5 Mt restant en 2040) et diminuent sensiblement dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, avec moins de 3.5 Mt restant dans les pays de l’OCDE (contre près de 7 Mt dans le scénario de référence). La faible quantité de déchets mal gérés restante dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée s’explique principalement par le fait que la collecte de l’intégralité des déchets est impossible : certains flux échappent au système de gestion, comme les déchets issus des marquages routiers, les engins de pêche fantômes et les dépôts sauvages non collectés.
Bien que le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible comporte plusieurs mesures pour faire passer la quantité de déchets mal gérés sous les niveaux de 2020 dans toutes les régions, il resterait des quantités importantes de déchets mal gérés, notamment dans les pays non membres de l’OCDE : 50 Mt en 2040 contre 72 Mt en 2020.
La hausse de l’offre de débris plastiques dans les scénarios modélisés permet également de développer la production de plastiques secondaires (Graphique 4.5). La demande mondiale de plastiques secondaires en 2040 devrait être 3.5 fois supérieure à celle de 2020 dans les scénarios Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée et Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible, et 8.5 fois supérieure à celle de 2020 dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée (ce qui équivaut à cinq fois la demande du scénario de référence en 2040). Le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée prévoit une augmentation très nette de la collecte et du recyclage des déchets qui entraîne une hausse de la part des plastiques secondaires dans la production et la demande globales, celle-ci passant de moins de 6 % en 2020 à plus de 30 % en 2040. Ces chiffres reflètent l’effet de stimulation par l’offre pour la transition vers les plastiques secondaires. La politique intégrant un objectif de teneur en contenu recyclé entraîne un bond de la demande de plastiques secondaires. Pour les pays de l’OCDE, la part des plastiques secondaires est à peu près aussi importante dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée (31 %) que dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée (32 %), mais le volume de plastiques secondaires est inférieur, étant donné que la demande de plastiques et l’offre de débris sont toutes les deux inférieures.
4.4. D’importants rejets de plastiques subsistent avec les scénarios d’ambition partielle
Copier le lien de 4.4. D’importants rejets de plastiques subsistent avec les scénarios d’ambition partielleEn l’absence de réductions plus nettes de l’utilisation totale de plastiques à l’échelle mondiale (voir le Graphique 4.2), l’amélioration des systèmes de recyclage et la production de plastiques secondaires (voir le Graphique 4.5) resteraient insuffisantes pour empêcher la hausse de la production de plastiques primaires (Graphique 4.6, partie gauche). Par conséquent, les effets sur l’environnement et la santé humaine associés à la production de plastiques primaires, comme la dépendance à l’égard des matières premières des ressources fossiles, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la production et l’exposition à des produits chimiques préoccupants, resteraient significatifs. En outre, le volume significatif de déchets mal gérés (Graphique 4.6, partie droite) qui subsisterait signifie que des plastiques continueraient d’être rejetés dans les milieux terrestres et aquatiques.
Parmi les trois scénarios d’ambition partielle, le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée est celui qui limite le plus efficacement la croissance des émissions de GES provenant de la production et de la transformation (Graphique 4.7). Bien que la demande totale de plastiques augmente notablement par rapport aux niveaux de 2020, une part non négligeable de la production est issue de plastiques secondaires, et les émissions de GES provenant de la production et de la transformation sont inférieures à celles des autres scénarios. Toutefois, les grandes quantités de déchets, combinées aux taux de recyclage élevés, font sensiblement augmenter les émissions de GES associées à la gestion des déchets en fin de vie. De plus, en l’absence de mesures visant à limiter la production primaire (le principal déterminant des émissions de GES), la contribution des plastiques aux émissions de GES continue à augmenter significativement par rapport aux niveaux de 2020. Ainsi, les émissions de GES progressent de 30 % en 2040 (passant de 1.8 gigatonne d’équivalent dioxyde de carbone [Gt éq. CO2] en 2020 à 2.3 Gt éq. CO2). Les deux autres scénarios donnent des résultats similaires, comblant environ la moitié de l’écart entre l’augmentation du scénario de référence et la stabilisation aux niveaux de 2020.
