« En ce monde, rien n’est certain, à part la mort et les impôts », aurait dit un jour Benjamin Franklin, homme d’État et philosophe américain du XVIIIe siècle. Il se trompait en ce qui concerne les impôts.
Chaque année, des milliards de dollars sont perdus en raison de systèmes fiscaux mal conçus ou mal appliqués. Certaines lois, politiques ou niches fiscales laissent la porte ouverte à la fraude fiscale, aux flux financiers illicites et à la corruption, détournant ainsi des ressources vitales qui pourraient servir aux soins médicaux, à l’éducation et aux services de base destinés à la population. Ainsi, des politiques fiscales mal conçues peuvent entretenir les inégalités. Les inégalités sont avant tout un problème systémique, qui appelle des changements systémiques, notamment dans les programmes de protection sociale, au niveau des institutions publiques et aux fins d'une prestation de service efficace. Compte tenu de l’écart entre les besoins et les ressources disponibles pour le développement durable, nous devons mettre en place des systèmes fiscaux équitables qui augmentent les recettes locales et qui donc réduisent la dépendance des pays et leur permettent d’être pleinement responsables de leur propre développement.
Un régime fiscal juste et transparent est également nécessaire pour garantir que la société dans son ensemble tire avantage de l’exploitation des ressources naturelles de son pays. En Norvège, notre système fiscal taxe depuis longtemps les ressources naturelles telles que le pétrole et l’énergie hydroélectrique. Cette approche s’est révélée bénéfique pour développer notre pays tout en préparant l’avenir. L’expérience nous a en outre prouvé que les taxes liées à l’environnement et au climat peuvent favoriser des stratégies efficaces et innovantes en faveur du financement de la transition écologique.
À l’échelle mondiale, il existe une demande pour que soient améliorées la réglementation et la transparence internationales grâce à une coopération multilatérale plus efficace et inclusive, afin d’éviter la fuite des capitaux. Nous devons tout mettre en œuvre pour accomplir des progrès significatifs dans ce domaine lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra en Espagne en 2025. La Norvège, le Mexique, le Népal et la Zambie favoriseront l’aboutissement des négociations sur le document final de la Conférence. En tant que pays invité du G20, présidé cette année par le Brésil, la Norvège accordera notamment une attention particulière à la coopération en matière fiscale.