Les efforts modélisés dans les pays non membres de l’OCDE pour améliorer la gestion des déchets – notamment la collecte, le tri et le traitement – dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible et en particulier dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée seraient à l’origine d’une grande part de la réduction des rejets de plastiques par rapport au scénario de référence (Graphique 4.8). Les mesures en aval plus rigoureuses dans les pays membres et non membres de l’OCDE combinées dans le scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée pourraient éviter le rejet de 129 Mt de plastiques supplémentaires dans l’environnement entre 2020 et 2040 par rapport au scénario de référence, qui prévoit 519 Mt de rejets de plastiques cumulés entre 2020 et 2040. Ainsi, en cumulé, 390 Mt de plastiques seraient malgré tout rejetés dans l’environnement entre 2020 et 2040 malgré des mesures rigoureuses en aval visant à augmenter le recyclage et à fermer les voies de rejet. Étant donné que les rejets annuels seraient encore nettement supérieurs à 10 Mt en 2040, ils se poursuivraient au-delà de cette date.
Dans les autres scénarios d’ambition partielle, les rejets évités se limitent à 41 Mt dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée et à 58 Mt dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible. Dans les deux scénarios, les rejets de plastiques dans l’environnement ne se stabilisent pas au fil du temps, de sorte que la pression exercée sur l’environnement continuerait à augmenter après 2040. Dans le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée, les mesures strictes sont limitées aux pays où la part de déchets mal gérés est déjà faible dans le scénario de référence. Si les interventions dans les économies avancées ont quelques répercussions positives sur la production de déchets plastiques dans d’autres pays, ces retombées sont limitées. De plus, à l’inverse du scénario Action mondiale en aval, Rigueur élevée, le scénario Action des économies avancées sur le cycle de vie, Rigueur élevée repose sur l’hypothèse que les pays en développement ne sont pas incités à prendre des mesures ambitieuses pour fermer les voies de rejet. Dans le scénario Action mondiale sur le cycle de vie, Rigueur faible, l’augmentation des rejets de plastiques au fil du temps est principalement due au manque de rigueur des mesures. Même si l’ensemble des pays parvenait à un accord de grande envergure couvrant les quatre leviers d’action et le mettait en œuvre, la faible rigueur des mesures mises en œuvre ne permettrait pas de stabiliser les rejets mondiaux de plastiques, et encore moins de mettre fin aux rejets de plastiques.
Globalement, les stratégies qui n’incluent pas de mesures appliquées à l’échelle mondiale et de manière très rigoureuse pour les leviers d’action offrent peu de possibilités d’inverser les tendances actuelles. En l’absence de mesures strictes mises en œuvre à grande échelle, la communauté internationale n’atteindra pas son objectif d’élimination de la pollution plastique dans un futur proche.
Notes
Copier le lien de Notes← 1. Les données chiffrées de la mise en œuvre des scénarios du cadre de modélisation sont présentées à l’annexe B.
← 2. Comme dans les descriptions de scénario des chapitres 1 et 3, le fond blanc indique les mesures actuelles (comme dans le scénario de référence) ; le fond semi-transparent signale une action peu rigoureuse et un fond en couleur renvoie à une action très rigoureuse. À la différence du Graphique 1.1 (Chapitre 1) et du Graphique 3.2 (Chapitre 3), les leviers d’action sont indiqués explicitement.
← 3. Il s’agit d’une hypothèse de modèle qui reflète le fait que les avancées technologiques ont tendance à se répercuter dans d’autres pays, en particulier lorsqu’un segment suffisant du marché mondial est concerné par ces progrès.
← 4. Les déchets « mal gérés » sont une catégorie de gestion des déchets aux fins comptables ; on suppose qu’aucun coût de gestion n’est associé à ce destin en fin de vie.
← 5. Des avancées techniques majeures pourraient s’avérer nécessaires pour concrétiser les nettes améliorations du recyclage projetées dans les scénarios modélisés. Ces enjeux sont abordés plus en détail à la section 7.2 du chapitre 7.